Article 222

 

Journal pour les Droits de l’Enfant

 

 

 

N°35                                                                     3e trimestre 2008

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Code de déontologie médicale

 

Article 41

Aucune intervention mutilante ne peut être pratiquée
sans motif médical très sérieux et, sauf urgence ou impossibilité,
sans information de l'intéressé et sans son consentement.

Article 43

Le médecin doit être le défenseur de l'enfant lorsqu'il estime
que l'intérêt de sa santé est mal compris ou mal préservé
par son entourage.

 

Communiqué de l'Académie de médecine

La pratique de plus en plus répandue des perçages (« piercings ») et tatouages s’accompagne trop souvent d’incidents, voire d’accidents, dont la fréquence est en constante progression. Il apparaît donc nécessaire d’attirer l’attention sur les risques non négligeables que comportent ces pratiques et sur les possibilités de les réduire grâce à des mesures de réglementation ou tout au moins d’encadrement.

Les complications les plus nombreuses sont de nature infectieuse, bactérienne ou virale, précoces ou tardives. Certaines sont graves, locales ou diffuses : gangrène, endocardite. Des cas de contamination tuberculeuse ont été rapportés, voire d’hépatite virale. Des manifestations allergiques ne sont pas rares, avec le risque qu’une sensibilisation ainsi acquise puisse avoir des conséquences ultérieures néfastes. Des complications systémiques lointaines ont été décrites : pseudo lymphomes, sarcoïdose. Des essais de réglementation, ou tout au moins d’encadrement, ayant été faits dans plusieurs pays, de même qu’au niveau de l’Union Européenne, l’Académie nationale de médecine, considérant que ces manœuvres, telles qu’elles sont trop souvent pratiquées, c'est-à-dire avec effraction cutanée ou muqueuse et parfois insertion d’un corps étranger, représentent une atteinte à l’intégrité physique ou psychique avec mise en danger de l’individu, rappelle que des conditions de sécurité sont indispensables. Cette notion s’applique plus particulièrement à certaines localisations (zones cartilagineuses, bouche et langue, mamelon, organes génitaux...), tandis qu’à cet impératif pourrait toutefois échapper le simple percement du lobe de l’oreille sous couvert des indispensables mesures d’asepsie.

A défaut de pouvoir imposer aux tatoueurs et perceurs, ainsi qu’à leurs clients, de souscrire des contrats d’assurance spécifiques qui éviteraient que l’indemnisation d’éventuels dommages résultant de ces pratiques ne vienne grever le budget des caisses d’Assurance Maladie, l’Académie nationale de médecine, qui ne peut que déconseiller ces manœuvres potentiellement dangereuses, émet les onze recommandations suivantes.

- Il est indispensable que soit faite une très large information de la population sur les risques des perçages et tatouages, en particulier auprès des adolescents, notamment dans les établissements d’enseignement, par documents écrits ou conseils oraux, cette information comprenant aussi les possibilités de séquelles esthétiques résultant de tentatives d’élimination de tatouages.

- Une autorisation parentale écrite est indispensable pour les mineurs. Doivent être formellement déconseillés : avant l’âge de 18 ans, tout tatouage et tout perçage de la langue, des mamelons et des régions génitales et, en dessous de 16 ans, tout perçage, à l’exception de celui du lobe de l’oreille. En ce qui concerne les perçages de la région génitale surtout féminine, dont les conséquences peuvent être extrêmement graves, à défaut de pouvoir les interdire à l’instar du Royaume Uni, il est hautement souhaitable qu’ils soient formellement déconseillés et que soient sanctionnés ceux qui les pratiquent, soit au titre de violences ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente (art. 229-9 et 229-10 du code pénal), soit au titre d’exercice illégal de la médecine si le perceur a prescrit des antibiotiques ou des anti-inflammatoires ou utilise des anesthésiques (art. 4161-1 du code de la santé publique), ce qui n’est pas rare pour cette localisation.

