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Article 222

 

Journal pour les Droits de l’Enfant

 

 

N°30                                                      4e trimestre 2006

________________________________________________________

 

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR

DIRECTION GÉNÉRALE

DE LA POLICE NATIONALE

COMMISSARIAT DE POLICE

DE... 91

 

                                   RÉCÉPISSÉ DE DÉCLARATION

 

 

                   Le 05 septembre 2006

 

                   à quatorze heures dix

 

                   Monsieur P né le 20/07/1960 demeurant 50 rue de...  à PARIS

                   a déposé plainte contre la maman de son fils, Cyril Z, âgé de

                   3 ans, quant à une future circoncision

 

                   Plainte déposée le : 05/09/2006

                   sous le numéro    : 2006/

 

Article 441-6 du Code Pénal "Le fait de se faire délivrer indûment par une administration publique ou par un organisme chargé d'une mission de service public, par quelque moyen frauduleux que ce soit, un document destiné à constater un droit, une identité ou une qualité ou à accorder une autorisation est puni de deux ans d'emprisonnement et de 200 000 francs d'amende.

Est puni des mêmes peines le fait de fournir une déclaration mensongère en vue d'obtenir d'une administration publique ou d'un organisme chargé d'une mission de service public une allocation, un paiement ou un avantage indu."

 

                                           Fait à ... 91

                                               le 05/09/2006

 

                                               Le Brigadier/Major

                                 B

 

 

 

 

L’évaluation de la sécurité, de la qualité et de la continuité des

soins chirurgicaux dans les petits hôpitaux publics en France.

 

          Rapport à l’attention de Monsieur Xavier Bertrand

      Ministre de la Santé et des Solidarités

 

Présenté par Guy Vallancien

 

Professeur  à la faculté de médecine René Descartes, Université Paris

Chef du département d’urologie à l’Institut Mutualiste Montsouris

Secrétaire Général du Conseil National de la Chirurgie

 

Les  opérations fréquentes parmi les actes classant réalisées 
dans les 113 hôpitaux effectuant moins de 2000 actes par an :

 

Fracture des membres et de la clavicule

6000

Appendicectomie  

5500

Cure de hernie abdominale et éventration

5100

Prothèse de hanche

5000

Cholécystectomie (ablation de la vésicule biliaire)

4500

Adénoïdectomie  (végétation) et amygdalectomie

2400

Posthectomies (circoncision) et plastie du frein de la verge

2000

Décompression du nerf médian dans le canal carpien

1800

Éveinage (varices)

1500

Méniscectomie

1500

Hystérectomie

1400

 

 

L’activité :

 

126 655 actes opératoires ont été réalisés en 2004 dans les 113 hôpitaux à moins de 2000 actes par an, 2550  types d’opérations différentes ont été effectués dont 344 plus de 100 fois, tous hôpitaux confondus.

Certains services de chirurgie sont dans une  situation plus que précaire ne permettant pas d’assurer la sécurité, la qualité et la permanence des soins, soit parce que les blocs opératoires ou les salles de réveil  ne sont pas aux normes, soit parce que l’activité est minimale et les chirurgiens parfois formés sans que l’on ne sache vraiment comment ni par qui (...).

 

Les chirurgiens français ou étrangers formés hors de la communauté européenne

 

Sur à peu près 6000 médecins à diplôme étranger hors Union Européenne, on estime à 1400 (22%) le nombre de  chirurgiens et à environ 300 les gynécos obstétriciens (6%). Formés, soit dans leur propre pays, soit hors de leur pays (moyen orient, Afrique, Asie, Russie), leur temps d’études et leur niveau de  qualification finale sont très variables et  les recommandations de leurs pairs difficiles à reconnaître comme objectives.

Ces chirurgiens exercent en majorité dans les établissements qui n’attirent pas les jeunes chirurgiens français. Ils sont parfois seuls ou en nombre limité à moins de trois dans des hôpitaux à l’activité opératoire faible.

900 postes sont ouverts aux médecins étrangers. En urologie, 62 candidats se sont présentés à l’examen d’Île de France pour deux postes disponibles.

Il a été difficile de trouver deux candidats s’exprimant dans un français correct. L’an prochain, 5 postes à titre étranger seront mis à disposition de l’urologie en plus des 25 postes d’internes soit un quota de 17%. En chirurgie viscérale, 20 postes seront proposés, soit 60% du global des postes d’internes.

Si le recrutement  des meilleurs  chirurgiens étrangers est louable, et doit être encouragé, vouloir combler l’éventuel déficit de chirurgiens par  un recrutement de praticiens au cursus flou et à la pratique parfois hésitante est irresponsable (...).

 

 

 

 

________________________________________________________________________________

 

 

 

REVUE DE PRESSE

 

 

Drame des circoncis du Khroub

 

«Jamais les services de la santé de Constantine ni d’ailleurs n’ont donné et ne donneront leur aval pour ces pratiques irresponsables qui impliquent non seulement ceux qui les organisent, ceux qui les pratiquent, encore plus les parents des enfants qui emmènent leur progéniture se faire circoncire n’importe où et chez n’importe qui.» 

Des propos acerbes, mais justes qui illustrent la colère de M. Damèche, le directeur de la santé de Constantine, qui a été ulcéré à la suite du drame de la circoncision des 7 enfants, de 2 à 7 ans, dans la daïra du Khroub. Ce même directeur a, d’ailleurs, dépêché une commission d’enquête qui va mener des investigations à tous les niveaux pour déterminer les responsabilités de chacun, que ce soit au niveau de l’APC du Khroub, de l’école qui a été « la scène du crime », de la pédiatrie du Mansourah et même des parents. « Je condamne avec la plus grande fermeté l’organisation de ces circoncisions collectives et leurs initiateurs qui ne font que clochardiser l’acte chirurgical et la santé », ajoutera notre interlocuteur. Les services d’inspection de la direction de la santé de Constantine seront donc chargés d’éclairer l’opinion publique sur ce qui s’est réellement passé ce soir maudit du 27ème jour de Ramadan où des enfants innocents, deux pour le moment, ont perdu leur virilité et toute chance de procréer un jour. Cette commission, qui dépend de la DSP de Constantine, remettra à la fin de son investigation sa conclusion de l’enquête au ministre de la Santé qui a recommandé la plus grande diligence pour que les coupables soient identifiés et jugés et surtout pour que ces pratiques, qui relèvent plus du charlatanisme que du cultuel ou du culturel, disparaissent à jamais de notre société. Pour rappel, si deux enfants ont perdu définitivement leur gland suite à une nécrose, cinq autres attendent toujours et espèrent que la chirurgie plastique pourra réparer ce que des mains inexpertes ont traumatisé.

