Article 222
Journal pour les Droits de l’Enfant
N°31
2e trimestre 2007
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Date: 26 Avril 2007
De: duigou@france5.fr
À: ame@enfant.org
Objet: Le Mag de la Santé
Cher Monsieur,
J'ai bien reçu votre mail envoyé le 15 janvier dernier à propos du Magazine de
la Santé qui traitait de la circoncision et qui a été diffusé ce même jour.
Je vous prie de bien vouloir me pardonner ce retard pour vous répondre, et je
vous remercie de votre confiance.
Il est bien évident que le problème des mutilations sexuelles est grave et que
votre lutte pour le droit de l'enfant à l'intégrité physique est honorable.
En aucun cas, Michel Cymes a voulu dans son intervention mettre en doute le bien
fondé de votre combat associatif en parlant de "l'association de défense des
prépuces", bien au contraire.
Il est important de comprendre que, médecin, dans son rôle de
présentateur,Michel Cymès et sa complice Marina d'Encausse ont d'abord le
souci d'aborder devant plus d'un million de téléspectateurs des sujets médicaux à
la fois complexes et extrêmement sensibles, ce qui est une performance.
Dans cette perspective, là comme ailleurs, l'humour est souvent un moyen pour
dédramatiser le sujet et susciter l'intérêt du téléspectateur.
En visionnant l'émission du 14 décembre, il me semble évident que, pour évoquer
à l'antenne le sujet délicat de la circoncision, Michel Cymès fait appel comme
il en a l'habitude à l'humour. Son sourire entendu nous invite d'ailleurs à
faire la part entre l'humour et la réalité du sujet. Mais je comprends
qu'impliqué dans votre combat, ayant à connaître des situations dramatiques,
vous puissiez être plus sensible que l'ensemble des téléspectateurs à la façon
dont on traite le sujet et que vous puissiez avoir été choqués par cette forme
de communication. Soyez sûr que telle n'était pas notre intention.
Nous avons voulu informer les téléspectateurs sur un sujet trop souvent ignoré
dans notre société.
Avec respect.
Daniel Duigou
Le médiateur
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REVUE DE PRESSE
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Le tribut payé par les enfants.
En marge de la tuerie de Beit-Hanoun, l'organisation
israélienne Médecins pour les Droits de l'Homme (MDH) a publié un rapport
révélant que les enfants âgés de 0 à 15 ans représentent un tiers des civils
palestiniens tués au cours des opérations militaires israéliennes menées depuis
4 mois dans la bande de Gaza. Cette même enquête précise que les enfants
constituent également 30 % des blessés et que leur nombre a doublé par rapport à
2005. "La situation est encore plus délicate qu'on pourrait le croire car 96 ont été
tués et 337 blessés depuis le début de l'année" affirme la doctoresse Graziella
Karmon, l'une des responsables de MDH. "En outre, en raison de la situation
sanitaire dans les territoires et du bouclage permanent de la bande de Gaza, les
soins apportés aux enfants blessés sont loin d'atteindre le niveau européen.
Certaines de ces victimes gardent donc des séquelles à vie, d'autres décèdent
alors qu'elles auraient pu survivre". Créée en 1988 (durant la 1ère intifada) par la doctoresse israélienne Rouhama
Marton, MDH regroupe plus de 1100 membres des services de santé. Beaucoup ont
fait carrière dans l'armée ou sont encore des réservistes. Ce qui ne les empêche
pas de dispenser gratuitement des soins dans les territoires en collaboration
avec le Croissant rouge palestinien, avec les services médicaux palestiniens,
ainsi que des ONG étrangères. Durant les heures les plus chaudes de l'Intifada, MDH a notamment organisé des
spectacles dans les villages les plus reculés de Cisjordanie et formé des
convois transportant des médicaments ainsi que des produits sanitaires de
première nécessité. des centaines de bébés ont également été vaccinés en dépit
des ordres de l'État-Major qui leur interdisait souvent l'entrée des
territoires. "Nous faisons ce que nous pouvons mais la situation sanitaire
générale des territoires se dégrade. Notre intervention n'est qu'une goutte dans
un grand océan de malheur", reconnaît la doctoresse. A propos de la tuerie de Beit Hanoun, la responsable de MDH affirme qu'elle
"n'est malheureusement pas le seul exemple de bavure" et d'interroger : "Comment
en serait-il autrement puisque la bande de Gaza est la zone où la densité de
population est la plus importante au monde et que l'armée israélienne y opère
sans interruption depuis des années ? Que ce soit à Beit Hanoun ou ailleurs dans
les territoires, en bombardant des zones habitées et des populations civiles,
Israël enfreint toutes les conventions des droits de l'homme qu'il a signées"
poursuit-elle. Il y a 7 mois, MDH associée à 5 organisations de défense des droits de l'homme
israéliennes et palestiniennes a entamé une procédure devant la Cour suprême
d'Israël afin d'obliger l'armée à créer des "zones neutres" de plusieurs
centaines de mètres autour de chaque ville et village palestinien. Une zone dans
laquelle les tirs auraient été interdits. Par un hasard de calendrier, l'examen
de cette requête s'est déroulé quelques heures après la tuerie de Beit Hanoun.
Mais la décision des juges ne sera pas connue avant 3 semaines.
Le Soir (Belgique) - 12/11/06
L'intolérable excision.