- Les studios où se pratiquent tatouages et perçages (mis à part celui du lobe de l’oreille) doivent recevoir, après une inspection adéquate, l’agrément des autorités sanitaires compétentes en ce qui concerne l’aménagement des locaux et l’équipement en matériel, ainsi que le traitement des déchets.

- Les actes de tatouage et de perçage ne doivent être réalisés que par des personnes ayant suivi une formation théorique et pratique - dont il serait souhaitable qu’elle soit envisagée en concertation avec les autorités sanitaires et les associations professionnelles - et qui connaissent les règles d’hygiène et les premiers gestes d’urgence.

- Le futur client doit recevoir une fiche d’information standardisée, établie par les pouvoirs publics, détaillant les divers risques que comporte le geste projeté : infection immédiate ou secondaire, superficielle ou profonde, cicatrices chéloïdiennes, réactions allergiques locale ou à distance et parfois retardées, hépatite virale …

Il doit donner un consentement éclairé établi après un délai de réflexion d’au moins 15 jours, sous forme d’un document écrit signé par lui ou, s’il est mineur, par ses parents.

- Au futur client doit être conseillé de s’assurer auprès de son médecin de son absence d’antécédents d’allergie et de contre-indication à l’acte prévu. Il doit aussi lui être remis un exposé des recommandations pour la pratique des tatouages et perçages (du genre du Guide de bonnes pratiques du piercing) lui permettant d’apprécier la fréquence et la gravité des complications éventuelles, avec des fiches techniques communes aux deux pratiques (utilisation d’instruments à usage unique ou pré désinfection des instruments réutilisables…), ainsi que des fiches spécifiques « perçage » et « tatouage ».

La recommandation de consulter un médecin en cas de complication doit lui être précisée. Une vaccination contre l’hépatite B est au moins fortement souhaitable.

- Les produits de tatouage utilisés doivent répondre strictement aux normes définies par le code de la santé publique.

- Pour le perçage, la réglementation européenne concernant la nature du matériel utilisé et inséré doit être strictement respectée, notamment l’interdiction d’employer des bijoux contenant du nickel.

- La responsabilité juridique, civile et pénale, des personnes exerçant ces pratiques, qui sont actuellement considérées comme des artisans ou commerçants, doit être engagée.

- Les autorités sanitaires doivent être informées de l’existence des lieux où se pratiquent tatouages et perçages et être chargées d’organiser la mise en place de ces mesures, ainsi que de veiller à leur application, ceci grâce à des contrôles réguliers destinés à vérifier la stricte application de ces bonnes pratiques et la conformité des installations et du matériel, avec possibilité de sanctions en cas de non respect des règles ci-dessus énoncées.

- Le don du sang doit être interdit au cours de l’année suivant un tatouage ou un perçage.

 

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REVUE DE PRESSE

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La circoncision ne protégerait pas des maladies sexuellement transmissibles

Contrairement à une croyance bien répandue, les hommes circoncis n'auraient pas moins de risques de contracter des maladies sexuellement transmissibles que ceux qui ne le sont pas, d'après une étude néo-zélandaise publiée dans la revue Journal of Pediatrics. Ces travaux ont été réalisés auprès de 499 hommes âgés de 32 ans, dont 40% étaient circoncis. D'après les résultats de l'enquête, 23,4% des hommes circoncis avaient déjà eu une infection sexuellement transmissible.
Chez les hommes n'ayant pas été circoncis, proportion équivalente (23,5%).

axasante.fr - 21/03/08

Intérêt de la circoncision ?

