Article 222
Journal pour les Droits de l’Enfant
N°38
2e trimestre 2009
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pole-sante@mediateur-republique.fr
à : ame@enfant.org
envoyé le : 9 Février 2009
RE: la circoncision rituelle peut-elle être
pratiquée dans un hôpital public ?
En l’état actuel du droit, et à la suite notamment de la
modification de l’article 16-3 du Code civil, les circoncisions
rituelles sont, si ce n’est autorisées, tout au moins tolérées.
Ceci étant, la réalisation de circoncisions à visée religieuse
doit être entourée d’un certain nombre de garanties dans la mesure
où elle expose les professionnels et établissements de santé à la
mise en jeu de leur responsabilité selon les règles de droit commun.
Par ailleurs, faute d’intérêt thérapeutique, le juge se montrera
généralement plus exigeant sur l’appréciation des conditions de
réalisation de l’intervention.
Ainsi, il est notamment impératif de s’assurer de la parfaite
information du patient (et/ou de ses représentants légaux) sur les
risques fréquents ou graves, y compris ceux exceptionnels, que
comporte cette intervention et les soins y afférents (anesthésie,
soins postopératoires…).
De même, le consentement écrit de chacun des titulaires de
l’autorité parentale doit être exigé.
En ce sens, une décision de la Cour d’appel de Paris du 29
septembre 2000 retient la responsabilité civile du médecin qui
s’était contenté du recueil du consentement d’un seul parent pour
procéder, sur un enfant mineur, à une circoncision rituelle.
En tout état de cause, l’intervention doit être réalisée au sein
d’un établissement de santé, par un médecin disposant des
compétences et qualifications requises (chirurgien urologue).
signature de Pôle Santé Sécurité des Soins
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REVUE DE PRESSE
Décès après opération des amygdales :
une complication exceptionnelle
La Société française
d'oto-rhino-laryngologie a fait part de sa consternation
vendredi après le décès d'une fillette d'une hémorragie interne,
12 jours après une ablation des amygdales, soulignant qu'il
s'agit d'une complication exceptionnelle.
Une petite fille de 4 ans et
demi est décédée samedi dernier d'une hémorragie interne, 12
jours après avoir été opérée des amygdales dans un hôpital
d'Avignon, selon le parquet de Tarascon (Bouches-du-Rhône) qui a
ouvert une information judiciaire. La SFORL a rappelé
dans un communiqué "qu'il s'agit d'une complication
exceptionnelle, mais que le risque hémorragique existe après
l'intervention, jusqu'à cicatrisation complète (qui survient au
bout de 2 semaines). Les consignes postopératoires doivent être
scrupuleusement respectées, et on doit s'assurer de la
disponibilité d'une équipe chirurgicale à proximité pendant
cette période".
A l'occasion du congrès de la
SFORL en octobre, les oto-rhino-laryngologistes avaient
appelé à la vigilance quant au suivi médical après une
amygdalectomie.
laprovence.com - 06/02/09
Baby bled to death after circumcision,
inquest told
A 9 week-old baby boy bled to
death hours after being circumcised, an inquest was told. Celian
Noumbiwe was operated on in 2007 at a doctor’s surgery in
Reading but later his parents opened his nappy and found a "huge
amount" of blood.
Recording a narrative verdict,
the Berkshire Coroner criticised the lack of advice given to the
couple on postoperative care, noting that the emergency number
given to them did not work. After the surgery, Carole Youmby and
her partner, Monthe Bautrel, originally from France, were
encouraged to leave the surgery with the baby within ten minutes
when he should have been observed for longer, the court was told.
Ms Youmby said that she had been told that the child’s nappy
should not be changed for four hours. After calling the
emergency number several times, the couple decided to call their
GP in the morning. The next day, February 22, 2007, the child
was taken from his home in Slough to the nearby Wexham Park
Hospital where he died in his mother’s arms.
timesonline.co.uk - 13/02/09
Council defends circumcision error
The Medical Council of
Thailand has come to the defence of a male nurse at a clinic who mistakenly
circumcised a boy who wanted to have an abscess in his mouth
removed. On Thursday, Rattanaporn Manaschuen, the mother of the
12-year-old boy, complained to the Public Health Ministry after
her son was circumcised at a clinic in on Monday. She said the
boy actually went there for treatment of an abscess in his mouth.
Acting Medical Council president Somsak Lohlekha said it
was a case of miscommunication. Dr Somsak said the doctor at the
clinic correctly diagnosed the boy with a mouth abscess and did
nothing wrong. The doctor wrote "excision" on an order assigning
the nurse to perform the operation. But the male nurse confused
"excision" with "circumcision" and proceeded to cut off the
boy's foreskin. Dr Somsak said the mistake was unintentional. He
said the doctor was not to blame, although the matter would go
before a council panel on medical ethics. "Usually, a
circumcision is a minor operation and a doctor can assign a
nurse to do it," Dr Somsak said. He said looking on the bright
side, the accidental circumcision would help the boy keep his
genitalia clean and lower the risk of cancer.
bangkokpost.com - 24/01/09
Circoncision : une députée UMP veut
nous faire tous payer
pour couper un bout de zizi proprement !