El Watan (Algérie) - 22/11/05

 

 

Femmes mutilées au bord du Nil

 

Ce sont de ces mots qui sont rares. Pour qu'ils naissent, il a fallu des années d'intimité, un rien de chantage, une surprise surmontée avec peine. Et puis ils ont jailli, flot trop longtemps contenu. Hayet a raconté à Christiane, sa patronne, ce qu'avait été son excision.

 

Les deux femmes ne sont pas amies mais ont vécu côte à côte plus de vingt ans. L'une est une saïdie (femme du Sud) montée survivre dans la capitale en faisant des ménages, l'autre une bourgeoise cairote copte. La première est excisée, la seconde non. Jamais jusque là elles n'en avaient parlé.

 

Il a fallu beaucoup insister pour que Christiane accepte de poser la question à sa servante. La réponse est venue après beaucoup d'hésitations, rupture d'une tacite "omerta" : "J'avais 11 ans. Personne ne m'a rien dit. La "daya" (sage-femme traditionnelle) est venue. Ma mère s'est assise sur mes jambes, et m'a tenu les bras. Tout a été très vite : j'ai vu un couteau et j'en ai senti le froid en haut de mes cuisses. Puis il y a eu la douleur. Terrible. J'ai cru que j'allais mourir.

 

J'ai cherché le regard de ma mère, sans le trouver. Ça a beaucoup saigné. On m'a remis des couches pendant quelques jours. Personne ne m'a rien expliqué. Je n'ai réalisé que des années plus tard ce qu'on m'avait fait, en regardant la télévision. Mais on a éteint le poste. Ce sont des choses dont on ne parle pas." d97 % des Égyptiennes, tant chrétiennes que musulmanes, sont excisées, généralement à l'orée de l'adolescence. Ce chiffre parfaitement officiel stupéfie. Qui, des hordes de touristes déferlant sur les rives du Nil entre Louxor et Assouan, courant aux Pyramides, se plongeant dans la pénombre des tombes royales, qui le soupçonne ? Parler de l'excision aujourd'hui en Égypte, c'est encore déranger, se heurter à la négation, à l'ignorance, dans tous les milieux.

 

Nevine Ansara, fille de la bonne bourgeoisie, heureusement épargnée, ignore encore à 40 ans passés de quoi il s'agit exactement. Fatima el Guindi, fille de bawab (gardien d'immeuble, factotum), mutilée à 11 ans, a compris ce qu'on lui avait fait en entendant en parler une masseuse de son immeuble. "La tradition justifie tout, explique Marie Assad, sociologue. Le lien n'est jamais fait ni avec les douleurs qui les assaillent pendant des années, ni avec certains problèmes à l'accouchement, ni bien sûr avec la sexualité."

 

En 1994, la diffusion par CNN d'une excision filmée avait fait l'effet d'une bombe. La correspondante de la chaîne avait failli être expulsée. Et puis ? Et puis rien... Le scandale s'est comme effacé des mémoires. En 2003, une grande campagne nationale intitulée Ila mat et initiée par Suzanne Moubarrak, la femme du président, a été lancée. Des spots dénonciateurs sont passés à la télévision, plusieurs fois par jour. Le silence, pourtant, reste de mise.

 

La situation légale est complexe. Il n'y a pas de loi contre l'excision, mais l'article 240 du code pénal condamne de 3 à 5 ans de prison tout auteur d'un dommage corporel. En 1996, le ministre de la santé a interdit la pratique dans les hôpitaux publics. Des médecins ont attaqué le décret devant le tribunal administratif, lequel l'a annulé le 24 juin 1997. Cependant, le décret en question a été rétabli par la Haute Cour administrative en décembre 1997. On en est toujours là. Théoriquement, l'excision est interdite. Concrètement, elle est pratiquée quotidiennement sans qu'aucune condamnation ne soit jamais prononcée.

 

Dieu, qui a ici les épaules de plus en plus larges, est censé justifier la pratique. Mounir Fawzi, gynéco, enseigne la médecine à l'université d'Ain Chams.

 

Il s'exprime en un anglais excellent et un français plus que correct, souvenir de ses études au collège jésuite de la Salle. Les cheveux grisonnent, le sourire reste un peu méfiant. "Je sais déjà ce que vous allez me dire." Sur son mur, une photo de Jérusalem voisine avec ses diplômes. Des patientes voilées avec élégance sortent de son cabinet d'Héliopolis, banlieue chic.

 

L'excision, il est pour. Il la pratique dans sa clinique, écartant d'un mot le fait que c'est interdit : "Il s'agit d'un décret du gouvernement, pas d'une loi." Il pousse le militantisme jusqu'à pratiquer l'opération — source de réels profits — gratuitement. "Le Prophète a approuvé l'excision. Donc le faire, c'est bien", dit-il.

 

Opinion controversée. L'imam d'Al Azhar, cheikh Mohammed Sayyed Tantawi, s'est prononcé contre la mutilation, révélant que sa propre fille avait été épargnée. Abdel Meneim Aboul Fotouh, responsable de la confrérie des Frères musulmans et secrétaire général du syndicat des médecins, est convaincu que la religion ne recommande nullement l'excision.

