Article 222
Journal pour les Droits de l’Enfant
N°35
3e trimestre 2008
________________________________________________________
http://www.enfant.org
Retour au sommaire des journaux
Retour au sommaire en français
Retour page d'accueil
Téléchargez et imprimez ce journal (8 pages au format .pdf)
________________________________________________________
Code de déontologie médicale
Article 41
Aucune intervention mutilante ne
peut être pratiquée
sans motif médical très sérieux et, sauf urgence ou impossibilité,
sans information de l'intéressé et sans son consentement.
Article 43
Le médecin doit être le
défenseur de l'enfant lorsqu'il estime
que l'intérêt de sa santé est mal compris ou mal préservé
par son entourage.
Communiqué de l'Académie de
médecine
La pratique de plus en plus répandue des perçages
(« piercings ») et tatouages s’accompagne trop souvent d’incidents,
voire d’accidents, dont la fréquence est en constante progression.
Il apparaît donc nécessaire d’attirer l’attention sur les risques
non négligeables que comportent ces pratiques et sur les
possibilités de les réduire grâce à des mesures de réglementation ou
tout au moins d’encadrement.
Les complications les plus nombreuses sont de
nature infectieuse, bactérienne ou virale, précoces ou tardives.
Certaines sont graves, locales ou diffuses : gangrène, endocardite.
Des cas de contamination tuberculeuse ont été rapportés, voire
d’hépatite virale. Des manifestations allergiques ne sont pas rares,
avec le risque qu’une sensibilisation ainsi acquise puisse avoir des
conséquences ultérieures néfastes. Des complications systémiques
lointaines ont été décrites : pseudo lymphomes, sarcoïdose. Des
essais de réglementation, ou tout au moins d’encadrement, ayant été
faits dans plusieurs pays, de même qu’au niveau de l’Union
Européenne, l’Académie nationale de médecine, considérant que ces
manœuvres, telles qu’elles sont trop souvent pratiquées,
c'est-à-dire avec effraction cutanée ou muqueuse et parfois
insertion d’un corps étranger, représentent une atteinte à
l’intégrité physique ou psychique avec mise en danger de l’individu,
rappelle que des conditions de sécurité sont indispensables. Cette
notion s’applique plus particulièrement à certaines localisations
(zones cartilagineuses, bouche et langue, mamelon, organes
génitaux...), tandis qu’à cet impératif pourrait toutefois échapper
le simple percement du lobe de l’oreille sous couvert des
indispensables mesures d’asepsie.
A défaut de pouvoir imposer aux tatoueurs et
perceurs, ainsi qu’à leurs clients, de souscrire des contrats
d’assurance spécifiques qui éviteraient que l’indemnisation
d’éventuels dommages résultant de ces pratiques ne vienne grever le
budget des caisses d’Assurance Maladie, l’Académie nationale de
médecine, qui ne peut que déconseiller ces manœuvres potentiellement
dangereuses, émet les onze recommandations suivantes.
- Il est indispensable que soit faite une très
large information de la population sur les risques des perçages et
tatouages, en particulier auprès des adolescents, notamment dans les
établissements d’enseignement, par documents écrits ou conseils
oraux, cette information comprenant aussi les possibilités de
séquelles esthétiques résultant de tentatives d’élimination de
tatouages.
- Une autorisation parentale écrite est
indispensable pour les mineurs. Doivent être formellement
déconseillés : avant l’âge de 18 ans, tout tatouage et tout perçage
de la langue, des mamelons et des régions génitales et, en dessous
de 16 ans, tout perçage, à l’exception de celui du lobe de
l’oreille. En ce qui concerne les perçages de la région génitale
surtout féminine, dont les conséquences peuvent être extrêmement
graves, à défaut de pouvoir les interdire à l’instar du Royaume Uni,
il est hautement souhaitable qu’ils soient formellement déconseillés
et que soient sanctionnés ceux qui les pratiquent, soit au titre de
violences ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente
(art. 229-9 et 229-10 du code pénal), soit au titre d’exercice
illégal de la médecine si le perceur a prescrit des antibiotiques ou
des anti-inflammatoires ou utilise des anesthésiques (art. 4161-1 du
code de la santé publique), ce qui n’est pas rare pour cette
localisation.
