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Article 222

 

Journal pour les Droits de l’Enfant

 

 

N°29                                                                         4e trimestre 2005

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   Agence de la Biomédecine

    Direction médicale et scientifique

        1 avenue du Stade de France

    93212 Saint-Denis La Plaine cedex

 

Dossier suivi par                                                               

Docteur Hélène Espérou

Pôle Stratégie Greffe

Tel. : 01 55 93 69   ..

Fax : 01 55 93 69 ..

Réf. HES/MUC/014

                                                          

                                                           La directrice générale

                                                           à Monsieur Maxime Guérin

                                                           Association contre la Mutilation des Enfants

                                                           B.P. 220

                                                           92108 Boulogne Cedex

                                                           Saint-Denis, le 6 Juillet 2005.

 

 

Monsieur,

 

Vous avez attiré mon attention sur l'utilisation de prépuces d'enfants circoncis.

A l'heure actuelle, il n'existe aucun produit à base de prépuces d'enfants circoncis commercialisé en France. Ce fait est confirmé par l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé.

Dans d'autres pays cependant, ce type de recueil de résidus opératoire est réalisé dans le cadre de circoncisions rituelles et peut être utilisé pour la culture de cellules cutanées. Il appartient à chaque pays de vérifier l'information et le recueil du consentement.

En espérant avoir répondu à votre demande, je vous prie de croire, Monsieur, à l'expression de ma considération distinguée.

 

Carine CAMBY

Directrice générale

 

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La Presse (Montréal)

 

Lettre de la semaine, dimanche 31 octobre 2004.

 

Une mutilation barbare

 

Je voudrais féliciter la journaliste Michèle Ouimet et le photographe Robert Skinner pour leur saisissant reportage sur l'excision (3 octobre), cette abominable pratique chirurgicale qui fait toujours autant de victimes dans les pays d'Afrique.

Je voudrais à mon tour dénoncer une autre intervention chirurgicale qui m'apparaît tout aussi condamnable et que l'on pratique ici au Canada et aux États-Unis, en toute impunité : la circoncision.

Comment se fait-il que cette mutilation des organes génitaux de l'homme soit encore tolérée et acceptée chez nous et ailleurs dans des pays qui se prétendent civilisés alors qu'il a été prouvé par la science qu'une telle pratique n'est pas justifiée dans la majorité des cas ?

Il n'y a que l'ignorance et des traditions sociales et religieuses dépassées pour expliquer une telle tolérance, tant de la part du public que de la part des corps médicaux.

La circoncision est une pratique aussi violente que l'excision et devrait être interdite avec unanimité par tous ceux qui respectent la Charte des Droits et Libertés ou qui se prétendent des défenseurs des droits des plus faibles. Et pourtant, au Canada, de 20 à 25% des mâles subissent cette pratique alors qu'aux États-Unis ce pourcentage est plus élevé. Plusieurs pensent que la circoncision ne consiste qu'à enlever un petit morceau de peau pour prévenir les maladies. Ce n'est pas le cas. Ce que l'on enlève, c'est le prépuce pénien, une enveloppe naturelle rétractable qui protège le gland du pénis et qui constitue la partie la plus érogène du pénis. Cette enveloppe contient plus de 240 pieds de nerfs et 1000 terminaisons nerveuses tout en étant une structure hautement vascularisée. En la faisant disparaître, on mutile pour la vie le corps de l'homme. On risque aussi des complications chirurgicales qui, dans certains cas, ont même provoqué des décès.

Attacher un enfant à sa naissance, utiliser des couteaux et autres instruments pour lui enlever un tissu sain, fonctionnel, sans son consentement et tout cela sans anesthésie, voilà des gestes qui devraient susciter un tollé de protestations. Un bébé est un être innocent, fragile, qui ne peut décrire sa douleur avec des mots. Il n'a que ses cris, ses pleurs, ses yeux, pour exprimer sa souffrance. le temps est venu de condamner cette horreur qu'est la circoncision. Tout enfant, mâle ou femelle, nouveau-né ou plus âgé, a le droit de garder son corps intact.

 

Serena CAPPLETTE

 

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REVUE DE PRESSE

 

 

Quand la liberté de circoncire s'oppose

aux aléas médicaux

 

La mort tragique d'un enfant de la communauté juive ultra-orthodoxe de New York a mis en accusation la pratique de la circoncision ces dernières semaines.

