Article 222

 

Journal pour les Droits de l'Enfant

 

 

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n° 26   4ème trimestre 2003

 

 

Lettre de soutien du Docteur Frédérick Leboyer,

pionnier français de l'accouchement sans douleur,

à Rosemary Wiener, activiste américaine anti-circoncision.

 

 

98 rue Lepic, 75018 Paris                                                                   le 4 Juin 1980

 

Chère Rosemary Wiener,

 

Tout ce qui sera fait pour supprimer la coutume effroyable qu'est la circoncision, aura une importance considérable. Aucun motif rationnel ou médical ne peut la légitimer. On la pratique par habitude sans se poser la moindre question. Bien pire, personne ne s'inquiète de ses implications profondes sur l'organisme vital.Si l'on se rappelle que tout ce qui intervient dans les premiers jours de la vie, sur le plan émotionnel, structure nos réactions futures, on peut s'interroger sur le bien-fondé de cette torture appliquée aux nourrissons. Comment un nouveau-né, sans défense, agressé de la sorte, pourra se transformer en un adulte serein et confiant ?Il restera sur la défensive, incapable de s'ouvrir totalement au monde. Une étude de grande envergure vient d'être organisée par l'OMS pour étudier les rites de passage à la puberté chez les jeunes filles africaines.L'opinion publique internationale a été choquée et révoltée de découvrir toutes ces mutilations (ablation du clitoris et le reste). Le rite de la circoncision est exactement de même nature et du même niveau. Et en Occident, nous nous estimons rationnels et développés. Au moins, ces jeunes filles sont conscientes et on leur parle d'une épreuve, d'un acte de courage. Dans les faits, on les soumet aux hommes et ainsi on les empêche de remettre en question leur pouvoir. Mais une telle conscience n'existe évidemment pas chez le nouveau-né. Cette torture est infligée dans un état d'abandon généralisé qui la rend encore plus effrayante et insupportable. Il est grand temps que cette pratique barbare prenne fin. Le travail que vous faites en ce sens, est remarquable.

Bien cordialement.

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Savoir plus Santé

émission de Martine Allain-Regnault

France 2 - 31/05/03

Sexes : réparer les anomalies

 

 

Valérie Garreau, journaliste, enquête à l'hôpital Trousseau de Paris :

«Petit examen de routine pour Julien, 3 jours, 3 kg et quelques grammes.

Comme tous les nouveau-nés, les médecins contrôlent dès les premiers jours de la vie la présence d'éventuelles anomalies de l'appareil génital, c'est-à-dire la verge, les bourses et les testicules. Les inquiétudes et les problèmes liés au sexe du petit garçon représentent environ 20% des motifs de consultation du service de chirurgie viscérale de l'hôpital Trousseau. Parmi les questions des parents, il en est une qui revient fréquemment : Je ne peux pas décalotter le zizi de mon fils, est-ce un phimosis ?»

 Professeur Georges Audry : «Qu'est-ce qui vous amène ?»

La maman : «Je viens vous voir sur les conseils de la pédiatre de Valentin parce que avec son papa nous n'avons jamais réussi à le décalotter, et on est très inquiet parce qu'en fait l'espace est très étroit au niveau de son sexe.»

le Professeur : «Quel âge a Valentin ?»

Valentin : «3 ans 1/2»

Le professeur : «3 ans 1/2. Bon, il faut que je t'examine. Alors en effet on ne peut pas décalotter le gland, mais vous voyez ce qui est important c'est que l'extrémité du prépuce reste bien souple. Il ne s'agit donc pas d'un phimosis mais simplement d'adhérences préputiales.»

La maman : «Donc il n'y a pas besoin d'inciser ?»

Le professeur : «Non, non, ce n'est pas une maladie. Il n'y aura pas de chirurgie, pas de médicament, pas de désinfectant. Ce n'est pas une maladie. (...)

Le motif de consultation d'un gland non décalottable chez un petit garçon est très fréquent, et 9 fois sur 10 cela correspond à la situation de Valentin, c'est-à-dire de simples adhérences préputiales, banales, qui vont se libérer dans les années qui viennent. C'est seulement environ 1 fois sur 10 qu'on a affaire à un véritable phimosis.»

 La journaliste : «On dispose aujourd'hui d'une crème aux corticoïdes qui assouplit les prépuces trop serrés. Après quelques semaines d'application, dans 3 cas sur 4 cette crème donne de bon résultat. Si le phimosis persiste, il faudra alors opérer.»

