Article 222

 

Journal pour les Droits de l’Enfant

 

 

 

N°36                                                                   4e trimestre 2008

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L'Ingénu

Chapitre III

Voltaire - 1767

L'Ingénu promit de se faire chrétien; il ne douta pas qu'il ne dût commencer par être circoncis ; car, disait-il, je ne vois pas dans le livre qu'on m'a fait lire un seul personnage qui ne l'ait été ; il est donc évident que je dois faire le sacrifice de mon prépuce; le plus tôt c'est le mieux.

Il ne délibéra point: il envoya chercher le chirurgien du village, et le pria de lui faire l'opération, comptant réjouir infiniment Mlle de Kerkabon et toute la compagnie, quand une fois la chose serait faite. Le frater, qui n'avait point encore fait cette opération, en avertit la famille, qui jeta les hauts cris. La bonne Kerkabon trembla que son neveu, qui paraissait résolu et expéditif, ne se fît lui-même l'opération très maladroitement, et qu'il n'en résultât de tristes effets, auxquels les dames s'intéressent toujours par bonté d'âme. Le prieur redressa les idées du Huron; il lui remontra que la circoncision n'était plus de mode; que le baptême était beaucoup plus doux et plus salutaire; que la loi de grâce n'était pas comme la loi de rigueur. L'Ingénu, qui avait beaucoup de bon sens et de droiture, disputa, mais reconnut son erreur; ce qui est assez rare en Europe aux gens qui disputent.
Enfin il promit de se faire baptiser quand on voudrait.

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12 septembre 2008.

à Monsieur le rédacteur en chef,

Magazine Photo

Monsieur,

C’est dans l’horreur que j’ai regardé le reportage photographique de Stéphanie Sinclair sur l’excision clitoridienne en Indonésie, paru dans votre mensuel PHOTO n° 452, de septembre 2008. Certes il est toujours utile d’ouvrir les yeux des ignorants et des indifférents sur les ignominies infligées aux femmes au nom de la religion, et votre journal ne recule pas devant les documents les plus perturbants, c’est un de ses mérites.

Révélant à l’opinion publique les méfaits de la clitoridectomie dans mon ouvrage Le Sexe de la femme paru en 1967, animant en 1977, à Genève, en compagnie de Benoîte Groult, la première Conférence de presse internationale contre les mutilations sexuelles féminines, soutien actif de l’Association contre les Mutilations des Enfants (AME), plusieurs fois appelé comme expert auprès de tribunaux ayant à juger des parents et/ou des criminelles coupables ou complices d’excision, je trouve déplorable qu’on se contente de commentaires ponctuels, succincts voire lénifiants, à propos de la barbarie infligée à d’innocentes fillettes. Sans expliquer la conséquence à long terme, et donc la motivation de cette atrocité.

Il ne suffit pas de dénoncer une torture qui n’est nullement une « opération » (c’est un chirurgien qui parle) mais une mutilation cruelle et irréparable – sans oublier les possibles complications immédiates dont certaines petites Africaines sont mortes en France. Il faut toujours ajouter qu’après avoir été mutilées ces malheureuses gamines n’auront jamais de vie de femme. Femme au sens de partenaire d’amour partageant et éprouvant le plaisir charnel avec son compagnon. Toute voie d’accès physiologique à l’orgasme, aussi bien clitoridien (évidemment) que vaginal, par absence de maturation, leur a été coupée.

Vous trouverez toutes explications dans mes ouvrages publiés.

Il ne s’agit de rien d’autre que de faire des femmes de simples objets sexuels passifs, et des reproductrices. Des frigides incurables et des pondeuses de rejetons. Il faut le dire, le redire, et ne pas hésiter à incriminer directement et l’islam, et les parents. Ce que votre article n’explicite nullement. Alors qu’il est loisible, en Occident, de stigmatiser les interdits sexuels insensés du Vatican, toute égratignure de l’islam paralyse d’avance les professionnels des medias. Quelle lâcheté ! Quant aux parents, les respecter est encore un signe de couardise, puisqu’ils sont les premiers responsables, amenant sciemment leurs pauvres fillettes aux découpeuses. Est-ce qu’ils respectent l’intégrité physique de ces adorables petites filles ?

