Article 222
Journal pour les Droits de l’Enfant
N°40
4e trimestre 2009
http://www.enfant.org
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________________________________________________________________
Réponse du Ministre de la Santé à la question de Valérie Boyer, députée UMP, sur une possible prise en charge de la circoncision rituelle par la Sécurité sociale.
Le champ de l'assurance maladie défini par
l'article L. 321-1 du code de la sécurité
sociale couvre les soins nécessaires au maintien ou au rétablissement de l'état
de santé des personnes. Il en est ainsi des actes thérapeutiques destinés à la réduction d'un phimosis. En revanche, la
circoncision rituelle pour motifs religieux n'entre pas dans ce cadre, de même
que les actes médicaux pratiqués pour d'autres motifs personnels, esthétiques
ou de confort.
Ainsi, par
exemple, un acte de chirurgie réparatrice sera remboursé lorsqu'il est
consécutif aux lésions provoquées par le traitement d'un cancer, ce qui n'est
pas le cas des interventions à visée purement esthétique. Il s'agit d'un
principe simple, aisément compréhensible, et il n'est pas envisageable d'y
déroger. En ce qui concerne les problèmes de santé induits par la pratique de
la circoncision, il convient de rappeler que l'acte médical relève, aux termes
de l'article L. 4161-1 du code de la santé publique, de la compétence exclusive
du médecin, et partant doit être réalisé dans les mêmes conditions de sécurité
et de suivi médical quelles que soient ses modalités de prise en charge. Le
praticien engage sa responsabilité et s'expose à des recours.
Concernant
enfin la création d'une «assurance» sur ce sujet, l'absence d'aléa rend
inapplicable le principe même de l'assurance. Il ne peut être envisagé, en tout
état de cause, la participation de l'assurance maladie à un dispositif de cette
nature.
Journal Officiel du 30 juin 2009 ________________________________________________________ ________________________________________________________
REVUE DE
PRESSE
Bachelot
contre le remboursement de la
circoncision pour raison religieuse
La ministre de la Santé
Roselyne Bachelot a indiqué mercredi qu'il n'était "pas question de
rembourser la circoncision" réalisée pour raisons religieuses, et que
faire passer une circoncision religieuse pour un acte médical était une
"fraude à la Sécurité sociale". Roselyne Bachelot réagissait sur RMC
à une proposition de la députée UMP Valérie Boyer, qui, dans une question
écrite au gouvernement en septembre 2008, avait évoqué la création d'un contrat
d'assurance circoncision pour prendre en charge les frais de la circoncision
religieuse, ou même d'envisager "sous certaines conditions préservant le
principe de laïcité, une participation limitée de l'Assurance maladie".
Selon la ministre, « il
n'est pas question de rembourser la circoncision qui est faite pour des raisons
de pratiques religieuses ». Lorsque la circoncision est pratiquée pour
raison médicale, elle est prise en charge par l'Assurance maladie : « J'en
appelle les médecins à leurs responsabilités. Il s'agit clairement d'une fraude
à la Sécurité sociale quand c'est pour une indication religieuse qu'on se met
sous le couvert d'une indication médicale », a insisté la ministre. Dans sa
réponse écrite, parue au journal officiel du 30 juin, Roselyne Bachelot
indiquait déjà que la circoncision pour motifs religieux n'entrait pas dans le
cadre des « soins nécessaires au maintien ou au rétablissement de l'état de
santé des personnes », couverts par l'Assurance maladie. Elle avait
également jugé que « l'absence d'aléa" rendait » inapplicable le
principe même de l'assurance. Il ne peut être envisagé, en tout état de cause,
la participation de l'assurance maladie.
La circoncision, soulignait
Valérie Boyer dans sa question, revient "entre 500 et 1000 euros" par
enfant, et "compte tenu de cet état de fait, nombre de circoncisions
rituelles sont effectuées sous couvert d'une indication médicale, car les
familles ont tendance à beaucoup insister auprès du médecin, voire à ne pas
décalotter l'enfant pour qu'il développe" une maladie « impliquant la
prise en charge par l'Assurance maladie ».
lepoint.fr -
19/08/09
La circoncision
pour raison religieuse ne sera pas remboursée
La ministre de la Santé
Roselyne Bachelot a indiqué mercredi qu´il n´était «pas question de rembourser
la circoncision» réalisée pour raisons religieuses, et que faire passer cette
pratique pour un acte médical était une «fraude à la Sécurité social ». Elle
réagissait sur RMC à une proposition de la députée UMP Valérie Boyer, qui, dans
une question écrite au gouvernement, avait évoqué la création d´un contrat
d´assurance circoncision pour prendre en charge les frais de la circoncision
religieuse, ou même envisager «sous certaines conditions préservant le principe
de laïcité, une participation limitée de l´Assurance maladie».
La circoncision, soulignait
Valérie Boyer, revient « entre 500 et 1 000 euros » par enfant, et «compte tenu
de cet état de fait, nombre de circoncisions rituelles sont effectuées sous
couvert d´une indication médicale car les familles ont tendance à beaucoup
insister auprès du médecin, voire à ne pas décalotter l´enfant pour qu´il développe »
une maladie « impliquant la prise en charge par l´Assurance maladie ». « J´en
appelle les médecins à leurs responsabilités. Il s´agit clairement d´une fraude
à la Sécurité sociale quand c´est pour une indication religieuse qu´on se met
sous le couvert d´une indication médicale », a répondu mercredi la ministre.
Dans sa réponse écrite, parue au Journal Officiel du 30 juin, Roselyne
Bachelot indiquait déjà que la circoncision pour motifs religieux n´entrait pas
dans le cadre des «soins nécessaires au maintien ou au rétablissement de l´état
de santé des personnes», couverts par l´Assurance maladie. Pour les médecins,
l´attitude à adopter face aux demandes rituelles de mutilation génitale n´est
pas toujours évidente. Concernant l´excision, la situation est sans ambiguïté :
cette pratique est un délit en France et le signalement d´une excision chez une
mineure est devenu obligatoire depuis la loi du 2 janvier 2004. La situation
est beaucoup plus floue au sujet de la circoncision : objet de polémique, cette
pratique rituelle observée dans les religions juive et musulmane n´est ni
autorisée ni interdite expressément par la loi française. Cependant, si l´on
s´en tient à l´article 41 du code de déontologie, un médecin ne devrait pas
pratiquer une telle intervention puisqu´elle porte atteinte à l´intégrité
physique (même si en principe elle ne comporte pas de risque pour la santé de
l´enfant). «Or, on le sait, nombre de circoncisions sont pratiquées dans le
secret des cabinets médicaux ou dans des services hospitaliers, avec l´accord
des parents et dans les règles de l´art. Et cela sans qu´elles fassent l´objet
de poursuites pénales», reconnaissait le Dr Bertrand Leriche, conseiller
ordinal, dans le Bulletin de l´Ordre n°8 d´octobre 2005.