 

 

 

Article 222, journal pour les Droits de l'Enfant

dépôt légal : 4ème trimestre 2003

 

 

 

 

 

Revue de Presse

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L'erreur médicale tue plus que la route en France

 

Le professeur en biologie Georges David, de l'Académie de médecine, a rendu publique, hier, lors d'une séance à l'Académie nationale de médecine, son étude concernant le "bon usage de l'erreur médicale".

Selon lui, l'erreur médicale a changé de nature : l'erreur moderne est à composantes multiples, donc fort complexe. Dans un contexte de pénurie d'effectifs du personnel hospitalier, le tableau qu'il dresse est plutôt inquiétant.

AME - 01/02/03

 

 

Bavure à la clinique

 

Le Parisien annonce en Une des rapports d'expertise "accablants", selon lesquels "Mélodie, 6 ans, entrée à la clinique Pierre-Cherest de Neuilly pour une opération des amygdales, est décédée d'un oedème cérébral". Le quotidien précise "qu'une action judiciaire a été engagée" et que "les mises en examen doivent intervenir rapidement". "Les erreurs et négligences sont patentes", souligne Le Parisien. Le journal se penche ainsi sur la "terrible succession d'erreurs médicales" et de "fautes graves" à la suite desquelles "une petite fille de 6 ans a perdu la vie" puis indique "qu'au moins 2 médecins et la clinique Cherest en tant que personne morale devraient être mis en examen pour homicide involontaire".

AME - 21/01/03

 

 

Poursuivie pour avoir fait exciser sa fillette

 

Ses cheveux tressés courent en lignes régulières sur sa tête. Quand elle se penche vers son interprète, les fils dorés qui parsèment sa tunique scintillent. Hawa a soigné sa tenue pour comparaître devant la Cour d'assises.Le président lui en fait le compliment. L'avocat d'Hawa lui fera préciser que c'est son mari qui est allé acheter ces habits, qui les a choisis, en "époux aimant et attentionné". La jeune malienne de 28 ans est accusée de "complicité de violences volontaires ayant entraîné une mutilation, commises sur un mineur de moins de 15 ans". On lui reproche d'avoir fait exciser l'une de ses filles, Cissé, aujourd'hui âgée de 7 ans, à une date et un âge que la cour peinera sans doute à déterminer avec certitude d'ici à ce soir. C'est le médecin de la PMI de Reuilly (XII ème) qui l'a signalé à l'hiver 1999, après avoir examiné l'enfant de manière plus approfondie. "Je venais de voir une émission qui m'avait sensibilisée au problème" explique le Dr Mercier, prévenant alors la maman qu'elle va signaler cette mutilation sexuelle, visiblement déjà ancienne puisque entièrement cicatrisée, constatée sur la petite fille.

Arrivée à 15 ans, la mère ne parle pas le français. "Rencontrant le père en 1996, je l'avais informé que l'excision est interdite en France" raconte le médecin. Sans réaction de la part de ce dernier, sans interprète non plus. Ex-agent d'entretien à la retraite, Lassana ne parle pas très bien le français. Sa jeune épouse pas du tout. Hawa est arrivée à Paris en 1990. Elle avait 15 ans, quittait pour la première fois le pays soninké, tout au nord du Mali, le village sans téléphone, où elle n'est pas allée à l'école mais a été mariée 9 mois plus tôt. "Un jour, on m'a dit qu'on me donnait à un monsieur", raconte-t-elle. Seconde épouse, elle vient rejoindre la première, âgée de 53 ans, dont Lassana a eu 5 enfants, et déjà 1 petit-fils. Depuis 1992, ils vivent dans le quatre-pièces d'un foyer, rue Rondelet. Elle dit ne jamais en sortir... Enfin, sauf pour l'école, le médecin, avec l'argent du ticket de métro que lui donne alors son mari, et elle assure ne connaître personne. Elle n'a que très peu fréquenté les cours d'alphabétisation pourtant donnés par une association dans le foyer même. "Une femme ne part pas en balade, mais reste s'occuper de la maison. C'est Dieu qui l'a décidé", explique-t-elle doucement. Et c'est essentiellement à la seconde épouse de le faire, tout en s'occupant des enfants qui naissent l'un après l'autre. C'est aussi Dieu, croyait-elle, au nom d'un islam que lui ont appris ses parents, et dont elle connaît juste la prière et les fêtes que sont le ramadan, l'Aïd en fin de jeûne et la Fête du mouton, qui exige que l'on sectionne le clitoris des femmes, afin qu'elles soient "pures pour prier". Lassana, qui appartient à la caste des forgerons - également celle des exciseuses - a circoncis lui-même les garçons.