Il ne suffit pas de filmer un crime. Qui ne le dénonce pas avec la plus extrême vigueur s’en rend complice.

Avec mes sentiments attristés.

Docteur Gérard Zwang

 

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REVUE DE PRESSE

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Four-year-old boy dies during ritual circumcision

"It is a great shock for our hospital," a senior spokeswoman for the Children’s Republican Hospital of Kazan, Damira Galeyeva said. The death of a four-year-old boy set the whole city in turmoil. Two four-year-old twin boys, Ilfat and Rifat Zarimovs, were hospitalized for the operation of ritual circumcision. The children were thoroughly examined prior to the operation. Doctors operated Ilfat first, and the operation went through successfully. Rifat died as a result of the operation. "The examination conducted before the operation did not reveal any contraindications. The doctor who gave the boy the narcosis is a specialist of a higher category who has a very extensive work experience. His qualification does not raise any doubts. Our hospital has up-to-date equipment for anesthesiology and reanimation. The doctors spent 2.5 hours reanimating the boy, but they failed to save him," Galeyeva said. The doctor added that one will have to conduct independent expertise to find out the cause of the boy’s death.

"We have received a permission from the Office of the Public Prosecutor to conduct independent expertise. For the time being, there are no official results about the autopsy and conclusions made by forensic experts regarding the cause of death and the chemical composition of the used medications. The results can be received after a detailed investigation," Damira Galeyeva said.

Incidents of death as a result of circumcision operations are extremely rare. However, they occur.

A month-old boy, the son of the Imam of Moscow’s Historical Mosque, Ramil Sadekov, died as a result of the same operation last year. The boy’s father saw an ad offering circumcision operation services in the street not far from the mosque. The man called the number indicated in the advertisement and invited a ‘doctor’ to perform the traditional ritual on his month-old boy named as Salikh.

The ‘doctor’ came to the imam’s apartment, conducted the procedure and left. It seemed that the operation had been performed successfully, without any complications. However, the boy’s condition started to worsen speedily soon afterwards. The baby was dying for several hours. "We were cradling the boy throughout the night. At about 5 o’clock in the morning we noticed that the baby started breathing slower than usual. His fingers got cold and turned green," the parents told the Komsomolskaya Pravda newspaper. The baby died of blood loss before the ambulance arrived.

pravda.ru - 02/07/08

Circonciso in casa a Treviso: muore bimbo di due mesi

Sulla porta dell’appartamento è ancora appeso il fiocco azzurro. Il piccolo Prince, primogenito di una coppia di nigeriani regolari da tempo residenti a Visnabello di Spresiano, alle porte di Treviso, aveva portato la luce in famiglia. Poi la decisione, imposta dalla religione musulmana, di procedere alla circoncisione del piccolo, si è trasformata in un dramma. Una sedicente esperta della materia, una donna africana ben conosciuta dalla coppia, ha eseguito questo semplice, in teoria, intervento e per Prince è stata la fine. L’emorragia non è stata arrestata e quando i genitori, disperati, hanno chiesto l’intervento del Pronto soccorso dell’ospedale Ca’ Foncello di Treviso, dove Prince era nato due mesi fa, era già troppo tardi. Il piccolo è arrivato che già non respirava più. I medici hanno tentato di rianimarlo. Inutilmente. Collasso cardiocircolatorio, si dice in questi casi, conseguenza però di un’emorragia. Provocata, è il sospetto di tutti, da un intervento di circoncisione eseguito male e in condizioni di igiene precaria.

Il 118 di Treviso ha ricevuto la chiamata di soccorso ieri mattina alle 6.30. Ma il dramma era cominciato diverse ore prima, quando l’africana aveva eseguito l’intervento. Prince Aseh Evidence Obosee, questo il nome completo del bimbo, ha cominciato a sanguinare. Se fosse stato avvertito il pronto soccorso in quel momento, forse tutto si sarebbe risolto senza problemi. Si è deciso di aspettare. Del resto, la tradizione islamica prevede la festa di tutti i parenti una volta che il piccolo si riprende. Stavolta il piccolo non si è ripreso. Stavolta alla festa è subentrato il lutto.