Certaines études controversées attestent que la circoncision peut protéger les hommes africains du VIH à hauteur de 50%. Mais une étude vient de révéler que cette protection ne concernerait pas les Américains de couleur. Le Center for Disease Control d'Atlanta affirme que les hommes noirs ou latinos ont les mêmes risques face au virus, qu'ils soient circoncis ou non. Le CDC a suivi des homosexuels et bisexuels (1079 noirs et 957 latinos) vivant à New-York, Los Angeles et Philadelphie. Greg Millet, qui a mené l'étude, n'a pas vu de différence entre les groupes.

tetu.com - 21/01/08

Les médecins philippins remettent en question la circoncision

Olongapo: Nelia Tabiolo, mère d'un garçon de 10 ans, a dû traîner son fils à une salle d'opération de fortune où une circoncision gratuite a lieu. C'est la deuxième fois que son fils essaye de s'enfuir. «Je veux que Jonathan soit circoncis parce que je veux qu'il devienne un homme et soit en bonne santé». Des situations de ce genre ont conduit un groupe de médecins à questionner le fondement de la circoncision de routine.

"Vous mutilez des garçons par la circoncision. C'est une expérience douloureuse pour tous ceux qui la subissent. Si vous pesez les avantages, les risques et les coûts de l'opération, elle n'est pas très rationnelle," a déclaré le Dr Jeffy Guerra. Depuis 2002, les chirurgiens de l'hôpital public de Manille font campagne contre la circoncision. Selon les chirurgiens, des études récentes montrent que les avantages médicaux ne sont pas suffisamment convaincants. "L'incidence de cancer du pénis dans le monde est de moins de 2% et pratiquer l'opération pour une aussi faible incidence serait excessif". Les médecins estiment qu'il sera difficile de changer les vieilles croyances mais pour l'anthropologue Michael Tan, il est grand temps que les familles repensent ces rituels. "Avec le temps, nous aurons à redéfinir les conditions nécessaires pour être un homme, qu'un homme n'est pas seulement un prépuce, mais bien plus encore. Il s'agit d'avoir du caractère, un caractère fort", a déclaré le Dr Tan.

channelnewsasia.com - 29/05/08

La circoncision, une nouvelle arme contre le VIH, mais avec ses limites

Le gouvernement ruandais a lancé, au début de ce mois, une campagne de circoncision masculine dans le pays, dont l'objectif est de contribuer à la lutte contre la propagation du VIH au Rwanda, mais les spécialistes craignent que des gens circoncis se considèrent à tort comme totalement protégés contre le virus.

Dans la salle d'attente de chirurgie au Centre hospitalier universitaire de Butare, dans le sud du Rwanda, plusieurs files d'attentes sont observées tous les jeudis, où diverses catégories de personnes, en grande majorité des adolescents, attendent leur tour chez un médecin pour se faire circoncire.

Yvonne Umubyeyi, une mère, qui a amené son fils de 2 ans à l'hôpital pour une consultation de circoncision, estime que cette opération est un outil indispensable pour l'hygiène, mais ne croit pas que cette pratique chirurgicale constitue réellement un antidote pour la contamination. "L'intention n'est pas de protéger mon fils dans l'avenir, mais c'est la seule chance pour les plus jeunes de se faire circoncire, car à l'âge adulte, l'opération devient parfois douloureuse".

La circoncision masculine est une intervention chirurgicale qui consiste à extraire le prépuce qui est un repli de la peau couvrant une partie du corps de l'organe génital chez les hommes.

Face à l'inefficacité ou à l'insuffisance des moyens utilisés pour lutter contre la propagation, le gouvernement ruandais a pris, cette année, la décision d'imposer la circoncision pour limiter les risques de contamination de la pandémie dont le taux d'infection est passé de 3 à 3,6% au cours des 12 derniers mois dans ce pays des Grands Lacs. "Cette situation de séroprévalence dans le pays nous interpelle. Nous allons sensibiliser tous les citoyens ruandais à se joindre volontairement à cette campagne", déclare Dr Innocent Nyaruhirira, Secrétaire d'état ruandais chargé de la lutte contre le SIDA et d'autres pandémies. "La pratique de la circoncision diminue légèrement le risque de cancer et d'autres infections de l'organe génital plus tard dans la vie chez l'homme. Le tissu du prépuce, qui est enlevé lors de cette opération, contient des cellules cibles du VIH, en particulier les CD4 et les cellules de Langherans (cellules du système immunitaire logées dans la peau), très facilement accessibles au virus", explique Dr Nyaruhirira.