 

Dans les villages de Haute Égypte, 5 000 manuels ont été distribués. Leur auteur, Mohammed Selim Al Aawa, secrétaire général de l'Association mondiale des oulémas musulmans, y affirme que la pratique n'a pas de base religieuse. Amr Khaled, prêcheur très populaire auprès des jeunes, le répète aussi bien à la télévision que sur les sites Internet islamiques, rejoint dans ce déni par le patriarche copte Chenouda III.

 

Mais le mufti de la République, Nasr Farid Wassel, se cantonne dans une prudente expectative. "L'islam laisse décider les personnes compétentes en la matière, c'est-à-dire les médecins", énonce-t-il. Le cheikh Youssef Al-Qaradhawi, guide spirituel des Frères musulmans, admet le principe. Pour lui, "ceux qui considèrent que l'excision est le meilleur moyen de protéger leurs filles devraient l'appliquer". Ahmed Suleiman, conférencier en droit islamique à l'université du Caire, affirme : "L'excision est source de pudeur, d'honneur et d'équilibre psychologique." Selon lui, la mutilation "ne peut provoquer la frigidité chez la femme. Depuis de nombreuses générations, les musulmans pratiquent l'excision tout en ayant une vie conjugale épanouie".

 

Chez le docteur Fawzi, le technicien vient vite épauler le croyant. "Il est très difficile pour une fille qui a pratiqué la masturbation de se diriger ensuite vers l'orgasme vaginal, assure-t-il. L'excision lui permet, en se concentrant sur

cet orgasme-là, de se diriger vers une vie de couple épanouie." En plus, "l'excision empêche beaucoup d'infections et limite les cancers de la vulve". D'où l'obligation d'avoir recours à un vrai médecin. "C'est la clandestinité qui a créé des problèmes autour de l'excision", affirme ce gynécologue. Le dernier argument est patriotique : "Tout en Égypte repose sur la famille. Faire que la sexualité devienne chez nous ce qu'elle est en Occident est un plan pour

la détruire. Qui, en 1997, a voulu interdire l'excision ? Les étrangers, surtout les Américains." Sur le terrain, cette croyance dans l'obligation religieuse est un des premiers obstacles auxquels se heurtent les rares opposants.

 

A Beni Souef, petite ville sans charme desservie par un train brinquebalant, les militantes du Conseil national de la maternité et de l'enfance ont patiemment tissé leurs réseaux. "J'ai réalisé ce qu'était l'excision quand j'ai perdu un bébé à la naissance, raconte une femme. On a commencé par me dire que c'était parce que j'avais été mal excisée et que la tête du bébé avait touché le reste de ce qu'on m'avait coupé. On a parlé de recommencer. Je ne voulais pas. Mais j'ai voulu comprendre. Un autre docteur m'a expliqué ce qu'en fait on m'avait enlevé. J'ai eu beaucoup de mal à le croire..."

 

A Beni Souef, on ne peut évoquer de but en blanc l'excision. Il faut biaiser, parler santé, droits de l'homme, stratégies de développement. "Nous donnons des informations scientifiques crédibles, insistons sur le fait que le clitoris est un organe naturel, qu'il a des fonctions." Les militantes rappellent que la tradition n'est pas immuable. À preuve l'effacement de certaines d'entre elles, comme le mariage entre parents ou la défloration. Des comparaisons faciles sont mises en avant : couper "ça" pour obliger les filles à être chastes, c'est comme couper une main parce que c'est l'outil du vol. Il faut faire très attention au matériel utilisé. Au dispensaire d'El Marg, dans la banlieue du Caire, une cassette de prévention a été jugée pornographique par l'imam du quartier.

 

Attentives à ce qu'on leur dit, les femmes écoutent, acquiescent. Mais de leurs douleurs, des filles mortes d'hémorragies, de leurs vies sexuelles sacrifiées, elles ne parlent que dans l'intimité du tête-à-tête. "Nous atteignons beaucoup les jeunes filles. Elles se sentent moins liées par la tradition", affirme Viviane Fouad, membre du Conseil. Chez elles, les chiffres baissent : 51 % seulement des filles de 11-12 ans seraient excisées, chiffre qui monterait à 77 % pour celles qui ont entre 15 et 17 ans.

 

"Il faut ensuite vaincre la pression sociale, ajoute Magdi Helmi, directeur de programmes de santé à Caritas. C'est le plus difficile. Partout où des familles ont essayé de renoncer sans être en accord avec leur village, la stigmatisation a été trop forte. Nous ne pouvons envisager que des solutions collectives. Sans cela, rien n'avance. Il faut impliquer tout le monde."

 

Comme cela fut le cas à Binben, près d'Assouan, le premier village à avoir officiellement renoncé à la pratique de l'excision. Il a fallu s'installer dans le bourg, gagner la confiance des leaders religieux, prêtre chrétien comme cheikh soufi, puis celle du maire, des ONG locales... Le but aujourd'hui est d'amener d'autres villages de Haute Égypte à marquer publiquement leur refus. 60 d'entre eux étaient concernés par une première campagne dans six départements du Sud. "Enfin nous en avons parlé, continue Viviane Fouad. C'est à la fois terrible, parce que c'est un tout petit pas, et très encourageant, parce qu'ensuite on peut tout espérer. La vraie victoire, ça a d'abord été ça : pouvoir en parler."

Le Monde - 22/12/05

 

 

 

19.000 circoncisions par an : hausse de 37% en dix ans.

 

Bruxelles : En 2004, le nombre de circoncisions pratiquées dans notre pays s'est élevé à 18872, précisément. Soit une hausse de 37% en dix ans.

Cette progression fait référence aux interventions remboursées par l'Inami, puisque la circoncision est intégrée comme telle dans la nomenclature des prestations de santé. Un peu plus de 2000 opérations ont exigé une hospitalisation, alors que les autres - l'écrasante majorité - ont été effectuées en hôpital de jour. Le budget Inami pour cette prestation s'est élevé, l'année dernière, à environ 1,6 million d'euros.