Le Parisien - 10/01/03

  

5 ans requis contre la mère exciseuse

 

Pendant près d'une heure, l'avocate de la Commission pour l'abolition des mutilations sexuelles a retenu l'attention des jurés, égrenant lentement les témoignages insoutenables engrangés au fil des procès qui jalonnent depuis 1982 le combat contre l'excision. "Les petites Maliennes qui sont ici sont aussi nos filles, nous avons le devoir de les protéger. Se contenter de dire aux mamans, en prévention, que c'est interdit et ne pas condamner aujourd'hui une mère qui a excisé sa fille, reviendrait à l'autoriser implicitement". Hawa savait l'interdit, martèlent tour à tour les parties civiles et l'avocate générale. Longuement interrogée hier matin, la jeune femme de 28 ans n'a cessé de se contredire. Elle revient parfois sur ses déclarations faites à la police, 4 mois après que la PMI eut signalé les mutilations constatées sur la fillette, puis au juge d'instruction ensuite. "Quand dites-vous la vérité ?" s'interrogeait l'avocat général. Elle maintient, secouant parfois la tête comme une enfant obstinée : personne ne le lui avait jamais dit. L'information circule pourtant dans la communauté, et depuis longtemps, insiste l'une des avocates. Hawa assure avoir rencontré un beau jour, "dans un square à 1/2 heure de chez elle, une exciseuse tombée du ciel, et comme toujours introuvable par la suite". Pour la 1ère fois hier, en revanche, elle a admis avoir assisté à l'opération. Elle tenait sa fille pendant que l'exciseuse opérait, avec une lame de rasoir neuve mais pas désinfectée. L'avocat général a requis 5 ans d'emprisonnement, suggérant fortement que l'on pouvait assortir la peine du sursis.

Le Parisien - 11/01/03

 

Nouveau procès de l'excision

 

Une immigrée mauritanienne comparaît à partir d'aujourd'hui, devant les Assises de Paris, pour avoir fait exciser ses 3 filles de nationalité française dans son pays d'origine. Même si les faits ont eu lieu hors de France, la loi française permet de sanctionner des crimes ou délits commis à l'étranger sur un ressortissant français. Maryia avait emmené ses filles en Mauritanie pour les faire exciser, dès leur naissance ou juste après. Des faits qui ont eu lieu entre... 1983 et 1990. "Ce procès arrive un peu tard, reconnaît Linda Weil-Curiel, avocate de la Commission pour l'abolition des mutilations sexuelles, mais nous espérons qu'il fera prendre conscience de la tragédie de l'excision".

20 Minutes - 04/03/03

 

Le piège de l'excision : un rapport souligne le risque d'une médicalisation

de cette pratique

 

Selon cette étude de l'ONU, dans un avenir proche, de plus en plus de médecins se verront demander d'effectuer des excisions "propres et sans risques". En France, l'auteur d'une mutilation génitale féminine est passible de 30 ans de réclusion criminelle si elle a entraîné la mort du mineur sans l'intention de la donner, relève ce rapport rendu public ce week-end par le ministère des Affaires sociales. Si les médecins français "collaborent dans leur ensemble avec la justice dès qu'ils constatent ou pressentent une mutilation menaçant un enfant", affirme le rapport intitulé Santé et droit de la reproduction au temps du sida, il existe un "danger de voir demander aux médecins leur collaboration pour réaliser une mutilation propre sous couvert de limiter les risques pour la santé de l'opérée". Le piège est évident et il permettrait ainsi aux tenants de ces pratiques de s'affranchir des principaux reproches qui leur sont adressés touchant aux mutilations pour la santé, quand elles sont effectuées de façon clandestine et traditionnelle", révèle l'étude.

Quelque 35 000 petites filles et adolescentes excisées ou menacées de l'être, issues pour la plupart de l'immigration sénégalaise et malienne, ont pu être recensées au 1er janvier 2002.

Métro - 22/04/03

 

 

Droit des femmes : un rapport alarmant

 

Présidée par Blandine Kriegel, le Haut Conseil à l'intégration a rendu à Jean-Pierre Raffarin le 2 juillet 2003 un "avis sur les droits des femmes issues de l'immigration". Il recommande au gouvernement de "faire des femmes un public privilégié des politiques de l'intégration". Sur la répudiation, les mariages forcés, la polygamie ou les violences, son constat est inquiétant. Extraits.

