ARTICLE 222 Journal pour les Droits de l'Enfant Retour au sommaire des
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4e
trimestre 2012 Helsinki : symposium international contre la circoncision
(01/10/12) témoignage d'Eeva T. sur la circoncision
forcée de son nouveau-né. Le père de l'enfant, d'origine algérienne, et le médecin finlandais ont été relaxés par le tribunal correctionnel d'Helsinki... Jugement du tribunal de Cologne sur la circoncision: Analyse de la jurisprudence par Madame Céline Fercot: ___________________________________________________________ REVUE DE PRESSE Nos sociétés s'arc-boutent contre le fait religieux À la veille du
Nouvel An juif, Joël Mergui, président du Consistoire central israélite de
France, s'inquiète des tentatives de remises en cause, par la société, de
«rites fondamentaux». - Sur le
dossier de l'abattage rituel, les polémiques qui ont éclaté durant la
campagne présidentielle ont-elles fait long feu? «Je ne pense
pas que ces questions soient derrière nous; les coups peuvent venir de
partout, d'autant qu'il s'agit d'un enjeu de niveau européen. Nous attendons
que la France joue un rôle moteur en Europe dans la défense de cette pratique
millénaire. Ces tentatives de remise en cause d'une pratique religieuse ne
sont pas des accidents de parcours mais le signe que nos sociétés
s'arc-boutent contre le fait religieux. Nous venons d'en avoir une autre
illustration en Allemagne avec le débat sur la circoncision. Ce jugement
montre que l'on a atteint un point extrême dans les atteintes à la liberté de
culte. Pour nous, l'abattage rituel ou la circoncision sont des pratiques qui
ne sont pas négociables. Sinon, cela signifie pour les juifs d'Europe qu'ils
doivent partir. La maladresse de François Fillon au printemps [l'ex-premier
ministre avait laissé entendre que juifs et musulmans devaient revoir leurs
traditions ancestrales] montre qu'il faut être vigilant. Il ne faudrait
pas entériner le projet d'une société qui accepte toutes les libertés sauf
celle de pratiquer une religion». lemonde.fr – 15/09/12 Pourquoi le débat sur la circoncision qui a agité l'Allemagne ne s'est
pas propagé en France Le débat sur
la circoncision qui agite depuis juin l'Allemagne, après qu'un tribunal
fédéral a remis en cause le droit de circoncire un enfant pour des motifs
religieux, ne s'est pas propagé à la France. Au grand soulagement des autorités
juives et musulmanes. Mais, reconnaissent certains d'entre eux, «il
suffirait d'une plainte» pour que la question ressurgisse. Car la justice française a déjà été saisie de ce type d'affaires. Des
plaintes, la plupart du temps soulevées par des couples dont les deux membres
ne partagent pas la même religion, ont suscité une jurisprudence sur ce
sujet. Selon le code civil, les atteintes à l'intégrité physique d'une
personne, sans nécessité médicale, sont interdites. Un point central si,
comme les juges allemands, l'on considère que la circoncision «modifie de
manière durable et irréparable» le corps du petit garçon. «Mutilation» ou non, la circoncision et
les débats qu'elle soulève touchent aussi à la question sensible, et
nouvelle, de l'équilibre entre le droit des parents et le droit des enfants.
Prudent, le Conseil d'Etat, en 2004, a estimé que «cette
pratique religieuse dépourvue de tout fondement légal» était «néanmoins
admise». Une approche qui, jusqu'à présent, a satisfait les croyants.
Rite «non négociable» pour le président du Consistoire, Joël Mergui,
la circoncision est pratiquée par les juifs au huitième jour de vie; elle
symbolise «l'alliance avec Dieu» et signe l'entrée dans «une
histoire, un peuple, une communauté». Pratique préislamique, elle s'est
aussi imposée comme «condition d'islamité» chez les musulmans, pour
qui, selon la tradition le Prophète «est né circoncis. Pour autant,
tous les musulmans ne sont pas circoncis et on ne peut pas y voir une
obligation d'ordre théologique», relève le spécialiste de l'islam, Malek Chebel, auteur d'une Histoire de la circoncision des
origines à nos jours (Balland, 1992). «La
circoncision est aussi répandue en Afrique, où elle relève encore d'un rite
initiatique d'entrée dans l'âge adulte, et en Amérique du Nord où elle est
pratiquée – mais en baisse – pour des raisons d'hygiène», explique-t-il
encore. Dans ce contexte, et malgré l'activisme de cercles anti-circoncision
à travers le monde, M. Chebel ne pense pas qu'une
interdiction, telle que l'a laissé entrevoir le jugement allemand, puisse
s'imposer dans les opinions publiques. «Le rite de la circoncision est
couvert par des siècles d'existence et pratiqué par tant de personnes qu'il y
aurait un blocus». Néanmoins, le débat allemand, survenu dans le cas
d'une famille musulmane, ne le surprend pas. «Il correspond à une
évolution logique du rapport à l'intégrité physique des personnes et à une
séparation accrue entre le temporel et le spirituel». Esther Benbassa et Jean-Christophe Attias,
qui ont dirigé une Encyclopédie des religions (Pluriel, 2010), ne
s'étonnent pas non plus qu'un tel sujet surgisse en Europe. Mais se disent «choqués»
par la polémique qui met en cause «un acte fondateur, symbolisant avant
tout une appartenance identitaire. Il s'agit d'un marqueur culturel,
indépendant du degré de pratique religieuse. L'interdiction de la
circoncision a toujours été liée à des persécutions. Les nazis baissaient les
pantalons des enfants pour voir s'ils étaient circoncis». Ils se demandent
«si les juges allemands auraient prononcé les mêmes conclusions s'ils
avaient eu affaire à une famille juive...» Les chercheurs lient le débat
sur la circoncision à un contexte plus général. «Parallèlement à une
attirance pour les religions, on constate un rejet des coutumes religieuses
ou inspirées de religion. Il y a une cristallisation sur les coutumes de
l'islam, comme le voile ou l'abattage rituel, dont on oublie que certaines
concernent aussi les juifs, observent-ils. Avec ce genre de débats,
juifs et musulmans sont renvoyés à une sorte de barbarie, d'obscurantisme». Et
de rappeler les propos de l'ancien premier ministre François Fillon, qui,
avant de se rétracter, avait jugé que «les traditions ancestrales étaient
appelées à s'adapter au monde moderne. Face à l'ignorance, il reste un
grand travail de formation au fait religieux», estiment les deux
chercheurs. Un travail qui ne suffira sans doute pas à clore le sujet, sur le
plan juridique. lemonde.fr – 15/09/12 Conférence de Washington sur le Sida du 23 au 27 juillet 2012 Toutes conférences comme l'International Aids
Conference, de par son approche mondial,
transversal et pluridisciplinaire est souvent l'occasion de résultats, de
communications, de polémiques si singulières que le l'on ne se les expliquera
souvent qu'à la conférence suivante. Prenons l'exemple de la circoncision. Il
n'y a pas de doute en termes de réductions des risques pour l'homme (Autour
de 60 %). Ni sur le potentiel de scaling-up
(de 17 % à 53,9 % de circoncis en comparant les périodes 2007-2008 et
2010-201 de la population d'Orange Farm en Afrique
du Sud) et le maintien de la baisse de prévalence induite par la circoncision
chirurgicale comme l'a confirmé à Washington l'équipe de Bertran
Auvert (essai ANRS
12126). Plus troublant et la communication d'une équipe américano-kenyane
conduite par Timothy Okeyo ou 101 femmes de
partenaires nouvellement circoncis. Les taux de satisfaction ressemble a des résultats d'élections soviétiques: entre 96 et 100
% de satisfaction. Certes mais quand on demande aux femmes - c'est un petit
échantillon - si cette circoncision de leur partenaire a changé leur
perception du risque VIH, 84 % d'entre elles considèrent que de fait le
risque d'être contaminé par le VIH est faible ou nul! Mais le débat circoncision
n'est pas que scientifique. Durant toute la durée du congrès un groupe
d'activistes (stopinfantcircumcision.org) a manifesté face à l'entrée
du centre de convention, par 33°C à l'ombre, parfois avec femmes et enfants,
contre la circoncision des enfants mais aussi celle des adultes qui est une
«mutilation» et qui «diminuerait le plaisir». Le groupe appelant à utiliser
le préservatif et pas la circoncision. Dans les sessions thématiques
certain(e)s interventions de la salle insistait sur l'utilisation unique du
terme «circoncision» à la place de «circoncision masculine», qui laisserait
entendre que l'excision serait une «circoncision féminine» alors que c'est
une mutilation. Dans le même temps la presse internationale faisait un large
écho à la décision controversée du Tribunal d'Instance de Cologne, en
Allemagne, qui assimilait la circoncision à «une blessure corporelle
passible de poursuites». (...) Gilles Pialoux vih.org – 27/07/12 Un bébé de 24 mois succombe suite à une circoncision à Sidi Lakhdar Une ambiance
de joie s’est vite transformée en pleurs en fin de la semaine écoulée au
hameau El Anasria dans la commune de Sidi
Lakhdar relevant de la wilaya de Mostaganem. Le drame est survenu à une
circoncision non-contrôlée, opérée par un Tahar de la région, sur
un bébé ne dépassant pas 24 mois. Selon nos sources d’informations, la
famille ignorait que le saignement interrompu est du seulement à l’opération,
malheureusement, le bébé s’est vidé de tout son sang. Évacué vers les
urgences de l’hôpital de Sidi-Ali, la victime est arrivée morte. Sur les
lieux, il nous a confirmé que l’enfant était hémophile et que cette maladie
serait à l’origine de son destin. Malgré les
campagnes de sensibilisation de différentes instances, notamment le secteur
de la santé incitant les parents d’orienter leurs enfants vers les hôpitaux
pour subir cette opération qui semble à leurs yeux banale mais en cas
d’accidents les conséquences seront néfastes, d’ailleurs beaucoup d’enfants
innocents ont été condamnés à vie sinon morts en faisant fi des normes
sanitaires qui exigent un bilan au préalable. Pourtant, nous dira un médecin,
les portes sont grands ouvertes aux enfants concernés qui veulent se faire
circoncire. Et tous risques sera évité, conclut-il.
D’autres enfants qui sont passés par des Tahars et
d’ailleurs sont nombreux, leurs parents étaient obligés de les évacuer vers
les urgences médicales pour stopper l’hémorragie. reflexiondz.net – 20/08/12 La circoncision rituelle en hausse en Belgique Le nombre
d'interventions remboursées par l'Inami est
passé de 19853 en 2006 à 25286 en 2011, soit une hausse de 21%. Le nombre de circoncisions rituelles pratiquées en Belgique est en
hausse ces 5 dernières années. L'an dernier, l'assurance maladie-invalidité (Inami) est intervenue pour 25286 circoncisions,
pour un coût total de 2,476 millions d'euros. Le nombre
d'interventions remboursées par l'Inami est
passé de 19853 en 2006 à 25286 en 2011, soit une hausse de 21%. Depuis 25
ans, environ un garçon sur trois né en Belgique serait circoncis, mais aucune
statistique officielle ne permet de distinguer les circoncisions effectuées
pour raisons médicales, personnelles ou rituelles. L'Inami
n'impose en effet pas au médecin de spécifier les modalités de cette
circoncision. Selon les informations recueillies auprès de plusieurs hôpitaux
wallons et bruxellois, une grande majorité de ces interventions (de 80 à 90%
des cas) répondent à un impératif culturel ou religieux. Du côté de la
ministre de la Santé, on indique que le soucis
principal est que ces circoncisions «se fassent dans les meilleures
conditions d'hygiène. Le fait qu'elles soient pratiquées par un médecin est
en soi une garantie optimale». Pas question donc de remettre en cause la
circoncision rituelle ni même son remboursement par l'Inami.