Le débat entre les rabbins et mohels d'une part et les autorités sanitaires américaines de l'autre tourne autour de la succion du sang par la bouche du mohel après une circoncision néonatale et le manque d'hygiène de cette coutume. Au-delà de ce rituel lui-même, c'est la question de la liberté religieuse qui  s'oppose aux réglementations scientifiques et à leurs évolutions.

Cette tragédie s'est déroulée dans la communauté des Haredim, à Monsey, New York. Le mohel, le rabbin Yitzchok Fischer, pratiqua une double circoncision rituelle sur des frères jumeaux. Cette brit-mila s'est déroulée de façon traditionnelle en 3 étapes : incision du prépuce, arrachage et succion du gland par le mohel.

10 jours plus tard, l'un des bébés décéda des suites d'une contamination par le virus de l'herpès. Le bébé survivant était lui aussi porteur du virus et après l'ouverture d'une enquête des autorités sanitaires new-yorkaises, on a découvert le virus de l'herpès chez un autre enfant, circoncis par Fischer.

Les premières conclusions des autorités furent que ces 3 bébés avaient été infectés par la succion du sang. Ces autorités déposèrent une plainte contre le rabbin à la Cour suprême de New-York pour lui interdire de sucer le sang et l'obliger à utiliser des gants stériles lors de ses prochaines opérations.

Fischer a été convoqué hier au tribunal et ses deux avocats, Mark Kurzmann et son fils Hillel Kurzmann, ont tenté de démontrer la totale coopération de leur client avec les enquêteurs : "Le débat n'est pas de savoir s'il y a eu contamination ou pas, mais de savoir si la liberté religieuse est remise en cause dans ce pays puisqu'avant toute enquête légale, le commissaire aux affaires sanitaires avait jugé la succion du sang comme une faute grave au regard du code de santé publique" a déclaré Maître Kurzmann (...).

Haaretz (Israël) - 15/03/05

 

 

Finlande : Polémique sur la circoncision

pour motif religieux

 

La recommandation faite par un groupe de travail du Ministère des affaires sociales en vue d'obliger les hôpitaux publics finlandais à effectuer des circoncisions pour motifs religieux suscite la polémique au sein de la profession médicale. Un projet de loi sera cependant déposé en ce sens.

La raison de cette polémique : la mésaventure arrivée à 7 garçons musulmans dans la ville de Kuopio en 2001. Circoncis par un médecin africain, des complications se firent jour qui les obligèrent à se faire hospitaliser d'urgence.

En effet, les hôpitaux publics ne sont pas tenus d'effectuer des circoncisions pour motifs religieux, ainsi que l'avait constaté l'ombudsman dans une décision de 1999.

Le procureur en charge de l'affaire des 7 circoncisions de Kuopio avait décidé en 2003 de surseoir à des réquisitions, dans l'attente d'une loi éventuelle sur la circoncision. Il considérait cependant que la légalité des circoncisions pour motifs religieux n'était pas évidente, au vu notamment de la convention de 1989 sur les droits de l'enfant prohibant entre autres toute pratique nuisible à la santé de l'enfant. Cependant, il admettait qu'il fallait mettre en balance la liberté religieuse, comme l'avait fait remarquer la secrétaire-générale du Comité national consultatif d'éthique médicale, Ritva Halila : "Je vois difficilement la Finlande interdire la circoncision pour les juifs et les musulmans".

Le Ministère de la santé, ainsi que le Comité d'éthique médicale, ont cependant depuis plusieurs années recommandé les hôpitaux publics de procéder à des circoncisions à caractère religieux, sans succès, de nombreux hôpitaux publics étant rétifs à cette pratique. Les juifs et les musulmans se sont ainsi vu contraints de se tourner vers les hôpitaux  privés pour circoncire leurs garçons, une opération cependant trop chère pour les familles pauvres. Une opération de ce type coûte en effet un peu moins de 1000 euros  dans un hôpital privé, une somme inabordable pour beaucoup, contre 100 euros environ dans un hôpital public, où ce type d'opération n'est pas toujours pratiqué.