Il fallait que cela arrive. Il
fallait bien qu’un jour, un responsable politique propose que la
circoncision soit remboursée par la Sécurité Sociale ! Ce jour
est arrivé, et ce responsable politique est une femme. Elle est
jeune, charmante et dynamique… et elle aime voyager. Elle
participe, en tant que parlementaire, à différents groupes
d’amitié, à la fois vice-présidente du groupe France-Arménie et
du groupe France-Tunisie, membre du groupe France-Israël, du
groupe France-Etats-Unis, du groupe France-Espagne, du groupe
France-Finlande.
Elle s’appelle Valérie Boyer,
elle est députée UMP des Bouches-du-Rhône, élue à Marseille en
juin 2007, déléguée au Grand Projet de Ville et au Contrat
Urbain de Cohésion Sociale. Proche de Gaudin, tout en se disant
à l’écart des conflits de personnes et de courants, (prudente en
plus !) elle est aussi Conseillère communautaire de la
Communauté urbaine. Elle fait, en outre, partie de la commission
parlementaire des Affaires culturelles, familiales et sociales,
de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des
chances. Elle s’est illustrée en 2008 par la publication d’un
rapport sur l’obésité des enfants qui déclencha une vaste
campagne nationale de prévention. A part son goût prononcé pour
les voyages et la découverte des autres cultures, son intérêt
pour les communautés et la cohésion sociale, Valérie Boyer aime
travailler dans le domaine de la santé publique dans un objectif
préventif. On ne va pas lui en vouloir, la prévention c’est dans
l’air du temps. Quitte à dépenser l’argent des contribuables
autant que les causes qu’elle défend la rendent populaire, et
rapportent des voix favorables à son parti. A Marseille, les
élus de tous bords savent envoyer leur filet là où la pêche est
bonne et sur ce coup là, la député-adjointe au maire tente une
belle prise. Les communautés juives et musulmanes ne manqueront
pas d’y voir un signal fort de la part de l’UMP. Il faut dire
qu’à Marseille on cultive déjà depuis plusieurs années le
dialogue interreligieux au nom de la laïcité ouverte par le
biais de « Marseille Espérance », structure financée par les
fonds publics qui rassemble les représentants des sept religions
les plus importantes de la ville.
En cette période de conflit
latent entre les deux communautés, l’UMP marseillaise pourra se
vanter d’avoir réussi à réunir sous la même bannière
revendicative les juifs et les musulmans. On verra bientôt les
imams et les rabbins manifester bras dessus bras dessous sur la
Canebière, avec Valérie Boyer à leur tête, pour réclamer le
droit à une circoncision libre et gratuite, avec une banderole
commune : le corps de nos enfants nous appartient. Valérie Boyer
appuie sa proposition de quelques arguments de santé publique
qui ressemblent fort aux argumentations hygiénistes de certains
défenseurs de la circoncision prétendument laïques qui occultent
totalement l’atteinte à l’intégrité physique des mineurs que
constitue un tel acte. On retrouve bien là le même angélisme qui
existait il y a quelques années dans les rangs des humanistes de
gauche à propos de l’excision.
On ne remet pas facilement en
cause les us et coutumes et les pratiques religieuses dans ce
pays des droits de la Homme, même quand elles mettent en danger
la vie des enfants. Le relativisme culturel impose des silences
complices et un immobilisme conformiste bien confortable. Car il
faut faire attention aux discours qui remettent en cause la
circoncision. Il y a du tabou dans l’air et beaucoup
d’hypocrisie. Il y a surtout des intérêts financiers faramineux
en jeu pour les chirurgiens qui se spécialiseront officiellement
dans ce type d’intervention si la proposition Boyer est
acceptée. A l’heure actuelle, il n’existe aucune statistique sur
le nombre de circoncisions rituelles effectuées pour des raisons
médicales et effectivement remboursées par la Sécu. On comprend
bien qu’aucun médecin n’avouera qu’il fait partie de ceux qui
détournent la loi.
Il est donc toujours très
difficile d’aborder ce sujet sans prendre le risque de se fâcher
avec ses meilleurs amis. La circoncision fait partie de ces
sujets délicats qui engendrent souvent de féroces polémiques
(comme d’autres sujets tels que la prostitution ou
l’euthanasie). Dans les rangs des bien-pensants de gauche comme
de droite, il n’est pas politiquement correct de dire que la
circoncision est une mutilation. Il ne faut surtout pas mettre
en parallèle la circoncision et l’excision, ni affirmer que la
circoncision imposée aux nourrissons (juifs) ou aux jeunes
garçons (4 à 6 ans chez les musulmans) est une pratique barbare
et qu’il faudrait l’interdire quand elle est pratiquée sur des
mineurs (il en est question au Danemark) au nom du respect des
droits des enfants. Quoi qu’il en soit, on se demande comment
madame Boyer peut formuler une proposition aussi aberrante quand
on sait dans quel gouffre financier se trouve notre Sécurité
sociale et quand on voit les mesures de plus en plus drastiques
imposées aux malades et aux médecins pour limiter les dégâts et
renflouer les caisses ?
« Rembourser la circoncision
dans un pays laïque… alors que dans ce même pays on dé-rembourse
les anti-inflammatoires, les seuls à soulager les douleurs
articulaires de nos petits vieux, qui soit-dit en passant n’ont
pas droit à la CMU ! Ces gens qui tiennent les rênes de notre
pays sont vraiment des MINABLES ! » (parole d’internaute).