Les médecins, s'ils préfèrent que ces actes soient réalisés en hôpital,
rappellent toutefois qu'il ne s'agit pas «d'une chirurgie vitale et qu'aucun
acte chirurgical n'est anodin». lalibre.be – 10/08/12 Être circoncis, un signe et un rite Pour les juifs et pour les musulmans, la circoncision est à la fois un
rite religieux et le signe de l’appartenance à une communauté. Selon la
Bible, la circoncision a été instituée par Dieu. « Dieu dit à
Abraham : Et toi, tu observeras mon alliance, toi et ta race après toi,
de génération en génération. Et voici mon alliance qui sera observée entre
moi et vous, c’est-à-dire ta race après toi : que tous vos mâles soient
circoncis… » (Genèse 17, 9-14). Ce commandement est rappelé
dans le livre du Lévitique (12, 3). Pour les juifs, la circoncision est le
signe de l’Alliance dans la chair. Elle marque de manière symbolique mais
concrète l’engagement d’Abraham à maintenir, lui et ses descendants, une
relation existentielle avec Dieu et à assurer la pérennité de l’Alliance. La Brit Milah, littéralement
« alliance de la circoncision », qui signe en quelque sorte
l’appartenance de l’enfant à un peuple et à une histoire, est pratiquée
normalement le huitième jour de la vie d’un enfant de sexe masculin. Elle
peut être différée si l’enfant est trop faible. Selon l’Évangile de Luc, Jésus, juif, a été circoncis au « huitième
jour » et « appelé du nom de Jésus » (Luc 2, 21).
Saint Paul, qui s’était rendu compte que la circoncision faisait obstacle à
la propagation du christianisme, l’abandonna pour les païens qui s’y
convertissaient au nom de la liberté de la grâce. Sa décision, qui avait
suscité un débat animé, sera acceptée lors du « concile de
Jérusalem » (voir Actes des Apôtres 15) qui dispense les non-juifs de la
circoncision. Paul continuera à argumenter dans ses épîtres (Romains 2,
28-29) expliquant que la vraie circoncision était non pas celle de la chair,
mais celle du cœur, notion qui apparaît déjà dans le Deutéronome (10, 16
et 30, 6). Pour le musulman, la circoncision n’est pas une obligation.
Elle ne figure pas en tant que telle dans le Coran. En revanche, la sunna
(tradition) encourage très vivement la circoncision, principalement pour des
raisons d’hygiène. Plusieurs hadiths qui rapportent les paroles ou les actes
du prophète y font référence. Abu Hurayra – un
des compagnons de Mohammed – rapporte ainsi que « le
Prophète » a dit : « La fitra
(la nature originelle de l’être humain, l’attitude naturelle par laquelle il
va vers Dieu) comporte cinq éléments : la circoncision, le fait de se
raser le pubis, de se couper les ongles, de s’épiler les aisselles et de se
tailler la moustache »
. Pour les musulmans, le rituel de la circoncision
symbolise à la fois la descendance d’Abraham et l’entrée du circoncis dans l’oumma , la communauté
des croyants. la-croix.com – 08/08/12 Un grand rabbin d'Israël intervient dans le débat sur la circoncision
en Allemagne Face au débat
qui fait rage depuis juin en Allemagne sur la circoncision religieuse, à la
suite d'une décision de justice qui remet en cause cette pratique, le grand
rabbin ashkénaze d'Israël a tenté de trouver une issue. En visite en Allemagne, Yona Metzger, l'un des deux grands rabbins
d'Israël, a proposé, mardi 21 août, que les médecins allemands évaluent les
compétences médicales de ceux qui pratiquent la circoncision religieuse. «Les
médecins devraient également pouvoir superviser le matériel pédagogique et
décider si ceux qui pratiquent la circoncision sont compétents», a
déclaré le rabbin Yona Metzger devant des journalistes à Berlin. Mais la
décision finale liée à la compétence de ces personnes resterait du ressort du
bureau du grand rabbin d'Israël, a-t-il souligné. M. Metzger a rappelé que le
rite de la circoncision religieuse était pratiqué depuis quatre mille ans, et
depuis dix-huit cents ans en Allemagne. C'est «la racine de l'âme juive»
et un élément de la vie juive «sur lequel on ne peut revenir». Le
rabbin conteste le fait que cette opération constitue une atteinte grave à
l'intégrité corporelle de l'enfant: «nous donnons à l'enfant une goutte de
vin doux» pour atténuer la douleur et il y a très peu d'exemples de
complications, a-t-il estimé. lemonde.fr – 21/08/12 Courroux en Israël contre l'Allemagne Le ministre de
l'Intérieur, Eli Yishaï, s'élève violemment contre
les atteintes au rite de la circoncision. Eli Yishaï,
le ministre de l'Intérieur israélien, a sorti la grosse artillerie contre une
tentative d'interdiction de la circoncision en Allemagne. «Les nazis ont
massacré le peuple juif physiquement, aujourd'hui nous assistons à une
tentative du même genre, mais sur le plan spirituel et des valeurs morales»,
a proclamé jeudi à la radio militaire Eli Yishaï. Dirigeant
politique du Shas, le principal parti
ultra-orthodoxe, très influent au sein de la majorité de Benyamin Nétanyahou, il a ainsi réagi à une plainte déposée par un
médecin allemand mercredi contre le rabbin David Goldberg, qui a pratiqué une
circoncision en Bavière. Cette procédure a été lancée à la suite d'un
jugement du tribunal de grande instance de Cologne, qui a déclaré hors la loi
la pratique de la circoncision à des fins religieuses, estimant que «le corps
d'un enfant était modifié durablement et de manière irréparable» par cette
opération, pratiquée chez les juifs sept jours après la naissance d'un
garçon, ainsi que par les musulmans. Cette décision a été prise en première
instance et peut être remise en cause lors d'un appel ou par le vote d'une
loi. Cet argument juridique n'a toutefois pas empêché Eli Yishaï de monter au créneau. «L'essentiel ce n'est pas la
loi, mais le fait que l'Allemagne doit se montrer cent fois plus sensible que
tout autre pays dans ses relations avec les minorités et en particulier avec
le peuple juif», a affirmé le ministre de l'Intérieur. Selon lui, la
circoncision constitue «le signe de l'alliance et un commandement que les
juifs ont respecté même lorsqu'ils étaient en esclavage et en exil. Il ne
faut pas que les juifs aient à choisir entre la loi locale et les
commandements», a ajouté Eli Yishaï. Dans une
lettre adressée à la chancelière Angela Merkel, il
rappelle également que «pendant des siècles, les juifs ont sacrifié leur vie
pour le respect des commandements. Lorsqu'il leur était interdit de pratiquer
la circoncision, ils le faisaient en secret. Nous ne voulons pas revenir à
ces temps des ténèbres». Plus modéré, le président israélien Shimon Pérès n'en a pas moins pris
sa plume pour défendre lui aussi la pratique de la circoncision auprès de son
homologue allemand, Joachim Glauck: «La
circoncision est un rituel au cœur de l'identité juive depuis des milliers
d'années et qui définit le peuple juif, depuis le premier commandement donné
par Dieu à Abraham», écrit-il notamment. Un des deux grands rabbins d'Israël,
Yona Metzger, a également été mobilisé. Il a effectué cette semaine une
tournée en Allemagne pour tenter de convaincre les responsables de s'opposer
à une interdiction légale d'une pratique millénaire. Pour sa part, le rabbin
David Goldberg persiste et signe. Interrogé par les medias israéliens, il
proclame qu'il a déjà pratiqué 4000 circoncisions en quarante ans de carrière
et qu'il a bien l'intention de continuer, sans se laisser intimider par une
plainte à «caractère antisémite». Cette campagne publique ne fait toutefois
par l'unanimité. Des diplomates israéliens critiquent en privé la tactique
«trop bruyante» utilisée par Eli Yishaï. «Les
responsables de la communauté juive nous ont demandé ces derniers mois de
faire preuve de prudence et d'une certaine retenue. Toute intervention
intempestive d'un pays étranger dans un dossier juridique à ce point sensible
peut en effet avoir un effet totalement contre-productif», met en garde un de
ces diplomates. lefigaro.fr – 24/08/12 Une association pédiatrique israélienne demande de supprimer une
pratique liée à la circoncision Une association pédiatrique (Israel
Ambulatory Pediatric
Association)
lance un appel pour mettre fin à une pratique liée à la circoncision, qui a
également été sujet de polémique à New-York. La metzitzah ba'peh (aspiration du sang par la bouche) ne doit pas
être effectuée pendant la circoncision rituelle juive. L’association demande
au ministère de la Santé d’exiger des maternités et cliniques de déconseiller
aux parents la pratique de la metzitzah ba'peh. Lorsque le Mohel
coupe le prépuce, il faut par la suite que la peau soit rétractée pour
faire sortir le gland. Un des dogmes de la circoncision dit qu’il faut
aspirer un peu de sang, mais il peut arriver qu'avec un Mohel
malade, il transmette sa maladie au bébé. Raison pour laquelle de
nombreux Mohels Haredis
utilisent aujourd’hui un mamelon en verre percé au bout, posé sur le gland, pou aspirer le sang à travers ce tube et une compresse
stérile. Cette association de pédiatres réclame que les mohels,
ou exciseurs rituels, utilisent un tube pour aspirer le sang, empêchant ainsi
le contact direct avec la plaie de l’enfant. Le rite n’est plus utilisé dans
la plupart des communautés juives, mais beaucoup dans la communauté
ultra-orthodoxe y adhèrent encore. Rabbi Haïm Moshe
Weisberg a déclaré à Haaretz que cette
association était contre la circoncision: «ils veulent que les parents
cessent de circoncire leurs fils, comme ils l'ont fait en Allemagne. Les cas
de maladies sont très rares. Et ils ne peuvent prouver que la maladie ait été
transférée à partir du mohel et de la metzitzah ba'peh exercée
depuis plus de 3000 ans». La controverse a été relancée à New-York après qu’un bébé soit mort le
28 septembre 2011, au Centre Medical de Brooklyn
Maimonides à cause d’un «herpès simplex de type
1 transmis par un virus, ce qui complique la circoncision rituelle avec
aspiration par voie orale», suivant le certificat de décès. Selon l'office
sanitaire de New York, entre 2000 et 2011, 11 nourrissons ont
contracté le virus lorsque les Mohels ont
placé leurs bouches sur le sexe de l'enfant, enroulé par une compresse. Dix
des nourrissons ont été hospitalisés, au moins deux lésions cérébrales ont
été développées et deux bébés sont décédés. alyaexpress-news.com
(correction AME) – 13/08/12 Un hôpital suisse suspend les opérations de circoncision Les opérations de circoncision sur des enfants «qui n'ont pas
encore l'âge de discernement» sont-elles passibles de poursuites pénales?