Il dirigente della squadra mobile di Treviso, Riccardo Tumminìa, ipotizza l’omicidio colposo. Ma le indagini sono in corso e gli inquirenti sono prudenti. Così come è prudente il primario del reparto di medicina d’urgenza dell’ospedale Ca’ Foncello, Maurizio Chiesa. «I motivi che hanno provocato la morte del piccolo - spiega Chiesa - possono essere di varia natura, al limite il decesso può essere avvenuto anche per cause naturali. Quando il bimbo è arrivato in ospedale noi abbiamo cercato di rianimarlo secondo la procedura ordinaria e, a decesso constatato, abbiamo segnalato il fatto all’autorità giudiziaria come avviene ogni volta esistano perplessità sulle cause di un decesso. Soltanto l’autopsia, però, potrà stabilire le eventuali relazioni tra il decesso e la circoncisione alla quale il bimbo è stato sottoposto».

Ieri, però, l’africana autrice dell’intervento è stata fermata e portata in Questura, dove avrebbe ammesso di aver eseguito la circoncisione. E al dramma umano si aggiungono adesso le polemiche politiche. «Se domani - ha aggiunto il senatore della Lega Piergiorgio Stiffoni - l’autopsia darà il responso della causa del decesso e viene fuori che il bimbo è morto per questa stramaledetta pratica religiosa, chiederò immediatamente agli organi competenti la proibizione su tutto il territorio italiano della circoncisione a neonati e bambini». Dal canto suo Abdallah Kezraji, esponente di rilievo della comunità islamica di Treviso, lancia un appello «affinché, dietro versamento di un ticket, la circoncisione sia riconosciuta come un servizio da eseguire con l’assistenza delle autorità sanitarie». I genitori del piccolo Prince, intanto, toglieranno quel fiocco azzurro con un senso di rimorso che li perseguiterà per tutta la vita.

respublica.it - 05/07/08

Bimbo muore per circoncisione

Una coppia nigeriana che fa circoncidere il figlio nato da poco, come da tradizione. Un'operazione artigianale, praticata in un piccolo appartamento privo delle più elementari norme igieniche nella periferia di Bari, che si trasforma in una tragedia: il piccolo, nato lo scorso 9 maggio in Spagna, muore dissanguato. Quando viene portato all'ospedale è già troppo tardi. Sembra lo stesso copione di un episodio avvenuto a Treviso poco più di un mese fa, dove un altro bimbo di due mesi aveva perso la vita. L'uomo che ha eseguito l'intervento, un connazionale dei genitori, è stato arrestato: agli inquirenti ha riferito di avere ricevuto 100 euro per praticare l'operazione. La chiamata al 118 è arrivata intorno alle quattro di notte. Il padre e la madre del bimbo avevano portato il bimbo in una farmacia per chiedere aiuto, dopo essersi resi conto che le cose stavano prendendo una piega preoccupante. E' stato il farmacista a chiamare i soccorsi. Vana la corsa verso il Policlinico: il piccolo è morto dissanguato verso le 4.30. Il referto medico parla di arresto cardiocircolatorio causato da una ferita lacero-contusa al glande. Gli investigatori ritengono che l'intervento di circoncisione sia stato eseguito da alcuni connazionali dei genitori in un appartamento di via Japigia 56, nella zona sud di Bari. Quindici, venti metri quadrati al massimo, un tugurio da cui, secondo le testimonianze dei vicini, andavano e venivano persone di continuo. Si tratterebbe dell'abitazione di un'amica della madre e sarebbe proprio lei ad avere portato il bimbo nella casa.

Oggi pomeriggio due uomini di cittadinanza nigeriana sono stati interrogati in questura: uno di loro ha ammesso di essere l'autore dell'intervento. E' stato pagato 100 euro e si sarebbe giustificato dicendo che si tratta di una pratica legale e naturale. Nei confronti dei genitori non è stato per ora adottato alcun provvedimento. In un primo momento era sembrato che la madre, 24 anni, fosse indagata. La notizia è stata poi smentita dal pm Ada Congedo, che si occupa della vicenda. La donna non è formalmente nel registro degli indagati, poiché la polizia deve ancora trasmettere tutti gli atti. "Nei confronti della donna - ha precisato il pm - si ravvisano responsabilità in concorso con chi ha materialmente compiuto il fatto". Il 5 giugno a Treviso, un altro bambino nigeriano di appena due mesi, Evidence Obosee Prince Aseh, era morto per un'emorragia causata da una circoncisione. Il bambino era giunto privo di vita all'ospedale Cà Foncello, il giorno dopo l'intervento praticato da una donna nigeriana di 43 anni, indagata per omicidio preterintenzionale, reato per cui sono indagati anche i genitori, ed esercizio abusivo della professione medica. Agli investigatori avrebbe detto di aver praticato molte circoncisioni rituali.