- Les studios où se pratiquent tatouages et
perçages (mis à part celui du lobe de l’oreille) doivent recevoir,
après une inspection adéquate, l’agrément des autorités sanitaires
compétentes en ce qui concerne l’aménagement des locaux et
l’équipement en matériel, ainsi que le traitement des déchets.
- Les actes de tatouage et de perçage ne doivent
être réalisés que par des personnes ayant suivi une formation
théorique et pratique - dont il serait souhaitable qu’elle soit
envisagée en concertation avec les autorités sanitaires et les
associations professionnelles - et qui connaissent les règles
d’hygiène et les premiers gestes d’urgence.
- Le futur client doit recevoir une fiche
d’information standardisée, établie par les pouvoirs publics,
détaillant les divers risques que comporte le geste projeté :
infection immédiate ou secondaire, superficielle ou profonde,
cicatrices chéloïdiennes, réactions allergiques locale ou à distance
et parfois retardées, hépatite virale …
Il doit donner un consentement éclairé établi
après un délai de réflexion d’au moins 15 jours, sous forme d’un
document écrit signé par lui ou, s’il est mineur, par ses parents.
- Au futur client doit être conseillé de
s’assurer auprès de son médecin de son absence d’antécédents
d’allergie et de contre-indication à l’acte prévu. Il doit aussi lui
être remis un exposé des recommandations pour la pratique des
tatouages et perçages (du genre du Guide de bonnes pratiques du
piercing) lui permettant d’apprécier la fréquence et la gravité des
complications éventuelles, avec des fiches techniques communes aux
deux pratiques (utilisation d’instruments à usage unique ou pré
désinfection des instruments réutilisables…), ainsi que des fiches
spécifiques « perçage » et « tatouage ».
La recommandation de consulter un médecin en cas
de complication doit lui être précisée. Une vaccination contre
l’hépatite B est au moins fortement souhaitable.
- Les produits de tatouage utilisés doivent
répondre strictement aux normes définies par le code de la santé
publique.
- Pour le perçage, la réglementation européenne
concernant la nature du matériel utilisé et inséré doit être
strictement respectée, notamment l’interdiction d’employer des
bijoux contenant du nickel.
- La responsabilité juridique, civile et pénale,
des personnes exerçant ces pratiques, qui sont actuellement
considérées comme des artisans ou commerçants, doit être engagée.
- Les autorités sanitaires doivent être informées
de l’existence des lieux où se pratiquent tatouages et perçages et
être chargées d’organiser la mise en place de ces mesures, ainsi que
de veiller à leur application, ceci grâce à des contrôles réguliers
destinés à vérifier la stricte application de ces bonnes pratiques
et la conformité des installations et du matériel, avec possibilité
de sanctions en cas de non respect des règles ci-dessus énoncées.
- Le don du sang doit être interdit au cours de
l’année suivant un tatouage ou un perçage.
___________________________________________________
REVUE DE PRESSE
___________________________________________________
La circoncision ne
protégerait pas des maladies sexuellement transmissibles
Contrairement à une croyance bien répandue,
les hommes circoncis n'auraient pas moins de risques de
contracter des maladies sexuellement transmissibles que ceux qui
ne le sont pas, d'après une étude néo-zélandaise publiée dans la
revue Journal of Pediatrics. Ces travaux ont été réalisés auprès
de 499 hommes âgés de 32 ans, dont 40% étaient circoncis.
D'après les résultats de l'enquête, 23,4% des hommes circoncis
avaient déjà eu une infection sexuellement transmissible.
Chez les hommes n'ayant pas été circoncis, proportion
équivalente (23,5%).
axasante.fr - 21/03/08
Intérêt de la circoncision ?