En juillet, le tribunal allemand de Cologne estimait que circoncire un
bambin pour des motifs religieux relevait de coups et blessures volontaires,
et pouvait donc faire l'objet de plaintes. Conséquence de cette décision, un
hôpital suisse a préféré «suspendre provisoirement» toute
opération de circoncision sur des enfants pour étudier la question. L’Hôpital
de l’enfance de Zurich craint en effet la jurisprudence. «Une
commission a été engagée pour évaluer les aspects éthiques et juridiques
autour de cette thématique», a expliqué le porte-parole de l’hôpital,
Marco Stücheli, au journal suisse 20 minutes.
Pour éviter la polémique, l’hôpital zurichois a précisé que la circoncision
religieuse en Suisse reste toujours possible, souligne Rue89. «La
majorité des patients de confession juive se rendent chez des spécialistes médicaux
reconnus par leur communauté et ne sont pas directement touchés»,
rappelle le porte-parole de l’établissement suisse. La décision ne fait
pas l'unanimité parmi les professionnels de la santé. «Nous allons
discuter de cette problématique au sein de la direction», a ainsi indiqué
le directeur de l’Hôpital pédiatrique de Berne, Theddy
Slongo, qui estime que la mesure prise par ses collègues zurichois est
«précipitée». Également interrogé par 20 Minutes, Marcus Schwöbel, médecin-chef de la chirurgie pédiatrique à
l’Hôpital de l’enfance de Lucerne, ne compte pas non plus interdire les
circoncisions pour l’instant, rappelant qu'il est «préférable que ces
interventions se déroulent dans de bonne conditions sanitaires»,
explique-t-il. A Lausanne, le porte-parole du CHUV précise que ces opérations ne posent pas de
problèmes particuliers. bigbrowser.blog.lemonde.fr – 03/08/12 L’hôpital pédiatrique de Zurich reprend les circoncisions L'hôpital
zurichois avait décidé fin juillet de suspendre les circoncisions dans la
foulée de la décision controversée d'un tribunal allemand. L’hôpital
pédiatrique de Zurich a annoncé vendredi qu’il levait son moratoire sur les
circoncisions pour motifs religieux. Mais chaque cas sera examiné
individuellement à l’avenir. Il met fin, sous condition, au moratoire
introduit en juillet. L'établissement agira au cas par cas en tenant compte
«du bien de l'enfant» et en exigeant l'accord écrit des parents. La décision
de l'Hôpital pédiatrique de Zurich a été prise en accord avec des spécialistes
du domaine de l'éthique, internes et externes, écrit vendredi
l'établissement. Lors de circoncisions non motivées sur le plan médical, une
«évaluation individuelle de chaque cas" sera désormais effectuée,
assortie d'un "examen minutieux du bien de l'enfant», précise l'hôpital. Si ces points permettent de répondre positivement à la demande de
circoncision, les parents devront ensuite «confirmer par écrit avoir tenu
compte des précisions apportées à ce sujet par l'hôpital ainsi que leur
accord en vue de l'intervention». Le même mode de faire s'appliquera à
d'autres opérations non nécessaires sur le plan médical mais souhaitées par
les parents. L'Hôpital pédiatrique de Zurich avait décidé à la mi-juillet de
suspendre la pratique des circoncisions non indispensables. Il réagissait
ainsi à un arrêt du tribunal de grande instance de Cologne, jugeant que
l'ablation du prépuce pour motif religieux était une blessure intentionnelle
et donc illégale. Dans le droit suisse, ce type d'intervention sur des garçons
qui ne disposent pas encore de faculté de jugement remplit également les
conditions de la lésion corporelle simple, selon le Ministère public
zurichois. Ce dernier constate toutefois que cette pratique est acceptée sur
les plans politique, social et culturel. Il appartient donc à la
Confédération de pénaliser les circoncisions non nécessaires, estime
l'hôpital zurichois. Tant que le législateur fédéral ne le fera pas, aucune
plainte ne pourra être déposée dans ce cadre contre un médecin, conclut l'établissement. rts.ch – 10/08/12
Norvège En Norvège, où
la circoncision est également sur la sellette depuis plusieurs mois, le
gouvernement a désigné une Médiatrice pour le droit des enfants - le
Dr Anne Lindboe - pour réfléchir à la question. Et
en guise de solution, celle-ci propose aux Juifs et aux Musulmans de
remplacer l’ablation du prépuce par «un acte symbolique et non chirurgical».
«La circoncision des jeunes garçons est une violation de leur droit de
disposer de leur corps», a estimé la médiatrice dans le journal Vart Land, ajoutant qu’elle provoquait une
douleur inutile. Nommée en juin dernier, le Docteur Lindboe
succède à cette fonction à Reidar Hjermann qui proposait de n’autoriser la circoncision
qu’à partir de 15 ans. «Nous ne pourrons pas vivre dans une société dans
laquelle la Brit-mila est interdite» a
prévenu Ervin Kohn, le président de la communauté
juive d’Oslo. hamodia.fr – 15/08/12
Circoncision interdite: le pénis face au pénal En condamnant
cette pratique millénaire, au nom de la défense de l’intégrité physique de
l’enfant et de son droit à «décider par lui-même de son appartenance
religieuse», le tribunal de Cologne a meurtri juifs et musulmans. Voici
pourquoi… Il devient
urgent de désacraliser le prépuce. C’est un problème de santé mentale. Le
tribunal de Cologne, estime ces motifs religieux sont une blessure corporelle
passible d’une condamnation en justice. Il a tout confondu, la religion,
l’hygiène, le sexe, et même le fiscal. Suétone raconte que lorsqu’il était
jeune, sous le règne de l’empereur Domitien, il a vu des agents du fisc impérial
obliger un vieil homme à relever sa tunique pour voir s’il était circoncis. Il existait à
Rome un impôt sur l’absence de prépuce, qui signifiait que le sujet était
juif et devait donc acquitter le «fiscus judaicus», destiné à l’origine à l’entretien du Temple
de Jérusalem, mais qui, depuis sa destruction par Titus, tombait directement
dans les caisses de l’Etat romain. Sous Domitien,
un empereur pourtant tyrannique et cruel peu ouvert aux valeurs de la
diversité, la circoncision n’était ni interdite ni stigmatisée. Elle était
tout simplement taxée. Le prépuce était déjà au centre de l’identité. La
circoncision est le produit d’une civilisation, c’est-à-dire celui d’un
fantasme. Ce n’est pas seulement un geste médicalisé ou non, mais un acte
beaucoup plus complexe que ne l’ont cru les juges allemands. Un circoncis
n’est pas forcément un croyant et un incirconcis peut être un fanatique
religieux. Le jugement de Cologne a ému et choqué les communautés juive et
musulmane. Il est difficile, pour beaucoup de croyants, de garder leur
sang-froid et leur raison devant ce qu’il faut bien appeler une violation,
pour ne pas dire un viol de leur intimité, de leur pudeur et de leur foi. Plus
redoutable que les percepteurs romains, le tribunal de Cologne a déculotté
des millions de gens. «Ces juges ne se sont pas rendus compte qu’ils
mélangeaient tout, la pureté rituelle et la toilette intime», dit Odon
Vallet, un des meilleurs historiens des religions. Ils se sont autorisés, par
présomption ou par ignorance, une irruption inconvenante, aussi bien dans les
salles de bains que dans les synagogues et dans les mosquées. Avaient-ils la
légitimité pour le faire? Cette intrusion inopportune dans les braguettes
aurait soulevé moins d’inquiétude et de colère chez ceux pour qui la circoncision
est un vieux marqueur spirituel si elle était venue d’un autre pays.
Pour des raisons qu’il est inutile de décliner, l’Allemagne devrait
s’interdire de prolonger ses investigations au-dessous de la ceinture. Un peu
d’histoire, puisqu’il faut bien descendre jusqu’aux racines de nos conflits
et de nos incompréhensions actuels. La circoncision nous vient du
Proche-Orient, un terrain fertile en innovations religieuses. Les anciens
Hébreux l’ont empruntée aux Égyptiens de la période pharaonique. Le premier
Hébreu circoncis fut Abraham. Dieu lui a expliqué que ce serait le signe de
l’Alliance entre lui et le peuple juif. On ne sait pas s’il s’est opéré
lui-même. Si c’est le cas, il a dû souffrir: il avait 80 ans. Du moins son
consentement était-il éclairé, comme on dit aujourd’hui. Il avait eu tout le
temps de réfléchir à la question. C’est ce que demandent les laïcs qui se
mêlent de religion et qui refusent que l’enfant soit marqué à jamais, sans
qu’on lui demande son avis, par la religion de sa famille. Ils veulent que le
fidèle qui reçoit, d’un coup de bistouri, la blessure qui scelle son alliance
avec le Créateur y consente en pleine conscience et en pleine liberté. Mais à
quel âge est-on en mesure de donner un tel consentement? A 80 ans, comme Abraham?
C’est un peu tard. A l’âge de raison; 7 ans selon
la tradition? Mais c’est encore celui de l’enfance? Et puis les suites de
l’opération sont douloureuses. Mais non, répondant les médico-laïcs: certes
le gland sera hypersensible pendant quelques jours, mais il suffit d’un
suspensoir et d’une convalescence, d’autant plus que les fils n’ont plus à
être enlevés, puisqu’ils sont maintenant en cristaux de glucose
biodégradables. Pardonnez-nous ces précisions, mais Dieu, aussi bien que le
Diable, est dans les détails. Il n’est fait
nulle part mention de la circoncision dans le Coran. Ce n’est pas un
commandement religieux, mais une coutume préislamique qu’on peut supposer
d’origine hygiénique et qui est devenu une loi avec le temps. C’est ce que
les juges de Cologne n’ont pas pris en compte, ils ont mis dans le même sac
des circoncis qui n’appartiennent ni à la même religion ni à la même culture. Au Bénin, les
musulmans, les catholiques et les adeptes du vaudou sont également circoncis.