Dès lors, « pourquoi une telle réticence
des autorités législative et judiciaire à prendre des mesures visant à
interdire cette pratique rituelle? », s´interrogeait le conseiller ordinal. Une
condamnation risquerait de renvoyer les familles dans la clandestinité, avec
tous les risques que cela pourrait générer pour l´enfant. Par ailleurs,
certaines études parues ces dernières années tendraient à montrer le rôle
protecteur de la circoncision face à la transmission des maladies infectieuses…
« Reste au médecin sollicité à
s´arranger avec sa seule conscience et avec la conviction qu´il ne peut y avoir
une solution univoque, mais seulement des solutions adaptées à son
environnement », concluait le Dr Bertrand Leriche.
apima.org -
19/08/09
L'expert en
circoncision relaxé
Il y a un peu plus d'un mois,
un débat avait enflammé l'une des salles d'audience du palais de justice de
Lille. La circoncision rituelle est-elle légale ? Peut-on poursuivre une
personne l'ayant pratiquée ? Une première réponse est tombée hier. Le 27 mai
dernier, de vifs débats avaient agité magistrats et avocats.
La circoncision rituelle
est-elle légale en France ? « Non », affirmait alors sans ambiguité le président
d'audience Gérard Flamant. Le tribunal se penchait alors sur le cas d'un homme,
formé à la médecine en Algérie et en France, mais non inscrit à L'Ordre des
médecins. Mazen M., 53 ans, était poursuivi pour pratique illégale de la
médecine et blessures involontaires. L'homme avait pratiqué, au domicile de ses
parents, une circoncision sur un garçon âgé de 15 jours.
L'enfant avait ensuite été
hospitalisé. « Une demi-heure plus tard et il était mort », assènait alors,
lugubre, Abderrahmane Hammouch, l'avocat des parents.
Il y a un mois, la surprise
était venue du procureur Créon. Aux yeux du représentant du ministère public,
la circoncision était une « pratique coutumière » qui n'était « pas assimilable à
un acte médical ». Il n'y avait donc pas à poursuivre Mazen M. pour cela ou même
pour blessures involontaires, « la loi n'obligeant pas les parents à amener les
enfants à l'hôpital pour une circoncision, que l'ONU ne considère pas comme une
mutilation ».
La décision est tombée hier.
Une relaxe totale. Défendu par Florence Meilhac, Mazen M. ne peut pas être
considéré comme coupable de quoi que ce soit.
D'où la colère de l'avocat de
la famille, bien décidé à faire appel. « La justice ne s'estime pas concernée
par ces questions jugées rituelles, donc privées, s'emporte Abderrahmane
Hammouch. Or, on peut attendre de la société qu'elle assure la sécurité des
personnes. Pour moi, la justice nous dit que la sécurité de cet enfant ne la
regarde pas. »
lavoixdunord.fr
- 02/07/09
L'étrange
cavale d'un chirurgien toulousain
Que cache la soudaine disparition d'un médecin
urologue, Mohamed Ziani, ancien praticien à la Polyclinique du Parc, à Toulouse
? Un homme qui fait décidément tout pour brouiller les pistes. Depuis la
semaine dernière ce praticien de 40 ans fait l'objet d'un mandat de recherche
nationale délivré par le juge d'instruction Philippe Guichard. La justice
reproche à ce spécialiste pourtant reconnu dans son domaine, «des escroqueries
au préjudice de l'Assurance maladie.» Courant 2006, le médecin, sous couvert
d'actes purement médicaux, aurait facturé à la Sécu plus d'une centaine de
circoncisions pratiquées dans le cadre du rituel religieux. L'Assurance
maladie, qui a déposé plainte en février 2008, estime à environ 76000€ le montant du préjudice et de la somme
indûment versée à l'urologue. D'autres soupçons de fraude pèsent sur Mohamed Ziani.
Ainsi, selon la Sécu, 941 actes facturés qui n'auraient pas été réalisés et 172
actes «non justifiés», en l'occurrence des échographies, viennent alourdir les
charges qui pèsent sur un homme aujourd'hui introuvable depuis 2007, soit un an
après les facturations litigieuses. Est-ce pour cette unique raison que le
médecin a pris la poudre d'escampette ? Pas sûr. Car Mohamed Ziani est
aussi connu pour ses thèses flirtant avec le fondamentalisme religieux. Et à ce
titre, de nombreux services d'enquête français et étrangers, dont Scotland
Yard, se sont intéressés à son profil après les attentats de Londre en été
2005. A la Polyclinique du Parc, à Toulouse, le docteur Ziani passe pour «un
homme discret et sérieux. Il n'y a eu aucun problème avec lui durant son
activité», précise l'établissement. Une clinique mise hors de cause dans
l'affaire présumée des fraudes à la Sécu. «Courant 2007, le docteur Ziani a
quitté l'établissement sans prévenir. Quelques mois après son départ nous avons
appris qu'il faisait l'objet d'une enquête pénale», indique la direction.
Dernièrement, les enquêteurs de la brigade de recherches de
Toulouse-Saint-Michel se sont rendus à Lyon pour retrouver la trace du médecin.