La circoncision n'étant pas dans les moeurs de la société ruandaise à grande majorité chrétienne -- plus de 80% de la population --, les autorités veulent imposer cette pratique comme un autre moyen de contrer la propagation du VIH, souligne-t-il. Au Rwanda, les parents prenaient ordinairement la décision de faire circoncire leurs nouveau-nés pour des raisons religieuses, sociales ou culturelles, mais Nyaruhirira estime que la circoncision doit être désormais considérée comme un outil de prévention plutôt que d'être perçue comme un acte qui n'est pas nécessaire d'un point de vue médical.

Des études sponsorisées par les Instituts nationaux de la santé aux Etats-Unis et l’Institut de recherche en santé du Canada au Kenya et en Ouganda en 2007 ont montré une baise des risques de 53 et 51%, respectivement. Des conclusions similaires avaient été obtenues au cours d’une étude financée par l’Agence nationale de recherche sur le SIDA (France) et menée auparavant en Afrique du Sud en 2005. Les résultats de cette recherche indiquaient un minimum de 60% de réduction d’infection. L'étude réalisée en Afrique du Sud par des chercheurs français portait sur 3000 hommes sains parmi lesquels 1500 étaient circoncis.

Sur les 1500 hommes circoncis, 18 ont contracté le virus contre 51 infectés pour les 1500 autres hommes qui ont conservé leur prépuce. Les résultats de l'étude ont été publiés en février 2007.

Les chercheurs affirment que lors de rapports sexuels non protégés, le prépuce qui recouvre le gland peut constituer un réservoir de microbes, de germes et de champignons à cause de la chaleur et de l'humidité qui caractérisent la muqueuse du prépuce. Il peut favoriser par conséquent des maladies sexuellement transmissibles. L'étude conclut que la circoncision limiterait de 60 à 70% les risques de contamination. Sa pertinence reste toutefois contestée dans les milieux scientifiques parce que ses conclusions n'expliquent pas les raisons de cette diminution des chances de contracter le VIH/SIDA. "C'est une simple illusion qui risque de créer une hécatombe dans le pays, une fois que la circoncision est prise comme une thérapie", affirme un médecin épidémiologiste basé à Kigali, qui a requis l'anonymat. "La pratique de la circoncision n'exclut pas les risques de contamination", explique-t-elle. La plupart des médecins s'inquiètent que cette volonté des autorités ruandaises d'imposer la circoncision parmi une population qui n'est pas suffisamment éduquée sur les enjeux de la santé de la reproduction, n'entraîne des répercussions néfastes sur la campagne anti-SIDA dans le pays.

"Le gros des difficultés réside dans comment convaincre les hommes que la circoncision n'exclut pas le recours à l'utilisation du condom lors des rapports sexuels", souligne Cyriaque Twagirumukiza, un autre médecin généraliste basé à Kigali, la capitale ruandaise.

Mais le gouvernement ruandais, qui mise sur une vaste campagne de circoncision à des fins préventives, estime que la population devrait posséder d'abord l'information sur les risques et les bénéfices de cette pratique. "Il faut encore du temps pour sensibiliser toute la population, mais les opérations chirurgicales obligatoires seront pratiquées désormais chez les nouveau-nés et autres personnes vivant dans des groupes communautaires, en l'occurrence les étudiants et les militaires", déclare Dr Nyaruhirira.