respublica.it - 22/07/08

Circoncision et 27e jour du Ramadhan

La veille du 27e jour du Ramadhan est une nuit sacrée pour les musulmans, celle de la Révélation du Coran au Prophète Mohammed. C’est au cours de cette nuit qu’a lieu la circoncision des enfants, obligation à laquelle aucun membre de la gente masculine ne peut se dérober. Ainsi, comme chaque année, à pareille date, les familles algériennes organisent la circoncision de leurs enfants pour satisfaire à ce rite de l’Islam. C’est aussi une occasion pour les familles les plus démunies et concernées de profiter de la solidarité sociale et active du moment. Pour marquer cet événement religieux d’une manière solennelle, plusieurs associations et organisation, à travers le territoire national, ont préparé un vaste programme, destiné à cet effet pour cette nuit qui est selon le Coran, la «nuit du Destin».

Toujours au rendez-vous, fidèle à son esprit de solidarité et de sacrifice, le Croissant-Rouge algérien (CRA) dont le rôle traditionnel dans ce type de manifestation de solidarité est exemplaire, prévoit, selon son président, Hadj Hamou Ben Seguir une cérémonie de circoncision collective au profit de quelque 10 800 enfants et ce, en coordination avec les directions de la santé des différentes wilayas du pays. Selon le président du CRA, cette organisation à vocation humanitaire a, entre autres missions, celle de préserver la dignité des citoyens, et il a cité, à ce propos, l’expérience-pilote du CRA dans la wilaya de Mascara où les familles nécessiteuses ont bénéficié, en plus du couffin de Ramadhan, d’une aide financière. D’autre part, et dans le cadre de leur programme pour «Leïlat al Qadr» (la Nuit du Destin), les Scouts musulmans algériens (SMA) organisent une cérémonie de circoncision collective de 50 enfants issus de familles nécessiteuses originaires de toutes les régions du pays. Ces enfants sont assurés de bénéficier également de nombreux cadeaux, de vêtements de circonstance et d’une coquette somme d’argent. L’opération de la circoncision proprement dite sera suivie d’une assistance médicale rigoureuse afin d’éviter tout désagrément ou complication préjudiciable à la santé des jeunes garçons. Rappelons, qu’il y a trois ans, une tragédie sans précédent a endeuillé cette opération de charité: huit enfants ont été victimes d’une mauvaise manipulation ou d’un manque d’expérience des intervenants dans une circoncision collective à El-Khroub. Ce drame marque à jamais la mémoire des familles de ces enfants handicapés à vie.

lexpressiondz.com - 27/09/08

 

Combien de médecins étrangers ?

Au 1er janvier dernier, l'Ordre des médecins recensait 8431 médecins étrangers en France, dont 7966 en activité, soit 4% de plus que l'année précédente, et 24% de plus qu'en 2003. Ils représentent 3,5% de l'ensemble des médecins inscrits au tableau de l'Ordre.

53% sont européens, 30% sont originaires du Maghreb. Il convient de souligner qu'il s'agit strictement des médecins de nationalité étrangère inscrits à l'Ordre : ces chiffres ne prennent pas en compte les médecins qui ont obtenu leurs diplômes à l'étranger et sont devenus français depuis lors, ni les nombreux médecins exerçant à l'hôpital sans être inscrits à l'Ordre.

Selon le Quotidien du Médecin, les praticiens ayant obtenu la nationalité française sont environ 9000, ce qui "représente un trou statistique considérable".

NH - 12/06/08

 

La circoncision, un tabou...