En vain. Les gendarmes ont trouvé porte close. Les 7 et 21 juillet 2005,
Londres est touchée de plein fouet par une série d'attentats attribués à la
mouvance terroriste Al Qaïda. Ces attaques à la bombe dans la capitale
anglaise, au cœur des transports publics, bus et métro, avaient fait 56 morts
et 700 blessés le 7 juillet. Très vite, l'enquête s'est dirigée vers des
médecins et des urologues étrangers susceptibles d'avoir aidé ou facilité les
opérations terroristes. Alors basé à Toulouse, où il vivait du côté de la
Côte-Pavé, avec sa femme qui portait la burqa et ses enfants, Mohamed Ziani,
urologue et fervent défenseur des thèses fondamentalistes fait l'objet de
vérifications d'usage de la part de Scotland Yard. Comme de nombreux praticiens
affichant le même profil. En 2007, des enquêteurs parisiens de l'antiterrorisme
se déplacent même à Toulouse pour collecter des renseignements. Car dans
certaines administrations, le nom de Mohamed Ziani, circulant sur des fiches le
désigne comme probable appartenant à une mouvance terroriste. Son ombre
plane-t-elle alors sur les sanglants attentats de Londres ? Aujourd'hui, ces
soupçons ne semblent plus d'actualité. Et le mandat de recherche lancé contre
lui, par le juge toulousain, vise uniquement les fraudes présumées au préjudice
de la Sécu. En revanche, «il est fort probable que les raisons de sa fuite
soient directement liées au fait qu'il se sentait rechercher après les
attentats de Londres», insiste une source proche du dossier. On le dit parti
vers les Emirats Arabes depuis plusieurs mois. «Il avait de toute façon les
moyens matériels de disparaître dans la nature très rapidement, poursuit un
professionnel de santé. Dans ce genre d'affaire de fraudes à la Sécu, les
praticiens ne quittent pas le territoire national précipitamment, car au pire
ils écopent devant le tribunal d'une peine de sursis.»
ladepechedumidi.fr
- 14/08/09
Non, la
circoncision ne prévient pas le sida: rebondissement
dans une affaire sanitaire et éthique à très haut risque.
Peut-on prévenir la
transmission sexuelle du VIH sans avoir recours au préservatif? Mars 2007: au
terme d'une série d'études scientifiques plus ou moins controversées, l'Organisation
mondiale de la Santé (OMS) décidait d'inclure la pratique de circoncision
parmi les possibles stratégies de prévention du sida. Juillet 2009: une série
d'études scientifiques publiées dans les colonnes du Lancet (daté du 18
juillet) tend à prouver que la circoncision d'hommes séropositifs ne conduit
pas à une réduction du risque de transmission du VIH à leurs partenaires
sexuelles féminines. Comment comprendre? Tout, ou presque, commence en décembre
2006. L'institut national américain de l'allergie et des maladies infectieuses
annonce alors publiquement qu'il avait décidé de mettre fin prématurément à
deux essais cliniques menés en Ouganda et au Kenya. Les responsables de ces
essais ont constaté que la pratique de la circoncision conférait une protection
partielle, de l'ordre de 50 %, contre l'infection par le VIH.
Cette observation confirmait
alors les données d'un essai franco-sud-africain (financé par l'Agence
nationale française de recherche sur le sida) conduit en 2005 et qui
montrait une diminution du taux d'infection par le VIH chez des jeunes adultes
circoncis.
Mars 2007. Au terme d'une
réunion d'experts organisée en Suisse l'OMS et l'Onusida annoncent qu'ils
recommandent la pratique de la circoncision comme moyen de prévention de
l'infection. Mais pas sans nuances: les responsables de ces deux institutions
insistent sur le fait que cette pratique ne protège pas complètement et qu'elle
ne saurait remplacer les autres méthodes de prévention. Plus précisément la
science épidémiologique a permis de démontrer que la circoncision peut être
«proposée» là où elle n'est pas
pratiquée, là où existe un taux de séropositivité élevée et là où la
transmission hétérosexuelle prédomine. C'est à dire les pays d'Afrique australe
et d'une partie de l'Afrique de l'Est.
Pratiquer la circoncision à des
fins préventives? Attention! Les experts soulignent que tout devra être mis en
œuvre pour mettre en garde les hommes circoncis et leurs partenaires contre «un
sentiment erroné de sécurité». Et bien évidemment il est indispensable de
«former des praticiens et de valider leurs connaissances» et de faire en sorte
que, dans les pays qui la mettront en œuvre la circoncision soit proposée et
non imposée.
Juin 2007. En France, le Conseil
national du sida (CNS) rend un avis dans lequel il juge que la circoncision
constitue «une modalité discutable de réduction des risques de transmission du
VIH». Le CNS critique notamment les modèles mathématiques extrapolant l'impact
possible sur l'épidémie d'une politique d'incitation à la circoncision et
prédisant une possible diminution d'environ 2 millions des nouvelles infections
et de 300 000 des décès au cours des dix prochaines années. Il estime que ce
type de modèle mathématique ne tient pas compte «de données sociologiques,
anthropologiques ou de la possibilité de reproduire dans la vie réelle des
résultats obtenus dans des expériences encadrées». La promotion de la
circoncision par les pouvoirs publics des pays africains concernés ne va-t-elle
pas brouiller les messages de prévention existants et conduire à une
augmentation des infections?
Et puis juillet 2009 et ces
nouvelles études qui remettent tout, ou presque, en question. La circoncision
protège-t-elle aussi une femme du risque de transmission du VIH par un homme?
Non, concluent en substance les auteurs de la nouvelle étude publiée par The
Lancet. Ce travail a été mené sur 922 hommes séropositifs âgés de 15 à 49
ans et vivant dans le district de Rakai en Ouganda. La moitié d'entre eux avait
bénéficié d'une circoncision immédiate après le diagnostic de séropositivité et
l'autre d'une circoncision deux ans plus tard. Leurs partenaires sexuelles,
non-séropositives, avaient également été inclues dans l'étude. Les chercheurs
ont ensuite comparé les taux de transmission du VIH au sein de 92 couples dont
l'homme avait déjà été circoncis et de 67 couples dont l'homme ne l'était pas
encore (on parle ici de «groupe de contrôle»). Conclusion: les taux d'infection
des femmes ont été plus élevés dans le groupe des hommes circoncis (18% soit 17
femmes sur 92) que dans le groupe de contrôle (12% soit 8 des 67 femmes).