Avant de venir en France, confie Haby Sarré, "je ne savais pas que je n'étais
pas comme les autres. Je croyais qu'aucune femme n'avait de clitoris". La loi a
beau en interdire la pratique et les actions de prévention se multiplier, dans
notre pays, environ 30 000 femmes d'origine africaine sont excisées. Et 30 000
fillettes ou adolescentes seraient susceptibles de l'être à leur tour. Afin de rendre plus effective la répression de l'excision, la loi relative aux
violences ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente (art. 14) a
été modifiée le 4 avril 2006. Ainsi, le délai de prescription en matière
d'action publique passe de dix ans à vingt ans à dater de la majorité de la
victime. La répression des mutilations sexuelles commises à l'étranger est renforcée. Et
la loi prévoit la possibilité de lever le secret professionnel. Par ailleurs, toute personne ayant connaissance du risque d'excision que court
une enfant a l'obligation de le signaler, sous peine d'être sanctionné pour
non-assistance à personne en danger (art. 223-6 du code pénal). Le signalement
peut être effectué auprès du procureur de la République au tribunal de grande
instance du lieu de résidence ou des services sociaux et médico-sociaux,
notamment le service départemental de protection maternelle et infantile et le
service départemental de l'aide sociale à l'enfance. Des pratiques "intolérables" contre lesquelles le ministre de la santé, Xavier
Bertrand, a annoncé, lors d'un colloque organisé sur ce thème le 4 décembre à
Paris, vouloir prendre des mesures "pour améliorer la prévention et la
répression", dans le cadre du plan national "Violence et santé" qu'il présentera
prochainement. Ce n'est pas faute d'avoir déjà agi. Pour lutter contre cette coutume qui vise à
"purifier" la femme avant son mariage en lui sectionnant, du tranchant du
couteau et sans anesthésie, tout ou partie du clitoris et des petites lèvres,
la France s'est mobilisée dès les années 1980. Elle fut longtemps le seul pays à
poursuivre les exciseuses en justice, et la loi du 4 avril 2006 a encore
augmenté l'efficacité de ces mesures. Quant à la prévention, elle est menée
depuis vingt ans sur le terrain. Notamment par le biais des associations et des
professionnels de santé intervenant dans le secteur de la protection maternelle
et infantile (PMI). Dans les années 1980, parmi les populations concernées par cette pratique, 40 %
à 60 % des fillettes examinées en région parisienne par les médecins de la PMI
étaient encore excisées, rappelle Isabelle Gillette-Faye, sociologue et
directrice du Groupe femmes pour l'abolition des mutilations sexuelles (GAMS).
Aujourd'hui, dans les centres où une opération systématique d'information a été
menée auprès des mères, ce pourcentage est devenu proche de zéro." Pas de doute,
la prévention paye. Mais elle reste insuffisante. Car l'excision, pour nombre de
familles africaines, venues notamment de certaines ethnies du Sénégal, du Mali,
de Côte d'Ivoire et de Mauritanie, reste bien une réalité. Et c'est souvent à
l'occasion de vacances "au pays" qu'elle a lieu, parfois à l'insu des parents
demeurés en France. Une situation que redoutent les associations, mal armées
pour y répondre. "S'ils sont attentifs, tous les enseignants sont capables de savoir qu'une
petite fille a été excisée pendant les vacances, parce que cela se voit : ce
n'est plus la même petite fille", affirme le docteur Emmanuelle Piet, chargée
des PMI de la Seine-Saint-Denis. S'il est trop tard pour réparer le mal, il
revient donc à l'enseignant de faire part de ses soupçons. Mais que faire
lorsque la petite fille disparaît après le CM2, ne retourne pas au collège à la
rentrée suivante et ne revient en France que des années après, mutilée et mariée
de force au pays ? "De nombreuses femmes africaines veulent changer ces pratiques, mais ne savent
pas comment s'y prendre", souligne Nafissatou Fall, formatrice à l'Association
havraise pour l'accueil, la médiation et l'insertion. D'autres ignorent que
l'excision de leurs filles aura des conséquences sur leur santé : douleurs
intenses, hémorragies, complications obstétricales, sans parler de la perte de
sensibilité sexuelle et des répercussions psychiques. Selon une étude menée sous
l'égide de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), rendue publique en juin,
les enfants des mères ayant subi une mutilation sexuelle présentent une
surmortalité allant de 15 % pour une excision à 55 % pour une infibulation. Pour mieux estimer la population concernée par ces pratiques, une étude sur
"Excision et handicap" sera menée par l'Institut national d'études
démographiques (INED) et l'Institut national de la santé et de la recherche
médicale (Inserm), dont les conclusions devraient être connues fin 2008. Elle comprendra une enquête qualitative qui, conduite auprès d'un millier de
femmes, devrait permettre d'établir une évaluation des demandes en chirurgie
réparatrice du clitoris. Une opération remboursée depuis octobre 2004 par la
Sécurité sociale et actuellement pratiquées dans une dizaine de services
hospitaliers français.
Le Monde - 12/12/06
Le professeur Auvert, spécialiste du VIH, commente
2 études américaines sur les effets bénéfiques de cette pratique.
Le professeur Auvert avait été un des premiers chercheurs à
entreprendre sous l'égide de l'ANRS (Agence nationale de recherches sur le sida)
des études sur les effets éventuellement protecteurs de la circoncision
vis-à-vis du sida. Dont l'une, présentée à Rio en 2005, a montré un impact
bénéfique évident. Deux études américaines rendues publiques mercredi confirment
ces résultats. D'Afrique du Sud, où il est en train de mener des politiques de
sensibilisation à la circoncision, le Pr. Auvert en dessine le perspectives. Les études effectuées au Kenya et en Ouganda par les National Institutes of
Health (NIH) apportent-elles des éléments nouveaux ? Elles confirment nos travaux qui montraient que, en Afrique du Sud, entre deux
groupes d'hommes l'un circoncis, l'autre pas , il y avait une différence de 60 %
de taux de contamination du sida. Là, c'est du même ordre. Au Kenya, ils ont
pris un groupe de près de 3 000 hommes, entre 18 et 24 ans, volontaires bien
sûr. Ils leur ont proposé à tous une circoncision, faite dans de bonnes
conditions. Pour la moitié d'entre eux, ils la pratiquaient tout de suite, et
pour l'autre moitié, deux ans plus tard. Très vite, ils ont pu noter des
différences fortes : dans le groupe circoncis, on est arrivé à 40 % de
contaminations par le VIH en moins. Même chose en Ouganda. Et ce n'est pas une
surprise. Pourquoi ? C'est ce que l'on voit sur tout le continent africain. Dans les pays où les
hommes sont circoncis à plus de 90 %, le taux de prévalence du sida est toujours
faible, moins de 5 %, que le pays soit musulman ou non : au Bénin, au Sénégal,
au Cameroun, mais aussi dans la république du Congo, alors que ce dernier pays,
en dépit de la guerre, traversait une phase à hauts risques épidémiques. A
l'inverse, quand vous regardez les pays d'Afrique australe et ceux d'Afrique de
l'Est, où les taux de circoncision sont très faibles, vous avez une prévalence
du sida très forte. Pourquoi la circoncision se révèle-t-elle protectrice ? Cette efficacité n'a pas d'explications certaines, mais nous avons des
hypothèses fortes. D'abord, la face interne du prépuce est une muqueuse très
fine, très perméable, en particulier au niveau du système immunitaire. Cette
face interne peut récupérer et retenir le VIH, contenu dans les sécrétions
vaginales. Cette face interne du prépuce, qui est là pour protéger le gland,
peut fonctionner comme une porte d'entrée pour le virus. Deuxième facteur : un
pénis circoncis sèche très rapidement après un rapport sexuel, or le VIH est
fragile à la dessiccation, c'est-à-dire à la sécheresse. En revanche, sur un
pénis non circoncis, il y a un espace interne qui reste assez longtemps humide.