La circoncision non médicale traditionnelle, ou phénomène de mode anglo-saxon, ne repose sur aucune justification et se fait sans l'accord des enfants. Le sexe des petits garçons se lave comme celui des filles. Un soin quotidien dès la première année à l'eau et/ou avec du savon liquide amène un dégagement en douceur et évite au pédiatre une manoeuvre plus douloureuse en cas d'adhérence ou de surinfection. Cette attitude évite dans tous les cas une circoncision qui reste une intervention chirurgicale avec son risque anesthésique ou de séquelles (rare). Evoque-t-on au delà de nos frontières les risques d'hémorragie, de tétanos, la douleur de l'enfant, circoncis "à vif", dont le seul anesthésique est une pluie de grains de riz. En ne luttant pas contre la circoncision ici, on se fait complice d'accidents graves et de souffrance là-bas.

Les Etats-Unis sont les grands tenants de la circoncision systématique à des fins de meilleure hygiène. De nombreuses publications ont tenté d'affirmer que cette pratique diminuait les maladies sexuellement transmissibles et le VIH en particulier. Le simple bon sens montre que ce pays n'est pas épargné par ces maladies infectueuses. On peut suspecter que cette intervention est une source de revenus supplémentaires. Quelques articles récents indiquent aux Etats-Unis et en France un début de réflexion. Tout adolescent est libre de se faire circoncire s'il le souhaite à 15 ou 16 ans. Laissons-lui ce choix, que la raison en soit traditionnelle ou décorative.

Plusieurs groupes se préoccupent à juste titre de l'excision des petites filles dans le cadre des mutilations sexuelles. Il est fort probable que dans quelques années ces mêmes associations lutteront pour les petits garçons contre une pratique rétrograde.

Dr Didier Champagne - Le Quotidien du Médecin -10/09/07

 

Philosopher en-dessous de la ceinture, ou :

circoncision, excision, droit des individus, filiation, communauté, Nation

Texte complet d'Alain Soral en cliquant ici

egaliteetreconciliation.fr - 05/06/08

La Sécu s'attaque aux amygdales

Le directeur général de l'Union nationale des caisses d'assurance-maladie, Frédéric Van Roekeghem, envisage de rendre publiques des cartes de France permettant de comparer la fréquence de quelques actes (amygdales, césarienne, cataracte...). Une manière de signaler les excès de certains établissements en région, dans le public et dans le privé.

challenges.fr - 10/07/08

Polémique autour de bébés cobayes en Inde

Ce n'est pas dans une obscure clinique privée d'un coin de l'Inde que 49 enfants sont morts, entre janvier 2006 et juin 2008, alors qu'ils étaient soumis à des tests cliniques, mais à l'AIIMS, l'Institut des sciences médicales d'Inde à New Delhi, le fleuron du milieu hospitalier du pays. Et si les bâtiments décrépis ne payent pas de mine, si le hall d'entrée ressemble plutôt à un hall de gare, c'est pourtant ici que se font soigner gratuitement politiciens et hauts fonctionnaires, et les familles pauvres qui ont la chance d'y être admises.

Montré du doigt pour avoir utilisé en tant que cobayes 4 142 bébés et très jeunes enfants dont plus de la moitié avaient moins d'un an, avec des molécules venant de laboratoires tels que Novartis, Roche ou le japonais Sankyo Pharma, l'hôpital s'est défendu de toute négligence. «Les enfants décédés étaient gravement malades», a affirmé un porte-parole. «Aucun des décès n'est dû aux médicaments ou aux interventions opérées au cours des tests», a précisé V. K. Paul, à la tête du département de pédiatrie. Une partie de ces petits patients recevaient d'ail leurs un placebo, a souligné l'hôpital. Le taux de mortalité est de 1,18 % parmi ces patients, alors qu'il est de 4 % pour l'ensemble de l'hôpital, affirment les autorités.

Une enquête a été ouverte, mais le mal est fait et l'affaire a réveillé de vieux démons. Depuis que le pays attire les laboratoires du monde entier, l'Inde est régulièrement secouée par des scandales qui font craindre que cette nouvelle forme de délocalisation n'entraîne l'exploitation systématique des populations pauvres et illettrées.

«Les atouts de l'Inde sont clairs, souligne-t-on à la Confédération de l'industrie indienne (CII), une population de plus d'un milliard de personnes, diverse, aux groupes génétiques bien distincts, et un vivier de docteurs, scientifiques et techniciens bien formés.» Tout cela a un coût tel qu'il permet aux laboratoires de réaliser une économie de 20 à 60 %. «Or 70 % du temps et de l'argent dépensés pour la découverte d'un nouveau médicament passent dans les tests cliniques sur les hommes», ajoute la CII.