Comment expliquer ces résultats? L'excès de contamination dans les couples dont
l'homme venait d'être circoncis pourrait, en partie, être dû à une reprise
précoce des relations sexuelles après la circoncision; et ce alors même qu'il
était conseillé aux hommes de s'abstenir de tout rapport sexuel jusqu'à une
cicatrisation complète. Les chercheurs concluent: «Sur une durée de 2 ans, les
observations montrent que la circoncision d'hommes infectés par le VIH ne
réduit pas la transmission du VIH aux partenaires féminines. Aussi, l'usage du
préservatif après une circoncision est un geste essentiel pour la prévention de
la transmission du VIH.» Au vu de ces résultats, et pour des raisons éthiques,
l'étude a été interrompue prématurément. On pourrait tenir l'affaire pour
mineure si, sur la base des premiers acquis scientifiques des politiques
préventives de grande ampleur n'avaient été mises en œuvre. Ainsi cette dépêche
de l'AFP envoyée le 7 mai depuis la capitale Gaborone: «Le Botswana a mis en place un
programme pour circoncire 80% de la population masculine, soit 460.000 hommes,
afin de limiter la propagation du sida dans ce pays d'Afrique australe
fortement touché par cette maladie, a annoncé jeudi le ministère de la Santé.
Pour que la campagne de circoncision ait l'effet souhaité en terme de lutte
contre le sida, "le ministère de la Santé est censé circoncire 80% des
Botswanais sur cinq ans", soit un total d'environ 460 000 hommes, a
déclaré Janet Mwambona, en charge de ce programme.» Au Bostwana, le taux de
prévalence du VIH dans la population adulte est de 24% et l'espérance de vie
n'y est plus que de 34 ans. Faut-il pour autant, au vu des dernières données
statistiques, organiser une campagne sanitaire de circoncisions collectives?
Jean-Yves Nau
- slate.fr - 19/07/09
Interview de
Dominique Arnaud, réalisateur de
Silence on coupe, film sur la
circoncision
Riposte Laïque
: En février dernier, la députée des Bouches du Rhône, Valérie
Boyer déposait un projet de loi proposant le remboursement partiel de la
circoncision par la Caisse d’assurance maladie. D’après-vous, y avait-il,
derrière ce projet de loi, de réelles pressions communautaristes ?
Je ne connais pas Valérie
Boyer. En revanche, je sais que dans sa circonscription d’élection, de
nombreuses communes comptent un électorat majoritairement maghrébin,
moyen-oriental et plus généralement originaire d’Afrique, berceau de la
circoncision masculine et féminine. Pour renouveler son mandat législatif,
Madame Boyer se soumet aux desideratas de son électorat. Par ce projet de loi,
le message qu’elle adresse à ces populations essentiellement musulmanes, mais
aussi juives pratiquantes et plus largement aux tenants de la circoncision,
n’est pas compatible avec la notion de liberté individuelle si chère à notre
pays. Il est vrai qu’aujourd’hui l’incroyable apathie de nos concitoyens face à
la progression de ces pratiques rend possible cette démagogie politique. Nos
élus peuvent être tentés de surfer sur cette vague chargée de valeurs
culturelles et religieuses liberticides venue des rivages sud méditerranéens.
Elle pourrait bien les submerger. La banalisation de la circoncision en France
est l’une des conséquences de la faiblesse de nos représentants.
Vous démontrez
dans votre film que la circoncision n’est pas seulement un marquage des corps,
qu’elle est aussi une mutilation sexuelle au même titre que l’excision. Dans
quelle mesure peut-on comparer la circoncision à l’excision ?
Il s’agit dans les deux cas
d’un bizutage extrême infligé aux plus vulnérables d’entre nous. Il faut bien
comprendre qu’il n’y a pas de mutilations modérées, comme il n’y a pas de
criminels ou de fanatiques modérés. Vouloir hiérarchiser la gravité des
atteintes au corps selon les sexes est une faute, intentionnelle ou pas.
Transiger sur des principes qui fondent notre volonté d’homme libre et
responsable, c’est régresser.
Il y a une
réelle prise conscience des féministes qui se sont battues contre l’excision et
qui rejoignent de plus en plus les défenseurs des droits de l’enfant pour
demander de légiférer contre la circoncision des mineurs ? Pensez-vous qu’une
telle loi soit possible à l’heure actuelle en France ?
Si gouverner c’est faire des
risettes et des salamalecs, la peur au ventre, à tout le monde, il est à
craindre que ces pratiques prospèrent. Contenir ces traditions d’un autre âge
suppose du courage. La servilité, l’indifférence, la pusillanimité sont les
grands poisons de l’action politique. Je loue au passage notre Ministre de la
santé pour son niet catégorique au remboursement des circoncisions de
complaisance par la Caisse d’assurance maladie. C’est un premier pas et je ne
doute pas que d’autres voix s’élèveront contre de telles manœuvres.
Quant à l’interdiction pure et
simple, il existe déjà des lois. Appliquées avec rigueur, elles seraient
dissuasives. Le problème c’est qu’elles garantissent et le droit à l’intégrité
physique et la liberté religieuse. Ce paradoxe aboutit à des aberrations.
L’actualité judiciaire lilloise en témoigne : un bébé est sauvé de justesse
après une circoncision ratée réalisée à domicile par un prétendu médecin
algérien. Stupéfaction : le procureur demande la relaxe sur l’exercice illégal
de la médecine et sur les blessures involontaires au motif qu’il s’agit d’un
rituel. En réalité, sur ces sujets délicats les magistrats sont livrés à
eux-mêmes. Mais accordons leur des circonstances atténuantes ; de même qu’un
avion ne peut virer instantanément à 180° sans perdre sa portance, ils ne
peuvent dire la loi sans tenir compte du contexte idéologique qui impose aussi
ses contraintes.
Dans ces affaires, l’opinion
publique se fait entendre même à l’audience, elle peut influer sur les
positions prises par les représentants du Parquet. Les idées doivent d’abord
faire leur chemin pour espérer plus de justice, tout particulièrement à l’égard
des enfants. Silence, on coupe ! participe à ce travail de fond. Un film n’a de
véritable intérêt que s’il donne matière à réflexion, l’objectif étant de faire
reculer l’obscurantisme. »
Pour ma part,
je pense que la symbolique de l’excision et de la circoncision, comme celle du
port du voile et de la burqa viennent du même sentiment de haine (et de peur)
des hommes envers les femmes. Qu’en pensez-vous ?