Certaines études controversées attestent que
la circoncision peut protéger les hommes africains du VIH à
hauteur de 50%. Mais une étude vient de révéler que cette
protection ne concernerait pas les Américains de couleur. Le
Center for Disease Control d'Atlanta affirme que les hommes
noirs ou latinos ont les mêmes risques face au virus, qu'ils
soient circoncis ou non. Le CDC a suivi des homosexuels et
bisexuels (1079 noirs et 957 latinos) vivant à New-York, Los
Angeles et Philadelphie. Greg Millet, qui a mené l'étude, n'a
pas vu de différence entre les groupes.
tetu.com - 21/01/08
Les médecins philippins remettent en question la circoncision
Olongapo: Nelia Tabiolo, mère d'un garçon de
10 ans, a dû traîner son fils à une salle d'opération de fortune
où une circoncision gratuite a lieu. C'est la deuxième fois que
son fils essaye de s'enfuir. «Je veux que Jonathan soit
circoncis parce que je veux qu'il devienne un homme et soit en
bonne santé». Des situations de ce genre ont conduit un groupe
de médecins à questionner le fondement de la circoncision de
routine.
"Vous mutilez des garçons par la
circoncision. C'est une expérience douloureuse pour tous ceux
qui la subissent. Si vous pesez les avantages, les risques et
les coûts de l'opération, elle n'est pas très rationnelle," a
déclaré le Dr Jeffy Guerra. Depuis 2002, les chirurgiens de
l'hôpital public de Manille font campagne contre la
circoncision. Selon les chirurgiens, des études récentes
montrent que les avantages médicaux ne sont pas suffisamment
convaincants. "L'incidence de cancer du pénis dans le monde est
de moins de 2% et pratiquer l'opération pour une aussi faible
incidence serait excessif". Les médecins estiment qu'il sera
difficile de changer les vieilles croyances mais pour
l'anthropologue Michael Tan, il est grand temps que les familles
repensent ces rituels. "Avec le temps, nous aurons à redéfinir
les conditions nécessaires pour être un homme, qu'un homme n'est
pas seulement un prépuce, mais bien plus encore. Il s'agit
d'avoir du caractère, un caractère fort", a déclaré le Dr Tan.
channelnewsasia.com - 29/05/08
La circoncision, une nouvelle arme contre le VIH, mais avec ses
limites
Le gouvernement ruandais a lancé, au début de
ce mois, une campagne de circoncision masculine dans le pays,
dont l'objectif est de contribuer à la lutte contre la
propagation du VIH au Rwanda, mais les spécialistes craignent
que des gens circoncis se considèrent à tort comme totalement
protégés contre le virus.
Dans la salle d'attente de chirurgie au
Centre hospitalier universitaire de Butare, dans le sud du
Rwanda, plusieurs files d'attentes sont observées tous les
jeudis, où diverses catégories de personnes, en grande majorité
des adolescents, attendent leur tour chez un médecin pour se
faire circoncire.
Yvonne Umubyeyi, une mère, qui a amené son
fils de 2 ans à l'hôpital pour une consultation de circoncision,
estime que cette opération est un outil indispensable pour
l'hygiène, mais ne croit pas que cette pratique chirurgicale
constitue réellement un antidote pour la contamination.
"L'intention n'est pas de protéger mon fils dans l'avenir, mais
c'est la seule chance pour les plus jeunes de se faire
circoncire, car à l'âge adulte, l'opération devient parfois
douloureuse".
La circoncision masculine est une
intervention chirurgicale qui consiste à extraire le prépuce qui
est un repli de la peau couvrant une partie du corps de l'organe
génital chez les hommes.
Face à l'inefficacité ou à l'insuffisance des
moyens utilisés pour lutter contre la propagation, le
gouvernement ruandais a pris, cette année, la décision d'imposer
la circoncision pour limiter les risques de contamination de la
pandémie dont le taux d'infection est passé de 3 à 3,6% au cours
des 12 derniers mois dans ce pays des Grands Lacs. "Cette
situation de séroprévalence dans le pays nous interpelle. Nous
allons sensibiliser tous les citoyens ruandais à se joindre
volontairement à cette campagne", déclare Dr Innocent
Nyaruhirira, Secrétaire d'état ruandais chargé de la lutte
contre le SIDA et d'autres pandémies. "La pratique de la
circoncision diminue légèrement le risque de cancer et d'autres
infections de l'organe génital plus tard dans la vie chez
l'homme. Le tissu du prépuce, qui est enlevé lors de cette
opération, contient des cellules cibles du VIH, en particulier
les CD4 et les cellules de Langherans (cellules du système
immunitaire logées dans la peau), très facilement accessibles au
virus", explique Dr Nyaruhirira.