Résultat : le pays est devenu le premier destinataire des tests délocalisés, avec un total de 139 l'an née dernière, contre 98 pour la Chine. Tous les grands noms étrangers, Pfizer, Roche, Glaxo SmithKline, Sanofi, ont désormais un pied en Inde. Selon un rapport de McKinsey, c'est un marché qui pourrait représenter 1 milliard de dollars d'ici à 2010. Le gouvernement indien est soucieux d'éviter les excès et a introduit régulièrement des changements de législation et des règles de conduite. À la suite du scandale de l'AIIMS, le ministre de la Santé a promis que les règles de conduite seraient d'ailleurs bientôt transformées en lois et les abus strictement punis.

Reste qu'il est difficile d'empêcher l'exploitation de la pauvreté et de l'illettrisme de la population. C'est d'ailleurs en grande partie ce qui fait l'attractivité de l'Inde, puisqu'on y trouve des volontaires deux fois plus vite qu'en Occident. C'est aussi ce que Rahul Verma, directeur de l'ONG Uday Foundation, qui a révélé l'affaire de l'AIIMS, déplore. «La plupart des patients à l'AIIMS étant illettrés et extrêmement pauvres, je doute qu'ils comprennent même ce qu'est un test clinique et ce qu'on fait subir à leurs enfants», s'indigne-t-il. Pourtant, vu le niveau déplorable de la santé publique en Inde, le patient est souvent tout simplement reconnaissant de trouver un docteur qui s'intéresse à son cas et lui donne des médicaments gratuits. La majorité de la population se situant au-dessous du seuil de pauvreté, c'est un problème bien plus profond à résoudre et qui dépasse la question éthique des tests cliniques.

lefigaro.fr - 25/08/08

 

Une fille du feu

Emmanuelle Bayamack-Tam

« Chère opinion mondiale, je voudrais t’informer du fait méconnu n°1 : on n’est jamais grosse sans être un peu une héroïne. » Ceci est la première phrase du nouveau roman d’Emmanuelle Bayamack-Tam, Une fille du feu et tout de suite, outre une information essentielle, la narratrice est une grosse fille, le ton est donné. Drôle, insolent, pas dupe. Et, de fait, Charonne (oui, vous avez bien lu, Charonne, et pas Sharon) n’a pas la langue dans sa poche ni l’intelligence en sommeil. Il faut dire que rien de ce qui peut éveiller le sens critique ne lui aura été épargné (« ... car les 20 ans de persécution que je compte derrière moi m’ont dotée d’une grande agilité de pensée et surtout d’un faible degré d’inhibition. ») : née de père inconnu – croit-on pour commencer – d’origine incertaine, mais très probablement subsaharienne, élevée par une mère passablement dérangée qui n’a cessé jusqu’à sa puberté de la mutiler (elle a été excisée, une tentative d’infibulation a échoué, etc.), en butte à tous les lazzis que son obésité peut provoquer, il lui aura fallu durement se constituer, survivre, et s’imposer. Si on ajoute à cela qu’elle est malgré tout d’une beauté renversante et qu’elle a la langue bien pendue on commence à avoir une idée du personnage tout à fait extraordinaire qu’Emmanuelle Bayamack-Tam nous a inventé. L’histoire ?

Elle n’est pas banale non plus. Charonne va être choisie par un couple de garçons pour être la mère porteuse de l’enfant qu’ils veulent ensemble.