N’ayant pas le don d’ubiquité,
il m’est difficile de me transporter dans le cerveau d’un circoncis et à plus
forte raison sous la burqa d’une musulmane. Je ne peux donc objectivement
apprécier les états affectifs complexes liés à un univers culturel très éloigné
du mien. Je m’en tiendrai aux fais divers dont l’actualité nous abreuve
impliquant, malheureusement et à de rares exceptions près, la communauté
musulmane : mariages forcés, abus sexuels, mutilations génitales, brutalités
conjugales, crimes d’honneur, récalcitrantes battues, brûlées vives,
vitriolées… Résultat, un taux d’incarcération aux proportions inquiétantes chez
ces adolescents agressifs qui s’en prennent aussi à leurs professeurs et aux
forces de l’ordre accusées de tous leurs maux. Ces jeunes gens ont pour la
plupart été abandonnés enfant à la lame des circonciseurs par leur mère. Comme
le suggère l’anthropologue Malek Chebel dans le film, ces accès de violence
répondraient à la trahison maternelle.
Dans une de
vos réponses à Chantal Zabus, vous émettez l’éventualité d’un conflit mondial
entre les peuples circoncis, «unis contre le reste du monde impie, en un mot
non circoncis». Pouvez-vous étoffer vos propos ?
Là encore, je ne suis pas
devin, mais il faut se rendre à l’évidence. Aujourd’hui, à l’exception du
conflit israélo-palestinien, les peuples s’affrontent moins pour des différents
territoriaux que pour ou contre les rapports qu’ils entretiennent avec l’ordre
divin. L’exaltation religieuse se heurte à la raison d’État, pieux et impies
veulent en découdre. Sans énumérer leurs guerres intestines en « terre d’islam »,
les communautés musulmanes pratiquant systématiquement la circoncision sont
mêlées à d’innombrables conflits à caractère sécessionniste dans des pays qui
ne pratiquent pas la circoncision : les turcophones musulmans Ouïghours en
Chine, les Cachemiris musulmans en Inde, les minorités Moros aux Philippines,
les Tchétchènes en Russie, les Kosovards en Serbie... Pour tenter de répondre à
votre question, je vais caricaturer à dessein : un beau matin, les musulmans
des Bouches du Rhône, devenus majoritaires, réclament leur indépendance. Des
voix s’élèvent sommant nos compatriotes ahuris de renoncer à tout sursaut
identitaire. Les appels au calme se multiplient. Le climat s’envenime avec la
profanation des carrés juifs et musulmans d’un cimetière des quartiers nord de
Marseille. La situation dégénère. La France s’embrase. La police est débordée.
L’armée est mobilisée. Les opérations de maintien de l’ordre sont meurtrières.
Condamnation unanime : Emploi disproportionné de la force ! titre la presse
internationale. Volant au secours de leurs coreligionnaires, une réunion du
Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies est votée à l’initiative
de l’Algérie, de l’Iran, de la Malaisie, du Soudan et du Pakistan qui exigent
l’envoi de forces d’interposition. Les Etats-Unis, Israël, la Turquie ainsi que
la Corée du Sud - influence américaine oblige, seul pays asiatique de tradition
bouddhique ou confucéenne à pratiquer la circoncision depuis 1950 - proposent
une sortie de crise aux accents d’ultimatum : l’organisation sans délai
d’élections régionales sous l’égide de ONU. Protestation de la France et de
l’Europe qui dénoncent une ingérence intolérable. Veto de nos amis Indiens,
Chinois et Russes, eux-mêmes en butte à leurs minorités. Bref, voilà comment,
au stade embryonnaire, pourrait se déclancher l’apocalypse entre circoncis et
non circoncis, au nom du Saint prépuce ! Car le judaïsme comme l’islam, son
succédané partiellement christianisé, et comme les églises réformées
anglo-saxonnes, adeptes de l’Ancien Testament prescripteur de la circoncision
pour tout enfant mâle de huit jours et sur lequel les Présidents prêtent
serment, sont les champions toutes catégories de la divine opération. Cette
pratique par laquelle Dieu reconnaîtrait les siens équivaut à un acte d’état
civil ; ça crée des liens. L’état d’incirconcision est pour eux inconvenable,
immoral, antireligieux si ce n’est antisocial. D’où cette hostilité à l’égard
de tout ce qui n’a pas été baptisé dans le sang, prompte à s’exprimer au
moindre prétexte. Ce constat perce dans mon film. Alors, existe-t-il un
réciproque et sincère élan de fraternité entre circoncis et non circoncis ?
Non, si l’avenir est à Dieu.
Brigitte
Bré-Bayle - ripostelaique.com - 01/09/09
Un peu
d’histoire, débattons
Ceux qui ne sont pas historien
mais qui ont eu cette chance, qui est un véritable privilège aujourd’hui,
d’avoir pu découvrir l’enseignement de l’histoire dans un cours complémentaire
comme le mien, dans un quartier éminemment populaire, Ménilmontant, se
souviennent certainement de la Grèce antique et de son avatar macédonien avec
Alexandre le Grand. Alexandre qui a conquis et unifié, sous son autorité, les
cités grecques et propagé l’hellénisme à la pointe de son glaive, jusqu’en
actuelle Afghanistan à l’est et jusqu’en Egypte au sud ouest. L’empire du
conquérant gréco macédonien s’est fragmenté après sa mort. Ses généraux ont
fondé des dynasties. En Syrie, en 168-167 avant l’ère actuelle, la dynastie
grecque séleucide, sous la direction d’Antiochus, promulgua une série de
décrets contre les Juifs. Ces mesures culminèrent lorsque l’autorité gréco
syrienne décida la transformation du Temple de Salomon à Jérusalem en lieu de
culte des divinités grecques. Parmi les mesures antijuives, les plus ressenties
comme vexatoires prises par l’administration séleucide, l’interdiction de la
circoncision. La circoncision hébraïque (juive), réalisée à huit jours par un «
mohel », un rabbin circonciseur de métier, ne laisse pas un souvenir
particulier en matière de mortalité infantile. Elle a très certainement moins
d’effets secondaires que n’en a eu et n’en a encore la vaccination obligatoire
des enfants, dont on découvre aujourd’hui les dangers considérables pour des
millions de gens.
La circoncision à l’âge de 13
ans, l’âge auquel (selon le récit biblique) Abraham aurait circoncis le fils
qu’il eut avec Agar, la servante égyptienne de son épouse Sarah, présente certaines
différences en termes d’effets sanitaires. Elle présente aussi des différences
culturelles et somatiques parce qu’elle est un moment redouté des adolescents.