Le nombre de cas dont il s'agirait, s'élèverait à une centaine par an. Pourquoi une loi dans ces conditions ? Pour éviter les complications qui s'ensuivent lorsque les circoncisions ne sont pas pratiquées par du personnel médical qualifié, selon le Ministère de la santé. Certains hôpitaux publics demeurent réticents, et attendent la nouvelle loi pour effectuer ce type d'opérations.

Helsingin Sanomat (Finlande) - 13/02/04

 

 

Pays-Bas : le marché aux prépuces à de l'avenir

 

"La circoncision à bon marché gagne en popularité", titre Trouw, le quotidien hollandais, à propos des cliniques spécialisées qui pratiquent cette intervention à caractère religieux. L'article est même illustré d'une affiche annonçant la fin de la période des soldes : "Voulez-vous circoncire votre garçon ? jusqu'au 1er août 2005, notre tarif est de 199 euros." "Les cliniques sont meilleur marché que les hôpitaux et leur méthode correspond mieux aux traditions islamiques", écrit le quotidien, qui compare 800 euros de frais d'hôpitaux aux 199 ou 259 euros demandés par les cliniques privées pour la même opération. Sur le plan politique, depuis le 1er janvier 2005, la circoncision a disparu de la liste des interventions prises en charge par la sécurité sociale. Le ministre de la santé, Hans Hoogervorst, a mis fin au remboursement des circoncisions religieuses - une estimation montre que 90% de ces actes sont de nature non médicale. "Au Pays-Bas, 15 000 garçons sont circoncis chaque année, et ce sont le plus souvent des musulmans", ajoute Trouw.

Courrier International - 03/08/05

 

 

 

Le médecin confronté aux rites culturels

 

Le médecin est parfois confronté à certains rites ou rituels. C'est, de la part du patient, une revendication acceptable par le médecin, à condition qu'elle lui permette d'exercer selon les règles de bonne conduite médicale et qu'elle ne porte atteinte, ni au libre arbitre, ni à la dignité du patient. (...).

Ce sont bien sûr les rites de mutilation génitale qui posent les problèmes les plus aigus au médecin. Concernant l'excision, la situation est sans ambiguïté : en France, cette pratique est aujourd'hui un délit. Depuis la promulgation de la loi du 2 janvier 2004, le signalement d'une excision chez une mineure est même devenu obligatoire et celui-ci ne peut pas faire l'objet de poursuites disciplinaires. Reste que la coutume persiste dans certaines familles originaires d'Afrique de l'ouest (Sénégal, Mali, Mauritanie).

La situation est beaucoup plus floue lorsqu'on aborde la circoncision : objet de polémique, cette pratique rituelle observée dans les religions juive et musulmane n'est ni autorisée ni interdite expressément par la loi française. Cependant, si l'on s'en tient  à l'article 41 du code de déontologie, un médecin ne devrait pas pratiquer une telle intervention puisqu'elle porte atteinte à l'intégrité physique (même s'il est vrai qu'en principe elle ne comporte pas de risque pour la santé de l'enfant). Or, on le sait, nombre de circoncisions sont pratiquées dans le secret des cabinets médicaux ou dans des services hospitaliers, avec l'accord des parents et dans les règles de l'art. Et cela sans qu'elles fassent l'objet de poursuites pénales.

Pourquoi une telle réticence des autorités législative et judiciaire à prendre des mesures visant à interdire cette pratique rituelle ? Elle repose, en partie tout du moins, sur l'argument selon lequel sa condamnation risquerait de renvoyer les familles dans la clandestinité, avec tous les risques que cela pourrait générer pour l'enfant... Reste au médecin sollicité à s'arranger avec sa seule conscience et avec la conviction qu'il ne peut y avoir une solution univoque, mais seulement des solutions adaptées à son environnement.

Dr Bertrand LERICHE, conseiller national

 Bulletin n°8 de l'Ordre des médecins - 10/05

 

Chronique de Siné

 

(...) C'est parti mon kiki, le ramadan-poil-aux-dents bat son plein.

Beur FM bouleverse sa grille laïque habituelle pour entrer en religion et propose des lectures du Coran plusieurs fois par jour, en arabe et en français.