Près de 19000 circoncisions, donc, en 2004, contre 13786 en 1994 ou encore 15336 en 1999 : l'augmentation est constante, et dépasse légèrement les 5000 cas en une décennie. Circoncision qui est surtout le fait des communautés musulmane et juive, encore que dans un contexte différent. «La circoncision est mentionnée dans la Bible, mais pas dans le Coran», intervient le Dr Mattelaer, éminent spécialiste belge du sujet, auteur de plusieurs livres sur la circoncision. «Ceci explique, au demeurant, que chez les juifs, la circoncision doit être pratiquée par un juif, alors que chez les musulmans, l'appartenance religieuse du praticien n'a pas vraiment d'importance».

Cette forte augmentation s'explique pour une large part, et assez logiquement, par des considérations relevant de la natalité. Ainsi que l'indique Ural Manço, chercheur aux Facultés universitaires Saint-Louis (Bruxelles), «la population musulmane connaît une croissance puisqu'elle est jeune, avec 35% de personnes de moins de 18 ans. Les musulmans de Belgique représentaient 3% de la population en 1990 ; un taux qui est monté à 4% en 2002. On recense actuellement quelque 415 000 musulmans en Belgique».

Ceci étant, lorsqu'on sait qu'à peu près 60000 garçons naissent chaque année dans notre pays, savoir que l'on pratique 19000 circoncisions peut paraître énorme. «Mais il n'y pas que les bébés qui sont circoncis», poursuit le

Dr Mattelaer. «La tradition juive veut que l'enfant soit circoncis au 8ème jour. Par contre, chez les musulmans, la moyenne d'âge est plus élevée, puisque l'opération survient, en moyenne, vers 3 ou 4 ans ; même si certains parents la demandent peu après la naissance. Dans le temps, c'était plutôt à la puberté, vers 12 ou 13 ans.»

En sachant aussi qu'une circoncision peut s'imposer pour des raisons médicales (en cas de phimosis, c'est-à-dire de rétrécissement du prépuce, ou de paraphimosis, avec recalottage impossible et turgescence du gland). «Ceci concerne peut-être 2 ou 3000 patients chaque année», note le Dr Mattelaer. Auxquels s'ajoutent les conversions adultes, ainsi que ces personnes qui pratiquent la circoncision pour des raisons hygiéniques, ou en espérant mieux se protéger contre les maladies sexuellement transmissibles.

La Dernière Heure (Belgique) - 13/12/05

 

 

 

À Bamako, 8 pays de l'ouest du continent se sont engagés

à légiférer pour interdire l'excision

 

La pratique de l'excision, ou de toute autre forme de mutilation génitale féminine, est peut-être en voie de régression en Afrique. Cette coutume, qui touche plus de 100 millions de femmes et d'enfants sur ce continent, avec des conséquences physiques et psychologiques graves et surtout irrémédiables, a été clairement condamnée la semaine dernière à Bamako (Mali), au cours d'une conférence sur le sujet organisée par le gouvernement du Mali et l'association No Peace without Justice fondée par l'eurodéputée radicale Emma Bonino. Mieux même : le Mali, où plus de 90 % des femmes sont mutilées, s'est engagé à légiférer pour interdire l'excision conformément aux principes du protocole de Maputo. Et avec lui, les 8 pays d'Afrique occidentale (Bénin, Burkina Faso, Sénégal, Togo, Niger, Mauritanie, Guinée Conakry) qui avaient envoyé des délégations à cette conférence.

Adopté en juin 2003 par 53 pays, et entré en vigueur en novembre dernier grâce à l'obtention des 15 ratifications nécessaires, le protocole de Maputo prohibe explicitement la pratique des mutilations génitales féminines qu'il considère comme une violation des droits fondamentaux de la personne. «Les choses bougent un peu partout mais il ne faut pas relâcher la pression», nous a expliqué de Bamako Emma Bonino. «Le Bénin, par exemple, vient de voter une loi d'interdiction de ces pratiques mais maintenant il faut que celle-ci soit appliquée. Beaucoup de femmes, sur le terrain, se battent dans ce sens. Par ailleurs, il faut continuer la campagne visant à convaincre les pays de ratifier ce protocole de Maputo. Nos prochaines cibles sont le Niger et le Liberia...

Il ne faut pas oublier que près d'une trentaine de pays pratiquent encore l'excision en Afrique, mais aussi en Égypte, au Yémen, à Oman...»

La députée européenne a profité de la conférence pour visiter, près de Bamako, un village qui a déjà renoncé à mutiler les femmes. «L'entrée dans l'adolescence s'y célèbre désormais avec une fête mais sans excision. Les fers de l'intervention sont consignés chez le chef du village. Cela s'est fait grâce à l'activisme des associations maliennes qui ont contacté des garçons et des filles au niveau de l'école. Le professeur est allé parler au chef et aux femmes du village qui ont accepté d'abandonner cette coutume. Les autorités religieuses, musulmanes, n'ont pas protesté.» Le plus gros frein à l'arrêt de ces pratiques ? «Ce n'est même pas qu'il y ait une opposition organisée, c'est le mur du silence.»

Libération - 17/02/06

 

 

 

Une piste pour la recherche contre le sida :

les interruptions de traitement

 

«C'était une bonne cuvée où les recherches françaises ont été particulièrement représentées», se réjouit le professeur Jean-François Delfraissy, le directeur de l'ANRS (Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales), en présentant les grands thèmes abordés à la conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes qui s'est terminée le 8 février à Denver, aux Etats-Unis. Avec plus de 40 millions de personnes infectées par le virus dans le monde, dont 90% dans les pays du Sud, la quête de nouveaux traitements efficaces mais aussi plus accessibles est plus que jamais d'actualité (...).