Sans parler de la grande majorité (70%) de la population mâle américaine qui
accepte, toutes religions confondues, la circoncision pour des raisons
d’hygiène. L’ablation du prépuce prévient les infections, souligne l’OMS,
diminue les risques de sida et fait reculer la fréquence des cancers de la
verge. Les juges de Cologne ont oublié l’essentiel. La circoncision ne fait
pas qu’imprimer une religion et un Dieu dans la chair. Elle n’est pas qu’un
rempart contre la maladie et la mort. En rendant le gland moins sensible,
elle prolonge les rapports sexuels et empêche l’éjaculation précoce. actu-senegalaise.senego.com – 11/07/12 Derrière les mutilations sexuelles sur l’enfant, les rapports du laïc
et du religieux
Et un homme s’est réjouit publiquement en
Allemagne de ce jugement: Holm Putzke,
enseignant de droit pénal à Passau (Bavière) auteur en 2008 de plusieurs
articles sur « la pénalisation de la circoncision qui semblent avoir inspiré
le tribunal de Cologne. Il ne s’agit pas tant pour ce juriste de poursuivre
et de condamner les médecins voire les parents - après la tempête de
réactions que va provoquer ce jugement, les procureurs vont dans un premier
temps s'abstenir d'engager des poursuites - mais, sur la durée de gagner le
débat des idées: «la circoncision comme de nombreuses autres atteintes à
l’intégrité physique des enfants ne sont justifiées que par le souci de marquer
dans le corps de l’enfant la conviction des adultes». Je ne peux
qu’approuver cette analyse minoritaire condamnant la circoncision religieuse
pratiquée sur un mineur d’âge sans son accord puisqu’elle est mienne depuis
une vingtaine d’années. Elle part du raisonnement que la loi de la République
l’emporte sur celle de la religion ou celle de Freud! Or la République à
travers son code pénal ne tolère pas que l’on porte atteinte à l’intégrité
physique d’une personne de manière permanente pour des raisons autres que
médicales. Point à la ligne! J’entends que le propos peut choquer, mais la
République française tolère le religieux dans la mesure ou celui-ci se soumet au cadre institutionnel laïc.
Le débat autour de la circoncision sur des bases religieuses n’est pas
d’aujourd’hui. Je m’étais risqué à le mettre sur le tapis devant 300 rabbins
dans un débat sur la future la convention de New York intitulé Du Sinai à Genève; de l’amour au droit, avec le Grand
Rabbin de France. Quand le Grand Rabbin Sitruk développait qu’avant tout un
enfant juif était d’abord juif – et que la place de la femme juive était à la
maison - j’avançais, es qualité de directeur de l’Institut de l’enfance et de
la famille, établissement public sous tutelle des affaires sociales, qu’en vérité
avant d’être juif, cet enfant était français et, j’ajouterai aujourd’hui,
qu’avant d’être musulman, un musulman de France est français. On a
régulièrement le débat sur l’excision, j’y reviendrai, et on oublie à nos
portes la question de la circoncision. Elle a été relancée - discrètement,
recherche du consensus oblige - avec les débats qui ont entouré l’adoption de
la Convention internationale sur les droits de l’enfant en 1989. En 2010, la
première dans l'histoire, l'Association médicale royale hollandaise a pris
une position catégorique contre la circoncision non-thérapeutique qui, sans
nécessité et aux prix de complications parfois sérieuses, viole le droit de
l'enfant à l'intégrité physique, la dignité et l'autonomie. Ce débat est
intéressant en ce qu’il dévoile bien ceux qui se situent fondamentalement -
au sens fort du terme - du côté du droit des enfants quand, tant de
prétendus militants de la cause des enfants posent comme limite que ces
droits ne viennent pas porter atteinte aux intérêts des adultes. C’est, par
exemple, l’attitude des partisans de l’accouchement sous X au nom du
droit des femmes de nier le lien qui les unit à l’enfant. Pour ceux-là, le
droit de la femme à son secret l’emporterait sur le droit de l’enfant à son
histoire quand la filiation d’un enfant lui appartient autant qu’à ses
parents! S’agissant des mutilations sexuelles il s’agit pour les mêmes de
bien marquer que le droit des enfants doit somme
toute céder devant la culture religieuse du groupe familial ou de la communauté. A en croire l’UNICEF
«plus de 70 millions de filles et de femmes ont subi des mutilations
génitales dans 28 pays d'Afrique, plus le Yémen». Bien évidemment il faut
prendre ce chiffre pour un ordre de grandeur, comme le révélateur de
l‘ampleur d’une pratique qui perdure malgré les résistances qui se font jour,
non seulement dans les pays dits occidentaux, mais également en Afrique. En
majorité, sinon unanimement, les États, la condamne désormais. Pour autant
elle a la vie dure. Régulièrement certains lui donnent une légitimité
religieuse. Le Coran là encore à bon dos. Fort heureusement une autre lecture
des textes s’impose qui n’autorise pas l’excision. Des prises de position de
dignitaires religieux apportent ici de l’eau à mon moulin. L’excision est une
véritable amputation de la femme avec le souci de l’empêcher de jouir, ce
plaisir devant être réservé à l’homme. Et c’est réussi. Les femmes qui ont
vécu cette atteinte criminelle la supportent de moins en moins et dénoncent
cette agression. Mieux elles entendent retrouver leur intégrité corporelle et
fort heureusement la technique médicale le leur permet. Il faut s’en réjouir
pour elles. Reste que ce n’est pas une mince affaire pour chacune, notamment
sur le plan psychologique, sinon physique, que de suivre ce parcours pour
retrouver leur compétence; d’autant qu’il leur faut déjà affronter leur
famille. Elles font souvent le choix de ne rien lui dire de cette
reconstruction. Viendra sûrement le temps où elles oseront mener le combat
ouvertement. On doit le souhaiter. En tout cas, la génération précédente a su
se rebeller et porter plainte pour les violences subies ou demander de l’aide
pour éviter d’être excisées. La justice française a su les aider dans les
années 90 à travers des procès symboliques à fort retentissement médiatiques
tant ici qu’en Afrique. Des exciseuses ont été condamnées, des parents
parfois, à des peines tournant autour de 5-6 ans de prison dont une partie
ferme. Il est souhaitable que ceux qui pratiquent ce crime à l’étranger, le
laissent faire, voire incitent soient punis en France comme c’est le cas en
matière de violences sexuelles, qu’ils soient français ou étrangers. L’ordre
public français et l’ordre public international l’exige plus que jamais au
nom des droits humains. Ces procès d’assises, par l’écho donné aux débats et
aux condamnations, ont sûrement contribué à affirmer l’interdit. Bien
évidemment ils n’ont pas suffi à eux seuls à empêcher de nouveaux passages à
l’acte, mais ils s’imposaient. Ils ont relayé la résistance en Afrique et
contribué à notablement éradiquer le phénomène en France. Le jugement de
Cologne peut y contribuer aussi. D’autant que l’imagination humaine est
fertile pour asseoir la domination des hommes sur les femmes, des adultes sur
les enfants ou du groupe sur l’individu. On étire le cou, on compresse les
pieds, on introduit des objets dans le vagin, on excise ou on circoncit, etc.. Bref, on marque profondément ou d’une manière
indélébile le corps de l’autre, spécialement des enfants, pour bien montrer
qu’il ne lui appartient pas. Désormais, pour la communauté internationale ce
n’est pas la religion qui doit faire la loi, mais les normes juridiques
adoptées en commun. La Convention internationale sur les droits de
l’enfant du 20 novembre 1989 interdit, avec le langage diplomatique qui
s’imposait malheureusement, les atteintes à l’intégrité physique d’un enfant
qui ne soient pas justifiées par des raisons médicales. Article 24; 3. Les États parties
prennent toutes les mesures efficaces appropriées en vue d'abolir les
pratiques traditionnelles préjudiciables à la santé des enfants. A destination
de ceux qui pourraient pu être choqués que j’ai inclus la circoncision dans
la liste des mutilations sexuelles condamnables, je préciserai que je
n’ignore pas que les conséquences sur le plan de la sexualité sont d’évidence
différentes. De même il est acquis que la circoncision a pu s’imposer dans le
passé ou peut encore être nécessaire pour des raisons médicales, mais
désormais elle est rarement justifiée par la Faculté, dans sa pratique, elle
répond bien au souci des parents de « marquer » religieusement leur enfant.
En vérité, elle ne répond pas aux besoins de l’enfant, mais je le répète à
l’intérêt bien compris des adultes ce que condamne la Convention.
Volontairement je ne m’attacherai pas aux débats philosophiques, religieux ou
anthropologiques sur ces mutilations. Je m’en tiens au droit international et
national. Il est donc temps, comme nous y invite le jugement de Cologne,
d’avoir un débat public sur l’ensemble des mutilations sexuelles, et bien sûr
sur la circoncision ce sujet pour ne pas balayer que devant la porte des
autres. On devrait même l’avoir avant qu’une décision de justice vienne
l’imposer en France. On verra alors comment le corps social entend respecter
pleinement l’article 14 de la CIDE qui
reconnaît le droit de tout enfant à avoir (ou ne pas avoir des convictions
religieuses). En effet, par-delà les mutilations sexuelles, est posée la
question de la réelle liberté de choix des individus quant à leur
appartenance religieuse. Les parents ont le droit de guider les enfants
(alinéa 2), mais la liberté de religion des enfants est première (alinéa 1).
Nul doute que la coalition des religions obligera à une l’argumentation
laïque forte. Jean-Pierre Rosenczveig
jprosen.blog.lemonde.fr - 07/07/12 Recours des «circoncis malgré eux» aux États-Unis et bientôt en France En marge du débat allemand et français sur les enfants «circoncis
malgré eux», il faut signaler ce qui se passe actuellement aux États-Unis.
Non seulement on y constatait de nombreuses circoncisions d’enfants (en
particulier juifs) pour des motifs religieux, mais aussi d’autres enfants
pour des raisons pseudo-hygiéniques. Évidemment, ces raisons sanitaires ne
tiennent pas la route. Un enfant de 8 jours ou de 8 ans ne risque pas
d’attraper le Sida ou de provoquer un cancer de l’utérus de sa partenaire,
tout simplement parce qu’il n’est pas en âge d’avoir des relations sexuelles.