Il faut savoir que,
lorsqu’elle n’est dictée par aucune considération médicale, une
circoncision coûte entre 500 et 1000 euros. « Compte tenu de cet
état de fait, explique Valérie Boyer, nombre de circoncisions
rituelles sont effectuées sous couvert d’indications médicales.
» Les familles se repassent les coordonnées de médecins sans
scrupules, aliénés ou compatissants, disposés à se rendre
complices d’une fraude. Quasiment toutes ces interventions
chirurgicales sont des circoncisions rituelles ou bien des
traitements de phimosis acquis provoqué par le décalottage
intempestif et brutal de pédiatres et de mères incompétentes.
Ces décalottages barbares blessent le prépuce, lequel cicatrise
en formant un anneau fibreux cause de phimosis. Une abomination,
en quelques sortes !
De plus, il s’avère que les
pratiques ancestrales, non médicalisées, engendrent un taux
important de complications (hémorragies, surinfections, plaies
et mutilations du gland), complications qui sont nécessairement
prises en charge par la Sécurité Sociale. « L’évolution
démographique et sociologique de notre pays, ajoute la députée,
pose la question de la place de cet acte chirurgical en termes
de santé publique, de coût pour l’assurance maladie et de la
laïcité. »
Tiens donc, madame la députée,
on se demande ce que vient faire « la laïcité » dans cette
histoire ? Vous y tenez à cette laïcité, vous y revenez à
nouveau comme une si c’était une formule magique sortie de la
panoplie des discours formatés des politiciens de tous horizons.
Sarkozy vous a montré comment vous en servir, en l’appelant «
positive ». Il faut croire qu’elle vous est bien utile, cette
laïcité positive, pour faire passer la pilule devant les
parlementaires les plus réfractaires. Valérie Boyer précise : «
Entre la prise en charge complète par l’assurance maladie ou par
les familles de cet acte, une troisième voie serait envisageable
impliquant la création d’un contrat d’assurance circoncision
proposé à la naissance des enfants mâles et destiné à prendre en
charge les frais de réalisation de l’acte chirurgical. Il
pourrait être, en outre, envisagé, sous certaines conditions et
en préservant le principe de laïcité, une participation limitée
de l’assurance maladie. » « En préservant le principe de laïcité
» ! Mais, Madame la députée, savez vous ce qu’est le principe de
laïcité ? Pensez-vous le respecter en favorisant, par sa prise
en charge, la pratique d’une mutilation sexuelle qui n’existe
que parce que des dogmes religieux l’imposent ? Et pourquoi ne
pas demander en même temps la légalisation et le remboursement
de l’excision ? Certains spécialistes estiment, en effet, qu’une
forme d’excision appelée aussi « circoncision féminine » quand
elle prend la forme de la seule ablation du capuchon
clitoridien, peut être assimilée à une circoncision. Un Etat
laïque, madame Boyer, ce n’est pas un Etat qui se plie aux
exigences de la religion, ce n’est pas un Etat qui encourage des
coutumes incompatibles avec le respect de l’intégrité des êtres
humains, ce n’est pas un Etat qui donne des facilités
financières aux familles pour mutiler « dans les règles de l’art
» le corps de leurs enfants ! Mais il est vrai que pour vous la
santé publique passe avant tout et que la prévention vous tient
à cœur. Vous n’avez que faire de la laïcité et vous n’êtes pas
la seule à penser qu’il vaut mieux couper les prépuces
proprement que de se poser la question de l’utilité d’une telle
pratique. Vous faites, il est vrai, des propositions originales
« afin d’élaborer un protocole clair et applicable à tous qui
préserverait la neutralité et l’égalité républicaine. » « La
neutralité et l’égalité républicaine », rien que ça ! Peut-on
parler de neutralité républicaine, madame Boyer, lorsqu’il
s’agit de mettre à contribution l’ensemble des citoyens de ce
pays pour financer un rituel religieux perpétué par les
musulmans et les juifs et qui consiste à marquer, à vie, le sexe
de leurs enfants mâles ? Est-ce être neutre que d’encourager une
partie de la population à faire circoncire leurs garçons à un
âge où ils n’ont pas le choix ? Où est l’égalité républicaine,
madame Boyer, quand vous estimez que la Sécurité sociale doit
prendre en charge (afin de compléter "l’assurance circoncision"
que devront prendre les familles) l’ablation rituelle du prépuce
d’une partie de la population ? Croyez-vous que les autres
citoyens, à qui on refuse le remboursement de certaines
prestations pour faire des économies, accepteront, par
solidarité et au nom de l’égalité républicaine, une telle
absurdité ?
« J’ai un ami qui a un petit
salaire, il a perdu une dent faute de soins et n’a pas d’argent
pour la remplacer. C’est ça la France de ceux qui endurent ! »
(parole d’internaute).
L’idée se répand que la
circoncision protègerait du SIDA. C’est ce qu’ont affirmé des
chercheurs Franco-Sud-Africains lors d’une conférence
internationale en 2005. Ces chercheurs, si bien intentionnés
soient-ils, ont assurément ouvert une nouvelle manne pour tous
les coupeurs de prépuces qui en feront leur beurre. On a quand
même l’impression, en lisant des articles de médecins
incrédules, que cette campagne n’est qu’une vaste supercherie.