  À Denver, il a beaucoup été question du rôle de la circoncision. Cette pratique ancestrale semblerait réduire non seulement le risque de contamination pour les hommes mais aussi celui de transmission du virus à leurs partenaires sexuelles féminines. Déjà, en juillet dernier, une étude comparative menée en Afrique du Sud par une équipe franco sud-africaine chez 3000 jeunes hommes de 18 à 25 ans entre 2002 et 2005 avait été la première à mettre en évidence une nette diminution de la contamination chez les jeunes qui venaient d'être circoncis par rapport à ceux qui ne l'étaient pas (18 contre 51, soit près de trois fois moins). Pourtant, les deux groupes avaient bénéficié d'une même information sur la prévention des infections sexuellement transmissibles et avaient tous été fortement incités à utiliser des préservatifs.

 Une nouvelle étude présentée par des chercheurs ougandais et américains et menée auprès de quelque 300 couples de la région de Rakai, en Ouganda, est la première à montrer une possible protection des femmes contre la transmission du virus par leurs partenaires circoncis. 299 jeunes femmes ont été contaminées par des hommes non circoncis contre seulement 44 chez celles qui ont eu des relations régulières avec des hommes qui l'étaient. Une différence importante. Une telle protection pourrait s'expliquer par la structure du prépuce recouvrant le gland. La muqueuse à l'intérieur du prépuce est formée de cellules qui, selon les chercheurs, seraient plus vulnérables au virus du sida. Des données nouvelles qui, si elles se confirment sur de plus vastes séries, pourraient avoir des répercussions en termes de santé publique.                  

Le Figaro - 13/02/06

 

 

 

Enquête sur la mort d'un enfant à l'hôpital

 

Le parquet de Versailles a ouvert hier une information judiciaire pour "recherche des causes de la mort", après le décès d'un enfant de 4 ans dans un hôpital parisien le 11 mai dernier. Il avait été opéré des amygdales la veille au centre médicochirurgical de Parly 2, au Chesnay (Yvelines). Des complications seraient survenues au cours de la phase post-opératoire, selon les premiers éléments de l'enquête. Une autopsie a été pratiquée mercredi. L'ouverture de cette procédure va permettre de saisir les dossiers médicaux.

20 minutes - 18/05/2006

 

 

 

The big business of circumcision

 

An 8-year-old boy in Chicago is at the center of a battle over — of all things — his foreskin. The boy’s mother, who said two doctors advised circumcision following repeated infections, wants the young man to be circumcised. His father, who’s vigorously opposed to the idea, requested a restraining order to block his ex-wife from having their son circumcised. A Cook County judge has temporarily sided with the father and ordered circumcision proceedings halted until the court can decide if the operation is in the best interests of the child.

As a man — and a circumcised one at that — I appreciate the father’s compulsion to protect his son’s manhood. A neonatal circumcision, one performed before a newborn boy leaves the hospital, is a frightening concept in and of itself, but circumcising an 8-year-old is nothing short of nightmarish and brutal when you consider its potential health implications.

I lament the circumcision of my foreskin. A circumcision removes about 70% of genital nerve endings. That sounds like a party in my pants. There is no telling what lingering psychological effects I’ve suffered as a result of the pain experienced during my neonatal circumcision.

It’s vexing that the medical community allows the removal of a body part we could actually find useful. Why not circumcise my appendix at birth instead of my foreskin? My appendix could potentially kill me one day if it bursts and I don’t receive medical attention swiftly.

My foreskin posed no such diabolical threat. The boy’s mother undoubtedly wants the best for her son, but considering that she is not the natural owner of a penis, I’m wary of her qualifications to make such a critical decision. Clearly her son’s health concerns complicate the issue beyond the cosmetic or religious reasons behind most circumcisions in our culture.

Circumcision has long been a controversial issue, but anti-circumcision sentiment in America has been growing and the number of actual neonatal circumcisions being performed is sharply declining as myths about circumcision are debunked.

It’s no surprise that circumcision is rooted in religion. Puritanism run amok has led to the mutilation of boys throughout history, while religious leaders explained away the bizarre ritual as an important covenant with God, among other deity-related rationales. Seriously, do you think God wants us to chop off part of our genitals to appease him?

In modern America circumcisions are primarily performed for non-religious reasons. Business is the driving force behind the myth that circumcision is necessary for proper hygiene. In 1999 the American Academy of Pediatrics reversed its position on routine circumcision because the practice “is not essential to the child’s well-being.” Circumcisions run about $400 for a procedure that takes roughly fifteen minutes. $400 may not seem like a lot, but multiply that number by all of the baby boys born every year and it adds up to big revenue for hospitals.

Nowhere in the world is circumcision as prevalent as it is here in America. Perhaps, one day, our culture will cease practicing this antiquated ritual and reserve the procedure for worst-case scenarios that leave no other less invasive alternative. I say, save the foreskins.

Metro (Boston/USA) - 01/03/06

 

 

 

Violence : pression intégriste sur les hôpitaux

 

L'homme ne dissimule pas sa peur. « Je me sens exposé, à la merci d'un type qui débarque dans mon bureau, ou même chez moi, et me frappe... » Les mots sortent en rafale. « Mes collaborateurs subissent la même tension, nous sommes traumatisés. Nous en sommes à installer des caméras partout, à fliquer notre établissement... » C'est un grand professeur de médecine qui parle ainsi. Israël Nisand est chef du service de gynécologie obstétrique du CHU de Strasbourg.

 

Il y a quelques semaines, une assistante sociale a été agressée dans son bureau. Deux inconnus ont surgi, ils lui ont lancé : « On va vous apprendre à vous occuper de nos femmes ! » Ils l'ont giflée. Puis ils ont frappé la tête de cette femme sur sa table. L'un des deux hommes lui a arraché son tee-shirt et a écrit au marqueur rouge « Mohamed » sur son ventre.

 

Avant de prendre la fuite, les agresseurs ont inscrit sur le mur : « Sale juive ».