Les grandes surfaces ouvrent toutes des "espaces - ramadan". A quand une circoncision gratuite pour tout achat de couscous ou de viande halal ? A bas toutes les religions !

Charlie Hebdo - 12/10/05

 

Chronique de Siné

 

(...) Religion : "Il n'y a pas d'anticléricalisme vulgaire : la religion est une matière vulgaire qui mérite d'être traitée avec vulgarité", auteur anonyme cité par Raoul Vaneigem dans son Dictionnaire des citations. Le 15 mai l'Union des Athées me remettra solennellement son prix 2005.

Dès 11h30, on trinquera à l'éradication indispensable et urgente de toutes les sectes et de toutes les religions.

Charlie Hebdo - 11/05/05

 

Que peut apporter une circoncision ?

 

 "J'ai des douleurs intenses lors des relations sexuelles à cause d'un prépuce trop serré. le chirurgien veut pratiquer une circoncision.

Quel impact cela peut-il avoir sur ma sexualité à venir ?" Adrien, Marseille.

 Lorsque le prépuce (la peau qui recouvre le gland) est trop serré, il est difficile de décalotter le gland. On appelle cela un phimosis. la toilette intime devient pénible, les champignons se développent, et les conséquences sur l'activité sexuelle sont tout aussi désagréables. car à force de souffrir, on finit par espacer les rapports ou tout simplement ne plus avoir d'érection. Il suffit le plus souvent de pratiquer une simple incision sur le prépuce pour élargir l'orifice et régler ces problèmes. En cas de phimosis sévère, il faut parfois retirer le prépuce lui-même. Là, il faut vous poser une question importante : avez-vous besoin du coulissage modéré du prépuce sur le gland pour déclencher l'orgasme ? Si oui, une circoncision peut être déconseillée et le simple élargissement du prépuce reste préférable. Si ce n'est pas le cas, la circoncision vous soulagera. Vous découvrirez peu à peu de nouvelles sensations et le plaisir que vous avez perdu, reviendra.

Dr Sylvain Mimoun - Femme Actuelle - 27/06/05

 

 

L'école gagnée par le communautarisme non-français

 

Accablant. Le rapport de l'Inspection générale de l'Éducation nationale sur "les signes et manifestations d'appartenance religieuse dans les établissements scolaires" dresse un constat alarmant de la situation dans certains établissements, bien au-delà des seuls quartiers ghettos. L'enquête montre une progression de la ségrégation sociale, ethnique et religieuse, que ce soit dans les banlieues, mais aussi dans des bourgs de campagne. Les inspecteurs décrivent "un basculement rapide et récent, l'accomplissement en quelques années de l'islamisation" de quartiers entiers. Des jeunes hommes, souvent diplômés, professant une religion à la fois plus pieuse, moins populaire et plus intellectuelle, seraient les principaux vecteurs de cette islamisation.

La mixité, partout remise en question dans les espaces publics, n'est obligatoire qu'à l'école et elle est donc sujet de tensions. A l'intérieur des établissements scolaires, le contrôle sur les filles s'accroît. Dans tel lycée, "elles enflent leur manteau avant d'aller au tableau pour ne pas éveiller la concupiscence".

L'antisémitisme est devenu très important. Au point que "les enfants juifs (et ils sont les seuls dans ce cas) ne peuvent plus de nos jours être scolarisés dans n'importe quel établissement".

Dans les écoles primaires, des conflits se développent avec les parents. Des mères se présentent entièrement voilées et ne sont plus identifiables. "Une école a dû organiser un sas sans fenêtre où la directrice peut deux fois par jour reconnaître les mères avant de leur rendre leurs enfants". Certains petits refusent de chanter, de danser, de dessiner un visage pour des raisons religieuses.

Dans une école, ils avaient institué l'usage exclusif de deux robinets de toilettes, l'un réservé aux Musulmans, l'autre aux "Français". Ailleurs, un responsable du culte musulman a demandé d'instituer des vestiaires séparés dans les salles de sport, car, selon lui, "un circoncis ne peut se déshabiller à côté d'un impur".

Dans les collèges, le nombre de filles voilées est surtout lié à une "surenchère entre organisations, des groupes minoritaires tentant souvent de s'affirmer par l'affichage d'un plus grand radicalisme".