Sami Aldeeb, farouche opposant
à la circoncision et auteur d’études critiques sur le sujet,
explique que si cela était vrai les Américains seraient moins
infectés par le VIH que les Européens alors que c’est l’inverse
qui se passe. « En fait, écrit il dans l’un de ces ouvrages, la
circoncision n’a que deux avantages : elle réduit le poids de
l’enfant et alourdit la poche du médecin. » Bientôt, grâce à
Valérie Boyer, la circoncision aura un autre avantage, celui de
rassembler religieux musulmans et juifs sous la même bannière.
À quand, avec les mêmes
arguments, la demande de remboursement de la réfection d’hymens,
…et de l’excision, par-dessus le marché ?
Brigitte Bré Bayle -
ripostelaique.com - 09/02/09
Un prépuce dans le trou de la Sécu
Les circoncisions rituelles
font très souvent l’objet de fausses déclarations pour être
remboursées par la Sécu. Il en coûte 9 millions d’euros par an
au contribuable. Fraude doublée d’une violation du principe de
laïcité: la députée Valérie Boyer pose la question au Parlement.
La seule raison qui peut
justifier le remboursement d’une circoncision par la Sécu, c’est
un phimosis, c’est-à-dire un resserrement anormal du prépuce,
qui oblige à le sectionner. Une posthectomie, on appelle ça —
mais ce n’est pas très fréquent. En vertu du nom du principe de
laïcité, les circoncisions rituelles (dans les pratiques juive
et musulmane) ne sont pas remboursables. Si vous voulez faire
circoncire votre fils, il vous en coûtera entre 500 et 1000
euros. Mais si vous obtenez un certificat médical de
complaisance, stipulant que votre fils est atteint d’un
phimosis, le tour est joué. Ça s’appelle une fraude. «Les
urologues sont régulièrement confrontés à ces demandes»,
reconnaît Benoît Vignes, président du Syndicat national des
chirurgiens urologues français. C’est pourquoi les urologues ont
demandé des précisions à la Sécu. Le Dr Serge Larue-Charlus est
venu leur apporter des chiffres : 75 500 posthectomies par an,
soit 9 millions d’euros déboursés par la Sécu. Pas négligeable :
c’est au moins 2 millions de plus que le coût des opérations de
la prostate ! Sauf à contrôler chaque toubib, la Sécu ne dispose
d’aucun moyen pour différencier les fraudes des vrais phimosis.
Mais on peut se faire une idée en comparant les chiffres des
différentes régions. 40 % des posthectomies sont pratiquées en
Île-de-France. Et les deux tiers sur trois Régions :
Île-de-France, PACA et Languedoc-Roussillon. Comme il n’y a
aucune raison que les phimosis y soient plus nombreux
qu’ailleurs, seule la fraude explique ces disparités
géographiques. Les chiffres montrent encore que 65% des
posthectomies sont effectuées sur des enfants de moins de 7 ans
et 2% sur des enfants de moins de 1 an. Or les Juifs
circoncisent à 8 jours, et les musulmans aux environs de 7 ans.
Pas besoin de faire un dessin, donc. Les amis de le Pen en
déduiront encore que ce sont les Arabes qui grèvent le budget de
la Sécu, mais renvoyons-les dans leurs bas-fonds, car ce n’est
pas le propos. Faut-il pour autant faire une croix sur le
principe de laïcité ?
En septembre dernier, Valérie
Boyer, députée UMP des Bouches-du-Rhône, propose, dans une
question écrite au Parlement, d’«élaborer un protocole clair
et applicable à tous, qui préserve la neutralité et l’égalité
républicaines» et suggère «un contrat d’assurance
circoncision proposé à la naissance des enfants mâles». Elle
s’est vu reprocher sur des sites Internet de vouloir faire
rembourser la circoncision rituelle par la Sécu. A Charlie,
nous n’avons pas l’habitude de défendre des députés UMP, mais
là, il faut lui rendre justice : ce n’est pas ce qu’elle dit.
Certes, elle envisage «sous certaines conditions préservant
le principe de laïcité, une participation limitée de l’assurance
maladie»... Mais en attendant, c’est ça ou une prise en
charge totale, frauduleuse et non dite... Ce qui n’est pas
mieux. Le gouvernement n’a pas encore répondu à Valérie Boyer.
Et à moi non plus, d’ailleurs, personne n’a répondu. J’ai
contacté plusieurs fois la Sécurité sociale, le ministère de la
Santé, le Conseil français du culte musulman... En vain.
Charcuter le sexe d’un gosse qui n’a rien demandé, c’est déjà
dégueulasse. Mais que nous, laïques et athées, financions cette
barbarie : pas question.
Antonio Fischetti - Charlie Hebdo -
04/03/09
La circoncision prise en charge par
la Sécurité sociale
Le coût des circoncisions pour
les personnes qui se convertissent à l’Islam à Abou Dhabi sera
pris en charge par la Sécurité sociale de l’Emirat.
Pour bénéficier de cette
couverture, le musulman de fraîche date doit produire un
certificat attestant sa conversion, délivré par les tribunaux
des Emirats. Chaque année, les autorités des Emirats annoncent
des centaines de conversions à l’Islam, notamment parmi les
travailleurs immigrés d’Asie du Sud-Est.
lexpressiondz.com - 08/02/09
L'excision au cœur du procès de
Charlie-Hebdo
Presque 7 heures de débat,
hier après midi au tribunal de Lille, devant la présidente
Cécile Dangles. Charlie-Hebdo s'en prend vertement à
Brigitte Mauroy alors que cette dernière est une professeure de
médecine connue et figure en deuxième position sur la liste UMP
aux municipales lilloises.