Au lieu d’avoir à lire un discours et un passage de la Torah devant une
assistance attentive et instruite, pour marquer le passage à l’âge adulte, le
jeune lorsqu’il est circoncis à l’âge d’Ismaël doit prouver sa virilité et
qu’il ne redoute pas la douleur. Cela devient pour lui une sorte de rite
guerrier, comme il en existait de redoutables à Sparte et dans les tribus
guerrières des grandes plaines américaines, là aussi pour faire des guerriers
ne craignant pas la douleur. C’est toujours une circoncision me direz-vous.
Certes, c’est toujours la circoncision. Mais il en est en matière de circoncision
comme il en est en matière de vins : il y a des grands crus et il y a la
piquette. Ce sont toujours des vins, grands crus, piquette, oui, bien sûr que
ce sont des vins les uns et les autres …
Mais la douleur, les risques
d’infections liés à la vitesse moins grande de cicatrisation, ne sont pas
comparables selon l’âge et les procédés, selon que l’ablation du prépuce est
réalisée à huit jours par un professionnel expérimenté ou beaucoup plus tard et
si la personne ne dispose ni d’expérience ni de conditions d’hygiène. Je plaide
pour ma paroisse va m’objecter l’ami Arnaud.
En effet, je plaide et je dis
ce que je pense. C’est tout le plaisir d’écrire dans la Riposte Laïque.
Pas de dogme : liberté de conscience, liberté de pensée, liberté ce critique.
Je reconnais que l’on peut me critiquer et me dire que je suis encore un brin
obscurantiste et par trop proche des rabbins, je ne sortirai ni bombe ni
poignard, j’argumenterai. En outre, voulais-je rajouter, c’est un constat :
nous autres circoncis sommes moins sensibles mais pas insensibles, si vous
voyez ce que je veux dire ; pour nos partenaires, cela représente le grand
avantage d’une « union » moins brève, trop brève souvent, pour les compagnes.
Nous sommes tout de même sensibles disais-je aussi, et nous ne sommes pas
privés d’orgasme. Mutilation la circoncision, humiliation, dans ces conditions
? L’ami Arnaud m’expliquera cela, je n’en ai encore pas conscience après 65
ans.
Question encore : Peut-on
mettre une mesure médicale (liée au phimosis) ou religieuse sur des bébés ou
des petits enfants, invisible même dans une société papoue, une société ou les
hommes vont nus avec, pour tout vêtement, un étui pénien, peut-on la mettre sur
le même plan que des vêtements agressifs qui enferment son porteur ou que sur celui
d’une ablation majeure risquant effectivement de tuer, privant le plus souvent
fortement la femme de sa sensualité, amoindrissant, voir supprimant, désir et
plaisir dans la relation amoureuse pour la réduire à un simulacre, un simple
acte de fécondation du côté de la femme ? En outre, on a constaté que les
hommes circoncis sont moins vulnérables à la pénétration du VIH. Ce n’est
certainement pas le traitement adéquat pour répondre à cette pathologie, mais
c’est un élément qui compte quand même en matière se santé publique. Et la
santé publique, ce n’est pas toujours, fort heureusement, un médecine politisée
poursuivant des fins inquiétantes. J’ajouterai, pour revenir et finir sur la
circoncision, que dans la tradition juive, elle est l’objet de festivités, que
les familles ne la font pas réaliser dans un cadre et avec des moyens destinés
à obtenir la prise en charge par la sécurité sociale et leurs concitoyens non
juifs. On ne doit donc pas parler en l’occurrence de la circoncision mais des
circoncisions. Pour conclure, si j’ai ainsi titré cet article, «excision,
circoncision même combat?», c’est précisément parce que, moi, je ne le
pense absolument pas.
Alain Rubin
-ripostelaique.com - 07/09/09
De: Gérard
Zwang
Date:
10/09/2009
A:
ripostelaique@orange.fr
Sujet:
Mutilations génitales infantiles
La
circoncision est une mutilation inadmissible
Le plaidoyer pro domo du
citoyen Alain Rubin est une manifestation démonstrative de l'exténuant
prosélytisme des circoncis en faveur de leur mutilation et des mutilateurs. Je
ne vais pas reprendre ici le copieux argumentaire contre la circoncision exposé
dans ma communication aux Rencontres internationales tenues à Marseille en
septembre 2003: Procréation et droits de l'enfant, sous l'égide de l'Observatoire
international du droit de la bioéthique et de la médecine. Disponible aux
éditions Bruylant. Je rappelerai néanmoins que la circoncision n'est pas
le traitement du phimosis, qu'elle ne garantit pas contre l'éjaculation
prématurée, qu'elle ne vaccine pas contre le sida. Qu'elle laisse le gland des
nourrissons au contact de l'urine et des excréments, constituant la principale
cause de rétrécissement inflammatoire du méat urinaire. Qu'elle rend malaisés,
sous la main de la partenaire féminine, les préludes de l'étreinte; le prépuce
est l'intermédiaire naturel de la tendresse érotique féminine - ceci explique
qu'en contrée de circoncision régne une véritable obsession de la fellation.
Qu'elle n'est pas une intervention de chirurgie esthétique: la magnifique
statuaire de notre Antiquité gréco-romaine représente toujours le gland à demi
recouvert par son prépuce, d'où son aspect NORMAL, en cupule, qui rappelle le
fruit du chêne, et a permis de lui donner son nom; alors que le pseudo-gland
des circoncis, privé de son prépuce "calibreur", finit par s'élargir
à sa base, en pointe de sagaie profondément inesthétique. Le citoyen Rubin n'a
qu'un mérite: ne pas ramener l'argument rebattu de l'hygiène, vieille lune
ridicule chez des civilisés disposant de tous les aménagements de leur salle
d'eau. Je ne reprendrai que 3 de ses déclarations:
Prétendre que les circoncis
jouissent d'une merveilleuse retenue de l'éjaculation, pour combler les
exigences vaginales de leurs partenaires, n'est qu'un bobard. Lorsque Masters
& Johnson, à la fin des années 50, ont inauguré leur pratique de la
rééducation érotique, la principale revendication de leurs patients était de
guérir leur éjaculation prématurée, alors qu'ils étaient circoncis à 8O%... Ces
premiers sexologues expérimentaux ont prouvé que les hommes circoncis
éjaculaient dans les mêmes temps que les hommes entiers.