L'EXCISION

"35 000 jeunes filles ou femmes seraient mutilées ou menacées d'excision en France. Cette estimation du GAMS (Groupe des femmes pour l'abolition des mutilations sexuelles) est proche de celle du ministère des Affaires sociales qui évalue que 20 000 femmes et plus de 10 000 fillettes sont concernées ou menacées par une excision sur le territoire français. Les plus nombreuses proviennent du Sénégal, du Mali, de la Côte d'Ivoire et de la Mauritanie. Le Pr Henrion, auditionné par le Haut Conseil, a exposé les complications générées par les mutilations que sont l'excision et l'infibulation : à la douleur violente de l'enfant et au risque d'hémorragie mortelle s'ajoute un risque de septicémie et d'infection par le tétanos, le VIH ou les virus de l'hépatite B ou C. Ces pratiques ne mettent pas seulement en cause l'intégrité physique et la stabilité psychique des jeunes femmes, elles constituent un grave problème de santé publique trop méconnu. Il entraîne chez les femmes de graves séquelles dont les conséquences se manifestent par des maladies spécifiques ou des accouchements particulièrement difficiles ou morbides.

Des condamnations de prison ferme ont été prononcées au cours des dernières années, notamment pour les exciseuses. La loi française s'applique même lorsque l'infraction est commise hors du territoire de la République pour les ressortissants français. En revanche, elle ne s'applique actuellement pas si les parents ou la victime sont étrangers. Les excisions commises lors de séjours dans le pays d'origine par des parents étrangers ou sur une enfant qui n'est pas encore française ne peuvent donc être poursuivies par le juge français."

Valeurs Actuelles - 01/08/03

 

 

En finir avec l'excision

 

L'Egypte a lancé en 2003, proclamé "Année de la fille égyptienne", un ambitieux programme de lutte contre l'excision, officiellement interdite depuis 1997, mais qui reste un sujet tabou et touche une grande majorité d'Egyptiennes. Dans la foulée de ce programme, Le Caire accueille du 21 au 23 juin une conférence arabo-africaine, coorganisée par la Commission européenne et le Conseil national de l'enfance et de la maternité (NCCM), organisme gouvernemental présidé par la première dame d'Egypte, Suzanne Moubarak. "Il faut briser le mur du silence et créer un débat national sur l'excision pour empêcher sa transmission à la génération suivante" affirme Dina El-Naggar, responsable au Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), partenaire du projet. "Il y a énormément de confusion au niveau des individus qui n'en connaissent ni l'origine, ni les conséquences médicales, psychologiques ou sociales", ajoute-t-elle, précisant que l'excision n'est pratiquée, dans le monde arabe, qu'en Egypte, au Soudan et au Yémen, en raison de leurs liens avec le continent africain d'où cette pratique est importée, avec l'idée qu'elle protège la chasteté des filles. Le ministère de la Santé égyptien a interdit l'excision par décret en 1997. Les contrevenants risquent jusqu'à 3 ans de prison. Mais "il faut comprendre que les gens pratiquent l'excision par amour de leur enfant. Ils écoutent  leur cœur, pas les lois", souligne Dina El-Naggar. L'excision est répandue aussi bien chez les musulmans que chez les chrétiens, mais aucun texte ne recommande cette pratique dans ces 2 religions. Selon la dernière étude gouvernementale, en 2000, 97% des Egyptiennes seraient excisées.

Métro - 13/06/03

 

 

Circoncision : le juste prix

 

Le prix d'une journée d'hôpital de jour avec bloc opératoire pour une circoncision s'élève à 791 euros, remboursé à 100% par la sécurité sociale. Les 3/4 des circoncisions rituelles en France sont médicalisées sous le motif fallacieux d'ablation de phimosis. Une mutilation religieuse financée par un état "laïc". Le trou de la sécurité sociale est aussi un déficit moral. Jusqu'à quand ?

AME - 01/03/03

 

 

Le projet original du réalisateur Peter Jackson

 

Après sa trilogie du Seigneur des anneaux ,le réalisateur néo-zélandais Peter Jackson pourrait s'attaquer à As Nature Made Him. Ce film à petit budget est inspiré de l'histoire vraie d'un docteur néo-zélandais qui croyait avoir trouvé le sujet parfait pour étayer sa théorie selon laquelle il était possible de choisir le sexe d'un enfant. Il a en effet changé en fille un bébé masculin de 8 mois qui avait été mutilé après une circoncision ratée. Le garçon a donc été élevé comme une fille et l'histoire raconte comment une telle expérimentation a fini en désastre.