Dans un livre collectif sur la
sexualité (paru en 2005), Brigitte Mauroy écrit que le capuchon
qui recouvre le clitoris, chez certaines Africaines, peut être
trop long. On peut intervenir, chirurgicalement, pour le
raccourcir. Pour Antonio Fischetti, journaliste à
Charlie-Hebdo qui rédige
un article percutant, c'est
justifier indirectement l'excision. Evidemment, Brigitte Mauroy
n'a jamais dit ça. Mais, dans certaines traditions, le sujet est
brûlant puisqu'il s'agit de pratiquer l'ablation d'un organe
essentiel pour le plaisir féminin. Brigitte Mauroy n'était pas
présente hier. Me Vincent Potié, son avocat, s'insurge : «Oui,
cette femme, engagée par ailleurs dans la lutte contre
l'excision, trouve diffamatoire et atroce qu'on la présente
comme complice de crimes contre les femmes». Me Maurice-Alain
Caffier, pour l'ordre des médecins, se solidarise. Antonio
Fischetti, lui, est présent à la barre : «Elle n'a pas voulu me
répondre, mon enquête est celle d'un journaliste scientifique».
La présidente Dangles le titille : «Pourquoi poser ces questions
juste à ce moment-là ?» Réponse : «C'est le débat démocratique».
Le défilé des témoins
n'apporte pas grand-chose mais on remarque le célèbre sexologue
Gérard Zwang qui conteste cet ouvrage depuis longtemps. Le
procureur Travessac prend alors fermement position : «Certes,
les phrases litigieuses de Brigitte Mauroy sont maladroites mais
Charlie-Hebdo a dépassé les limites en associant la
plaignante à l'excision». Une condamnation de l'ordre de 1000 ou
2000 euros est demandée.
Me Malka, dans sa plaidoirie,
tient bon : «Les affirmations de Brigitte Mauroy ne reposent sur
rien et justifient l'excision ! Au Caire ou ailleurs, les
intégristes ne font pas dans la nuance». La relaxe est demandée.
Il revient à la présidente Dangles de trancher : décision le 26
février.
nordeclair.fr - 13/02/09
Relaxe cuisante
Brigitte Mauroy en disgrâce ?
C’est ce qu’on pouvait se demander après avoir entendu le
délibéré du procès qu’elle avait intenté contre Charlie-Hebdo,
et son journaliste Antonio Fischetti. Car la Justice a nettement
tranché. Et donné tort à Mme Mauroy. La plainte pour refus
d’insertion de son droit de réponse a été rejetée. Celle pour
diffamation aussi. «Au bénéfice de la bonne foi» de Fischetti,
la juge a souligné l’«intérêt légitime à attirer l’attention du
lecteur» sur les «erreurs» scientifiques de l’élue UMP.
Qualifiant l’enquête du journaliste de «sérieuse», elle a
rappelé que dans ce genre d’affaires il était «naturel qu’une
discussion s’engage». Ce que Brigitte Mauroy n’a pas trouvé
utile. Enfin, la plainte du Conseil de l’Ordre des médecins
a été balayée d’un trait, puisqu’il était «irrecevable à agir».
lille43000.com - 26/02/09
Des journalistes sierra-léonaises
humiliées par un mouvement pro-excision
4 journalistes
sierra-léonaises, qui avaient couvert une campagne contre les
mutilations sexuelles féminines, ont été obligées de se dévêtir
et de marcher nues dans la rue par un groupe favorable à ces
pratiques, ont indiqué lundi des témoins. Les journalistes ont
été prises à partie vendredi dans la ville de Kenema, dans l'est
de la Sierra Leone, par des membres du groupe Bondo, une
organisation secrète traditionnelle qui pratique les mutilations
sexuelles sur les femmes, perçues comme un rite d'initiation.
Ils ont déshabillé les journalistes avant de les forcer à
marcher nues dans la ville avant que la police et des
organisation locales des droits de l'Homme n'interviennent,
selon des témoins interrogés par l'AFP. Selon l'ONU, 94% des
femmes et filles de Sierra Leone entre 15 et 49 ans ont subi une
excision.
7sur7.be - 09/02/09
Journée Internationale de lutte
contre l’excision
Près de 85 % des fillettes
maliennes sont excisées et, contrairement aux pays voisins,
aucune loi n’y interdit cette pratique. Nous avons interrogé
Kadidia Sidibe, présidente de l’association AMSOPT, qui
sensibilise les populations aux dangers de l’excision et les
incite à y renoncer.
Comment expliquer que le Mali
ne parvient pas à faire baisser le nombre d’excisions pratiquées
chaque année ?
Le Mali est un pays très
vaste. Les premières études, en 1975, donnaient 92 % de femmes
excisées. Aujourd’hui, être passé à 85 %, c’est quand même une
petite victoire. Parler de sexe, même entre jeunes filles, c’est
tabou, et il règne une certaine confusion entre virginité au
mariage, sexualité et excision. La pratique repose avant tout
sur un manque d’éducation. Les gens répètent et font ce qu’on
leur dit, sans chercher à comprendre. La plupart pensent que
l’islam autorise cette pratique. En plus, au Mali, la décision
d’exciser ne revient pas juste aux parents. Tout le monde peut
en décider, de la femme du beau-frère à une voisine qui a de
l’influence. Parce que tous pensent bien faire.