 

Pourquoi ce déchaînement de violence ? La victime (qui n'est pas juive) a dit aux policiers ne connaître ni ses agresseurs ni les raisons de leur acte. Était-ce, comme l'a évoqué la presse, parce que le centre dans lequel travaille cette femme pratique des IVG, et que ses agresseurs étaient des fondamentalistes musulmans ? En attendant les résultats de l'enquête, le professeur Israël Nisand dresse un constat amer : cet acte s'inscrit dans un contexte. « Nous sommes confrontés à la violence permanente des maris de nos patientes, dit le médecin. Le phénomène croît en fréquence et en gravité depuis trois à quatre ans. »

 

Une violence guidée par des particularismes religieux ou culturels, et qui s'installe. « Deux jours avant l'agression de notre assistante sociale, poursuit-il, nous avons vu arriver deux hommes turcs avec une petite fille de 12 ans.

Ses accompagnateurs voulaient qu'on lui dresse un certificat de virginité. Nous avons refusé, ils ont hurlé... »

 

L'autre jour, un homme, turc lui aussi, exigeait que sa femme soit examinée par un médecin femme. « On lui a expliqué qu'on ne pouvait pas sélectionner le personnel soignant sur son sexe, se souvient Nisand, il a répondu : "Mais le service public vous y oblige !" Quand ma secrétaire a nié, il a rétorqué : "On vous aura !" Quelques jours plus tard, l'homme revient. Et il lance au professeur Nisand : « Je veux que ma femme accouche ici, j'exige du personnel féminin. » « Je lui répète notre position, dit le médecin, je lui explique comment fonctionne un établissement laïque. Il me menace alors : "Donnez-moi votre nom !" » Comment réagir ? « On ne sait pas, on fait profil bas, on a peur d'être taxés de racisme, confie Israël Nisand. J'ai l'impression d'être en lutte contre les territoires perdus de la République. Et pourtant, j'ai le cœur à gauche... »

 

Comme les écoles, les hôpitaux font face à la montée des communautarismes et des radicalisations identitaires. Ce phénomène est longtemps resté tabou, jusqu'à la publication des travaux de la commission Stasi sur la laïcité, fin 2003. Il l'est encore en partie. Nombre de soignants se sentent démunis, et certains craignent de témoigner. Une cinquantaine de chefs de maternité d'Île-de-France organisent un débat sur ce thème, le 6 avril, au Sofitel Sèvres. L'intitulé du sujet en dit long : « Agir autrement en gynécologie obstétrique face à certains comportements d'inspiration religieuse ou culturelle ».

 

La loi de Dieu contre celle d'Hippocrate ? « Pour quelqu'un de ma génération, il est impensable que de tels comportements puissent prendre le pas sur nos règles médicales », s'exclame le professeur Roger Henrion, qui a préparé cette conférence et suit ces questions à l'Académie de médecine. « En 50 ans de pratique dans une dizaine d'établissements, dit cet ancien gynécologue obstétricien parisien, je n'ai jamais vu cela. Depuis l'an 2000, tous les chefs de service de la périphérie de Paris et même d'hôpitaux intra-muros me signalent des incidents, parfois graves. »

Le rapport au corps, la pratique de la prière, les interdits alimentaires... Rites et préceptes religieux s'immiscent dans le fonctionnement quotidien de l'hôpital.

 

Les textes de loi protègent la liberté religieuse des patients.

 

Dans les établissements hospitaliers publics, un espace est réservé aux aumôniers de tous les cultes, et les demandes alimentaires particulières sont respectées. Tant que la pratique est confinée à la sphère privée, pas de problème. Mais le bât blesse quand ces croyances heurtent la neutralité laïque du service public et entravent les traitements médicaux. Voire pis : menacent la vie du patient...

 

« Une fois, en réanimation, raconte le docteur Jean-Pierre Bal, chef des urgences à l'hôpital intercommunal de Créteil (Val-de-Marne), un homme devait être opéré car il risquait la mort. Il a refusé. Il ne voulait pas de transfusion car il était Témoin de Jéhovah. On ne sait pas ce qu'il est devenu, sa volonté a été respectée... »

 

Cas extrême, certes. Mais, au quotidien, d'autres comportements contrecarrent les usages habituels. Certaines musulmanes pratiquantes n'ont pas de relation directe avec l'équipe soignante. « On est obligé de passer par le mari : lui seul peut nous parler, constate Isabelle Allais, infirmière à l'hôpital intercommunal de Créteil. Il y a dix ans, ces demandes passaient inaperçues, aujourd'hui, elles sont régulières. On a adapté nos habitudes, en admettant par exemple toute la famille dans la salle de soins. » Les exigences peuvent être fortes. « Les femmes voilées veulent des chambres particulières, elles refusent toute visite d'hommes pendant qu'elles allaitent », dit cette infirmière d'une maternité de la banlieue nord de Paris.

 

Les soignants se trouvent parfois confrontés à la loi des maris. Lesquels refusent notamment que leur épouse soit prise en charge par un homme. Un rapport de l'Inspection générale de l'administration remis au Premier ministre en janvier s'en alarmait - tout en précisant que ces cas étaient limités à la banlieue parisienne, la région lyonnaise et l'Alsace. « On s'entend dire : "Chez nous, c'est le mari qui décide !", constate le docteur Daniel Rotten, au centre hospitalier de Saint-Denis. Certains en viennent aux mains. »

 

Retour en arrière ? « J'ai vu fonctionner des services hospitaliers de gynécologie au Maroc et en Tunisie dans les années 50, et je n'ai pas rencontré ces problèmes, se souvient le professeur Henrion. En France, aujourd'hui, des maris irascibles vont jusqu'aux menaces avec armes. » Le personnel doit se plier à des choix décidés au nom de préceptes religieux. Des exemples ? « Le principal problème que nous avons avec les patientes musulmanes, dit cette infirmière (d'origine musulmane) d'un établissement du Val-d'Oise, est le refus de l'HT 21, la prise de sang destinée à déceler la trisomie 21, parce qu'il s'agit d'un acte préalable à un avortement. » « Pendant le ramadan, raconte l'une de ses consœurs aux urgences de Créteil, si des patients ne sont pas examinés avant la rupture de jeûne, ils repartent chez eux sans soins... »