Pour l'instant, aucun chiffre officiel n'est encore publié sur le nombre de gens déjà circoncis depuis le début de la campagne. Pour vulgariser la pratique de cette chirurgie, le Ministère ruandais de la Santé a commencé à fournir une série d'équipements médicaux pour la circoncision à tous les centres de santé du pays. "D'ici-là, le Rwanda sera à jour dans la campagne de lutte anti-SIDA", affirme Nyaruhirira.

ipsinternational.org - 19/02/08

série Desperate Housewives saison 4, épisode 7 :
You can't judge a book by its cover
diffusion française, automne 2008

Bree et Orson éduquent le fils de Danielle comme le leur. Prénommé Benjamin, l'illusion est totale vis-à-vis du voisinage. Le débat central de cet épisode pour le couple Hodge est de savoir s'ils feront circoncire Benjamin ou pas. Si Bree est pour, Orson trouve cela contre nature et refuse catégoriquement. S'en suit un long bras de fer comique qui verra Bree triompher d'une manière peu catholique!

buzzline.fr - 15/11/07

Prison avec sursis pour une excision

Un couple de Somaliens écopent de deux ans de prison avec sursis pour avoir fait exciser leur fille en Suisse.

Répondant de lésion corporelle grave, les deux accusés risquaient jusqu'à 11 ans de prison. Mais dans son jugement prononcé jeudi, la Cour suprême du canton de Zurich s'est dite convaincue de la bonne foi du couple, qui ignorait que la pratique de l'excision était interdite en Suisse.

Les parents devront verser à leur fille des dommages-intérêts et une indemnité pour tort moral, dont la hauteur n'a pas encore été déterminée.

Découvert l'an dernier lors d'un examen gynécologique à l'hôpital pédiatrique de Zurich, le cas remonte à 1996. Selon l'accusation, l'excision de la fillette âgée alors de deux ans avait été pratiqué au domicile de ses parents dans l'Oberland zurichois, par un Somalien de passage qui n'a pas pu être formellement identifié.

C'est le premier procès pour un cas d'excision sur sol helvétique. Le 11 juin dernier, la justice fribourgeoise avait déjà condamné à six mois de prison avec sursis une réfugiée somalienne pour avoir exposé sa demi-sœur à l'excision dans son pays d'origine.

swissinfo.ch - 26/06/08

Pays-Bas: l’excision symbolique

Le Docteur Jannes Mulder, spécialiste des maladies internes et oncologiste, a déclaré dans le journal médical néerlandais Medish Contact que de nombreuses filles se font toujours exciser aux Pays-Bas, bien que cela soit interdit.

Dans son article Une goutte de sang, Mulder suggère que puisque l’interdiction ne fonctionne pas, une forme symbolique consistant à percer le capuchon du clitoris d’une aiguille devrait être autorisée. Cela préviendrait des formes plus sévères de mutilation sexuelle, et placerait la pratique sous surveillance médicale. Sa suggestion a été rejetée par Monica Van Berkum, directrice de Pharos, centre d’information sur la prévention de l’excision :

aucun compromis ne devrait être fait sur l’intégrité du corps d’une enfant.

Même le percement par une petite aiguille enverrait un très mauvais signal.

Cela ferait croire que c’est nécessaire pour la santé de l’enfant.

jannesmulder.nl - 28/05/08

Espagne : les jeunes accros au bistouri

Plus de 40 000 mineurs passent tous les ans entre les mains des chirurgiens esthétiques. Certains par nécessité, beaucoup par effet de mode. Offrir une opération est aujourd'hui le dernier cadeau en vogue, constate El País.

La chirurgie esthétique fait de plus en plus d'adeptes en Espagne, notamment parmi les jeunes. Ils sont toujours plus nombreux à consulter un médecin avec l'intention de subir ce type d'intervention. Face à la progression de cette popularité, les spécialistes tirent la sonnette d'alarme, car ces interventions peuvent avoir des répercussions sur le développement. Aucune réglementation n'interdit pourtant ce genre de pratique. L'image stéréotypée de l'adolescente qui vient voir un chirurgien parce qu'on lui a offert une intervention de chirurgie esthétique n'est plus farfelue. Pour mettre un frein à la généralisation de ces pratiques, des communautés autonomes comme l'Andalousie les obligent à se soumettre à un test psychologique préalable. Car même les médecins ne s'accordent pas sur l'âge minimum pour subir ce type d'opération.