La circoncision n'étant pas dans les moeurs
de la société ruandaise à grande majorité chrétienne -- plus de
80% de la population --, les autorités veulent imposer cette
pratique comme un autre moyen de contrer la propagation du VIH,
souligne-t-il. Au Rwanda, les parents prenaient ordinairement la
décision de faire circoncire leurs nouveau-nés pour des raisons
religieuses, sociales ou culturelles, mais Nyaruhirira estime
que la circoncision doit être désormais considérée comme un
outil de prévention plutôt que d'être perçue comme un acte qui
n'est pas nécessaire d'un point de vue médical.
Des études sponsorisées par les Instituts
nationaux de la santé aux Etats-Unis et l’Institut de recherche
en santé du Canada au Kenya et en Ouganda en 2007 ont montré une
baise des risques de 53 et 51%, respectivement. Des conclusions
similaires avaient été obtenues au cours d’une étude financée
par l’Agence nationale de recherche sur le SIDA (France) et
menée auparavant en Afrique du Sud en 2005. Les résultats de
cette recherche indiquaient un minimum de 60% de réduction
d’infection. L'étude réalisée en Afrique du Sud par des
chercheurs français portait sur 3000 hommes sains parmi lesquels
1500 étaient circoncis.
Sur les 1500 hommes circoncis, 18 ont
contracté le virus contre 51 infectés pour les 1500 autres
hommes qui ont conservé leur prépuce. Les résultats de l'étude
ont été publiés en février 2007.
Les chercheurs affirment que lors de rapports
sexuels non protégés, le prépuce qui recouvre le gland peut
constituer un réservoir de microbes, de germes et de champignons
à cause de la chaleur et de l'humidité qui caractérisent la
muqueuse du prépuce. Il peut favoriser par conséquent des
maladies sexuellement transmissibles. L'étude conclut que la
circoncision limiterait de 60 à 70% les risques de
contamination. Sa pertinence reste toutefois contestée dans les
milieux scientifiques parce que ses conclusions n'expliquent pas
les raisons de cette diminution des chances de contracter le
VIH/SIDA. "C'est une simple illusion qui risque de créer une
hécatombe dans le pays, une fois que la circoncision est prise
comme une thérapie", affirme un médecin épidémiologiste basé à
Kigali, qui a requis l'anonymat. "La pratique de la circoncision
n'exclut pas les risques de contamination", explique-t-elle. La
plupart des médecins s'inquiètent que cette volonté des
autorités ruandaises d'imposer la circoncision parmi une
population qui n'est pas suffisamment éduquée sur les enjeux de
la santé de la reproduction, n'entraîne des répercussions
néfastes sur la campagne anti-SIDA dans le pays.
"Le gros des difficultés réside dans comment
convaincre les hommes que la circoncision n'exclut pas le
recours à l'utilisation du condom lors des rapports sexuels",
souligne Cyriaque Twagirumukiza, un autre médecin généraliste
basé à Kigali, la capitale ruandaise.
Mais le gouvernement ruandais, qui mise sur
une vaste campagne de circoncision à des fins préventives,
estime que la population devrait posséder d'abord l'information
sur les risques et les bénéfices de cette pratique. "Il faut
encore du temps pour sensibiliser toute la population, mais les
opérations chirurgicales obligatoires seront pratiquées
désormais chez les nouveau-nés et autres personnes vivant dans
des groupes communautaires, en l'occurrence les étudiants et les
militaires", déclare Dr Nyaruhirira.