Faire l'éloge des mohels et
rabbins circonciseurs, faisant des "circoncisions propres", est
soutenir des malfaiteurs. De quel droit ces manieurs de couteau se
permettent-ils de couper dans la chair d'enfants innocents et sans défense ? Il
est révoltant de les voir traiter de "professionnels qualifiés". Quel
organisme officiel leur a conféré un "brevet de circonciseur" ? Sinon
une loi mosaïque nulle et non avenue dans une république laîque. C'est la
culpabilisation métaphysique de la sexualité, et des organes de son exercice,
refrain de la morale issue de la Bible, surtout dans son avatar catholique, qui
permet de "fermer les yeux" sur une pratique qui mutile un organe du
plaisir érotique. C'est une lâcheté. La même veulerie couvrirait-elle
l'amputation d'un doigt ? D'une oreille ? Moins hypocrite que nous, l'empereur
Marc Aurèle eut le courage de proscrire la circoncision sur tout le territoire
administré par Rome - il se faisait l'écho de la répugnance que la circoncision
suscitait chez nos Antiques gréco-romains. Amputer le prépuce de petits garçons
normaux devrait ainsi tomber sous le coup de la loi interdisant les coups et
blessures sur mineurs. Même dans une synagogue "hupppée", quand
quarante ou cinquante personnes assistent sans broncher à l'attentat sur
l'intégrité physique d'un nourrisson. Le prosélytisme des circoncis vient de
trouver un merveilleux prétexte avec l'épidémie de sida. On sait que bon nombre
d'organismes internationaux comprennent, en provenance des USA, une majorité de
circoncis. Année après année l'OMS s'efforce de faire de la circoncision une
mesure de salubrité préservant contrele sida. Année après année les conclusions
des expériences proclamées à son de trompe sont contredites par de nouvelles
statistiques moins tendancieuses. Sans oublier que la prétendue prévention du
sida par la circoncision fait de certains "porteurs sains" de telle
ou telle forme du virus de dangereux contaminateurs se croyant dispensés du
préservatif.
Luttant depuis des lustres contre les
mutilations génitales féminines je me suis persuadé qu'on ne parviendra à
abolir l'excision que du jour où l'on aura aboli la circoncision. Dans un cas
comme dans l'autre il faut "préserver la tradition", il faut
"rectifier" la bisexualité native en se débarrassant du prépuce
pseudo-orifice vaginal, du clitoris pseudo- phallus, il faut vanter les mérites
des "interventions propres", comme la clitoridectomie chirurgicale à
Londres, Alexandrie ou Dubaï.
Comment peut-on obéir à ces
messieurs de l'OMS qui déconseillent de couper les filles, quand ils
préconisent l'amputation du prépuce des petits garçons ?
Quand renaîtra un nouveau petit
père Combes ? Un nouveau Marc-Aurèle ?
Gérard Zwang
Elève de l'école
laïque et républicaine, chirurgien urologue, co-fondateur de la Société
Française de Sexologie Clinique, président d'honneur de l'Association contre la
Mutilation des Enfants (AME).
Sus au prépuce
Depuis que des chercheurs ont
découvert que la circoncision réduisait de moitié les risques d’attraper le
virus du sida, certains pays africains, avec la bénédiction de l’Organisation
mondiale de la santé, ont développé des programmes d’éradication du prépuce
à grande échelle. Les partisans de cette fausse solution (qui brouille le
message sur le préservatif) viennent de prendre un coup dur.
La raison: une étude menée en
Ouganda sur 922 femmes par le Dr Maria Wawer (Université de Baltimore), qui
vient de conclure que “la circoncision des hommes infectés ne réduit pas la
transmission aux partenaires féminines”. C’est une mauvaise nouvelle pour les
femmes, mais une bonne raison de tempérer l’obsession mutilatoire. En
attendant, la pratique de l’excision n’est pas près de diminuer. Pour ne jamais
l’oublier, un livre, Le Drame de l’excision, par Louisiane Doré-Miloch
(Courcelles publishing), avec une préface du fameux pourfendeur des mutilations
sexuelles, le Dr Gérard Zwang. On y trouve, entre autres, un glaçant catalogue
de charcuterie subies par le sexe féminin: sutures au moyen d’épines,
cautérisation avec charbons ardents, étirement, grattage, raciage, piqûres avec
des tiges de bambou séchées... A côté de ça, la simple ablation du clitoris
avec un rasoir est une douceur.
Antonio
Fischetti - Charlie Hebdo - 05/08/09
Solidarité :
circoncision de 160 enfants nécessiteux
Comme chaque année à pareille
époque, la direction de l’hôtel El Warchniss de Chlef organise une
action de solidarité au profit des enfants démunis.
Elle prend totalement en charge
les frais de circoncision de 160 garçons de la Wilaya. La cérémonie s’est
déroulée hier dans l’établissement en présence du bienfaiteur et des familles
concernées. A cette occasion des ensembles d’habits traditionnels, des jouets
et une somme de 3000 DA leur ont été remis.
Les pères de famille rencontrés
ne cachaient pas leur satisfaction et ont loué l’initiative du propriétaire de
l’hôtel. « Sans cette aide, nous n’aurions jamais pu accomplir la circoncision
de nos enfants », diront certains. Signalons que le même établissement dispose
d’une ambulance pour l’évacuation des malades gratuitement. Il a aussi à son
actif des actions de solidarité durant le mois sacré du Ramadhan, comme le
restaurant de la Rahma et les repas à emporter.
elwatan.com -
06/07/09
La burqa ? Le
bout du bout de l’exclusion
Après avoir été auditionnée à
l’Assemblée nationale par les députés de la mission parlementaire sur le port
du voile intégral, la présidente du mouvement Ni putes ni soumises
(NPNS) explique à France-Soir pourquoi elle s’est vigoureusement
prononcée, au côté de la philosophe Elizabeth Badinter, pour une interdiction
pure et simple.
Vous vous êtes
opposée fermement au port du voile intégral devant la mission parlementaire.
Pour quelles raisons ?
Sihem Habchi : Depuis 1989 et la circulaire Jospin, on a
assisté à une accélération du communautarisme. Il est très dangereux de ne pas
avoir un discours ferme aujourd’hui, car on atteint un point de non-retour.
Dans cette logique, il faut être très clair sur la burqa, et il est notamment
très important d’enseigner les fondements de la laïcité. Dans les écoles, on
doit expliquer pourquoi ce principe est un espace d’interactions entre groupes,
et pas seulement religieux, mais aussi entre hommes et femmes, riches et pauvres,
homos et hétéros. La burqa, c’est le bout du bout de l’exclusion, et le
meilleur moyen de séparer les populations.