Enfin, il y a d'autres explications, un prépuce peut avoir des ulcérations
génitales. Pour vous, il n'y a maintenant plus de doutes... Aucun. Les organismes internationaux comme l'OMS et l'Onusida attendaient tous
les résultats des études américaines pour élaborer des recommandations en termes
de politique de prévention. Mais soyons clairs, cela ne concerne que l'Afrique,
car ce qui vient d'être démontré, c'est que dans des pays de fortes prévalences,
avec une épidémie de sida essentiellement hétérosexuel, la circoncision pour l'homme est efficace. C'est peut-être différent en Asie, ou
dans des pays où le risque de transmission est lié à des comportements
homosexuels, car là on n'a pas de données. Faut-il aller, désormais, vers des campagnes massives de circoncision ?
Il faut agir. Il faut rendre la circoncision, gratuite, accessible à tous, et
ce, dans des conditions d'hygiène correctes. Et il faut en faire la promotion.
C'est comme si vous veniez de découvrir que le préservatif était protecteur du
VIH et que vous n'en faisiez pas la promotion. Il n'y a pas des risques de dérapage ?
Certains craignent que les hommes circoncis se sentent trop protégés et donc
augmentent leurs prises de risques. D'autres évoquent des demandes massives de
circoncision dans des pays où les systèmes de santé ne seraient pas à même de
les pratiquer dans de bonnes conditions. Bien sûr, il faut expliquer que la
circoncision n'est que partiellement protectrice. Cela étant, je ne crois pas
que des hommes adultes qui demandent à être circoncis ce qui n'est pas rien , et
donc des hommes qui font une démarche de prévention, se laissent aller ensuite à
une succession de conduites à risques. Mais ce sont des points à surveiller.
Libération - 15/12/06
2 études confirment que la circoncision apporte
une protection partielle contre le VIH.
L'Institut national de l'allergie et des maladies infectieuses (Niaid) des
Etats-Unis a annoncé, mercredi 13 décembre, qu'il arrêtait prématurément deux
essais cliniques menés en Afrique au vu de résultats intermédiaires montrant que
la circoncision apportait une protection partielle, d'environ 50 %, contre le
virus du sida. Incidence. Le taux estimé de circoncision dans la population mondiale est
d'environ 20 %. Cette pratique est attestée depuis l'Antiquité. Rites. La circoncision a un caractère religieux chez les juifs. Elle est presque
systématique chez les musulmans et certains chrétiens d'Orient (notamment les
coptes) sans être pour autant chez ces populations une obligation religieuse. Médecine. La circoncision non religieuse néonatale est surtout répandue dans le
monde anglo-saxon. Aux Etats-Unis , 55 % des nouveau-nés sont circoncis (un
chiffre en déclin), 17 % au Canada, 10 % en Australie. Ces résultats confirment les données d'un essai franco-sud-africain, conduit en
2005 par l'équipe du docteur Auvert, qui montrait une diminution de 66 % du taux
d'infection par le VIH des jeunes adultes circoncis. L'Onusida et l'Organisation
mondiale de la santé (OMS) vont examiner les données de ces deux essais afin de
formuler des recommandations "pour développer et promouvoir la circoncision".
Celle-ci ne peut être qu'une stratégie additionnelle et non suffisante de
prévention, précisent-ils. En Ouganda, l'essai du Niaid chez 4 996 hommes hétérosexuels séronégatifs, âgés
de 15 à 49 ans, a montré une réduction de 48 % des infections par le VIH. Celui
conduit au Kenya auprès de 2 784 hommes hétérosexuels séronégatifs, âgés de 18 à
24 ans, a permis de constater une réduction de 53 % des contaminations par le
virus du sida. Comme dans l'essai franco-sud-africain financé par l'Agence
nationale de recherche sur le sida (ANRS), les participants choisissaient d'être
ou non circoncis par un médecin et recevaient une information sur la prévention
du sida avec recommandation d'utiliser des préservatifs. Le directeur du Niaid, Anthony Fauci, s'est dit satisfait d'avoir "trouvé une
stratégie qui pourrait réduire significativement les nouvelles infections par le
VIH en Afrique subsaharienne". C'est en effet aux régions de forte prévalence de
l'infection par le VIH que s'adresserait une recommandation en faveur de la
circoncision, avec des limites qu'ont soulignées les agences des Nations unies. La protection observée est importante mais partielle. La nouvelle pourrait
donner un faux sentiment de sécurité aux hommes circoncis, qui risqueraient de
se contaminer et de transmettre le virus. "Il n'est pas exclu que la réduction
de 48 % à 53 % de la transmission du VIH soit annulée par une légère diminution de
l'utilisation des préservatifs ou l'augmentation du nombre de partenaires
sexuels", a mis en garde le docteur Fauci. A l'heure actuelle, on ne dispose d'aucune donnée sur un éventuel bénéfice de la
circoncision pour les partenaires féminines des hommes circoncis et pour les
hommes ayant des rapports homosexuels. L'université Johns Hopkins mène
actuellement un essai en Ouganda afin d'évaluer les effets de la circoncision
sur le risque de transmission du VIH à la partenaire féminine. Ses résultats
seront connus en 2008.
Le Monde - 15/12/06
Hôpital : laïcité et intégrisme s'affrontent.
L'invention a fait la "une" des médias de Grande-Bretagne le
soir même de sa révélation. Une burqa chirurgicale pour patientes pratiquantes.
Bleu vif. Pleine de plis et replis. Et couvrant intégralement le corps, de la
tête aux pieds, avec une simple petite fente au niveau des yeux. Un vrai rêve de
taliban. La blouse, bizarrement appelée "interconfessionnelle", a immédiatement
soulevé maints débats outre-Manche. Certains, dont le journal Islamic Times, ont
réagi avec enthousiasme : "Ingénieux ! Le plus sûr moyen de ramener à l'hôpital
des femmes musulmanes effarouchées par les usages et la nudité imposés dans les
établissement de santé occidentaux." D'autres, députés, médecins et
éditorialistes, ont dénoncé avec affliction "la compromission occidentale" et ce
nouveau gage au "politiquement correct". A Rotterdam, c'est le projet de création d'un hôpital islamique - le premier en
Europe - qui suscite la polémique. Nourriture halal, tours de garde d'imams,
départements séparés pour hommes et femmes avec personnel médical du même sexe :
toutes les recommandations de l'islam seraient strictement respectées, et
l'homme d'affaires néerlandais qui a lancé le projet estime que la niche
commerciale est considérable dans un pays comportant 1,7 million d'immigrés non
occidentaux et 450 mosquées. Un signe d'ouverture très fort envers la communauté
musulmane, se réjouissent certains. "Le choix de l'apartheid", commentent les
autres. Et c'est, semble-t-il, ainsi que réagissent beaucoup de médecins français à
l'évocation d'un tel projet. "Une absurdité! s'offusque le professeur Israël
Nisand, chef du service de gynécologie obstétrique du CHU de Strasbourg. Cela
revient à ghettoïser une communauté pour mieux l'abandonner ! Je trouve cela
incompatible avec l'idéal républicain. Même s'il arrive à certains collègues
médecins de rêver d'être un jour débarrassés des problèmes posés par les
patients musulmans." Des problèmes en nombre croissant. Religieux. Culturels.