Pour l'instant, aucun chiffre officiel n'est
encore publié sur le nombre de gens déjà circoncis depuis le
début de la campagne. Pour vulgariser la pratique de cette
chirurgie, le Ministère ruandais de la Santé a commencé à
fournir une série d'équipements médicaux pour la circoncision à
tous les centres de santé du pays. "D'ici-là, le Rwanda sera à
jour dans la campagne de lutte anti-SIDA", affirme Nyaruhirira.
ipsinternational.org - 19/02/08
série Desperate Housewives saison 4, épisode 7 :
You can't judge a book by its cover
diffusion française, automne 2008
Bree et Orson éduquent le fils de Danielle
comme le leur. Prénommé Benjamin, l'illusion est totale
vis-à-vis du voisinage. Le débat central de cet épisode pour le
couple Hodge est de savoir s'ils feront circoncire Benjamin ou
pas. Si Bree est pour, Orson trouve cela contre nature et refuse
catégoriquement. S'en suit un long bras de fer comique qui verra
Bree triompher d'une manière peu catholique!
buzzline.fr - 15/11/07
Prison avec sursis pour une excision
Un couple de Somaliens écopent de deux ans de prison avec
sursis pour avoir fait exciser leur fille en Suisse.
Répondant de lésion corporelle grave, les deux accusés
risquaient jusqu'à 11 ans de prison. Mais dans son jugement
prononcé jeudi, la Cour suprême du canton de Zurich s'est dite
convaincue de la bonne foi du couple, qui ignorait que la
pratique de l'excision était interdite en Suisse.
Les parents devront verser à leur fille des dommages-intérêts
et une indemnité pour tort moral, dont la hauteur n'a pas encore
été déterminée.
Découvert l'an dernier lors d'un examen gynécologique à
l'hôpital pédiatrique de Zurich, le cas remonte à 1996. Selon
l'accusation, l'excision de la fillette âgée alors de deux ans
avait été pratiqué au domicile de ses parents dans l'Oberland
zurichois, par un Somalien de passage qui n'a pas pu être
formellement identifié.
C'est le premier procès pour un cas d'excision sur sol
helvétique. Le 11 juin dernier, la justice fribourgeoise avait
déjà condamné à six mois de prison avec sursis une réfugiée
somalienne pour avoir exposé sa demi-sœur à l'excision dans son
pays d'origine.
swissinfo.ch - 26/06/08
Pays-Bas: l’excision symbolique
Le Docteur Jannes Mulder, spécialiste des
maladies internes et oncologiste, a déclaré dans le journal
médical néerlandais Medish Contact que de nombreuses filles se
font toujours exciser aux Pays-Bas, bien que cela soit interdit.
Dans son article Une goutte de sang, Mulder
suggère que puisque l’interdiction ne fonctionne pas, une forme
symbolique consistant à percer le capuchon du clitoris d’une
aiguille devrait être autorisée. Cela préviendrait des formes
plus sévères de mutilation sexuelle, et placerait la pratique
sous surveillance médicale. Sa suggestion a été rejetée par
Monica Van Berkum, directrice de Pharos, centre d’information
sur la prévention de l’excision :
aucun compromis ne devrait être fait sur
l’intégrité du corps d’une enfant.
Même le percement par une petite aiguille
enverrait un très mauvais signal.
Cela ferait croire que c’est nécessaire pour
la santé de l’enfant.
jannesmulder.nl - 28/05/08
Espagne : les jeunes accros au bistouri
Plus de 40 000 mineurs passent tous les ans
entre les mains des chirurgiens esthétiques. Certains par
nécessité, beaucoup par effet de mode. Offrir une opération est
aujourd'hui le dernier cadeau en vogue, constate El País.
La chirurgie esthétique fait de plus en plus
d'adeptes en Espagne, notamment parmi les jeunes. Ils sont
toujours plus nombreux à consulter un médecin avec l'intention
de subir ce type d'intervention. Face à la progression de cette
popularité, les spécialistes tirent la sonnette d'alarme, car
ces interventions peuvent avoir des répercussions sur le
développement. Aucune réglementation n'interdit pourtant ce
genre de pratique. L'image stéréotypée de l'adolescente qui
vient voir un chirurgien parce qu'on lui a offert une
intervention de chirurgie esthétique n'est plus farfelue. Pour
mettre un frein à la généralisation de ces pratiques, des
communautés autonomes comme l'Andalousie les obligent à se
soumettre à un test psychologique préalable. Car même les
médecins ne s'accordent pas sur l'âge minimum pour subir ce type
d'opération.