Chaque année, près de 400 000 personnes subissent des interventions de chirurgie esthétique. Selon la Société espagnole de médecine esthétique (SEME), on estime qu'environ 10 % des patients qui sollicitent une intervention de ce type sont mineurs. Plusieurs souffrent d'une véritable pathologie, les autres éprouvent seulement une fausse perception d'eux-mêmes ou aspirent à un idéal de beauté extrême. On imagine facilement l'adolescente qui se présente à son rendez-vous avec la photographie de son idole (actrice, mannequin ou chanteuse) pour montrer les lèvres, le nez ou le menton – ou même tout cela à la fois – qu'elle souhaite avoir. Et la réalité n'est pas différente. "Ça peut sembler une anecdote, mais il est très fréquent que des jeunes viennent nous voir avec des photos de célébrités pour nous expliquer qu'elles veulent des lèvres comme celles d'Angelina Jolie", précise Pilar Rodrigo, présidente de la SEME.

Que se passe-t-il lorsqu'un enfant ou un adolescent souhaite subir une opération ? Conformément à la loi sur l'autonomie du patient, les mineurs doivent obtenir le consentement des parents pour passer sous le scalpel. Cependant, à partir de 16 ans, certaines interventions sont possibles si on considère que le patient est suffisamment mature. Si aucune réglementation n'empêche les médecins de pratiquer des opérations de chirurgie esthétique sur des mineurs, nombreux sont ceux qui affirment qu'ils ne le feraient jamais. "On ne doit pas opérer un corps qui est encore en période de croissance et de développement", explique Antonio Porcuna, président de la Société espagnole de chirurgie plastique réparatrice et esthétique.

De nombreux parents cèdent tout de même à la pression de leurs enfants et leur offrent en cadeau d'anniversaire un traitement de mésothérapie pour faire fondre la cellulite, par exemple, raconte Victor García Giménez, président de la Société espagnole de médecine et chirurgie cosmétiques. Ce que l'on voyait déjà aux Etats-Unis ou dans certains pays d'Amérique latine commence maintenant à se produire en Espagne. "Nombreux sont ceux qui délaissent les cadeaux traditionnels pour offrir une intervention esthétique", insiste-t-il. Selon les statistiques des sociétés médicales, le nombre d'opérations a augmenté de 20 % depuis 1990, et l'Espagne est devenu le pays européen qui enregistre le plus d'interventions de ce type. Il se retrouve en troisième position dans le monde, juste derrière les Etats-Unis et le Brésil.

Pour Pilar Rodrigo, l'augmentation mammaire, la liposuccion et, moins souvent, l'augmentation des lèvres sont les opérations les plus populaires auprès des adultes comme des adolescentes. Parce que ce sont surtout des filles qui se présentent aux consultations médicales avec l'intention de se soumettre à des opérations esthétiques. Des opérations qui, aux yeux des spécialistes, devraient être complètement séparées d'autres types d'interventions qui peuvent répondre à de véritables besoins. "La chirurgie esthétique n'est pas là pour permettre de s'adapter à la mode, mais pour résoudre de véritables problèmes", soutient Ángel Martín, directeur médical du Centre clinique Menorca.