Cette circoncision hygiénique de gamins n’a donc pas lieu d’être, et c’est
quand l’adolescent est en pleine conscience qu’il pourrait y recourir si tant
est que ces arguments médicaux soient fondés. Il est par exemple amusant de
voir le Docteur Prasquier, président du Crif, défendre la circoncision au nom d’un soi-disant
risque sidaïque, alors que celui-ci est principalement dû au nomadisme sexuel
ou à la sodomie… condamnés tous deux par la religion juive! Quelle
hypocrisie! Ainsi, sous de faux prétextes, on a circoncis
a tour de bras de nombreux enfants aux États-Unis,
contre leur volonté. Mais il y a un phénomène nouveau: nombre de ces
circoncis américains «malgré eux» se sont retournés contre leurs parents et
ont demandé de lourds dommages et intérêts. Ceux-ci ont principalement servi
à une reconstitution artificielle du prépuce par greffe de peau, sans hélas
apporter tout le rôle hygiénique et sexuel qu’avait cet organe avant son
ablation. Tant et si bien que devant ce risque de poursuite judiciaire, les
parents circonciseurs renoncent à la mutilation de leurs enfants, et les
«circoncis malgré eux» américains ont été divisés par trois en quelques
années. Qu’en est-il en France? D’après l’article de Roger Heurtebise,
la mutilation du prépuce contre autrui et surtout contre mineur relève
légalement de tortures et actes de barbarie et de peines allant
jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle. Il s’agit donc de crimes et
pas seulement de délits. Dans ce cas le délai de prescription est de 20 ans,
ce qui laisse largement le temps aux «circoncis malgré eux» de se retourner
contre ceux qui les ont mutilés. Djamila Gerard ripostelaique.com – 01/07/12 «C’est la pire attaque depuis l’Holocauste» Le débat
autour de l’interdiction de la circoncision religieuse fait rage en Allemagne
Rien ne semble pouvoir apaiser le débat autour de l’interdiction de la
circoncision religieuse. La chancelière Angela Merkel
dit craindre que l’Allemagne ne passe pour une «nation de guignols». «C’est la pire attaque contre la vie juive depuis l’Holocauste. Si
l’interdiction de faire circoncire les enfants est maintenue, il n’y a plus
de vie juive possible en Allemagne.» Rabbi Pinchas
Goldschmidt a tenu des propos qui ont fait trembler jusqu’au gouvernement
après la décision contestée du Tribunal de grande instance de Cologne, le
26 juin, condamnant les circoncisions religieuses parce qu’elles
«portent atteinte à l’intégrité physique de l’enfant». Angela Merkel ne décolère pas. «Je ne veux
pas que l’Allemagne soit le seul pays au monde dans lequel les juifs ne
peuvent pratiquer leurs rites. Sinon on passerait pour une nation de
guignols», aurait dit la chancelière, selon la presse allemande. Le
gouvernement a promis rapidement une loi qui autoriserait les circoncisions
religieuses, tout en maintenant l’interdiction de l’excision. Rachel et Kai
sont incrédules. Dans leur salon berlinois, Samuel, 4 ans, joue avec sa
sœur au pied d’une montagne de cubes en bois. «Samy avait tout juste huit
jours lorsque le Mohel que nous avions fait venir
de Suisse l’a circoncis, raconte son père. Samy a à peine pleuré. A cet âge-là, ils sont si petits qu’ils ne subissent pas
de traumatisme, d’autant que les terminaisons nerveuses ne sont pas vraiment
en place.» Le Tribunal de grande instance de Cologne en a décidé autrement.
«Le corps d’un enfant est modifié de façon durable et irréparable par la
circoncision, ont estimé les juges. Cette modification est contraire à
l’intérêt de l’enfant, qui doit décider par lui-même de son appartenance
religieuse.» La circoncision à des fins médicales reste en revanche légale.
Pour les circoncisions religieuses, les juges estiment qu’il faut attendre la
majorité religieuse, fixée à 14 ans. Un jugement surréaliste pour la
communauté juive. «Chez les juifs, la circoncision doit être pratiquée au
huitième jour», insiste Rachel. Mille trois cents enfants sont circoncis
chaque année à Berlin. La plupart sont musulmans. Cent cinquante sont juifs.
L’Hôpital juif de Berlin, qui pratiquait 300 circoncisions par an,
essentiellement sur des patients musulmans, a suspendu ces actes «jusqu’à ce
que la situation juridique soit clarifiée». Erkan,
futur papa turc, se sent insulté par les juges. «Ici, on ne nous respecte
pas, on ne respecte pas nos traditions. On a toujours pratiqué la
circoncision, pour des raisons religieuses, mais aussi d’hygiène et de santé.
Mon fils sera circoncis. S’il le faut, nous attendrons l’été et les vacances
en Turquie.» En Allemagne, seuls les néo-communistes de Die Linke, quelques
musulmans critiques envers l’islam et une poignée de juristes se félicitent
du débat en cours. En 2008, quelques juristes lançaient un débat resté
longtemps discret autour de la circoncision, s’étonnant que la justice
allemande laisse le corps médical dans un véritable flou juridique. Quelques
intellectuels musulmans se mêlent au débat. Plusieurs écrits dénoncent la
circoncision pratiquée sans anesthésie, sur des enfants terrorisés, trahis
par leurs parents au nom de la religion. «A chacune
de mes visites chez le barbier pour me faire couper les cheveux, enfant,
j’avais des sentiments mitigés, se souvient l’écrivain irakien Najem Walli dans une tribune libre au quotidien de gauche
Tages Zeitung. Finalement, ce n’est
pas le barbier qui m’a circoncis, mais le chirurgien le plus réputé de la
ville. Je m’en souviendrai toute ma vie. Il n’y a pas eu d’anesthésie. Ça a
été ma première rencontre avec la torture.» Les enfants sont étrangement
absents du débat qui fait rage depuis quelques semaines dans le pays et
au-delà. Que précisément l’Allemagne ait ainsi sans vraiment le vouloir pris
l’initiative de croiser le fer avec le judaïsme provoque une certaine
incompréhension. «Les antisémites de l’Allemagne nazie haïssaient les juifs
circoncis, et voici que l’Allemagne humaniste, au nom des bons sentiments,
remet à son tour la circoncision à l’index», s’émeut le philosophe Alain
Finkielkraut dans les colonnes du Point. «Il faut garder son
sang-froid, tente le juriste Christian Pestalozza,
de l’Université libre de Berlin. Ce jugement a le mérite de mettre le doigt
sur un problème non réglé. Bien sûr, d’autres rites pourraient être jugés
préjudiciables pour l’enfant. Le baptême, par exemple. Mais il n’y a pas là
d’effet irrémédiable comme avec la circoncision. L’idéal serait que les
communautés religieuses aident à formuler une future loi. On pourrait
imaginer une circoncision symbolique, comme cela se fait je crois en partie
en Grande-Bretagne.» La circoncision symbolique d’une carotte, évoquée par
certains en Allemagne, est encore très loin de faire l’unanimité. letemps.ch – 17/07/12 Interdiction de la circoncision : nouvelle Shoah, rien que ça? Le président d’honneur de la Communauté israélite de Vienne, Ariel Muzicant, a fait la une des journaux, après avoir déclaré
au Kleine Zeitung qu’une interdiction
de la circoncision «serait à comparer avec une nouvelle tentative de
Shoah, une extermination du peuple juif, mais cette fois-ci avec des moyens
intellectuels». La comparaison est choquante, on peut y voir un manque de
respect vis-à-vis des victimes de l’extermination systématique des juifs… et
en lisant les commentaires sur les forums dédiés aux articles, on se rend
rapidement compte qu’en approuvant l’interdiction de la circoncision pour
motifs religieux, on se retrouve malheureusement en mauvaise compagnie sur le
plan politique. De quoi s’agit-il exactement? Fin juin, un tribunal de Cologne, en
Allemagne, a estimé que la circoncision pour motifs religieux pouvait être
assimilée à une blessure corporelle. De ce fait, de nombreux médecins ont
cessé de pratiquer les circoncisions de convenance et fin juillet, c’est dans
les hôpitaux publics du land de Vorarlberg, à l’extrémité occidentale de
l’Autriche, que des décisions analogues ont été prises. Le gouverneur du
land, Markus Wallner (du parti conservateur ÖVP
actuellement au pouvoir au niveau fédéral en Autriche avec les
sociaux-démocrates) a rejoint la proposition de Dieter Egger
(chef du parti d’extrême droite, le FPÖ, au niveau de ce land), déconseillant
aux médecins toute circoncision qui ne serait pas médicalement
motivée. La plupart des représentants des communautés juives et musulmanes
ont vivement protesté – même si la bêtise a rarement été aussi loin que dans
les propos de Muzicant qui agite volontiers ce
qu’on nomme en allemand «la massue d’Auschwitz», en référence à un discours
de l'écrivain Martin Walser, dans lequel ce dernier critiquait la propension
de certains (juifs ou pas), à ressortir Auschwitz ou la Shoah dans tout débat
concernant les juifs. L’argument consistant à exiger le respect de traditions
millénaires ne mérite pas de longs développements : il y a de nombreuses
traditions comme la corrida ou l’excision (sûrement plus ancienne encore),
qui sont heureusement en voie d’extinction. Certains invoquent la liberté de
religion, fermement ancrée dans la Constitution autrichienne. Rappelons ici
que le judaïsme est officiellement reconnu depuis 1890 (une nouvelle
«loi israélite» – étonnante à bien des égards – est d’ailleurs entrée en
vigueur en mai dernier). De même, la religion musulmane est reconnue depuis
exactement 100 ans. Seulement, que penser de la liberté de religion… de
l’enfant? Pourquoi les croyants auraient-ils le droit de marquer leur fils
comme du bétail avec une mutilation, au huitième jour de sa vie, dans le cas
des juifs, et après quelques années chez les musulmans? Aux États-Unis, la
circoncision est pratiquée sur près de la moitié des nouveau-nés suite à des
siècles de puritanisme (on estime que dans le monde, 1 homme sur 3 est
circoncis). Les instigateurs de cette mode barbare pensaient au départ que
cela allait aider à lutter contre la masturbation. Ensuite des médecins,
souvent juifs, ont pris le relais dans ce pays pour la promotion de cet acte
chirurgical. Aujourd’hui, on estime qu’environ 150 à 200 meurent chaque année
d'opérations ratées ou réalisées de mauvaises conditions d’hygiène. Dans
certaines communautés orthodoxes (toujours aux États-Unis), le mohel qui pratique la mutilation suce la plaie, ce qui
parfois transmet le virus de l’herpès, qui peut être mortel chez un
nourrisson dans le cas de l’herpès de type 1 (le New-York Times rapporte
un décès en mars dernier). Aucune organisation de santé, que ce soit au
niveau national ou international, ne recommande la circoncision. Il est possible
que pour les populations vivant dans le désert il y a 3 000 ans,
les conditions d’hygiène les aient conduites à éviter de manger du porc et à
se circoncire, mais cela ne nous concerne plus en 2012 (le porc se met
au frigo et même les hommes se lavent) ! Si dans certains pays d’Afrique
subsaharienne, l’OMS a pu recommander la circoncision, il ne faut pas oublier
que c’est dans le cadre de la lutte contre le sida, dans des pays où le
pouvoir de l’Église catholique est tel que l’usage des préservatifs est problématique.