 

Des malades - mais des médecins aussi - affaiblis parce qu'ils suivent le jeûne. D'autres qui refusent un traitement parce qu'il comporte des gélatines animales. Une femme en train d'accoucher qui, par respect strict du shabbat, arrive à pied à l'hôpital, puis refuse de prendre l'ascenseur et monte les escaliers dans le noir jusqu'à la salle de soins - et que l'aide-soignante laisse faire, parce que « c'est sa religion». Ces histoires sont le pain quotidien d'Isabelle Lévy, qui, depuis plusieurs années, arpente les couloirs des hôpitaux de la région parisienne pour « déminer » les tensions, décrypter les textes religieux aux médecins, infirmières et surveillants béotiens. « Les soignants ne savent pas toujours distinguer les limites à accepter, et les croyants font parfois preuve de zèle dans leur pratique, par ignorance, relève la jeune femme. Par exemple, le Coran exonère les femmes enceintes ou les mères qui allaitent du jeûne du ramadan, mais les croyantes ne s'accordent pas ce droit. Il est nécessaire d'affirmer que les trois monothéismes admettent la transgression des interdits en cas de risque de perte d'intégrité physique ou mentale. » « Il faut choisir la vie », comme dit le Talmud. « En droit, on peut être poursuivi pour non-intervention à personne en danger, ce principe passe avant le respect des préceptes religieux », rappelle Gérard Barsacq, directeur de l'hôpital de Créteil.

 

Mais comment avoir une confiance absolue quand les hospitaliers eux-mêmes affirment un parti pris ? « De plus en plus de soignants pratiquent leur religion dans l'enceinte de l'hôpital, observe Isabelle Lévy. Des médecins qui s'absentent de leur service pour faire leur prière ou refusent de prendre des gardes le samedi parce que l'on ne doit pas travailler, un infirmier qui enseigne le Coran dans l'office, une infirmière qui passe ses nuits à lire la Bible au lieu de faire sa tournée... »

L'Académie de médecine, dans un communiqué officiel, le 9 décembre 2003, s'est émue de « l'affichage d'une appartenance religieuse » des soignants, « susceptible de troubler l'indispensable relation de confiance entre le médecin et son patient ainsi qu'entre les différents membres du personnel médical ». Dans les maternités, il n'est pas rare que des médecins, catholiques, juifs ou musulmans, refusent de pratiquer des IVG au nom de leurs convictions religieuses.

 

Avec le temps, l'hôpital s'est organisé. D'abord, une circulaire du 2 février 2005 de l'administration hospitalière a précisé noir sur blanc le cadre des relations entre laïcité et liberté religieuse. « Depuis les affaires du voile, les choses se sont clarifiées, assure le professeur Bassam Haddad, responsable de la maternité à l'hôpital de Créteil. On précise lors de la première consultation aux patients le système des tours de garde et l'impossibilité de choisir son médecin à l'avance. Nous n'assurons pas un service à la carte... » Dans les hôpitaux, il devient courant de prévenir les patients de l'état du droit. La communication, paraît-il, favorise la sérénité. Mais il en faut plus pour décourager les opiniâtres... « Certains se renseignent pour savoir quel médecin est de garde... » constate une sage-femme. Dans certains cas, il est demandé l'arbitrage des autorités spirituelles. Ce gynécologue raconte comment il a dû demander au recteur de la mosquée d'intervenir parce que l'une de ses patientes, qui attendait un bébé présentant une malformation grave, refusait toute exploration d'amniocentèse et à fortiori d'IVG. L'imam, consulté par son mari, traditionaliste, s'y opposait. Grâce à la persuasion du recteur, le couple a accepté l'amniocentèse...

 

« Les patients d'origine maghrébine ne posent plus tellement de problèmes, souligne le docteur Gilles Dauptain, chef de service d'une maternité de la périphérie nord de Paris, en poste depuis vingt ans. Ils ont parfaitement intégré le fonctionnement de la médecine française. Il est très rare qu'ils refusent des soins. L'islam auquel nous sommes confrontés maintenant est celui des Afghans et des Pakistanais. »

 

Dans cet établissement, on croise des femmes voilées de la tête au pied par une burqa et des gants. « Une fois, une Africaine a refusé une césarienne en disant : "Je ne suis plus une femme si j'accouche ainsi" », raconte une sage-femme. L'issue ? « On est obligé de négocier par l'intermédiaire du mari, explique le docteur Dauptain. En cas de blocage, on prévient le procureur, mais ce n'est pas toujours simple. Alors, on téléphone au marabout, qui vient et palabre avec le mari. Souvent, celui-ci finit par accepter la césarienne... »

Le Point - 06/04/06

 

 

 

Signe d'appartenance : une fiction de Kamel Chérif

 

Ali, âgé de 8 ans, est élève dans une école en Tunisie. Il est la risée de ses camarades car il n'est pas circoncis. Le jour de se circoncision, Ali fugue et trouve refuge chez son grand-père.

France 5 - 30/12/05

 

 

Campagne contre le "repassage" des seins

 

Près d'un demi-millier de personnes ont assisté, mardi à Yaoundé, la capitale camerounaise, au lancement d'une campagne de lutte contre le "repassage" des seins des adolescentes au Cameroun organisée à l'appel du Réseau national des tantines (RENATA), une association de filles mères. Selon la secrétaire exécutive du réseau, Mlle Bessem Ebanga, la campagne fait suite à une enquête menée en décembre dernier dans les dix provinces du pays qui a révélé l'ampleur du phénomène assimilé à une autre forme de mutilation corporelle.

L'enquête effectuée sur un échantillon de 5.661 filles et femmes, âgées entre 10 et 82 ans, qui ont subi la pratique, indiquent qu'elles ont, par la suite, subi des perturbations générales : fièvre, apparition de kystes sur les seins, douleurs intenses, démangeaisons des seins, écoulements anormaux et cancers.

