De nombreux messages d'amitiés nous ont été envoyés à l'occasion du 20^e anniversaire de l'AME. Merci aux adhérents et sympathisants pour leur fidélité depuis deux décennies. Mais quelques esprits malveillants sous-entendent encore que nous serions influencés par l'extrême-droite française. Au mieux, c’est un pur fantasme et au pire un mensonge, soit par ignorance, soit en toute connaissance de cause pour discréditer notre association.
Préjugé politiquement correct : toutes critiques de l’islam ou du judaïsme sont pointées comme du racisme et se trouvent donc assimilées, ipso facto, aux thèses de l’extrême droite. Ce type de pensée relève du café du commerce et de l’amalgame. En effet, assimiler la critique d’une mutilation religieuse (excision ou circoncision) à une haine des peuples qui la pratiquent est une escroquerie intellectuelle, faisant appel au ressentiment plutôt qu’à la raison.
L'AME critiquant toutes collusions entre toutes les religions, l’État et ses représentants, il faudrait en conclure que la pensée de l’ensemble de notre association relèverait d’un racisme universel qui serait encore plus extrémiste que toute l'ultra droite réunie. Critiquer la religion chrétienne pour sa tolérance envers ces rituels religieux relèverait donc d’un racisme anti-français émis par des gens de même nationalité. Comment peut-on être raciste envers ses propres concitoyens ? Nous voyons bien ici qu’il s’agit d’une impasse logique ou pire, d'une aporie.
Venons-en au Front national, considéré comme représentant de la droite extrême. Récemment, lors de sa convention de lancement des élections européennes, ce parti est revenu à ses fondamentaux politiques. Les thèmes qui avaient fait son succès sont à nouveau apparus au premier plan. Ses cadres politiques évoquent «les racines chrétiennes de l’Europe, défendent l’Europe des cathédrales et pas celles des centres islamistes, l’Europe de la civilisation chrétienne et pas celle submergée par les nouveaux barbares». Son corpus idéologique est communautariste et ne défend absolument pas la laïcité, principe républicain selon lequel la nation doit mettre en oeuvre la même neutralité vis à vis de toutes les religions.
Alors, ne nous y trompons pas, cette volonté affichée de discrédit et de calomnie n'a qu'un seul but : dévaloriser notre combat. Comme le dit le dicton populaire «calomniez, diffamez, il en restera toujours quelque chose».
Se faire traiter de raciste ou d'antisémite devient la pire insulte de nos temps modernes et, tombe évidemment sous le coup de la loi. Nous voyons bien où les calomniateurs  veulent en venir : discréditer le principe de laïcité en faisant passer ses militants pour de dangereux fanatiques et judiciariser à outrance le débat sur les religions, pour  réviser la loi de 1905 sur la séparation des églises et de la République. Sous couvert de «laïcité positive», nos adversaires introduisent à grande vitesse tous les accommodements possibles et imaginables, afin d'acheter la paix sociale à n'importe quel prix. Ils n’ont pas encore réalisé que c'est le résultat inverse qui risque bientôt de se produire.

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