L’argument le plus intéressant de celles et ceux qui sont pour la
circoncision est peut-être qu’une interdiction amènerait sans doute les
croyants à pratiquer cette forme de mutilation en dehors de tout contrôle,
dans des conditions d’hygiène et de sécurité inquiétantes. Seulement, dans ce
cas, l’exemple de l’excision, interdite en France comme en Autriche, nous
montre qu’il vaut mieux prendre ce risque plutôt que de collaborer à
l’organisation de mutilations. Paralysés par les forts communautarismes qui règnent en Autriche, les
ministres de la Santé et de la Justice, respectivement M. Alois Stöger et Mme Beatrix Karl, se sont tout d’abord gardé de
toute déclaration. La circoncision n’est pas un sujet à débattre, ce n’est
« pas important » a simplement fait savoir M. Stöger
par son porte-parole. Lundi 30 juillet, la ministre de la Justice s’est
tout de même fendue d’un communiqué moins lapidaire, selon lequel la
circoncision pour motifs religieux «ne pouvait pas être passible de
poursuites». En réaction, le gouverneur du land du Vorarlberg a dégagé la
responsabilité sur les médecins, expliquant qu’il ne leur restait qu’à agir «en
accord avec leur conscience». Les catholiques, ultra-puissants en
Autriche, sont venus en renfort des juifs et des musulmans pour défendre la
circoncision et c’est dans les locaux du centre de la communauté juive,
malgré de sérieux différends (comme le soutien de certains à la flottille de
Gaza), que d'une seule voix, ils ont appelé les pouvoirs publics à garantir
explicitement ce droit. Pour mémoire, voici toutefois l'Article 19 de la Convention relative
aux droits de l'enfant, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le
20 novembre 1989 (dont l’Autriche): les Etats
parties prennent toutes les mesures législatives, administratives, sociales
et éducatives appropriées pour protéger l’enfant contre toute forme de
violence, d’atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d’abandon ou de
négligence, de mauvais traitements ou d’exploitation, y compris la violence
sexuelle, pendant qu’il est sous la garde de ses parents ou de l’un d’eux, de
son ou ses représentants légaux ou de toute autre personne à qui il est
confié. Espérons que le jugement de Cologne sera considéré dans les décennies
à venir comme un tournant dans la lutte pour l’abolition de cette pratique
barbare... mais il est à craindre que l’Autriche, pays des plus conservateurs
dans ce domaine, n’apporte pas, au vu des débats actuels, d’éléments
importants vers la voie du progrès et de la raison. Jérôme Segal rue89.com – 02/08/12 Le comité d'éthique allemand est favorable à la circoncision rituelle,
mais sous conditions Alors que la
polémique sur la circoncision rituelle continue à faire rage outre-Rhin, le
comité d'éthique allemand qui se penchait, jeudi 23 août, sur la question
s'est dit favorable à son autorisation mais sous conditions, selon une
porte-parole de l'institution. «Le compromis suivant s'est dessiné : la
circoncision doit être autorisée mais à condition qu'il y ait eu une
information des parents, qu'ils soient tous les deux d'accord, qu'il y ait un
traitement de la douleur et que la circoncision soit conduite par un
spécialiste», a expliqué la présidente du comité d'éthique, Christiane Woopen. Réunis ce jeudi, les 26 membres de ce comité
composé de théologiens, d'universitaires et de juristes chargés de conseiller
le gouvernement étaient divisés entre opposants à une légalisation et
défenseurs d'une ligne plus flexible. Le comité a été amené à se prononcer sur
la question après que le tribunal de grande instance de Cologne eut rendu
publique en juin une décision selon laquelle l'ablation du prépuce pour motif
religieux relevait de coups et blessures volontaires, et était donc passible
de poursuites pénales. L'incertitude juridique provoquée par ce jugement a créé une vaste
polémique dans un pays qui compte quelque 4 millions de musulmans et plus de
200 000 juifs, deux communautés pratiquant la circoncision. De source
diplomatique allemande, le jugement est considéré comme un "désastre"
pour l'image du pays à l'étranger, notamment au regard de son lourd passé
national-socialiste. En juillet, les députés allemands avaient
réclamé à une grande majorité un cadre légal pour cette pratique. Lors d'un
point de presse gouvernemental mercredi, une porte-parole du ministère de la
justice a indiqué que la préparation d'un projet de loi se faisait «aussi
vite que possible», mais elle n'était pas en mesure de fournir un
calendrier. Dans un communiqué, l'association professionnelle des pédiatres
allemands a regretté la position du comité d'éthique, déplorant que «le
droit d'un enfant à son intégrité physique ne compte clairement pas!». «C'est
un scandale», a estimé son président, le docteur Wolfram Hartmann. lemonde.fr – 23/08/12 Le Land de Berlin légalise la circoncision Le sénat du Land de Berlin a déclaré que les médecins pouvaient
légalement circoncire, sous certaines conditions, les garçons en bas âge pour
des raisons religieuses sur son territoire, mettant fin à plusieurs mois
d'incertitude après qu'un tribunal a interdit cette pratique il y a deux mois
et demi. Ce jugement rendu à Cologne fin juin avait provoqué la colère des
communautés musulmane et juive d'Allemagne et déclenché un débat passionné
sur les droits des enfants et des parents, la liberté de culte et la pratique
de la circoncision en elle-même. Même si l'interdiction ne concernait que la
région de Cologne, de nombreux médecins de tout le pays ont refusé de
pratiquer la circoncision afin de ne pas prendre le risque d'être poursuivi
en justice. Berlin est le premier Land allemand à protéger cette pratique,
alors que le gouvernement fédéral travaille actuellement à une nouvelle loi
légalisant cette opération sur l'ensemble du territoire afin de supplanter la
décision du tribunal de Cologne. Selon ce tribunal, qui se prononçait sur le
cas d'un enfant musulman victime d'une importante hémorragie après la
circoncision, les garçons ne peuvent subir l'opération que lorsqu'ils sont en
âge de donner leur consentement. Le Conseil central des juifs d'Allemagne
avait qualifié la décision d'«intrusion grave sans précédent» tandis que le
Conseil de coordination des musulmans avait parlé «d'ingérence inadmissible»
portant atteinte aux droits des parents. Le Land de Berlin a autorisé la
circoncision à condition que les deux parents prouvent leur affiliation
religieuse, donnent leur permission et qu'ils soient informés des risques
liés à l'opération, qui doit être pratiquée par un médecin. 20minutes.fr – 06/09/12 L'Allemagne veut encadrer la circoncision religieuse Le ministère allemand de la Justice a proposé mercredi de nouvelles
règles pour encadrer la circoncision rituelle des jeunes garçons juifs et
musulmans. L'objectif principal est de protéger d'éventuelles poursuites
judiciaires les personnes qui pratiquent cette intervention médicale. En juin
dernier, la décision du Tribunal de Cologne (ouest) avait provoqué l'ire des
autorités juives et musulmanes. Saisi du cas d'un garçon de quatre ans
victime de complications médicales après une circoncision, le tribunal avait
déclaré que cette pratique constituait une atteinte à l'intégrité physique.
L'Association médicale allemande avait recommandé aux médecins de cesser
de pratiquer la circoncision religieuse en attendant la clarification de la
loi. L'objectif de ce projet de loi est de «lever toute incertitude» causée
par la décision de juin, a expliqué mercredi le ministère de la Justice. La
proposition de loi soumise au Parlement autoriserait la circoncision rituelle
jusqu'à six mois à condition qu'elle soit réalisée par des personnes
spécifiquement formée et que le bébé reçoive des antidouleurs. Le Conseil
central des juifs d'Allemagne a annoncé qu'il comptait mettre en place
une formation officielle des personnes qui pratiquent la circoncision, les
« mohalim ». nouvelobs.com – 27/09/12 Circoncision :
une loi pour clore la polémique en Allemagne Un projet de loi donnant un cadre légal
à la circoncision en Allemagne devrait être présenté mercredi 10 octobre en
Conseil des ministres. Il devrait mettre fin à la vaste polémique qui a surgi
outre-Rhin en juin dernier, après qu'un tribunal fédéral a rendu ce rite
religieux passible de poursuites pénales. Le projet à l'étude pose des
conditions essentielles pour la circoncision. L'Allemagne devrait clore la
semaine prochaine la polémique déclenchée au début de l'été par une décision
de justice condamnant la circoncision. Le Conseil des ministres va examiner,
mercredi prochain, un projet de loi donnant un cadre à cette pratique. Le 26 juin, le tribunal de grande
instance de Cologne a qualifié cet acte religieux de délit pénal, au motif
qu'il bafoue le droit de l'enfant et son intégrité physique. L'affaire
remonte à 2010. Une circoncision effectuée par un médecin sur un petit
Tunisien de quatre ans avait mal tourné, l'enfant s'était retrouvé à
l'hôpital et avait pu être rapidement soigné. La controverse a enflé durant tout
l'été jusqu'à des manifestations communes de juifs, musulmans et chrétiens
début septembre, à Berlin. En interdisant cette pratique religieuse,
l'Allemagne, qui compte plus de 200.000 juifs et 4 millions de musulmans, s'attaque
non seulement à un des piliers du judaïsme mais aussi à un rite musulman. Des diplomates allemands ont admis
que le jugement de la cour de Cologne s'était avéré "désastreux"
pour l'image de leur pays à l'étranger. Même Angela Merkel
est sortie de sa réserve en déclarant, qu'avec cette décision, son pays, seul
au monde à interdire la circoncision, risquait de passer pour "une
nation de guignols". Dans son nouveau projet de loi, le
gouvernement allemand pose des conditions essentielles pour l'ablation du
prépuce chez les enfants. Elle devra être pratiquée soit par un médecin - si
elle intervient dans les six premiers mois de vie du nourrison
- soit par une personne qualifiée pour cet acte, et désignée par la
communauté religieuse. Le texte souligne la nécessité de
"traiter efficacement la douleur" due à l'opération et stipule
qu'elle sera interdite à des enfants à risque, les hémophiles par exemple. La
communauté juive a qualifié d'"équilibré" ce texte de loi. franceinfo.fr/ -04/10/12 Sale temps pour la circoncision Les adeptes de
la théorie du battement d'ailes de papillon capable de provoquer une tornade à
l'autre bout de la Terre ne pouvaient rêver meilleur scénario. Six ans après
sa parution, un essai virulent dénonçant l'échec de l'intégration des Turcs
en Allemagne, notamment en raison de leurs pratiques religieuses, est parvenu
à créer d'importantes tensions entre ce pays et... Israël. Une des clés de l'énigme est à Cologne. Le 26 juin, une décision du
tribunal de grande instance de cette ville de Rhénanie-du-Nord - Westphalie
qui interdit la circoncision à des fins religieuses est rendue publique. L'affaire
remonte à 2010, quand une circoncision effectuée par un médecin sur un petit
Tunisien de 4 ans tourne mal. Le lendemain, la plaie saigne. La mère panique.