Au Cameroun, 24% d'adolescentes subissent le "repassage" des seins avec divers objets chauffés (pierre, spatule, pilon, herbes, épluchures de plantain, sel, pétrole, serre seins). Selon le chargé d'affaires de l'ambassade d'Allemagne au Cameroun, Stephen Lerdermann, son pays soutient la campagne contre le repassage des seins parce qu'elle s'inscrit dans les Objectifs du millénaire pour le développement proposés par les Nations unies.

Il a salué les efforts de RENATA qui ont permis de faire connaître la pratique et les souffrances qu'elle engendre. Catherine, qui est membre du réseau, réside à Douala, la capitale économique camerounaise. Elle affirme avoir été massée pendant trois jours par sa mère qui lui expliquait que c'était pour qu'elle ne soit pas précocement abordée par les garçons. Cela ne va pourtant pas l'empêcher

de se retrouver enceinte à 17 ans. Originaire de la province du Sud-Ouest, Emilia a, pour sa part, suivi les conseils d'une camarade de classe en se massant les seins avec une louche chauffée. Toutes les deux affirment avoir été beaucoup aidées par le réseau. Elles ont lancé un appel aux parents et à toute la communauté pour que cesse cette pratique dégradante. Selon RENATA, 10% de cancers du sein sont le résultat du repassage des seins. RENATA regroupe 61 associations de jeunes filles qui ont accouché entre 13 et 19 ans. Elle est présente dans 8 des 10 provinces du pays.

Panapress (Cameroun) - 30/05/06

 

 

 

Indonésie : les médecins n'ont plus le droit de pratiquer l'excision

 

Les médecins et les infirmières n'ont plus le droit de pratiquer des excisions en Indonésie, pays musulman le plus peuplé du monde, a annoncé mercredi un haut responsable du ministère de la Santé.

Dans ce pays, certaines communautés encouragent les parents à faire procéder à une ablation d'une partie du clitoris des petites filles à leur naissance même si les instances islamiques indonésiennes ne sont pas toujours d'accord sur l'intérêt de ces pratiques quand elles n'ont pas de but thérapeutique.

Selon Sri Hermiyanti, directrice du service de la santé familiale au sein du ministère, les excisions symboliques, qui ne causent pas de tort physique à  l'enfant pourront encore être réalisées. "Mutiler, endommager, inciser le clitoris ou procéder à son ablation ne sont pas autorisés. Ces pratiques violent les droits reproductifs de ces jeunes filles et endommagent leurs organes", a déclaré Hermiyanti, ajoutant qu'une circulaire avait été diffusée en avril parmi les autorités médicales.

« S'il ne s'agit que de nettoyer l'organe, ce n'est pas un problème. Mais en Indonésie cela implique une incision. La pratique relève davantage de la tradition que de la religion, de nombreux imams ne l'encourageant pas », a-t-elle expliqué.

Selon l'Organisation mondiale de la santé, deux millions de filles dans le monde entier sont, chaque année, exposée à l’excision, une pratique antérieure à l'avènement de l'islam.

AFP - 04/10/06

 

 

 

 30 ans de réclusion requis contre l'homme accusé d'avoir coupé le sexe d'un enfant

 

30 ans de réclusion criminelle assortis d'une peine de sûreté de 20 ans ont été requis vendredi par l'avocat général de la cour d'assises du Val-d'Oise contre Olivier Toussat jugé pour "actes de barbarie" après avoir sectionné en 2000 le sexe d'un enfant de 4 ans à Cergy. Olivier Toussat encourt une condamnation de 30 ans de réclusion criminelle assortie d'une peine de sûreté de 22 ans. Le verdict était attendu tard vendredi soir. "Je ne peux pas vous demander de ne pas condamner Olivier Toussat à la peine qu'il encourt de 30 ans parce que les faits sont indéniables et les conséquences irréparables", a déclaré l'avocat général Charles Modat après être longuement revenu dans ses réquisitions sur la qualification « d'actes de barbarie » retenue contre l'accusé. « Personne ne peut contester que c'est un acte barbare et qu'il en est responsable. La mutilation est l'objectif d'Olivier Toussat, on ne peut pas parler de violences ayant entraîné une mutilation. Il a voulu les souffrances que cet acte a impliquées. Il n'a pas reconnu la victime comme une personne humaine », a indiqué l'avocat général. Olivier Toussat est accusé d'avoir sectionné le sexe d'un enfant de 4 ans le 28 décembre 2000 dans les toilettes d'un Mc Donald de Cergy. L'enfant avait été retrouvé par son assistante maternelle, en pleurs, présentant une plaie ensanglantée au bas-ventre, le sexe sectionné au ras du pubis.                            

AFP - 13/10/06

 

 

 

Réponse de Mme Richard, avocate de la défense, au courrier de l'A.M.E.

 

Je ne suis pas tenue au secret professionnel dans le cadre d'un procès qui ne s'est pas déroulé à huis clos. Il a été débattu publiquement des faits suivants:

Mon client, Olivier Toussat, n'a fait l'objet d'aucune circoncision dans sa jeunesse, ni religieuse, ni de convenance. En revanche, il avait le projet de pratiquer sur lui-même cette "opération" et avait d'ailleurs commencé à se mutiler en ce sens (petites cicatrices constatées par les experts).

J'espère avoir répondu à vos interrogations.

Maître Richard - 17/10/06

 

 

_____________________

 

Journée internationale des Droits de l’Enfant

20/11/2006

 

 

Le docteur Gérard Zwang

a le plaisir de décerner le prix de

l’Association contre la Mutilation des Enfants

à Mlle Sabine Tranin pour son essai

Les ONG occidentales au Cambodge,

la réalité derrière le mythe

paru aux éditions L'Harmattan.

 

 

http://www.enfant.org

 

 

 

 

 

 

Article 222 est publié par l'Association contre la Mutilation des Enfants

AME - BP 220 - 92108 Boulogne cedex

Composé et reproduit par nos soins.

Dépôt légal : 4e trimestre 2006

 

http://www.enfant.org

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