Chaque année, près de 400 000 personnes
subissent des interventions de chirurgie esthétique. Selon la
Société espagnole de médecine esthétique (SEME), on estime
qu'environ 10 % des patients qui sollicitent une intervention de
ce type sont mineurs. Plusieurs souffrent d'une véritable
pathologie, les autres éprouvent seulement une fausse perception
d'eux-mêmes ou aspirent à un idéal de beauté extrême. On imagine
facilement l'adolescente qui se présente à son rendez-vous avec
la photographie de son idole (actrice, mannequin ou chanteuse)
pour montrer les lèvres, le nez ou le menton – ou même tout cela
à la fois – qu'elle souhaite avoir. Et la réalité n'est pas
différente. "Ça peut sembler une anecdote, mais il est très
fréquent que des jeunes viennent nous voir avec des photos de
célébrités pour nous expliquer qu'elles veulent des lèvres comme
celles d'Angelina Jolie", précise Pilar Rodrigo, présidente de
la SEME.
Que se passe-t-il lorsqu'un enfant ou un
adolescent souhaite subir une opération ? Conformément à la loi
sur l'autonomie du patient, les mineurs doivent obtenir le
consentement des parents pour passer sous le scalpel. Cependant,
à partir de 16 ans, certaines interventions sont possibles si on
considère que le patient est suffisamment mature. Si aucune
réglementation n'empêche les médecins de pratiquer des
opérations de chirurgie esthétique sur des mineurs, nombreux
sont ceux qui affirment qu'ils ne le feraient jamais. "On ne
doit pas opérer un corps qui est encore en période de croissance
et de développement", explique Antonio Porcuna, président de la
Société espagnole de chirurgie plastique réparatrice et
esthétique.
De nombreux parents cèdent tout de même à la
pression de leurs enfants et leur offrent en cadeau
d'anniversaire un traitement de mésothérapie pour faire fondre
la cellulite, par exemple, raconte Victor García Giménez,
président de la Société espagnole de médecine et chirurgie
cosmétiques. Ce que l'on voyait déjà aux Etats-Unis ou dans
certains pays d'Amérique latine commence maintenant à se
produire en Espagne. "Nombreux sont ceux qui délaissent les
cadeaux traditionnels pour offrir une intervention esthétique",
insiste-t-il. Selon les statistiques des sociétés médicales, le
nombre d'opérations a augmenté de 20 % depuis 1990, et l'Espagne
est devenu le pays européen qui enregistre le plus
d'interventions de ce type. Il se retrouve en troisième position
dans le monde, juste derrière les Etats-Unis et le Brésil.
Pour Pilar Rodrigo, l'augmentation mammaire,
la liposuccion et, moins souvent, l'augmentation des lèvres sont
les opérations les plus populaires auprès des adultes comme des
adolescentes. Parce que ce sont surtout des filles qui se
présentent aux consultations médicales avec l'intention de se
soumettre à des opérations esthétiques. Des opérations qui, aux
yeux des spécialistes, devraient être complètement séparées
d'autres types d'interventions qui peuvent répondre à de
véritables besoins. "La chirurgie esthétique n'est pas là pour
permettre de s'adapter à la mode, mais pour résoudre de
véritables problèmes", soutient Ángel Martín, directeur médical
du Centre clinique Menorca.
Paloma a attendu. Il y a quelques mois, à
tout juste 18 ans, elle est passée sur la table d'opération pour
subir une intervention d'augmentation mammaire. Elle en rêvait
depuis ses 13 ans. "J'étais très complexée. Je n'aimais pas mon
image, je n'étais pas contente de mon physique, c'est pourquoi
j'ai décidé de me faire opérer." Aujourd'hui, elle est ravie de
sa toute nouvelle taille 90. "J'ai choisi une taille normale… Il
ne faut pas exagérer non plus, plaisante-t-elle. Maintenant, je
porte un soutien-gorge parce que j'en ai besoin, alors qu'avant
j'en mettais un juste pour porter quelque chose." Après
l'opération, qu'elle continue à payer – "J'ai demandé un plan de
financement, sinon, je n'aurais jamais pu me l'offrir!," elle a
songé se soumettre à une autre intervention. "Mais je ne crois
pas que je le ferai, ce serait abuser", plaisante-t-elle.