Le mois du ramadan est l'occasion d'un prosélytisme intense au sein des établissements. Dans certains collèges, les élèves ne peuvent plus éviter de jeûner, sous la pression de leurs camarades. Certains élèves non musulmans jeûnent, eux aussi, pour se confondre aux normes. C'est parfois le début de la conversion.

Le personnel peut être, lui aussi, un vecteur de prosélytisme, y compris des enseignants ! L'inspection regrette le recrutement comme "emplois-jeunes" de "grands frères" au zèle notoire. La pratique de l'entrisme semble d'ailleurs se développer dans certaines fonctions qui "intéressent particulièrement les prosélytes : assistant d'éducation, CPE, instituteur professeur de lycée professionnel". Il n'est plus exceptionnel d'observer dans les IUFM (institut de formation) des étudiantes voilées et des étudiants à la barbe sans ambiguïté.

Le communautarisme discipline par discipline est tout aussi affolant. En éducation physique et sportive, "beaucoup d'élèves préfèrent un zéro ou une punition plutôt que de pratiquer une activité ou de la pratiquer en tenue réglementaire", notent les inspecteurs. En lettres et philosophie, les contestations interviennent sur les œuvres ou certains auteurs. "Rousseau est contraire à ma religion", affirme un élève, quand Cyrano de Bergerac est jugé "licencieux" et Madame Bovary un texte trop favorable, "à la liberté de la femme".

L'histoire, la géographie et l'éducation civique sont évidemment au cœur de l'offensive : "l'histoire sainte est à tout propos opposée à l'histoire. Cette contestation devient presque la norme et peut même se radicaliser et se politiser", précise le rapport. Lors des cours sur la reproduction et l'éducation sexuelle, les témoignages abondent montrant que les élèves sont la cible de discours convergents de prédicateurs, de ministres du culte ou de "grands frères" affirmant que cet enseignement n'est que mensonge. Enfin plusieurs enseignants témoignent désormais de la grande difficulté qu'il y a aujourd'hui à organiser des sorties scolaires, certaines familles "affichant une franche hostilité pour les classes transplantées" dès lors que des filles sont concernées.

Tout aussi grave, la difficulté des enseignants à faire face à cette fièvre communautariste ainsi que la méconnaissance de certains chefs d'établissement sur ce qui se passe dans leurs propres collèges ou lycées. Si des professeurs ont le sentiment "de livrer un combat contre l'obscurantisme", pour beaucoup "c'est le désarroi et la confusion qui dominent". Dès lors certains préfèrent "transiger" voire "s'instituent théologiens en intervenant directement dans l'interprétation des prescriptions et des textes religieux ou en sollicitant l'aide d'une autorité religieuse".

L'Inspection générale rappelle que l'école ne peut faire face seule à ces problèmes et appelle les pouvoirs publics à développer, de toute urgence, la mixité sociale dans les établissements, à former et à aider les enseignants. Et surtout, à se montrer très fermes sur les valeurs républicaines.

Le Figaro - 09/07/04

 

 

A l'hôpital, les règles doivent être acceptées par tous

 

Une infirmière d'expérience, Française d'origine algérienne, livre son témoignage sur les problèmes que posent certains musulmans à l'hôpital, où leurs exigences sont devenues incompatibles avec la qualité des soins. Elle propose la distribution d'une charte de la laïcité à tous les patients.

Nadia Amiri, 45 ans, est infirmière, chargée de mission à l'Espace de l'AP-HP. Chercheuse en sciences sociales et vice-présidente du comité Laïcité République, dont le président d'honneur est Henri Caillavet, elle a connu sa dernière expérience hospitalière à la Salpêtrière à Paris. Son témoignage sur les patients musulmans couvre une période de quinze ans tant dans les institutions que dans les associations.

 

Quelles sont les demandes des patients musulmans qui semblent excessives par rapport aux principes de la laïcité aujourd'hui en France ?

Quand j'étais élève infirmière, on évoquait peu les pratiques culturelles des patients. Bien entendu il y a toujours eu des aumôneries dans les hôpitaux et mon origine culturelle - mes deux parents sont d'origine algérienne - m'a conduite à demander que des imams puissent être présents pour les rites mortuaires. Tout ce qui touche à la souffrance et à la fin de vie incite le personnel soignant à prendre en compte la religion du patient si celui-ci le demande. Mais, depuis quelques années, et cela correspond à la période d'émergence des voiles à l'école, il y a des demandes radicales de la part d'une minorité qui porte préjudice aux patients en les stigmatisant malgré eux.