L'enfant est envoyé à l'hôpital, la blessure rapidement soignée. Début 2011,
néanmoins, le procureur porte plainte pour atteinte
corporelle avec circonstances aggravantes contre le médecin, un Syrien
installé depuis 1991 en Allemagne. N'étant pas suivi par le tribunal, le
procureur fait appel auprès du tribunal de grande instance, qui, lui aussi, relaxe
le médecin, en raison d'une situation juridique peu claire. Mais surtout, le
tribunal affirme que la circoncision est un délit pénal, parce qu'elle
modifie le corps de façon «durable et irréparable». C'est bien parce
que cette mutilation est irréversible que «le droit d'un enfant à son
intégrité physique prime sur le droit des parents». Du reste, à sa
majorité, le délit pénal tombe et l'enfant peut décider de se faire
circoncire. Le procureur ne s'étant pas pourvu en cassation, ce jugement est
définitif et s'applique à toute l'Allemagne. Ce jugement est historique. D'un trait de plume, des juges allemands
viennent de condamner un rite multimillénaire. Pourtant, rendu le 7 mai, le
jugement passe tout d'abord inaperçu. Ce n'est que fin juin qu'un universitaire,
Holm Putzke, alerte
quelques journaux. Pas innocemment d'ailleurs. Né en 1973 dans la Saxe, ce
professeur à l'université de Passau (Bavière) est devenu depuis quelques
années l'un des plus farouches opposants à la circoncision. Exactement depuis
2006, quand un de ses ex-professeurs, Rolf Dietrich Herzberg, lui demande
d'étudier cette question, après avoir été choqué par la description d'une
circoncision dans un essai qui a fait polémique - Die verlorenen
Söhne, de la sociologue allemande d'origine turque
Necla Kelek, traduit en
français sous le titre Plaidoyer pour la libération de l'homme musulman
(éd. Jacqueline Chambon). En 2008, à l'occasion d'un hommage au professeur
Herzberg, Holm Putzke publie une
étude de 41 pages truffée de références: Pertinence pénale de la
circoncision des garçons. La mèche est allumée. «Il ne viendrait à
l'idée de personne se revendiquant comme raisonnable de prendre au mot le
texte entier de la Bible et d'aligner son comportement dessus», écrit-il,
en introduction, se défendant par avance de critiques. Sous ses airs de
gendre idéal, l'universitaire a manifestement envie de croiser le fer. «Certains
jugeront sans doute ce thème délicat en se souvenant probablement des
caricatures de Mahomet qui, publiées dans un journal danois, ont provoqué un
débat nourri sur le niveau des critiques autorisées à l'égard de la
religion», anticipe-t-il. A tort. Son article n'est lu que par quelques
spécialistes et ne soulève aucun débat. En revanche, le jugement qui repose
sur son argumentation fait l'effet d'une véritable bombe. Même Angela Merkel est sortie de sa réserve traditionnelle. Seul pays
au monde à interdire la circoncision, l'Allemagne risque de passer pour une
nation de guignols, confie-t-elle aux dirigeants de son parti, la CDU.
S'il ne s'agissait que de cela, l'affaire ne serait pas si grave. Mais en
interdisant la circoncision, l'Allemagne s'en prend à un rite musulman, mais
aussi à l'un des piliers du judaïsme. Significativement, la phrase exacte
d'Angela Merkel, d'après témoins, était : «je ne
veux pas que l'Allemagne soit le seul pays du monde où les juifs ne peuvent
pas pratiquer leur religion. Sinon, on passerait pour une nation de
guignols». Bien que le jugement concerne des musulmans et que cette
communauté, forte d'environ 4 millions de personnes dans le pays, soit
infiniment plus importante que la communauté juive (105000 personnes, selon
le Conseil central des juifs en Allemagne), ce sont les représentants de
celle-ci qui sont de loin les plus virulents contre le jugement. «Si la
circoncision était interdite en Allemagne, les juifs seraient poussés dans
l'illégalité et, finalement, la vie juive ne serait plus possible ici»,
déclare Dieter Graumann, l'influent président du
Conseil central des juifs en Allemagne. Un homme dont une simple remarque a
contraint au printemps des représentants de l'équipe allemande de football à
se recueillir à Auschwitz avant de disputer l'Euro 2012 en Pologne et en
Ukraine. Dans Die Zeit du 16 août, deux rabbins du Centre
Simon Wiesenthal sont plus explicites: «Hitler
et ses exécuteurs ont tué plus de 1,5 million d'enfants juifs. Cela explique pourquoi
des parents juifs ne sont pas prêts sur la question de la circoncision de
leurs garçons à accepter des reproches ou des consignes émanant de quelque
autorité allemande que ce soit». Même si l'on ne compte qu'une centaine
de circoncisions par an dans la communauté juive en Allemagne, l'affaire est
suivie au plus haut niveau en Israël. Une lettre envoyée à ce sujet par le
président Shimon Pérès à son homologue allemand Joachim Gauck
en témoigne. Mi-août, le grand rabbin ashkénaze d'Israël, Yona Metzger, se
rend à Berlin, pour faire part au gouvernement à la fois de son indignation,
de son incompréhension et de son espoir de trouver une solution. Tout en se
montrant solidaire des musulmans, le grand rabbin fait remarquer que,
pratiquée par les juifs selon le commandement de Dieu à Abraham au huitième
jour du nourrisson, la circoncision est moins douloureuse que chez les
musulmans, où elle intervient plus tard. La Turquie, dont sont originaires la
plupart des musulmans vivant en Allemagne, fait aussi entendre sa voix. Dans
un article paru dans la Süddeutsche
Zeitung, Egemen Bagis,
ministre turc chargé des affaires européennes, «observe avec étonnement
que la liberté religieuse n'est plus totalement garantie en Allemagne»
où, pourtant, elle est protégée par la Loi fondamentale. Selon lui, la
circoncision est «une question de foi dont les frontières ne peuvent être
définies arbitrairement par des tribunaux». D'ailleurs, note-t-il, «si
le tribunal avait vraiment eu l'intention de protéger l'intégrité physique
des enfants et leur liberté religieuse individuelle, il aurait logiquement dû
inclure le baptême chrétien dans son jugement» - Egemen
Bagis omet que, dans la circoncision, il y a un
coup de bistouri. Etonnamment, le jugement de
Cologne a eu des conséquences dans toute l'Allemagne - les associations de
médecins ont recommandé à leurs adhérents de cesser toute circoncision -,
mais aussi à l'étranger. En Suisse, les hôpitaux de Zurich et de Saint-Gall ont décidé, en
juillet, de suspendre les circoncisions en attendant l'avis des comités
d'éthique. Au grand dam des représentants des communautés religieuses qui
auraient préféré que la consultation précède la décision. Fin août, l'hôpital
de Zurich a annoncé reprendre les opérations au cas par cas, en tenant compte
«du bien de l'enfant», et en exigeant l'accord écrit des deux parents.
En Autriche, des gouverneurs de province ont demandé aux hôpitaux de ne plus
pratiquer de circoncisions avant que le ministère de la justice redonne son
feu vert. En France, la circoncision est une atteinte corporelle volontaire
et donc théoriquement condamnable sur le plan pénal, mais aucune plainte ne
semble jusqu'à présent avoir été déposée. En Europe, c'est la Suède qui se
montre la plus restrictive. Aucune circoncision n'est possible sans
intervention médicale. Les partisans de la circoncision mettent souvent en
avant l'exemple des États-Unis. Dans ce pays, la circoncision était la norme
dans les années 1960 : 80 % des nouveau-nés étaient circoncis. Ce n'est plus
ici une question religieuse mais de prophylaxie. L'excision du prépuce, petit
repli cutané qui recouvre le gland, a des effets bénéfiques, que ce soit face
à la maladie ou pour l'activité sexuelle, comme l'a indiqué Richard Guédon (Le Monde du 29 août). Et pourtant l'exemple
américain devient moins probant, puisque le pourcentage des nouveau-nés
circoncis est en chute libre : il représente aujourd'hui moins de 50 % des
petits garçons. Là encore, des associations médicales américaines ont émis
des réserves quant aux risques liés à l'opération. En Californie, une
pétition pour interdire la circoncision n'a pas reçu assez de soutiens pour
imposer un referendum sur la question. Tout se passe donc comme si le
jugement de Cologne avait importé en Europe un débat qui touchait surtout le
continent nord-américain, et sous l'angle davantage médical que religieux. On
en a un bon exemple avec le juriste Rolf Dietrich Herzberg, l'un des hommes
par qui le scandale est arrivé, pour qui le jugement ne s'en prend pas à
l'éducation religieuse, mais «condamne seulement la minimisation dépourvue
de toute empathie de ce que l'on fait à l'enfant désarmé avec la
circoncision, ainsi que le mépris qui l'accompagne du droit fondamental à
l'intégrité corporelle». A l'instar d'Angela Merkel,
la classe politique est d'autant plus gênée que, selon les sondages, 56 % des
Allemands approuvent le jugement. Signe de cet embarras, le 19 juillet, alors
qu'ils avaient interrompu leurs vacances pour approuver le plan d'aide aux
banques espagnoles, les députés en ont profité pour voter une motion sur le
sujet. La CDU, le Parti libéral et aussi le Parti social-démocrate demandent
au gouvernement de présenter à l'automne un projet de loi qui, «en prenant
en considération le bien-être de l'enfant et la liberté religieuse, comme le
droit des parents à l'éducation, assure qu'une circoncision médicalement
appropriée des garçons sans douleur inutile est en principe autorisée». Lors de sa visite à Berlin, le grand rabbin Metzger a donné son accord
pour que des médecins participent à la formation des spécialistes de la
circoncision, mais il a refusé toute idée d'anesthésie. Preuve de la
complexité du débat : le Conseil des juifs en Allemagne a, par la suite, pris
l'exact contre-pied de cette position. Consulté par le gouvernement dans le
cadre de la préparation de la loi, le Comité d'éthique propose d'autoriser la
circoncision, à condition de traiter la douleur, d'avoir l'accord des parents
qui auront été informés des risques et que l'intervention soit faite par un
spécialiste médical. Une tentative de compromis qui ne fait pas l'unanimité.
Ni à l'extérieur - l'association des pédiatres allemands juge «scandaleux»
que le droit des enfants à l'intégrité physique ne soit pas respecté - ni
même à l'intérieur. Pour le juriste Reinhard Merkel,
membre du Comité d'éthique, la circoncision, «blessure intentionnelle»,
est injustifiable au regard de la loi allemande. Mais, dit-il, «à cause
des abominables crimes de masse organisés dans le passé dans ce pays, les
responsables politiques allemands ont le devoir unique au monde d'avoir une
sensibilité particulière à l'égard de tout intérêt juif. Il n'y a pas à
discuter». Bien qu'il le déplore, il ne voit donc pas d'autre solution
que de reconnaître ce «privilège judaïco-musulman».
En autorisant la circoncision, la future loi réglera sans doute le problème
de la douleur, mais pas celui de l'intégrité physique. Révélatrice de
tensions en Europe entre une société laïque et des communautés religieuses,
mais aussi des difficultés de l'Allemagne à assumer son passé, la polémique
n'est pas près de s'éteindre. lemonde.fr – 06/09/12 Boucles d'oreilles et circoncision Faire percer
les oreilles de son bambin? C’est «une blessure corporelle et une atteinte à
l’intégrité de l’enfant au même titre que la circoncision» estime la Fédération
allemande des pédiatres (BVKJ) dans le Frankfurter Sonnstagzeitung.
La justice allemande a été saisie du cas d’une fillette de 3 ans, victime de
complications après s’être fait percer les oreilles pour son anniversaire.