Repères:
• 5 types d'intervention représentent
l'essentiel des opérations de chirurgie esthétique dans le monde
: la liposuccion, le lifting, l'augmentation mammaire, la
rhinoplastie (modification de la forme du nez) et la
blépharoplastie (modification des paupières).
• Au Royaume-Uni, 6,7 millions d'euros de
prêts sont accordés chaque année pour des interventions de
chirurgie esthétique.
• En Colombie, 30 000 personnes viennent
chaque année profiter du savoir-faire des chirurgiens
plasticiens locaux.
• Au Liban, la Lebanon's First National Bank
vient de lancer un prêt, d'un montant maximum de 3 400 euros,
destiné spécifiquement à ceux et celles qui souhaitent recourir
à la chirurgie esthétique. Environ 1000 interventions plastiques
sont réalisées chaque année au pays du Cèdre.
Courrier international - 03/03/08
Trafic d'organe: Del Ponte accuse
Dans "La Chasse, moi et les criminels de
guerre", Carla Del Ponte a voulu rendre publique sa difficile
expérience au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie
(TPIY). Elle y livre surtout des révélations explosives sur un
trafic d'organes, organisé pendant l'été 1999, sur des
prisonniers serbes par des leaders kosovars. Selon elle, ce sont
300 prisonniers, dont de nombreuses femmes, qui ont été emmenées
du Kosovo jusqu'à une prison officieuse en Albanie.
Les détenus y ont alors été opérés par des
chirurgiens, pour leur prendre un rein ou un poumon. "Ces
organes étaient ensuite envoyés depuis l'aéroport de Tirana vers
des cliniques à l'étranger pour être implantés sur des patients
qui payaient", explique la juriste dans son livre, écrit en
collaboration avec un journaliste du New York Times, sorti en
Italie récemment. Plus sordide encore, "les victimes privées
d'un rein étaient de nouveau enfermées dans une baraque jusqu'au
moment où elles étaient tuées pour d'autres organes",
précise-t-elle. Dans son livre, elle accuse Hashim Thaçi,
l'actuel Premier ministre du Kosovo, d'avoir trempé dans ce
trafic. Les responsables de l'UCK, l'armée de libération du
Kosovo, "d'un niveau intermédiaire et élevé étaient au courant
et étaient impliqués de manière active dans la contrebande des
organes", accuse-t-elle.
A l'époque des faits, les deux principaux
dirigeants de l'UCK étaient Agim Ceku, Premier ministre du
Kosovo de mars 2006 jusqu'en janvier 2008, et Hashim Thaçi. Les
deux hommes ont évidemment démenti ces accusations. Des
révélations de poids, que la juriste ne peut prouver de manière
formelle. Le trafic a été mis au jour par un officier de la
Mission de l'ONU au Kosovo (Minuk), des journalistes et un juge
albanais, dit-elle. Des indices ont bien été retrouvés lors
d'une mission du TPIY en 2003: "Des traces de sangs, une
seringue, des flacons vides de médicaments dont un utilisé lors
d'une intervention chirurgicale". Mais, "Comme preuves, c'est
malheureusement insuffisant", écrit-elle, déplorant dans le même
temps les pressions sur les témoins pour les empêcher de parler.
Une liberté de parole qu'elle s'est accordée,
au nom de la justice, mais qui déplaît fortement à la Suisse,
dont elle est devenue l'ambassadrice en Argentine.
La "bombe" de Carla del Ponte trouble en
effet la quiétude du pays, où la polémique a éclaté ce week-end.