Éthiques. Et souvent
traumatisants parce que devant être résolus dans l'urgence. Le serment
d'Hippocrate en bandoulière. Mais avec un devoir de respect et une obligation de
diplomatie devant ce que le patient présente comme "la loi de Dieu". Le malaise
est patent dans de nombreux établissements hospitaliers français. Doublé d'un
sentiment d'insatisfaction morale et intellectuelle dans le corps médical. Il y a d'abord cette violence observée dans certains services de gynécologie
obstétrique en région parisienne et dans plusieurs grandes villes. Des maris
fondamentalistes refusent que leurs femmes soient examinées, soignées,
accouchées par un homme. Ils l'exigent avec vigueur, quitte à mettre en danger
leurs épouses et à s'en prendre physiquement au praticien en fonction. Un incident violent s'est produit en septembre à la maternité de l'hôpital
Robert-Debré, à Paris, où le professeur Jean-François Oury, appelé en urgence
auprès d'une femme maghrébine sortant d'un accouchement difficile, s'est vu
giflé par le mari au motif que l'islam interdisait à un autre homme de toucher
sa femme. Condamné à six mois de prison ferme le 24 janvier au tribunal
correctionnel de Paris, l'intéressé, un jeune père de 23 ans nommé Fouad Ben
Moussa, expliqua qu'il était "stressé" et qu'il s'agissait plus, à ses yeux,
"d'une question de pudeur que de religion". L'avocat du gynécologue frappé, Me
Georges Holleaux, abonda dans ce sens : "La religion n'est qu'un mauvais
prétexte à un comportement violent", expliqua-t-il, ajoutant que, à ses yeux,
"tout amalgame serait extrêmement dangereux". Il reste que le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF),
qui regroupe la majorité des gynécologues français, a noté, depuis 3 ou 4 ans,
une multiplication d'incidents de nature à perturber l'organisation des
maternités. A Lyon, un chef de clinique du service du professeur Raudrant a été
un jour menacé par un homme d'origine africaine armé d'un couteau, furieux qu'il
ait examiné son épouse. Près de Grenoble, un mari présent en salle de travail s'est opposé au docteur
André Benbassa, directeur médical de la maternité Belledonne, venu aider à
l'accouchement de sa femme, qui nécessitait des forceps. A Roubaix, un mari a
refusé que sa femme, dont le frottis révélait une anomalie, subisse une
colposcopie (examen du col utérin), parce que le seul spécialiste, le docteur
Yves Verhaegue, était un homme. D'autres problèmes ont été signalés à Tours,
Nice, Montreuil, Créteil, Bondy, Mulhouse, Versailles. A Strasbourg, le professeur Israël Nisand se dit inquiet de l'augmentation de la
"violence verbale" et des cas "d'incivilité, voire de délinquance prenant le
prétexte de la religion". L'agression dont a été victime une assistante sociale
de son service a ébranlé le personnel (Le Monde du 28 février 2006) et incité la
direction de l'hôpital à installer des caméras. Deux Maghrébins avaient surgi
dans le bureau de l'employée, la giflant, lui tapant la tête contre une table en
criant : "Ça vous apprendra à vous occuper de nos femmes !", et la laissant dans
le coma, après lui avoir arraché son tee-shirt et écrit "Mohamed" sur son
ventre. Un mari turc à qui la secrétaire du professeur expliquait qu'on ne pouvait
garantir que sa femme serait examinée par un médecin femme l'a menacée : "On
vous aura !"
Un autre, dont la femme avait un
œil au beurre noir et des traces
de brûlures de cigarette sur les bras, s'est emporté contre le praticien : "Je
préfère que ma femme meure plutôt qu'un homme la voie !" Récemment, raconte encore le professeur Nisand, "j'ai été appelé d'urgence pour
délivrer un certificat de virginité à une gamine de 11 ans ! Je me suis récrié !
Mais que de menaces et de coups de pied dans les portes !" L'accumulation de ces
incidents a incité le CNGOF, en octobre 2006, à publier un communiqué alarmiste
et à proclamer son souci de "défendre les femmes contre l'intégrisme musulman". "Les
gynécologues obstétriciens hommes devront-ils désormais être protégés par
la police pour exercer leur métier ? C'est inadmissible dans un pays laïque
comme le nôtre, où l'hôpital, s'il permet la liberté de culte, n'a pas à plier
son organisation aux pratiques religieuses quelles qu'elles soient. Nous le
disons fermement, nous continuerons à avoir des services où les médecins hommes
ou femmes apporteront les soins aux patients quel que soit leur sexe. Nous
défendrons la liberté des femmes à se déterminer sur la contraception,
l'avortement, la stérilisation, sans l'avis de leur mari. Il y a trente ans, les
femmes musulmanes venaient dans nos hôpitaux sans l'appréhension d'être prises
en charge par des médecins généralement hommes, et il n'y avait pas ces
violences. Pourquoi cette régression ?" Pour entraver le phénomène, Dominique de Villepin a demandé en avril 2006 au
Haut Conseil à l'intégration un rapport et un projet de "charte de la laïcité
dans les services publics" qui devait lui être remis incessamment.
Nicolas
Sarkozy avait demandé la même chose à André Rossinot, coprésident du Parti radical
valoisien avec Jean-Louis Borloo. Ce rapport a été remis au président de l'UMP
le 20 septembre 2006, et recommandait, lui aussi, la rédaction d'une "charte".