Paloma a attendu. Il y a quelques mois, à tout juste 18 ans, elle est passée sur la table d'opération pour subir une intervention d'augmentation mammaire. Elle en rêvait depuis ses 13 ans. "J'étais très complexée. Je n'aimais pas mon image, je n'étais pas contente de mon physique, c'est pourquoi j'ai décidé de me faire opérer." Aujourd'hui, elle est ravie de sa toute nouvelle taille 90. "J'ai choisi une taille normale… Il ne faut pas exagérer non plus, plaisante-t-elle. Maintenant, je porte un soutien-gorge parce que j'en ai besoin, alors qu'avant j'en mettais un juste pour porter quelque chose." Après l'opération, qu'elle continue à payer – "J'ai demandé un plan de financement, sinon, je n'aurais jamais pu me l'offrir!," elle a songé se soumettre à une autre intervention. "Mais je ne crois pas que je le ferai, ce serait abuser", plaisante-t-elle.

Repères:

• 5 types d'intervention représentent l'essentiel des opérations de chirurgie esthétique dans le monde : la liposuccion, le lifting, l'augmentation mammaire, la rhinoplastie (modification de la forme du nez) et la blépharoplastie (modification des paupières).

• Au Royaume-Uni, 6,7 millions d'euros de prêts sont accordés chaque année pour des interventions de chirurgie esthétique.

• En Colombie, 30 000 personnes viennent chaque année profiter du savoir-faire des chirurgiens plasticiens locaux.

• Au Liban, la Lebanon's First National Bank vient de lancer un prêt, d'un montant maximum de 3 400 euros, destiné spécifiquement à ceux et celles qui souhaitent recourir à la chirurgie esthétique. Environ 1000 interventions plastiques sont réalisées chaque année au pays du Cèdre.

Courrier international - 03/03/08

Trafic d'organe: Del Ponte accuse

Dans "La Chasse, moi et les criminels de guerre", Carla Del Ponte a voulu rendre publique sa difficile expérience au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY). Elle y livre surtout des révélations explosives sur un trafic d'organes, organisé pendant l'été 1999, sur des prisonniers serbes par des leaders kosovars. Selon elle, ce sont 300 prisonniers, dont de nombreuses femmes, qui ont été emmenées du Kosovo jusqu'à une prison officieuse en Albanie.

Les détenus y ont alors été opérés par des chirurgiens, pour leur prendre un rein ou un poumon. "Ces organes étaient ensuite envoyés depuis l'aéroport de Tirana vers des cliniques à l'étranger pour être implantés sur des patients qui payaient", explique la juriste dans son livre, écrit en collaboration avec un journaliste du New York Times, sorti en Italie récemment. Plus sordide encore, "les victimes privées d'un rein étaient de nouveau enfermées dans une baraque jusqu'au moment où elles étaient tuées pour d'autres organes", précise-t-elle. Dans son livre, elle accuse Hashim Thaçi, l'actuel Premier ministre du Kosovo, d'avoir trempé dans ce trafic. Les responsables de l'UCK, l'armée de libération du Kosovo, "d'un niveau intermédiaire et élevé étaient au courant et étaient impliqués de manière active dans la contrebande des organes", accuse-t-elle.

A l'époque des faits, les deux principaux dirigeants de l'UCK étaient Agim Ceku, Premier ministre du Kosovo de mars 2006 jusqu'en janvier 2008, et Hashim Thaçi. Les deux hommes ont évidemment démenti ces accusations. Des révélations de poids, que la juriste ne peut prouver de manière formelle. Le trafic a été mis au jour par un officier de la Mission de l'ONU au Kosovo (Minuk), des journalistes et un juge albanais, dit-elle. Des indices ont bien été retrouvés lors d'une mission du TPIY en 2003: "Des traces de sangs, une seringue, des flacons vides de médicaments dont un utilisé lors d'une intervention chirurgicale". Mais, "Comme preuves, c'est malheureusement insuffisant", écrit-elle, déplorant dans le même temps les pressions sur les témoins pour les empêcher de parler.

Une liberté de parole qu'elle s'est accordée, au nom de la justice, mais qui déplaît fortement à la Suisse, dont elle est devenue l'ambassadrice en Argentine.