Le ministère des Affaires étrangères suisse estime que
l'ex-procureur est sortie de son devoir de réserve. "Il y a dans
l'ouvrage des déclarations qui ne peuvent être faites en tant
que représentante du gouvernement suisse." Actuellement en
Italie pour assurer la promotion de son livre, l'ambassadrice a
été priée par son ministère de tutelle d'entreprendre un "retour
rapide à Buenos Aires". Malgré cette injonction au silence, ces
écrits ne pourront pas rester lettre morte.
lejdd.fr - 14/04/08
Des enfants aborigènes objet d’expériences médicales
Selon Kathleen Mills, militante des droits
aborigènes, des enfants "cobayes" sont devenus gravement malades
après injection d'un traitement expérimental contre la lèpre
dans les années 70.
Elle explique que de nombreux enfants des
"Générations volées" (enlevés puis adoptés par des familles
australiennes) ont subi des expériences médicales.
Mlle Mills s’exprimait à Darwin devant une
commission d’enquête du Sénat australien chargée d’étudier
d'éventuelles compensations.
Selon le leader des Verts, Bob Brown, les
archives médicales "ont besoin d’être réouvertes" afin de
vérifier ces allégations. Le Sénateur travailliste du Territoire
Nord, Trish Crossin, a déclaré n’avoir jamais entendu pareilles
affirmations et souhaiterait savoir si les services
gouvernementaux étaient au courant.
bbc.co.uk - 15/04/08
Idées de nouvelles déclarations
(ndr : pour aider Madame la Ministre Rama Yade)
(...) Au cas où la lumière totale ne serait
pas faite avant la fin de 2008 sur l'assassinat d'Olof Palme à
Stockholm, l'ambassadeur de Suède en France sera chassé de notre
pays.
Tous les ambassadeurs des pays d'Afrique
pratiquant encore l'excision connaîtront le même sort. Il est
par ailleurs évident que l'aide financière et médicale de la
France sera supprimée à ces nations, ainsi que l'aide militaire.
Patrick Besson - lepoint.fr - 14/04/08
__________________________________________

Présentation de l'éditeur
"Si on pouvait autrefois
espérer trouver un jour un traitement pour chaque maladie, nous
explique Jörg Blech, les marchands de la santé, aujourd'hui plus
que jamais, semblent plutôt vouloir trouver une maladie pour
chaque molécule fabriquée. En manipulant des membres influents
de la communauté médicale, les lobbys industriels ont peu à peu
modifié les "normes" de certaines valeurs biologiques - comme le
taux de cholestérol et la tension artérielle - afin d'augmenter
le nombre de patients "susceptibles d'être traités". Pour eux,
faire croire à des gens en bonne santé qu'ils doivent se soigner
à vie est une véritable rente viagère. Et pour propager une
pareille absurdité, ils nous suggèrent que si nous ne " nous
soignons pas" par anticipation, nous mourrons de cancer, nous
serons diminués par des maladies cardiovasculaires ou nous
perdrons la tête en raison d'une dégénérescence neurologique...
Le principal argument de vente des marchands de la santé, c'est
la peur." (extrait de la postface de Martin Winckler). À partir
d'un grand nombre d'articles parus dans d'importantes revues
scientifiques, Jörg Blech a mené sa propre enquête. Grâce à une
multitude d'exemples et de révélations, il développe une
synthèse passionnante des dangers menaçant les patients, malades
ou prétendus tels.
Traduit dans une douzaine de langues, Les Inventeurs de maladies
est un livre à lire absolument avant de se rendre chez le
médecin.
Biographie de l'auteur
Après des études de biologie
et de chimie biologique, Jörg Blech est aujourd'hui un
journaliste scientifique important en Allemagne, qui collabore
régulièrement avec des journaux comme Die Zeit, et, depuis 1999,
Der Spiegel.
ISBN-13:
978-2742755271
_____________________________________________
Article 222 est publié par l'Association contre la
Mutilation des Enfants
AME - BP 220 - 92108 Boulogne cedex
3e
trimestre 2008
http://www.enfant.org
http://www.enfant.org
Retour au sommaire des journaux
Retour au sommaire en français
Retour page d'accueil
|