Consulté, le recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a exprimé son
refus d'une "talibanisation de l'islam de France". Pour Jacques Lansac, le président du CNGOF, "le problème s'était déjà posé avec
l'avortement. Par trois fois dans le passé, j'ai porté plainte contre les
intégristes catholiques qui venaient s'enchaîner et prier dans les blocs
opératoires pour entraver les IVG. La loi m'y aidait, qui prévoyait des
sanctions. Mais là, comment faire ? On se bat contre des traditions qui
aboutissent à l'humiliation et à la chosification de la femme". Quant au
rôle de la femme elle-même dans ces situations, il est formel :
"Ce n'est pas elle qui provoque les incidents. Elle est
accommodante et ne souhaite qu'une chose : que l'arrivée du bébé
se passe bien. Mais elle n'a pas voix au chapitre ! C'est
l'homme qui refuse la césarienne... au point qu'il nous faut
parfois appeler en urgence, dans la nuit, le procureur de la
République ! C'est l'homme qui refuse la péridurale au motif que
la douleur est normale ! C'est encore l'homme qui refuse une
ligature des trompes demandée par une femme épuisée par de
multiples grossesses et à laquelle il refuse d'autres méthodes
de contraception ! Daniel Raudrant, lui, a fait apposer une affichette à la maternité de l'hôtel-Dieu
de Lyon, qui accueille fréquemment des immigrés tchétchènes : "Madame, nous vous
rappelons que le personnel soignant du service est mixte. (...) En cas de refus
d'accepter les règles du service et d'être prise en charge éventuellement par un
homme, nous ne pourrons vous dispenser les soins dont vous avez besoin."
Parfois, des maris furieux, accompagnés d'une femme voilée, arrachent l'affiche.
Certains repartent après l'avoir lue. D'autres se rebellent. Mais le professeur se montre intraitable : "Fini, les palabres à 3 heures du
matin, les scandales parce qu'on ose demander à un homme de ne pas bloquer un
couloir pendant sa prière ou la menace de coups contre une sage-femme qui a pris
la défense d'une patiente violentée par son mari. Ce n'est pas au personnel
hospitalier de gérer cela. Désormais, je n'hésite plus : j'appelle la police.
Une ligne spéciale nous relie au commissariat. Le personnel est plus serein." Le docteur Georges-Fabrice Blum, à Mulhouse, pense aussi qu'il s'agit d'une
question de rapport de forces. "Quand, en salle d'accouchement, un homme me dit
: "Touche pas à ma femme", je lui réponds : "Ta gueule! Ici, c'est moi le chef!
Je respecterai ta femme, je ne la regarderai pas dans les yeux, et je ferai
naître ton bébé dans la sécurité. Mais pas de négociation ! Voilà. Ensuite, je
laisse le papa faire la prière dans l'oreille de l'enfant après la section du
cordon." Les césariennes exigent de longues discussions. "Le charisme et l'autorité du
chef de service sont alors fondamentaux", dit le docteur Blum. Mais il faut
expliquer les risques de mortalité pour la mère et l'enfant, certifier que cela
n'entravera pas les naissances ultérieures, rassurer la femme africaine et
parfois appeler un imam, un marabout ou des grands-parents. On apprend sur le
tas. "Quand j'ai commencé, il y a dix-sept ans, se souvient Laurence Jalbert,
sage-femme à Montreuil (Seine-Saint-Denis), nous avions un manque total
d'informations sur les coutumes et religions des immigrés. Aujourd'hui, il y a
certes un grand retour à la tradition, mais beaucoup moins d'incompréhensions
culturelles." A la maternité de l'hôpital Saint-Antoine, à Paris, où se côtoient une
quarantaine de nationalités, le professeur Jacques Milliez mise davantage sur
l'accueil et la tolérance que sur le rapport de forces. "Il ne saurait être
question, pour moi, de blesser quiconque au nom d'une uniformisation laïque.
Tout a été mis en oeuvre pour éviter le moindre conflit lié à un particularisme
religieux. Souci de la pudeur, de l'alimentation (casher, halal), observance du
shabbat et du ramadan... Bien sûr dans la limite du bon fonctionnement du
service." Pas d'exception à la règle de la mixité des gardes, pas d'accouchement en burqa
- "la vue du visage est fondamentale pour vérifier l'identité d'une personne,
surveiller son teint et l'expression du regard" -, une seule personne en salle
de travail... La cohabitation des cultures, dit-il, peut se faire aisément. Les
problèmes liés à la religion sont ailleurs. Dans le choix d'interrompre ou non
médicalement une grossesse à risque par exemple : "Faut-il s'engager dans un
processus complexe de diagnostic prénatal, notamment l'examen permettant de
déceler la trisomie 21, lorsqu'on sait qu'un couple, en raison de convictions
religieuses profondes, ne s'engagera jamais dans la voie d'un avortement ? Voilà
les vrais dilemmes." Le professeur Milliez en est parfaitement conscient : "Il y
a une pression très forte pour que les enfants trop prématurés ou mal formés ne
viennent pas au monde. Mais que veulent les parents ? Il est fondamental de les
écouter et de respecter leur choix." Là sont sans doute les vraies questions. Philosophiques et éthiques. A partir de
quand, la vie ? A quel prix, la vie ? A tout prix, la vie ? Les nouvelles
techniques d'assistance médicale à la procréation ou la sélection du sexe de
l'enfant à naître questionnent à la fois l'éthique laïque ou religieuse des
médecins et patients, et ouvrent un champ de réflexion immense pour toute la
société. Le colloque "Éthique, religion, droit et procréation", organisé chaque
année, attire une foule de médecins. Pour le reste, pense Isabelle Lévy, auteur
de La Religion à l'hôpital (Presses de la renaissance), une bonne information
sur les moeurs et croyances des patients ainsi que le rappel inflexible des
principes de la laïcité et du droit français, qui sanctionne "la non-assistance
à personne en danger", devrait assurer une cohabitation sereine au sein de
l'hôpital. "Les 3 religions monothéistes sont beaucoup plus pragmatiques que ne
le pensent certains croyants tentés de faire du zèle. Elles donnent toujours
priorité à la vie et admettent la transgression des interdits au cas où elle est
en danger. Aux soignants de se montrer à la fois respectueux et stricts."
Le Monde - 28/01/07
Baby seriously injured in circumcision.
An 8-day-old baby sustained serious injuries to his penis during a circumcision
ceremony held at a Bnei Brak event hall Sunday evening. The baby was rushed to
the emergency room at the Sheba Medical Center, where he is currently undergoing
surgery to stop the bleeding. Following the bris and after the mohel (circumciser)
had already left the building, the baby's parents noticed that his diaper was
soaked with blood. The parents phoned the mohel, who advised them to call an
ambulance immediately, seeing that the baby has already lost a lot of blood. The
parents told the Magen David Adom paramedics who arrived at the place that
although their son was suffering from hepatitis, they insisted on holding the
bris on time. They also admitted that they had a hard time finding a mohel who
would be willing to conduct the circumcision. Shai Pinchas, an MDA paramedic,
said he searched the hall for the baby's foreskin and the part of his penis that
was cut off, and then brought them to the hospital in an ice bag. "The baby was not in a serious condition and we brought him to the children's
ward at Sheba. I assume that the mohel had cut too much of his penis during the
circumcision," Pinchas said.