Vous avez réussi à faire
abandonner l’excision à cinquante des cent villages dans
lesquels votre association mène des actions, en partenariat avec
l’ONG Équilibres & Populations et l’Unicef. Comment faites-vous
pour convaincre ?
J’ai fait le tour des villages
de cinq régions du pays. Je commence par rencontrer les chefs
coutumiers pour les villages animistes ou les chefs religieux.
La plupart du temps, ils écoutent. Puis, il faut convaincre les
femmes influentes. Si elles prennent la décision, les autres
suivront. Dans chaque village, on installe un assistant, on
forme des animatrices et on choisit des relais, deux hommes et
deux femmes. L’important, c’est de les amener à réfléchir.
Pendant les formations, on montre des images de sexes féminin et
masculin à des groupes mixtes et on en parle avec eux. Cela
donne lieu à des confessions, soit de femmes qui revivent le
choc, soit d’autres qui expliquent qu’elles ont un problème
médical dû à des complications. Dans ce cas, on les oriente vers
le gynécologue qui travaille avec nous.
Comment être sûr qu’une fois
décidé, l’abandon de l’excision est respecté ?
Un comité de suivi est mis en
place et géré par les habitants. Ça, c’est très important. Et
nous procédons régulièrement à des évaluations physiques.
Globalement, les villages qui ont décidé de l’abandon s’y
tiennent. Ça fonctionne d’ailleurs davantage dans les villages
animistes, dans lesquels les habitants prêtent serment sur un
fétiche. Il est dit que toute personne qui se dérobe au serment
mourra. Aujourd’hui, ce sont les chefs eux-mêmes qui viennent
nous chercher. Nous nous apprêtons à prendre en charge quarante
nouveaux villages. Nous avançons lentement et sûrement.
Le Figaro Madame - 06/02/09
Mère excisée, fillettes en danger
A l'occasion de la journée de
lutte contre les mutilations sexuelles féminines, rencontre avec
la responsable d'une unité spécialisée, au CHU de Nantes, le Docteur Véronique Carton.
Chaque année, une centaine de femmes excisées viennent consulter
dans cette structure, l'Unité de gynécologie obstétrique
médico psycho-sociale (Ugomps).
Un couple originaire de Guinée
vient d'être mis en examen à Nevers (Nièvre) pour une tentative
d'excision sur leur fille de 7 ans. Cela arrive encore,
aujourd'hui, en France?
C'est de plus en plus rare,
heureusement. Le travail de prévention commence à payer. Les
affaires qui arrivent devant la justice sont de toute façon très
rares. Dans le cas que vous citez, le tribunal a été saisi car
la mutilation, réalisée à la maison, a entraîné une hémorragie
vaginale. Celle-ci a nécessité l'intervention des pompiers, puis
l'hospitalisation de la fillette. Sinon, l'information n'aurait
sans doute pas circulé, si ce n'est dans la communauté
guinéenne.
Les gynécologues sont-ils
suffisamment avertis au sujet de l'excision?
Pas forcément. Je prendrai mon
propre cas en exemple. J'ai 51 ans, une carrière déjà longue
derrière moi. Je reçois des femmes africaines en consultation
depuis longtemps. Avant d'être sensibilisée au problème par mon
chef de service, le Pr Henri-Jean Philippe, je n'avais jamais
remarqué de mutilation. Ca peut paraître incroyable, mais le
gynécologue qui pratique l'examen classique ne regarde pas la
région clitoridienne. Sa préoccupation, c'est de réussir à
placer le spéculum (l'instrument destiné à visualiser le col de
l'utérus) au niveau du vagin sans faire mal à la patiente. Il ne
regarde rien d'autre.
Et maintenant?
Je procède tout à fait
différemment. Quand je reçois une femme, je lui demande d'abord
le pays dont elle est originaire. En Guinée, 98% des femmes sont
excisées. En Egypte, 97%. C'est une première indication.
Ensuite, je l'examine.
Si je constate une excision,
j'attends, pour aborder ce sujet difficile, le moment où je me
déplace pour prendre sa tension. A ce moment, je suis près de
son visage, et je lui dis, par exemple: je sais que dans votre
pays, les petites filles subissent une excision. Et je vois
comment elle réagit.
Pourquoi aborder la question?
D'abord pour l'aider, elle.
Bien souvent, la mutilation crée des difficultés dans les
relations sexuelles -un sujet tabou. Mais surtout pour protéger
la deuxième génération. Si elle a des filles, celles-ci courent
un danger quand elles retournent au pays pendant les vacances.
Sur place, la pression de la famille est grande car les femmes
non excisées sont mises au ban de la communauté. Il arrive
qu'une grand-mère ou une tante fasse pratiquer l'excision en
cachette des parents.
Comment protéger ces
fillettes?
L'un des moyens que nous avons
trouvé est de faire établir, avant le départ en vacances de
l'enfant, un certificat de non-excision. C'est un médecin de la
Protection maternelle et infantile qui s'en charge. Une fois
dans leur pays d'origine, les parents montrent le certificat.
Ils expliquent que la fillette sera examinée à nouveau à son
retour en France. Et que si elle a été excisée, eux se
retrouveront en prison. Et donc, qu'ils ne pourront plus envoyer
d'argent au pays. C'est simple et le plus souvent, efficace.
lexpress.fr - 06/02/09
Afrique de l’Ouest :
la mutilation génitale féminine ne connaît pas de frontières
Des lois contre la mutilation
génitale féminine sont en train de conduire la pratique sous
terre et à travers les frontières, déclare une étude du Fonds
de développement des Nations Unies pour les femmes (UNIFEM).