La "bombe" de Carla del Ponte trouble en effet la quiétude du pays, où la polémique a éclaté ce week-end. Le ministère des Affaires étrangères suisse estime que l'ex-procureur est sortie de son devoir de réserve. "Il y a dans l'ouvrage des déclarations qui ne peuvent être faites en tant que représentante du gouvernement suisse." Actuellement en Italie pour assurer la promotion de son livre, l'ambassadrice a été priée par son ministère de tutelle d'entreprendre un "retour rapide à Buenos Aires". Malgré cette injonction au silence, ces écrits ne pourront pas rester lettre morte.

lejdd.fr - 14/04/08

Des enfants aborigènes objet d’expériences médicales

Selon Kathleen Mills, militante des droits aborigènes, des enfants "cobayes" sont devenus gravement malades après injection d'un traitement expérimental contre la lèpre dans les années 70.

Elle explique que de nombreux enfants des "Générations volées" (enlevés puis adoptés par des familles australiennes) ont subi des expériences médicales.

Mlle Mills s’exprimait à Darwin devant une commission d’enquête du Sénat australien chargée d’étudier d'éventuelles compensations.

Selon le leader des Verts, Bob Brown, les archives médicales "ont besoin d’être réouvertes" afin de vérifier ces allégations. Le Sénateur travailliste du Territoire Nord, Trish Crossin, a déclaré n’avoir jamais entendu pareilles affirmations et souhaiterait savoir si les services gouvernementaux étaient au courant.

bbc.co.uk - 15/04/08

Idées de nouvelles déclarations
(ndr : pour aider Madame la Ministre Rama Yade)

(...) Au cas où la lumière totale ne serait pas faite avant la fin de 2008 sur l'assassinat d'Olof Palme à Stockholm, l'ambassadeur de Suède en France sera chassé de notre pays.

Tous les ambassadeurs des pays d'Afrique pratiquant encore l'excision connaîtront le même sort. Il est par ailleurs évident que l'aide financière et médicale de la France sera supprimée à ces nations, ainsi que l'aide militaire.

Patrick Besson - lepoint.fr - 14/04/08

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Présentation de l'éditeur

"Si on pouvait autrefois espérer trouver un jour un traitement pour chaque maladie, nous explique Jörg Blech, les marchands de la santé, aujourd'hui plus que jamais, semblent plutôt vouloir trouver une maladie pour chaque molécule fabriquée. En manipulant des membres influents de la communauté médicale, les lobbys industriels ont peu à peu modifié les "normes" de certaines valeurs biologiques - comme le taux de cholestérol et la tension artérielle - afin d'augmenter le nombre de patients "susceptibles d'être traités". Pour eux, faire croire à des gens en bonne santé qu'ils doivent se soigner à vie est une véritable rente viagère. Et pour propager une pareille absurdité, ils nous suggèrent que si nous ne " nous soignons pas" par anticipation, nous mourrons de cancer, nous serons diminués par des maladies cardiovasculaires ou nous perdrons la tête en raison d'une dégénérescence neurologique... Le principal argument de vente des marchands de la santé, c'est la peur." (extrait de la postface de Martin Winckler). À partir d'un grand nombre d'articles parus dans d'importantes revues scientifiques, Jörg Blech a mené sa propre enquête. Grâce à une multitude d'exemples et de révélations, il développe une synthèse passionnante des dangers menaçant les patients, malades ou prétendus tels.
Traduit dans une douzaine de langues, Les Inventeurs de maladies est un livre à lire absolument avant de se rendre chez le médecin.

Biographie de l'auteur

Après des études de biologie et de chimie biologique, Jörg Blech est aujourd'hui un journaliste scientifique important en Allemagne, qui collabore régulièrement avec des journaux comme Die Zeit, et, depuis 1999, Der Spiegel.

ISBN-13: 978-2742755271

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Article 222 est publié par l'Association contre la Mutilation des Enfants

AME - BP 220 - 92108 Boulogne cedex

3e trimestre 2008

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