Quelles sont ces demandes radicales ?

La non-mixité. Le fait que le sexe du patient déterminerait le sexe du soignant. Ou bien le mari réclame que sa femme soit prise en charge par des médecins et des infirmières femmes. En gynécologie ou en maternité, ce n'est pas évident. Certains demandent à faire des prières 5 fois par jour, dans des chambres où il y a parfois d'autres patientes. Le personnel peut alors être conduit, quand il est obligé d'effectuer un soin, à différer son intervention au moment d'une pratique rituelle, prière ou ablution.

Êtes-vous obligée d'accepter ces demandes ?

Le personnel est censé respecter la charte du patient hospitalisé, dans laquelle il est prévu de répondre aux demandes religieuses du patient. Or on est face à des populations multiculturelles qui exigent des égards allant au-delà de ce qui est prévu par leur culte. Ainsi, l'islam prévoit en réalité que toute pratique religieuse peut être interrompue en cas de maladie. Mais des patients musulmans dans certains cas sont sous pression de radicaux pour qu'ils continuent de respecter les contraintes quotidiennes du rituel religieux.

Que souhaiteriez-vous à l'avenir ?

La publication et la distribution d'une charte de la laïcité à tous les patients afin qu'ils comprennent que vivre et se soigner ensemble c'est permettre que la continuité et la qualité des soins soient assurées. Il faut éduquer et former le personnel soignant afin qu'il ait une réponse adaptée aux demandes. Le jour où le personnel pourra formuler des refus motivés, on mettra fin aux velléités de prosélytisme d'une minorité. L'hôpital ne doit pas être un substitut du domicile. Les règles doivent être acceptées par tous. Ne serait-ce que pour la santé des enfants auxquels on ne demande pas leur avis. Les extrémistes jouent sur l'ignorance. Il faut relever le défi de la formation et de l'information. Les femmes ont le droit de décider de leur sort.

Le Figaro Magazine - 19/02/05

 

Punir sans faiblesse les exciseuses et leurs parents

 

Je tiens à réagir à un article paru dans le n° 320 de Respubica.

Cet article "l'excision en procès : histoire de prescription" m'amène à préciser certains points.

On y lit le "moment particulièrement fort" qui relate le témoignage de la jeune fille pardonnant à sa mère de l'avoir excisée parce que sa mère "vivait dans un enclos" et qu'on ne sait pas "ce qu'était son état d'esprit à l'époque". L'exciseuse, Mme Awa Gréou avait, elle, été condamnée en 1999, à 8 ans de prison, ce qui était la plus lourde peine jamais prononcée en la matière.

A ce moment là, Me Weil Curiel, au nom du CAMS présentait le verdict comme une avancée significative de la législation française, seul pays européen à saisir la haute juridiction criminelle dans ce type de délit. Elle expliquait l'indispensable fonction pédagogique du procès et la portée dissuasive de la condamnation, parents et complices ayant une responsabilité identique devant la loi.

Les raisons de la persistance de cette pratique sur notre territoire (dans les régions du nord et surtout en Île-de-France) et la difficulté de contrôler les excisions faite lors de séjours au pays posent de vrais problèmes. Pourquoi, par exemple, les mesures de dépistage et de prévention dans les centres de PMI sont-elles différentes d'un département à un autre ? Pourquoi passer sous silence la culpabilité de certains médecins et professionnels de la petite enfance qui hésitent, notamment en province, à dénoncer des cas d'excision ? Pourquoi le scrupule de magistrats qui hésitent encore à appliquer une "norme pénale criminelle" face à une "norme culturelle respectable ?" On tolère, encore en France aujourd'hui, trop de pratiques coutumières intolérables au nom du respect des cultures et des religions. On tait trop de souffrances, et c'est encore plus grave lorsqu'il s'agit d'enfants, dues à des croyances d'un autre âge. Lors d'un procès de deux familles maliennes en 2002, les femmes disaient  avoir "respecté la religion musulmane et la coutume malienne". Leurs maris prétendant "tout ignorer de ces affaires de femmes", l'un d'eux ajoutant que, de retour au pays, il n'hésiterait pas à faire exciser ses autres filles. L'ignorance des lois n'excuse pas le crime, encore moins les croyances lorsqu'il s'agit d'enfants. On estime à environ 30 000 le nombre de femmes et de fillettes excisées en France et 20 0000 pourraient l'être (GAMS).