Israel News - 02/04/07
7-day-old baby died after circumcision.
Detectives are investigating the death of a 7-day-old baby after he was
circumcised. Stunned relatives at the Jewish ceremony saw the toddler experience
breathing difficulties. He was taken to hospital but died eight days later. A
post mortem found the infant died from cardiac arrest and oxygen starvation. Police are to interview family members and the senior rabbi who performed the
operation at Golders Green Synagogue in North London. Concerns raised by doctors
treating the baby have led to the probe being led by Scotland Yard's child abuse
investigators. Police and Home Office sources said the investigation was "highly
unusual". A Scotland Yard spokesman stated: "The death is being treated as
unexplained at this early stage." The baby died two weeks ago at University College Hospital, Central London. Circumcision of boys is an operation in which the foreskin is removed from the
penis. With small babies, local anaesthetic is often sufficient and avoids the
risks of a general anaesthetic. Some people believe the skin is redundant and
gets in the way of hygiene. Others say it is a vital part of the male anatomy
and should not be removed. Judaism considers circumcision to be an important ritual. The operation is
usually performed by a mohel - a specialist in the procedure and its rituals.
Many British mohels are doctors, rabbis or both. All have received appropriate
medical and religious training. A spokesman for The United Synagogue, a
membership of 35 orthodox synagogues in Greater London, said: "We are awaiting
the results of the police enquiry and until then it would not be appropriate for
us to comment further."
The Mirror (England) - 15/02/07
La circoncision est conseillée pour se protéger du sida.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Onusida ont annoncé, mercredi 28
mars, qu'ils recommandaient la circoncision comme moyen de prévention de
l'infection à VIH. Les deux organismes insistent cependant sur le fait que la
circoncision ne protège pas complètement contre le virus du sida et qu'elle ne
doit pas remplacer les autres méthodes de prévention. Cette recommandation fait suite à une réunion d'experts qui s'est tenue à
Montreux, le 6 mars. Les participants ont examiné trois études, menées en
Afrique du Sud, en Ouganda et au Kenya, dont les conclusions - jugées
convaincantes - concordent : la circoncision des hommes jeunes leur confère un
taux de protection d'environ 60 % vis-à-vis de l'infection par le VIH. Une étude complémentaire a permis d'estimer que la circoncision aurait pu
permettre d'éviter 35 000 nouvelles contaminations en 2007, parmi les 2,5
millions d'hommes - pour la plupart non circoncis - de la province sud-africaine
du Kwazulu-Natal. "Nous attendions cette nouvelle depuis longtemps, déclare
Catherine Hankins, de l'Onusida, mais il fallait vérifier par des études
cliniques l'hypothèse d'une protection conférée par la circoncision." Directeur du département VIH/sida à l'OMS, Kevin De Cock estime que les données
scientifiques permettent de proposer "la circoncision pour protéger les hommes,
là où il existe un taux de séropositivité élevée et un taux de circoncision bas,
dans un contexte où la transmission hétérosexuelle prédomine". "Pour
l'essentiel, cela veut dire l'Afrique australe et une partie de l'Afrique de l'Est", indique-t-il. Une étude est en cours, en Ouganda, pour évaluer l'impact de la circoncision
chez les femmes partenaires d'hommes séropositifs et circoncis. D'autres études
seront nécessaires pour en apprécier les éventuels bénéfices pour les hommes
ayant des rapports homosexuels. Néanmoins, l'OMS et l'Onusida mettent en garde
contre un certain nombre d'interprétations et d'effets pervers possibles : il est nécessaire d'informer les hommes et leurs partenaires, "afin de les
empêcher d'acquérir un sentiment erroné de sécurité". Les deux organismes estiment indispensable de "former des praticiens et de
valider leurs connaissances", mais aussi de s'assurer que, dans les pays qui la
mettraient en oeuvre, la circoncision est proposée en atténuant le plus possible
toute discrimination, dans le respect de la confidentialité et en l'absence de
coercition.
Le Monde - 28/03/07
Astérix, fer de lance contesté des droits des enfants.
Astérix, ambassadeur contesté de la cause des enfants ? Le célèbre Gaulois
serait justement jugé un peu trop... gaulois pour défendre leurs droits. La
Défenseure des enfants, Mme Dominique Versini, l'a pourtant choisi en avril pour
promouvoir la convention des Nations unies sur ce thème. Au 1er rang des
mécontents, Jean-Pierre Rosenczveig, président de la section française de
Défense des enfants international (DEI). Pour lui, « Astérix ne représente pas
suffisamment la société française telle qu'elle est aujourd'hui ». Dans un
communiqué, son association dénonce même le symbole d'un « bras séculier...
Résistant aux envahisseurs » mal choisi pour défendre une France « aspirant à
une coexistence pacifique des diversités qui la composent ». Jean-Pierre Rosenczveig, président du tribunal pour enfants de Bobigny,
tempérait toutefois hier ce jugement, saluant malgré tout l'initiative d'une
publication sur ce thème. « C'est moins le personnage d'Astérix que le contenu
du texte qui me gêne, explique-t-il, je considère que l'album donne une vision
archaïque de l'enfant à protéger, alors que la convention de 1989 qu'il est
censé promouvoir est résolument moderne. Elle fait de l'enfant un sujet et non
un objet. Une personne avec des droits. La convention est un outil juridique. »
C'est sans doute le manque de communication entre l'association et la nouvelle
Défenseure des enfants nommée en juin 2006 par Jacques Chirac qui est à
l'origine de cette polémique. « Nous ne l'avons vue qu'une seule fois, en
novembre dernier, depuis qu'elle a été nommée », déplore Jean-Pierre Rosenczweig. Reste que la campagne est lancée. Elle est née sur une proposition d'Albert
Uderzo, qui, à l'occasion de ses 80 ans, avait proposé à la Défenseure un
travail commun autour des droits des enfants. « L'humour et la tendresse » du
personnage avaient séduit Dominique Versini. Il lui avait paru être le médiateur
idéal. La potion magique est mal passée. Le petit Gaulois qui n'est pas du genre
à baisser les bras continuera malgré tout à servir de fer de lance pendant deux
ans. Le succès de l'opération se mesurera aux légions d'enfants qui le
plébisciteront. Ou non.