Vous êtes donc
favorable à une loi pour interdire le port du voile intégral ?
Je suis très attaché aux
libertés individuelles. Quand je vois le MRAP , la LDH, ou la Ligue de
l’enseignement, tentés d’accepter l’excision comme une pratique culturelle, je
prends conscience que ce ne sont pas ces gens-là qui vont m’aider à être libre.
Comment être protégé dans ce cas, si ce n’est en adoptant une loi ?
Comment
avez-vous réagi aux propos de Yazid Sabeg, commissaire à la Diversité et à
l’Égalité des chances, qui a qualifié de « piège » ce débat sur le voile
intégral ?
Il ne faut pas tomber dans le
piège de Yazid Sabeg. Je ne l’ai jamais entendu parler du droit des femmes. Il
est commissaire à l’Egalité des chances, mais ce n’est pas un sujet de premier
ordre pour lui. Yazid Sabeg devrait faire attention à ses propos. Ce proche du
gouvernement remet en question le Président, qui l’a nommé. Il faut parler de
la burqa comme une discrimination faite aux femmes et je suis scandalisée de
voir tous ces machos occuper les postes de lutte contre les discriminations,
alors que des femmes pourraient s’en charger.
La laïcité
est-elle menacée aujourd’hui en France ?
Le principe a été attaqué, et
il est menacé par le laxisme de ceux qui auraient dû le défendre. Le premier a
d’ailleurs été Lionel Jospin. Mais il y a aussi les élus qui ont ouvert des
gymnases ou des piscines non mixtes, et je pense évidemment à Martine Aubry,
même s’il y a également des personnalités de droite. Ils portent tous une
responsabilité très lourde. Dans les hôpitaux, les médecins sont attaqués par
des patients qui refusent qu’on touche à leur femme. Dans les institutions
publiques, on voit des personnes tenter de se faire embaucher avec un voile.
L’espace public est miné. Une femme doit pouvoir se balader sans se cacher.
Nous sommes dans un pays qui a ce droit. Dans d’autres États, on pourrait être
menacé, ou même tué.
Vous êtes
également membre du collège de la Halde. Que pensez-vous de la polémique
concernant les propos du ministre Brice Hortefeux au sujet de ce militant UMP
d’origine maghrébine ?
Il faut arrêter les polémiques
à deux balles. Les libertés fondamentales sont en danger. Cette vidéo ne
m’intéresse pas. J’ai entendu Brice Hortefeux sur la tolérance zéro face aux
bavures policières, et c’est là-dessus qu’il faut monter au créneau. Il y a des
choses à faire pour que la société bouge dans le bon sens, plutôt que de perdre
son temps avec ce genre d’histoire.
Suite à cette
interview, le MRAP, la Ligue de l'enseignement et la Ligue des droits de
l'homme, tiennent à contredire les propos de Sihem Habchi, et affirment avoir
toujours condamné fermement la pratique de l'excision.
francesoir.fr
- 14/09/09
_________________________________________________________________________
Docteur Elisabeth
MARTIN-LEBRUN
Ancienne
Interne du CHU de Grenoble
Expert près la Cour
d'Appel de Grenoble
_____
PÉDIATRE
Maladies
des enfants et des Adolescents
Meylan, le 12 août 2009
À Monsieur SARKOZY
Président
de la République
Monsieur le
Président,
C’est en tant que médecin que je vous adresse
ce courrier de soutien à l’interdiction de
la Burqa en France ; par
contre, il me semble urgent que l’Etat français prenne en charge
au titre de
l’assurance maladie l’acte de circoncision, signe majeur d’appartenance à
la religion musulmane chez les garçons
même s’il n’est pas réalisé au cours d’une cérémonie religieuse ritualisée.
Le port de la Burqa diminue le champ de
vision pénalisant la femme qui la porte et constitue un facteur de risque
non négligeable d’accident de la voie publique – ce que confirment tous les
médecins qui sont intervenus en Afganistan. C’est le seul voile qui empêche
d’avoir une vision normale, ce qui justifie à ce titre une interdiction
publique.
Par contre, il est important que les
communautés musulmanes, membres à part entière de notre nation, ne le
perçoivent pas comme un geste dirigé contre leur religion.
Pour cela, je vous propose d’accepter
que la Sécurité Sociale rembourse la circoncision chez les jeunes garçons
musulmans même s’il n’y a pas de phimosis (prépuce serré)
et donc d’indications strictement médicales.
J’ai appris par des parents que
certaines circoncisons étaient faites :
selon la bonne volonté d’un
chirurgien, les frais étant à la charge des parents (le tarif GHS de l’acte de
circoncision en ambulatoire à l’hôpital s’élève à 861,12€).
par des personnes en dehors d’un
cadre hospitalier, sans que la prise en
charge de la douleur corresponde aux recommandations actuelles, laissant des
séquelles psychologiques inacceptables, à un coût incontrôlable pour les parents.
Permettre que cet
acte important dans la religion musulmane soit pris en charge
par notre système de
solidarité nationale serait un geste fort d’ouverture, de reconnaissance et de
respect pour des communautés religieuses qui participent à
la construction de
notre pays.
Il est de toute façon inacceptable qu’il
soit mis au même niveau que les soins esthétiques comme c’est le cas dans le
courrier adressé en juillet 2009 par la CPAM de Grenoble aux médecins du
département (n°13).
Je suis à votre disposition pour en
débattre avec les membres de votre gouvernement concernés à qui j’envoie copie
de cette lettre.
Veuillez agréer, Monsieur le Président,
l’expression de ma considération très distinguée
Dr Elisabeth
MARTIN-LEBRUN
_________________________________________________
Note
de la rédaction
Interventions
radios sur cette proposition :
RTL
Infos - 16/08/09
RMC
Bourdin & Co - 18/08/09
Madame
la Ministre Roselyne Bachelot, RMC
Bourdin & Co - 19/08/09
________________________________________________________
Article 222 est publié par l'Association contre la Mutilation des
Enfants
AME - BP 220 - 92108 Boulogne cedex
4e trimestre 2009
AME - BP 220 - 92108 Boulogne cedex
http://www.enfant.org
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