Les pouvoirs publics devraient prendre des mesures plus efficaces en terme de prévention : actions de sensibilisation auprès des populations migrantes, auprès des enseignants, des personnels de la petite enfance, des personnels soignants et des juristes. Mais cette démarche ne sera efficace que si les parents savent qu'ils seront punis sans faiblesse s'ils font exciser leur fille, que cela soit sur le territoire français ou au pays. Depuis le procès de Hawa Gréou condamnée par la cour d'Assises de Paris en 1999 les peines prononcées au cour des différents procès l'ont toujours été avec sursis. Comme si la justice française mettait un bémol à la sanction contre un acte barbare qui serait humainement soutenable au seul prétexte de l'ignorance des lois de ceux qui en sont les auteurs.

Claire Chapouton - Respublica n°322 - 11/01/05

 

 

Le Conseil islamique gambien approuve l'excision

et provoque de vives réactions

 

Le président du Conseil islamique suprême de Gambie, Alh Banding Drammeh, a indiqué jeudi dans un communiqué que la pratique de l'excision ne comporte aucun pêché, suscitant de vives condamnations de la par d'organisations de défense des droits des enfants.

"L'excision n'est pas un pêché, c'est même une recommandation des hadits (enseignements du prophète Mahomet). C'est un honneur pour une fille de subir un telle opération" a déclaré jeudi le président du Conseil islamique suprême.

"Cette pratique n'est pas obligatoire dans la religion islamique", a-t-il toutefois ajouté.

"Nous sommes contre la pratique qui doit être abolie comme dans certains pays. Elle n'a que des conséquences négatives au plan sanitaire. Il ne faut pas l'encourager", a indiqué Famara Darboe, coordonnateur adjoint de l'ONG Alliance pour la Protection des Enfants (CPA).

La semaine dernière, le Réseau des parlementaires pour les droits des femmes et des enfants avait effectué une tournée de sensibilisation à l'intérieur du pays sur les effets négatifs de cette pratique.

Nyimassata Sanneh Bojan, député à l'Assemblée Nationale et membre du Réseau, a indiqué jeudi que l'excision constitue une "menace" pour la santé des filles.

"Pire, elle a apporté une confusion car certains la lient a la tradition pendant que certains érudits la lient à la religion", a-t-elle ajouté.

L'excision est une pratique répandue dans les régions du centre et de l'est du pays essentiellement parmi les populations musulmanes des ethnies djolas et mandingues.

AFP - 22/05/05

 

Djibouti contre toutes les excisions

 

Des youyous, des boubous colorés qui dansent dans tous les sens, des larmes de joie. «C'est un premier pas!» se réjouit Nadira Abdallah, sage-femme : le ministre des Waqfs, principal responsable religieux djiboutien, vient de déclarer qu'il interdit fermement et sans réserve toutes les formes d'excision. Furieux, des oulémas quittent la salle. Organisé début février à Djibouti par le gouvernement et l'association No Peace Without Justice, de la députée européenne Emma Bonino, ce colloque contre l'excision avait pour but d'obtenir un consensus religieux contre les mutilations génitales féminines.

Si les origines de l'excision se perdent dans la nuit des temps, certains estiment pourtant qu'elle aurait valeur d'obligation religieuse. «Les femmes ne savent que trop bien les conséquences horribles de l'excision, mais elles font exciser leurs filles car elles pensent que l'islam le prescrit», explique Naïma Omar, responsable du comité de lutte djiboutien contre les pratiques traditionnelles néfastes.

Tous les responsables religieux s'accordent à considérer l'infibulation comme un crime. Mais certains estiment que ce n'est pas le cas de la suna, l'ablation clitoridienne simple.