Le Figaro - 31/05/07
L'intérêt de la circoncision dans la réduction
du risque de transmission du VIH mis en doute.
Le Conseil national du sida (CNS) a rendu public, jeudi 21 juin, un avis dans
lequel il estime que la circoncision constitue "une modalité discutable de
réduction des risques de transmission du VIH". Cette prise de position fait
suite à une annonce de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Onusida,
qui ont affirmé, le 28 mars, qu'ils considéraient "la circoncision comme un
moyen supplémentaire important de réduire le risque de transmission
hétérosexuelle de l'infection à VIH chez l'homme" dans les pays à forte endémie. De récentes études menées en Afrique ont mis en évidence de manière concordante
une réduction d'environ 60 % de la contamination par le VIH chez les hommes qui
avaient accepté d'être circoncis pour l'occasion. Elles ont "fait l'objet de
procédures de vérification" confirmant ces conclusions. Le Conseil rappelle
cependant qu'une partie des études plus anciennes sur la prévalence de
l'infection par le virus du sida dans des régions où la circoncision est une
pratique traditionnellement répandue avaient montré des résultats discordants. Surtout, le CNS estime "plus discutable" le modèle extrapolant, à partir de
données récentes, l'impact possible sur l'épidémie d'une politique
d'encouragement à la circoncision. Ces modèles prédisent une diminution
d'environ 2 millions des nouvelles infections et de 300 000 des décès au cours
des dix prochaines années. Le CNS considère que ce type de modèle mathématique
ne tient pas compte "de données sociologiques, anthropologiques ou de la
possibilité de reproduire dans la vie réelle des résultats obtenus dans des
expériences encadrées". En cas d'exposition répétée, l'homme circoncis
s'infecterait lui aussi, "même si cela lui prend plus de temps", indique le CNS. Outre que la circoncision, on le sait, ne protège pas directement les femmes -
et qu'aucune étude n'a été réalisée chez des hommes ayant des rapports
homosexuels -, le danger existe, selon le Conseil, de voir les hommes circoncis
avoir une activité sexuelle plus risquée que ceux qui ne le sont pas. Des études
sont en cours pour évaluer le phénomène. Le CNS craint que la promotion de la circoncision brouille les messages de
prévention existants et aboutisse à une augmentation des infections, sans
compter le risque de voir se développer des pratiques contraires à l'éthique
(imposition d'un dépistage coercitif, stigmatisation...). L'avis relève que "c'est le message d'une solution miracle qui a prévalu dans
les médias, malgré les réserves de l'OMS". Pour cette raison, le CNS juge que
"la circoncision ne peut être à elle seule un moyen de prévention".
Le Monde - 21/06/07
Sida : polémique sur l'utilité de la circoncision.
Le Conseil national du sida (CNS) est très réservé au sujet de la circoncision
proposée comme une mesure protectrice pour les hommes ayant des rapports
hétérosexuels. « Sa promotion dans les pays en développement ne doit pas devenir
une politique de lutte contre l'épidémie à moindre coût au détriment de l'accès
aux traitements », a-t-il souligné dans un avis très argumenté rendu public
jeudi 21 juin. « Il y a un risque sérieux que les gens se considèrent, à tort,
totalement protégés du virus et aient moins recours au préservatif », met en
garde le CNS, présidé par le Pr. Willy Rozenbaum, qui juge « surprenant » que
l'Organisation mondiale de la santé « ait rendu aussi rapidement de telles
recommandations, tout en insistant sur la nécessité de recherches
complémentaires ». En mars dernier, en effet, l'Organisation mondiale de la santé et Onusida,
fortes du résultat de trois études réalisées en Afrique du Sud, au Kenya et en
Ouganda montrant une division par deux du risque de transmission du virus de la
femme à l'homme circoncis, avaient préconisé d'inclure cette mesure dans
l'éventail des politiques de prévention. Surtout dans les pays où le taux
d'infection est particulièrement élevé comme en Afrique (Plus de 25 millions
d'Africains sont séropositifs, et le sida est la principale cause de décès
précoce : l'an dernier, la maladie a tué 2 millions d'adultes et d'enfants).Les
experts internationaux estimaient en effet qu'elle représentait un moyen
supplémentaire de réduire le risque de contamination. À la condition, bien sûr,
d'être réalisée dans de bonnes conditions sanitaires (ce qui n'est pas évident). L'OMS rappelait aussi qu'à elle seule, cette ablation du prépuce ne protège pas
complètement. « Comment expliquer clairement aux gens qu'il faut se faire
circoncire pour diminuer les risques de transmission mais que le recours aux
autres modes de prévention (préservatif, fidélité, voire abstinence) demeure
malgré tout nécessaire », s'interroge le CNS, qui ajoute : « L'OMS s'était
montrée prudente dans ses recommandations, mais c'est le message d'une solution
miracle qui a prévalu dans les médias. » Certes, certaines extrapolations font état d'une diminution de 2 millions des
nouvelles infections et de 300 000 du nombre des décès dans les dix prochaines
années, du fait de la diffusion d'une telle mesure. Mais ces modélisations ne
tiennent pas compte de la vie sexuelle réelle des individus. En Ouganda, à Rakai,
les hommes nouvellement circoncis ont augmenté la fréquence de leurs rapports
dans l'année suivant l'intervention, selon une étude récente. En outre « la
systématisation d'un tel acte comporte de nombreux risques éthiques », met en
garde le CNS. La circoncision n'étant pas souhaitable pour les hommes déjà
infectés, il faudra donc leur proposer un dépistage avant. Avec le risque
d'induire des campagnes de test obligatoire. Et de provoquer leur rejet dans les
populations qui redouteront d'être stigmatisées. Autre argument, la promotion de
la circoncision masculine pour des raisons médicales et non pour des raisons
rituelles pourrait fragiliser la politique de lutte contre l'excision féminine.
Et, dans le cadre de rapports sexuels entre hommes, aucune recherche n'a
démontré qu'elle diminue les risques, contrairement aux affirmations de certains
sites. Plus globalement, dans les pays où le manque de personnel médical est déjà un
frein à l'accès aux traitements, « il semble difficile d'ajouter la charge
supplémentaire qui consisterait à circoncire plusieurs millions de personnes »,
pointe le CNS, qui redoute que l'apologie de cette mesure ne brouille les
messages de prévention déjà existants. Avec paradoxalement, une montée en
puissance des contaminations...
Le Figaro - 25/06/07
Pr. Jean-François Delfraissy :
communiquer sur le sujet est extrêmement difficile.