Les parents de l’enfant, qui avaient porté plainte contre le salon de
piercing où a été réalisée l’intervention, risquent à leur tour d’être
incriminés pour n’avoir pas agi dans l’intérêt de leur fille. Cette affaire
s’inscrit sur fond de polémique autour de la circoncision. En juin, un
tribunal estimait que la circoncision d’un enfant pour motifs religieux était
passible de poursuites. Wolfram Hartmann, président de la BVKJ,
propose quant à lui de fixer l’âge légal du percement d’oreille à 14 ans,
écrit la Freie Presse. courrierinternational.com – 04/09/12 États-Unis : la chute du nombre de circoncisions pourrait coûter des
milliards La circoncision était autrefois une routine aux États-Unis mais les Américains
semblent s'en détourner et cela pourrait engendrer des coûts supplémentaires
exorbitants pour le système de santé prévient l'université John Hopkins
dans le Maryland. Selon les chercheurs, chaque circoncision non effectuée va
provoquer un coût supplémentaire de 313 $ par personne en frais de soins pour
traiter les cancers ou autres infections, surtout sexuellement
transmissibles. La circoncision qui consiste en l'ablation du prépuce sur le
sexe du petit garçon était un acte de routine sans motivation religieuse
particulière aux États-Unis, contrairement à d'autres pays, mais à but
sanitaire. Les chercheurs ont en effet démontré que la circoncision diminue
le risque d'infection urinaire en éliminant les nombreuses bactéries qui se
logent dans le prépuce, dont certaines peuvent venir contaminer les voies
urinaires. Dans les années 1970 et 1980, près de 80% des garçons américains
étaient circoncis. Ce chiffre est tombé à moins de 55% en 2010, ce qui
pourrait entraîner un surcoût en soins allant jusqu'à deux milliards de
dollars. Si l'opération n'était plus effectuée que sur un homme sur dix, soit
le taux européen moyen, le surcoût serait même de 4,4 milliards de dollars,
estime l'étude publiée en ligne dans les Archives de médecine pédiatrique. leparisien.fr – 21/08/12 Possible circumcision ban
sparks religious backlash Voices calling for Denmark to follow Germany's
lead cite the health risks and sexual problems caused by the practice. Danish
Muslims and Jews are concerned that Denmark may ban male circumcision after a
German court last week decided that the practice amounts to violence against
male children and should not be performed until boys are old enough to decide
on their own whether to have the operation performed. «The ritual is very
important to Islam», Imam Abdul Wahid Pedersen told Jyllands-Posten
newspaper. «It is not mandatory, but it is a very strong tradition. A ban
would be taken very seriously». In Judaism, boys must be circumcised when they
are eight days old, and leaders of the Jewish community in Denmark see the
proposal a rejection of their culture. «A ban on circumcision is equivalent
to saying to those that have practiced Judaism in Denmark for 400 years that
they may as well leave», rabbi Bent Lexner told Kristeligt Dagblad
newspaper. Lexner said he has circumcised
about 1000 boys and that none of them have experienced complications.
New figures from Patientforsikringen, a
patient insurance group, revealed however that between 1996 and 2012 there
were 65 claims of injuries related to male circumcision. Even though the
surgery is not complicated, Jørgen Thorup, a professor of paediatric
surgery at Rigshospitalet, said it still
carries some significant risks. «The most common complications are bleeding,
infection and excessive cutting», Thorup told Jyllands-Posten. «In the most serious cases, the
boys lose part of their penis». Parliament is divided on the question, with
most parties calling for a debate of the health, social and legal
consequences of a ban before any decisions are made. «We advocate a ban on
circumcision», Jørgen Arbo-Bæhr
(Enhedslisten), said. «People should decide
for themselves whether or not they want to be circumcised», Imam Pedersen
said that even though the debate about circumcision comes up every few years
only to die down again relatively quickly, he expected the German court
decision to give new impetus to calls for a ban. In the midst of the
religious debate surrounding the practice, a new study found that circumcision
can have a negative effect on the estimated 5% Danish men who are
circumcised. According to a study released by the Statens
Serum Institut, these men may have
difficulty achieving orgasm and satisfying their partners. Morten Frisch, who
led the study, said it also showed that women who had sex with circumcised
men reported greater problems with pain during intercourse. cphpost.dk – 20/07/12 Soupe de pénis: des membres d'une secte cannibale arrêtés La police de Papouasie-Nouvelle Guinée a arrêté les membres d’une
secte soupçonnée d’avoir tué au moins 7 personnes, pour manger leur cerveau
et préparer une soupe avec leur pénis, rapporte vendredi The National,
quotidien anglophone de ce pays de l’Océanie. Les 29 personnes arrêtées, dont
8 femmes, appartiennent à une secte forte d’un millier de membres créée pour
combattre les sorciers accusés de mauvaise pratique, a précisé le journal. La
croyance dans la sorcellerie est relativement commune en Papouasie-Nouvelle
Guinée: une partie des habitants consultent les sangumas
(sorciers) pour connaître la cause d’une maladie, d’une mort, ou d’ennuis
financiers. Un sorcier
réclame environ 1000 kinas (387 euros) pour ses
services, un cochon et un sac de riz. Mais certains veulent aussi des
relations sexuelles avec les femmes de la famille du «patient». «C’est
contraire à notre éthique traditionnelle et à notre morale qu’un sorcier
couche avec l’épouse ou la jeune fille d’un homme» qui a fait appel à ses
services, a expliqué au journal un des dirigeants de la secte, dans la région
de Tangi (province de Madang, sur la côte
nord-est). «C’était notre
principal reproche et c’est ce qui nous a poussé à former un groupe pour
attraper ces sorciers», a-t-il ajouté. Selon The National, les membres
de ce groupe ont tué 7 personnes depuis avril, à l’aide de couteaux qu’ils
croient dotés de pouvoirs surnaturels. «Nous avons mangé
leur cerveau cru et avons apporté des parties de leurs corps, tels que le
foie, le cœur, le pénis et autres, au hausman
(la maison des hommes dans le village) pour que nos chefs créent à partir
de cela des pouvoirs», a expliqué un des membres arrêtés. Les arrestations se
sont produites la semaine dernière dans le village de Biamb.
Un expert des cultes surnaturels de Papouasie-Nouvelle Guinée, cité par le
quotidien, souligne que les actions de ce groupe étaient hors norme et que
ces «chasseurs» ne correspondent pas aux pratiques habituelles de la hausman. «C’est
complétement fou et le cannibalisme va bien au-delà de la culture
traditionnelle», a déclaré cet expert dont le nom n’est pas mentionné. Des
hommes de la hausman sont parfois envoyés
pour chasser un sanguma. «Mais ils ne
tueront jamais en plein jour, ils ne mutileront pas et ne mangeront pas la
chair, le foie, le cœur et ne feront pas une soupe avec le pénis», a-t-il
ajouté. La
Papouasie-Nouvelle Guinée est un État du Pacifique, limitrophe de la Papouasie
indonésienne (Irian Jaya), dont l’histoire récente
est marquée par la corruption et la violence. Elle est distante de quelques
dizaines de kilomètres des côtes nord de l’Australie. Très montagneux, riche
en ressources naturelles, le pays compte 6 millions d’habitants parlant 800
langues différentes. estrepublicain.fr – 14/07/12 Zimbabwe: des parlementaires circoncis pour une campagne anti-sida Des parlementaires du Zimbabwe se sont fait circoncire dans le cadre d'une
nouvelle campagne contre le sida qui touche une personne sur dix dans le
pays. Quelques députés ont été opérés sous anesthésie locale dans une
clinique mobile installée à l'intérieur du Parlement. La veille, des dizaines
de députés et personnels parlementaires avaient passé des tests de détection
du virus VIH du sida. «Je suis fier d'avoir accompli ce que nous avions
décidé d'accomplir», a déclaré Blessing Chebundo,
député du Mouvement pour un changement démocratique, le parti du
Premier ministre Morgan Tsvangirai, quelques
minutes après sa circoncision. Il était le premier à effectuer l'opération.
Le président du Parlement Lovemore Moyo a déclaré qu'en se faisant examiner et circoncire
publiquement les députés «donnaient l'exemple». 44 membres du
Parlement se sont portés volontaires pour une circoncision dans le cadre de
la campagne qui espère toucher 1,2 million d'hommes d'ici 2015. Des
recherches ont montré que la circoncision pouvait réduire de 60% la
transmission du VIH. Une organisation internationale dont le siège est aux
États-Unis, Population Services International, a mis à la disposition
des parlementaires les tests et les moyens de pratiquer les circoncisions. «Si nous
arrivons à circoncire 1,2 million d'hommes d'ici 2015 nous éviterons 750000
nouveaux cas de VIH, ce qui signifie que nous pouvons vraiment commencer à
imaginer un pays où il n'y ait plus de nouvelles infections», a dit Louisa
Norman, directrice du PSI. Le Zimbabwe comprend 1,1 million de
personnes atteintes du virus, dont 150000 enfants, selon le Conseil national
sur le sida. Lors d'une
rare intervention publique sur le sujet, le président Robert Mugabe avait
déclaré en mars au Parlement que certains de ses amis politiques étaient
morts du sida. jeuneafrique.com – 22/06/12 Zimbabwe: la crise du dollar Pour résoudre une hyperinflation, le Zimbabwe a abandonné en 2009 le
dollar local pour adopter le dollar américain. Mais le gouvernement a oublié
un détail: importer des pièces pour rendre la monnaie. Afin de résoudre le
problème, les Zimbabwéens ont naturellement eu recours au système D –
bonbons, gâteaux, coupons, pièces sud-africaines... Et ils sont condamnés à
continuer: aujourd'hui, importer des pièces de 50 cents des États-Unis
coûterait un dollar par pièce au gouvernement! Charlie-Hebdo – 14/08/12 Bostwana affiche gouvernementale pour la circoncision médicale contre le sida
goal des Zebras équipe nationale de football ________________________________________________________________________________ Crimes rituels en Afrique C’est au nom
de l’ensemble des membres de l’ALCR, que je vous
présente le phénomène des crimes rituels au Gabon. L’objet de
notre rencontre porte sur trois points essentiels: - présentation
de notre association; - les crimes
rituels sur le territoire national; - proposition
pour la mise en place d'une structure contre ce fléau. Le 3 Mars
2005, marque l’assassinat et la mutilation de deux enfants, Éric et Ibrahim.
Nous, familles victimes de ces crimes abominables, nous nous sommes
constituées en association afin de mieux faire entendre nos voix et lutter
contre cette coutume. L’ALCR a pour objectif principal de défendre la vie
humaine: le soutien aux parents victimes, le renforcement des capacités de
ces membres et la participation aux grandes réunions nationales et
internationales sur les droits de l’homme. Depuis notre
reconnaissance officielle en 2006, nous recensons chaque année plusieurs
dizaines de sacrifices humains: en 2011, 28 enfants, 20 femmes et 14 hommes,
leurs commanditaires restant à ce jour impunis. Ce recensement macabre reste
partiel car notre organisation ne couvre pas tout le pays. Nous
proposons, pour éradiquer ce fléau, la mise en place d’une structure d’église
permanente: elle aurait
pour mission de sensibiliser la population gabonaise sur le danger des
sectes, loges, pratiques traditionnelles occultes et soutenir les familles
victimes. Merci par avance pour votre aide, Association de Lutte contre les Crimes Rituels Jean Elvis Ebang-Ondo 1er prix des droits de l'homme - Gabon 2007 BP 13 497 Gros Bouquet Libreville mbeng.felix@gmail.com
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