Le cheikh Mohammed Amin, un ouléma de Djibouti, le martèle : «La suna est une règle de la charia, au même titre que la circoncision des garçons. Pendant longtemps, il n'y a eu aucune polémique à ce sujet. Mais nous vivons l'ère de la subversion!»

Pendant deux jours, réuni avec une quarantaine d'autres chefs religieux, le cheikh Mohammed a parlé plaisir féminin, Coran et longueur de clitoris. Un débat de rhétorique et de théologie imperméable aux néophytes. Pour nombre d'oulémas, le commandement coranique de respect du corps et de la santé doit l'emporter. C'est aussi l'avis du gouvernement djiboutien, qui, en ratifiant le protocole de Maputo, devient le neuvième pays africain à s'engager pour les droits de la femme et son intégrité physique.

Libération - 15/03/05

 

 

L'armée américaine et le trafic d'organes

 

Des rapports, provenant des services secrets militaires européens, indiquent que la mission humanitaire américaine en Iraq se transforme en un commerce lucratif à destination des marchés américains, grâce à l'intervention de médecins américains prélevant des organes humains sur les morts et les blessés avant qu'ils ne soient achevés, pour les vendre dans les centres de soins en Amérique. Une équipe secrète de médecins américains suivent les soldats dans leurs attaques contre les hommes en armes irakiens pour s'assurer qu'une rapide intervention chirurgicale ait lieu en vue de prélever des organes et de les transférer dans des blocs opératoires privés avant de les acheminés en Amérique pour y être mis en vente.

Les rapports confirment la découverte de dizaines de cadavres mutilés ou de parties manquantes de cadavres. Certains d'entre eux furent retrouvés sans tête. L'état-major américain n'a pas été en mesure de fournir d'explications devant la stupeur provoqués par les organes manquants, avançant que cela pourrait être dû à la pénétrations de balles dans les organes ! Mais l'on ne peut accepter ces arguments sur un plan médical. Le rapport confirme également que les corps étaient incinérés afin de dissimuler le prélèvement criminel d'organes.

Les rapports indiquent en outre, que des équipes américaines ont effectué des tractations actives et suspectes en Iraq afin de recruter des irakiens qui les aiguilleraient vers les morts ou les personnes dans un état critique, leur permettant ainsi de procéder au prélèvement des organes. Ces équipes offrent 40 dollars pour chaque rein utilisable et 25 dollars pour un œil. Les rapports confirment la découverte de corps mutilés à Falloujah. Les rapports indiquent que les cadavres sont vaccinés dans des wagons spéciaux pour prévenir les épidémies de peste jusqu'à ce que les corps soient incinérés par leur famille.

Les rapports indiquent en outre qu'un certain nombre de ceux tués à Abou Graïb et dans d'autres prisons ont subi des interventions pour prélever leurs organes. Après les avoir mutilé, on se débarrassait des corps loin des prisons afin de dissimuler les faits. Ces rapports révèlent que les forces américaines ont empêché, manu militari, les médias d'approcher les lieux de ces événements et de les filmer. Mais les membres de la famille des ces irakiens sont au courant des faits. Les rapports indiquent, également, que les forces militaires des alliés européens ont relevé l'absence d'organes sur les cadavres ayant été aux mains des américains et en ont informé leurs supérieurs qui leur ont ordonné de garder le silence et de se garder d'aborder le sujet en raison de sa gravité, alors que le haut-commandement de l'espionnage et de l'armée aurait rédigé des rapports confidentiels faisant état de ce qui avait été observé par les troupes et les aurait envoyés aux ministres européens de la défense pour les informer.

Al Watan (Arabie Saoudite) - 18/12/04

 

 

 

 

 

Journée internationale des Droits de l’Enfant

Dimanche 20 Novembre 2005

 

 

Le docteur Gérard Zwang

a le plaisir de décerner le prix de

l’Association contre la Mutilation des Enfants

à Monsieur Loïc le Ribault

pour son autobiographie

Qui a peur de Loïc Le Ribault ?

parue aux éditions Oser Dire

 

 

www.enfant.org

 

 

 

 

 

 

 

Article 222 est publié par l'Association contre la Mutilation des Enfants

AME - BP 220 - 92108 Boulogne cedex

Composé et reproduit par nos soins

Dépôt légal : 4e trimestre 2005

http://www.enfant.org

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