Cette étude publiée l’année
dernière, a examiné le flux de filles voyageant pour être
excisées entre le Burkina Faso et ses voisins : Mali, Niger,
Ghana et Côte d’Ivoire. Excepté le Mali, tous les quatre pays
concernés par l’étude disposent de lois contre la MGF, bien que
la mise en vigueur varie largement.
La proscription de cette
pratique a "profondément influencé le discours sur l’excision
féminine", indique l’étude. Dans des enquêtes, entretiens et des
conversations informelles, les gens nient que cette pratique
continue. Les excisions de groupe ne sont plus annoncées dans le
marché.
Mais la pratique se produit
toujours, et voyage partout où les gens pensent qu’elle ne sera
pas punie ou remarquée. "Nous pensons qu’elle s’aggrave", a
affirmé Francis Bogie Boogere, un spécialiste en violences
sexuelles à l’UNIFEM au Burkina Faso.
L’étude constate qu’en plus de
la législation anti-MGF, les liens ethniques à travers les
frontières étayent des réseaux sociaux et culturels qui
facilitent l’excision transfrontalière. Les Peuls se déplacent
entre les frontières du Burkina Faso et le Niger, les
Gourmantchés entre le Burkina et le Niger, les Dagara et les
Lobi entre le Burkina et le Ghana, pendant que des travailleurs
burkinabé en Côte d’Ivoire vont au pays pour exciser les filles
puis retournent. Lorsque le nord de la Côte d’Ivoire est devenu
sans loi durant la guerre civile, la mutilation génitale
féminine a prospéré là.
Les communautés mossi et yagse
venues du Burkina Faso découvrent au Mali "la situation idéale
pour exciser leurs filles à la vue de tous", souligne l’étude.
Entre juillet et novembre, lorsque des milliers de jeunes
Burkinabé traversent la frontière à pied, par des charrettes à
bœufs, à bicyclette ou en bus pour ramasser du coton au Mali, et
pendant les vacances scolaires, des filles se mêlent à ce flux.
Boogere a détecté la preuve
anecdotique du trafic de clitoris coupés pour la sorcellerie en
Côte d’Ivoire. "Des exciseuses au Bénin et au Togo connaissent
des guérisseurs traditionnels qui connaissent des hommes riches
en Côte d’Ivoire qui croient que ces fétiches les rendront plus
riches", a-t-il confié à IPS. Ce commerce pourrait saper les
efforts pour mettre fin à cette pratique nuisible infligée à des
milliers de filles en Afrique de l’ouest chaque année,
s’inquiète-t-il.
Puisque les nationaux
ouest-africains n’ont pas besoin de passeports et de visas pour
voyager dans la région, les familles peuvent facilement amener
les filles en traversant la frontière. Certaines exciseuses
possèdent des maisons d’accueil rudimentaires pour leurs
visiteurs. Ou l’exciseuse voyage pour faire une excision de
masse, ou des familles et l’exciseuse se rencontrent à la
frontière.
Les exciseuses du groupe
ethnique mossi sont réputées être les meilleures. L’étude décrit
comment les communautés nomades mossi organisent secrètement le
voyage des célèbres exciseuses vers le Ghana et, à travers un
système complexe d’informations et d’alertes codées, les cachent
et les font sortir si elles risquent d’être arrêtées. Les lois
anti-MGF permettent de sensibiliser les gens sur le danger de
l’excision, mais provoquent également "une mutation négative en
un phénomène clandestin", indique l’étude. Les conditions
secrètes de la pratique compliquent les estimations, mais il
semble que les filles sont excisées dès leur plus jeune âge,
selon Boogere. Au Burkina Faso, qui a interdit l’excision des
filles en 1996, "la clandestinité est une conséquence imprévue
de la loi", a déclaré Alice Tiendrebeogo, une historienne
enseignante burkinabé, et une ancienne ministre de l’Education.
C’est pourquoi le Mali, où environ 80 pour cent des filles sont
excisées, est en train de prendre "la voie douce" pour
convaincre les gens d’abandonner cette pratique à travers des
campagnes communautaires, a expliqué Diarra Affusatou Thiero, un
juge à la Cour suprême et ancienne ministre de la Promotion de
la Femme, de l’Enfant et de la Famille, entre 1997 et 2002.
"Nous ne voulons pas voter une loi juste pour dire que nous en
avons une si elle ne sera pas respectée et appliquée", a-t-elle
dit à IPS.
"Nos belles-mères, nos
grand-mères et nos mères amènent nos enfants pour les exciser
pendant que nous sommes au travail ou en voyage. Comment puis-je
amener ma belle-mère devant les tribunaux? Je perdrais mon mari,
ma famille.