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Quelle est votre réaction à l'avis du Conseil National du
Sida ?
Le CNS a déjà rendu plusieurs avis sur les problèmes qui
concernent les pays du Sud. C'est son rôle et je trouve bien
qu'il prenne position sur un sujet aussi difficile que la
circoncision.
Ne remet-il pas en question la position de l'ANRS ?
Nous sommes une agence de recherches et nous sommes là pour
poser les bonnes questions et si possible donner des résultats
aussi solides que possible.
Le CNS a rappelé les 3 gros essais randomisés qui ont tous les 3
aboutit au même type de résultat, ce qui est assez exceptionnel
: une réduction du risque
de transmission de 55 à 60 % obtenue dans des conditions
différentes, dans des zones urbaines ou rurales et des
populations différentes. Ils sont reconnus par
la communauté scientifique, et le CNS ne les remet d'ailleurs
pas en cause.
A partir de là, que doit-on faire ? C'est là qu'existe la plus
forte divergence entre le CNS et l'OMS. Le CNS juge les
recommandations prématurées. En tant qu'agence, notre rôle est
aussi de réaliser de la recherche opérationnelle dans les pays
du Sud. Dans ce but, nous finançons l'étude Orange Farm II, qui
tente d'évaluer à l'échelon d'une population régionale la
perception de la circoncision, le degré d'acceptation, les
obstacles et les effets secondaires.
Fallait-il attendre les résultats de cette étude de faisabilité
? Nous sommes une agence de recherche et nous n'avons pas la
même vision de santé publique que l'OMS, aussi nous est-il
difficile de répondre.
Pensez-vous comme CNS que le message de prévention risque
d'être brouillé ?
Il est extrêmement difficile de communiquer sur la circoncision.
je trouve que,
à l'agence, nous avons été prudents et l'OMS également. C'est
vrai, les risques d'effets délétères inattendus existent. Mais
faut-il ne rien faire parce que c'est difficile ? Certains
pensent qu'il est difficile de ne rien faire devant de tels
résultats. Mais il faut aussi insister, comme l'a fait le CNS,
sur l'accès aux antirétroviraux. Ils jouent eux aussi un rôle
dans la chaîne de transmission.
La circoncision est un nouvel outil de réduction des risques qui
vient s'additionner aux différents outils existants mais, en
aucune façon, il ne résout le problème.
Peut-on envisager des conséquences pour les couples
homosexuels dans les pays du Nord ?
La question est posée. Un groupe ad hoc doit se réunir à
l'agence à la mi-septembre avec des chercheurs de sciences
humaines et sociales sur ce sujet très difficile et très
compliqué. La réflexion sera menée avec le milieu associatif et
elle devra avoir lieu au niveau européen voire américain.
Le Quotidien du Médecin - 22/06/07
L'Égypte a définitivement interdit l'excision.
Cette pratique très largement répandue, a coûté la vie il y a quelques jours à
une adolescente égyptienne. Le ministre égyptien de la Santé, Hatem al-Gabali, a décidé d'interdire à tout
médecin et à tout membre du corps médical, dans les établissements publics ou
privés, de procéder à l'excision, a indiqué à l'AFP un responsable de la
communication du ministère. Toute excision, qui consiste en l'ablation de
certaines parties génitales, "sera considérée comme une violation de la loi et
tout contrevenant sera puni", a affirmé la même source, précisant qu'il
s'agissait d'une "interdiction définitive". Bien que l'excision ait été
officiellement interdite en Égypte en 1997 - des médecins pouvaient toutefois y
procéder "dans des cas exceptionnels" - des exciseuses continuent à la pratiquer
clandestinement et à très large échelle. La pratique remonte au temps des pharaons. Selon une étude systématique, elle
touchait 97% des Égyptiennes, chrétiennes comme musulmanes, en 2000. Une adolescente de douze ans est récemment décédée au cours d'une opération
d'excision à Minya (Haute-Égypte). Bedour Ahmad Chaker avait été amenée par sa
mère dans un cabinet médical privé. Elle serait morte avant son transfert à
l'hôpital local. La mère a accusé de négligence la doctoresse qu'elle avait
payée 50 livres (8 euros) affirmant que le décès était lié à l'anesthésie et non
à l'ablation du clitoris. Les deux femmes ont été arrêtées par la police.
AFP - 28/06/07
La Grande-Bretagne déclare la guerre à l’excision
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Quelque 66 000 fillettes risquent d’être victimes de mutilations
sexuelles, chaque année en Grande-Bretagne. Face à l’ampleur du
phénomène, les autorités ont décidé de lancer une vaste campagne
destinée à sensibiliser la population à ce crime passible de 14
ans de prison. Pour ce faire, la police métropolitaine de
Londres a choisi une méthode peu consensuelle : une récompense
de 20 000 livres à toute personne susceptibles de livrer des
informations sur les auteurs d’excisions (ablation rituelle du
clitoris et parfois des petites lèvres). Les autorités
britanniques n’ont pas choisi cette date au hasard pour lancer
cette campagne : l’été est une période à haut risque pour les
victimes, souvent issues de familles musulmanes originaires
d’Afrique et du Moyen-Orient. Certaines sont envoyées
à l’étranger pour subir ces mutilations, mais de nombreuses
interventions sont aussi pratiquées sur le sol britannique.
Deux lois ont déjà été votées en 1985 et 2003 pour poursuivre
les personnes accusées d’envoyer des fillettes se faire opérer à
l’étranger. Mais personne n’a encore été inquiété.
«C’est une pratique cachée», explique Alastair Jeffrey, chef du
Child Abuse Investigation Command, interrogé par BBC News.
«Cette mesure ne vise pas une culture en particulier. C’est une
offensive contre les personnes qui commettent des actes
horribles contre les enfants.» Ces différentes mutilations sont
souvent pratiquées par des femmes âgées, qui n’ont aucune
expérience médicale, sans anesthésie, et à l’aide d’instruments
comme des lames de rasoirs ou des bris de glace. Des méthodes
qui favorisent les infections, l’incontinence et l’infertilité,
sans oublier les séquelles psychologiques.
Le mois dernier, l’Égypte, où 90% des femmes sont excisées, a
annoncé l’interdiction de cette pratique, après la mort d’une
fillette de 12 ans./bigger>/fontfamily>
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Le Figaro - 11/07/07/bigger>/fontfamily>
Article 222 est publié par l'Association contre la
Mutilation des Enfants
AME - BP 220 - 92108 Boulogne cedex
Composé et reproduit par nos soins.
Dépôt légal : 2e trimestre 2007
http://www.enfant.org
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