À cette occasion, tandis qu’elle devient provisoirement maigre comme un clou et que son clitoris repousse miraculeusement, elle va découvrir que sa tante est en fait son père (!..) cependant que l’amour et la jouissance sexuelle vont lui être révélés. Et si nous sommes bien obligés de passer sur pas mal de péripéties et de renversements vraisemblables ou non, ce n’est pas la question, qui font de ce roman un plaisir de fiction, en même temps qu’une belle et puissante réflexion sur les flottements de l’identité sexuelle, ne passons pas sur l’éblouissante manière dont il est écrit. Emmanuelle Bayamack-Tam aime les mots, elle les choisit avec un grand bonheur ; elle aime les phrases, elle les modèle et les rythme, elle les enchante. Mais par dessus tout, pour lier ensemble ces mots et ces phrases, au delà même de l’humour ravageur qu’on lui connaissait déjà, une joie terrible, énorme, vitale se dégage de ce livre exceptionnel.

pol-editeur.fr - 15/08/08

 

David Littman, représentant de plusieurs ONG à l’Onu

M. Littman, pouvez-vous vous présenter aux lecteurs de Riposte Laïque ?

Né à Londres, je suis historien de formation et je suis le représentant de l’Organisation pour une éducation mondiale (depuis 1997), et de l’Union Mondiale pour le Judaïsme Libéral (depuis 2000) au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU à Genève. J’ai représenté plusieurs ONG depuis 1986.

Je suis donc un vétéran, et je suis assez connu pour aborder des sujets tabous, que les autres ONG préfèrent éviter. Par exemple, les mutilations génitales féminines, de 3 millions de fillettes chaque année, en relation, malheureusement, avec la Charia.

À quoi sert le Conseil des Droits de l’Homme ?

Le Conseil est assez politisé. Il passe certaines résolutions et il refuse d’en passer d’autres. Il prétend être la conscience du monde. C’est une plaisanterie, car si vous lisez le dernier rapport sur le racisme et l’antisémitisme de M. Doudou Diène, vous verrez qu’il parle de l’islamophobie, mais ne parle pas du tout des raisons de celle-ci. Puis quand il parle de l’antisémitisme, il ne parle absolument pas de ce qui se passe dans le monde musulman, il parle de l’Amérique du Sud, de l’Europe, etc.

Vous avez dit qu’il y avait des sujets tabous au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, quels sont ces tabous ?

Je vous donne un exemple classique : le 16 juin dernier, j’ai pris la parole, et je parlais des violences faites aux femmes : je parlais des MGF, des crimes d’honneur, des lapidations, des mariages forcés… J’ai été arrêté 16 fois, cela a duré 1H30… Parce que prononcer le mot Charia et faire une remarque sur une loi religieuse est désormais prohibé dans le Conseil. La séance a été suspendue pour 45 minutes, alors que mon intervention ne devait durer que 3 minutes, et à la fin le Président, M. Costea, m’a dit « Ne prononcez plus le mot Charia, car sinon, je serais obligé de vous arrêter et de vous expulser du Conseil des Droits de l’Homme ». Voilà l’ambiance qui y règne désormais, et cela a eu un effet sur tout le système onusien. Cela montre que l’OCI est en train de prendre des décisions qui sont tout à fait dictatoriales, mais c’est difficile pour certains Etats d’aller contre, car dans ce cas, d’autres résolutions très importantes, ne passeront pas à cause de l’opposition de cinq ou six membres. Par ailleurs, sachez que la Chine soutient aussi l’OCI.

Mardi 23 septembre 2008, lors de la 9ème session du CDH, il s’est passé quelque chose d’absolument inouï : on débattait du racisme, de la xénophobie, et de cette « diffamation des religions ». J’ai pris la parole pour dénoncer la partialité de cette « lutte contre la diffamation des religions », (seul l’islam est mentionné dans les résolutions à ce sujet) car beaucoup de clercs musulmans diffament le christianisme et le judaïsme. Je parlais d’un texte du cheikh d’Al Azhar, Tantawi, quand le représentant de l’Egypte, Amr Roshdy Hassan m’a coupé la parole, et a demandé au Président nigérien du CDH, M. Martin Ihoeghian Uhomoibhi de considérer que ce que je disais était « hors sujet ». Quand j’allais donner un exemple récent, le représentant égyptien a été écouté par le Président, et celui-ci ne m’a pas laissé finir mon intervention (vidéo ici, suite1 suite2). Tout cela sous prétexte que l’on ne peut pas débattre de ce que disent les religieux mêmes, bien que cela ait un rapport avec les questions à l’ordre du jour. On ne peut plus critiquer l’islam, au CDH, car c’est assimilé à une insulte personnelle. Au nom du multiculturalisme, les discours des religieux musulmans bénéficient d’un respect quasi-sacré, quel que soit par ailleurs leur contenu haineux, diffamatoire ou discriminatoire ! La religion musulmane est religieusement respectée par le CDH, au mépris de l’objectif même du Conseil, qui est de sauvegarder les Droits de l’Homme.