Je serais déshonorée. C’est
compliqué. C’est mieux de sensibiliser pour amener un
changement", a-t-elle ajouté. Cependant, parce que justement le
Mali "ne dispose pas de mécanismes répressifs autour de
l’excision, le pays demeure un El Dorado pour des pratiquants
burkinabé", indique l’étude. La région n’a pas de mécanismes
pour faire face à la MGF transfrontalière. Seule la loi du Ghana
autorise des poursuites judiciaires si l’excision est faite à
l’extérieur du pays. Ailleurs, des législateurs n’ont pas prévu
la stratégie transfrontalière des personnes qui résistent au
changement. En novembre, lors d’une rencontre avec des Premières
dames de sept pays d’Afrique de l’ouest, l’UNIFEM et des
gouvernements ont lancé un plan d’action régional dans des
régions frontalières impliquant des gouverneurs, la police et
des organisations non gouvernementales.
"La question fondamentale est
que les deux côtés de la frontière doivent être vigilants", a
souligné Tiendrebeogo. Néanmoins, indique l’étude, la solution
ne réside pas dans la répression, mais dans la capacité à
convaincre les gens d’abandonner la pratique. Les stations de
radios communautaires constituent la clé pour cette approche,
puisqu’elles atteignent les populations dans leur propre langue
et diffusent à travers des frontières. Important également,
c’est l’engagement public plus grand des leaders politiques,
religieux et traditionnels, que l’étude juge "faible".
Jusque-là, les campagnes restent sporadiques, non participatives
et faiblement adaptées à leur cible. "L’excision
transfrontalière est une conséquence inattendue et perverse...
et la preuve de l’inefficacité des approches et stratégies
utilisées", conclut l’étude.
ipsinternational.org - 10/02/09
Kenya : chez les Mau Mau
L’insurrection Mau Mau (1952 - 1956) aboutit à
l’indépendance du Kenya.
Le serment pour entrer dans ce mouvement
comportait 21 points. Extraits :
9 - Je ne fréquenterai jamais les prostituées
10 - je ne mettrai jamais une fille enceinte
sans l’épouser
11 - Si je me marie, je ne chercherai jamais à
divorcer
12 - Je ferai exciser toutes mes filles
13 - Je ne boirai jamais de bière européenne
ni ne fumerai de cigarettes de même provenance.
Source : Mau Mau from within, Monthly
Review Press, New-York, 1966.
AME - 21/01/09
Burundi : un albinos de 6 ans tué
Un garçon albinos de 6 ans a
été tué et mutilé hier soir dans le nord du Burundi, le dernier
d'une série de meurtres rituels visant les albinos dans le pays
et en Tanzanie voisine. "Cette nuit, un groupe de malfaiteurs a
attaqué une famille de la commune de Ruvumo, dans la province de
Kayanza. Ils ont d'abord ligoté les parents d'un garçon albinos
de 6 ans puis ils ont coupé ses jambes et ses bras avant de
s'enfuir", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police
nationale Pierre Chanel Ntarabaganyi. La province de Kayanza est
située à environ 90 km au nord de Bujumbura. "L'enfant a été
découpé alors qu'il était encore vivant et ce sont ses cris qui
ont réveillé tout le voisinage", a indiqué à l'AFP une source
policière à Kayanza, sous couvert de l'anonymat, précisant que
les assaillants avaient emporté avec eux les membres de la
victime. Par ailleurs, le procureur Nicodème Gahimbare, en
charge des dossiers d'assassinats d'albinos dans le pays, a
rapporté à l'AFP la mort "il y a deux semaines" et dans des
circonstances similaires d'une femme albinos de 40 ans dans la
province de Muyinga (au nord-est). Ces nouveaux crimes portent à
au moins 8 le nombre d'albinos tués ces 5 derniers mois dans le
pays alors qu'un neuvième est porté disparu. Ils surviennent
dans un contexte de recrudescence de crimes rituels à l'encontre
des albinos, leurs membres ou leurs organes étant notamment
utilisés par des sorciers en Tanzanie pour confectionner des
grigris porte-bonheur à l'attention des chercheurs d'or
notamment.
lefigaro.fr - 24/02/09
Film contre la circoncision féminine
Dakar: le théâtre Daniel
Sorano a abrité mercredi le lancement du festival panafricain
des films sur les violences basées sur le genre, au lendemain de
la célébration de la journée internationale pour l’élimination
des violences faites aux femmes. La salle de spectacle du temple
de la culture sénégalaise prise d’assaut par un public en
majorité des femmes et des jeunes a servi de cadre au démarrage
d’une semaine de projections des films primés à travers certains
quartiers de Dakar et de la banlieue.
Pour la deuxième édition du
festival panafricain, le film The day I will never forget
de Kim Longinotto du Kenya a été primé et sera l’objet de
projections.
Le film documentaire qui a
reçu le premier prix traite de l’excision et démystifie l’âge de
l’excision, un rituel fortement ancré dans la société kenyane.
Avec une grande compassion et émotion, la réalisatrice raconte
les histoires de femmes et de petites filles qui débattent de
cette pratique culturelle et traditionnelle.
Le film expose les différentes
problématiques de violences basées sur le genre et examine la
pratique des mutilations génitales féminines au Kenya en donnant
la parole aux femmes. Le documentaire montre également le combat
des pionnières africaines engagées pour l’abandon de l’excision.
La réalisatrice est "réputée
pour son travail sur la situation difficile des victimes
féminines de l’oppression ou de la discrimination et pour son
engagement en faveur de cette cause" a expliqué le jury pour
justifier son choix.
aps.sn - 26/11/08
____________________________________________
Article 222 est publié par l'Association contre la
Mutilation des Enfants
AME - BP 220 - 92108 Boulogne cedex
2e
trimestre 2009
http://www.enfant.org
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