Est-ce que ces Rapports et ces résolutions du CDH, peuvent avoir un impact sur la laïcité ?

Oui. Ce qui est en grand danger aujourd’hui, c’est la liberté d’expression et la liberté de pensée. C’est pourquoi j’ai cité Spinoza… Comme je ne pouvais plus m’exprimer directement, et que je marchais sur des œufs, j’ai pris cette manière détournée de m’exprimer. Tout le monde a compris. Mais la question demeure : quand et comment va-t-on essayer encore de nous bâillonner ?

Si je comprends bien les Etats islamiques refusent absolument d’aborder les questions qui sont problématiques pour les citoyens laïques et féministes, à savoir les MGF, la critique de l’islam, la critique de la Charia, tout cela est devenu tabou et ils essayent de l’imposer au monde entier à travers les instances de l’ONU ?

Exactement. Il faut faire une nuance cependant : ils n’ont rien contre le fait de parler de l’homosexualité, de l’avortement ou des MGF en général.

Mais si vous dites que malheureusement en Egypte, 96% des femmes, c’est-à-dire la quasi-totalité des femmes sont excisées, bien qu’il y ait une loi contre les MGF, et qu’il y a un lien entre ces mutilations et la Charia, cela déclenche un scandale. Ils refusent de faire le lien entre les deux.

Quels sont les liens entre les mutilations génitales féminines, que vous dénoncez depuis des années, et l’islam ?

Il y a de plus en plus de musulmanes européennes excisées, souvent on les envoie en vacances dans les pays musulmans et on les mutile. Il y a plus de 7000 musulmanes suisses qui ont été excisées. Quel est le lien avec l’islam ? Il n’y a pas un lien strict. Il y a quatre écoles de droit dans l’islam sunnite : hanbalite, chaféite, malékites et hanafite. L’école chaféite est l’école dominante en Egypte. Il suffit de regarder le texte de la loi chaféite – et quand je parle aux Nation Unies, je produis toujours l’original arabe, car ils ont toujours l’habitude d’édulcorer leurs propos lorsqu’ils traduisent leurs textes : la circoncision est obligatoire pour les garçons, tout comme l’excision totale pour les filles. En Iran, cela ne se pratique pas, au Maroc et en Syrie non plus, mais dans le Golfe persique, cela se fait. Sur les 32 pays où les MGF sont constatées, 29 sont musulmans, membres de l’OCI. Cela ne veut pas dire que cela n’est pas pratiqué parfois par certains chrétiens, en Ethiopie notamment, car c’est une tradition pharaonique.

Il y a trois fatwas d’Al Azhar qui traitent de l’excision : une de 1949, une autre de 1951, et la dernière de 1981. Ces trois textes disent : la circoncision est obligatoire, et concernant les filles, les parents « doivent faire le devoir », c’est-à-dire suivre la tradition. La loi égyptienne gouvernementale est contre depuis dix ans, cependant le pourcentage de filles excisées ou infibulées reste entre 96 et 97%, chiffre de l’Unicef. Nous demandons donc que le cheikh Tantawi, le grand imam d’Al Azhar, fasse une fatwa très claire qui dise que c’est contre la religion. S’il le dit, toutes les femmes l’écouteront, car la plupart sont analphabètes, et ce sont elles qui pratiquent l’excision et qui l’arrangent pour leurs filles.

Mais Tantawi ne le fait pas, bien que la loi pénale condamne cette tradition infâme, et que Tantawi lui-même ait été nommé par le gouvernement égyptien, car il y a la pression de Frères musulmans. S’il faisait cette fatwa, les Frères musulmans considéreraient qu’il dévie de la Charia, et il aurait des problèmes. L’Egypte est dans une situation très embarrassante au CDH, car ceci est la preuve qu’en islam, certaines règles ne peuvent pas changer.

ripostelaique.com - 30/09/08

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Article 222 est publié par l'Association contre la Mutilation des Enfants

AME - BP 220 - 92108 Boulogne cedex

4e trimestre 2008

http://www.enfant.org

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