Yahoo cinéma - 03/02/03

 

 

Danemark

 

Toger Seidenfaden, directeur du journal Politiken a rejeté les accusations d'antisémitisme portées à son encontre par le journaliste Lau Sander. Ce dernier a réagi violemment contre un article très documenté sur la circoncision rituelle des juifs et des musulmans au Danemark.

The Copenhagen Post - 12/12/02

 

 

Une circoncision miraculeuse

 

Une maman indonésienne qui préparait le repas dans sa cuisine a été alertée par les cris de son bébé âgé de 10 mois et pénétrant dans sa chambre, elle constata la circoncision miraculeuse de son fils. La famille Abdullah habitant l'île de Java soupçonne qu'un génie soit à l'origine de cette intervention divine. Plus de 90% des 210 millions d'Indonésiens sont de confession musulmane et accordent une grande place à l'intervention des esprits et autres créatures maléfiques. Suivant la tradition islamique, les garçons indonésiens sont circoncis à partir de 6 ou 7 ans.

The Cambodia Daily - 21/02/03

 

 

 

Nouveau documentaire : Pour en savoir plus sur la douleur de l'enfant

 

Ce film de 53 minutes, réalisé par l'association Sparadrap, a été produit grâce au soutien de la Fondation CNP assurances et de la CRAMIF. La prise en charge de la douleur de l'enfant s'est beaucoup améliorée dans les 10 dernières années mais de manière très inégale. L'association Sparadrap diffuse de nombreux films de formation sur la prise en charge de la douleur de l'enfant. Mais il n'existait pas de film "généraliste" qui permette de sensibiliser à l'ensemble des questions liées à ce sujet : la fonction de la douleur, sa physiologie, la douleur au quotidien ou en milieu médicalisé, les douleurs provoquées par les soins, les différentes méthodes d'évaluation, les traitements médicamenteux et non-médicamenteux...

La prise en charge de la douleur est trop souvent réduite à une simple prise de médicaments, alors que le problème est plus complexe : il faut informer les enfants et leurs parents, apprendre aux enfants à exprimer leurs sentiments et les y encourager, comprendre les spécificités de la douleur de l'enfant, les enjeux à long terme... Le traitement de la douleur de l'enfant est depuis peu intégré au cursus de formation de tous les personnels soignants, mais le contenu en demeure très variable. Il nous a semblé important de produire un outil de formation de base, très accessible.

Contenu du film : (...) La mémoire de la douleur. Le système nerveux des enfants est capable de garder des traces d'événements douloureux antérieurs. Présentation de l'étude d'Anne Taddio, à Toronto, publiée dans la revue Le Lancet  en 1997 concernant les effets, chez des bébés de 4 mois, de circoncisions pratiquées à la naissance.

www.sparadrap.org - 31/03/03

 

 

Un toubib contre Big Pharma

 

Une étude socio-économique de l'Université de Montréal réalisée à partir de données de la décennie 1991-2000 établit qu'au cours de cette période les 9 multinationales du médicament ont dépensé 316 milliards de dollars en frais de marketing. Dans le même temps, elles n'allouaient que 113 milliards pour couvrir leurs frais de recherche et de développement.

Dans son livre Patients si vous saviez  le Docteur Christian Lehmann note qu'en France, les labos consacrent 12% de leurs budgets à la promotion des médicaments et 11% à la recherche. On peut donc estimer que chaque année, les labos investissent près de 20 000 euros sur chaque médecin français pour convaincre de la supériorité de leurs produits.

John Le Carré met les pieds dans le plat lorsqu'il répond à une interview du magazine anglais Spectator  à propos de son dernier livre La constance du jardinier : "Aurions-nous l'idée de demander à notre médecin, quand il nous prescrit un médicament, s'il est payé par la société pharmaceutique pour le prescrire ? Bien sûr que non. C'est notre enfant. Ou notre épouse. C'est notre coeur, notre rein, notre prostate. Et Dieu merci, la plupart des médecins ont refusé la carotte. Mais d'autres l'ont acceptée, et par conséquent, leur opinion médicale n'est plus adaptée à leurs patients mais à leurs sponsors."

Amnistia - 31/03/03

 

 

Littérature 1

 

"Babe le vit venir vers elle, les yeux brillants, l'air décidé, le sexe en érection (dont la tête, bistourisée comme celle de tout bon Américain, n'allait pas tarder à apparaître), se frayant un chemin entre les pans de son peignoir."

Satisfaction  d'Alina Reyes, éditions Robert Laffont, 2002

 

 

 

Littérature 2

 

"L'homme était barbu, le tour de ses yeux, maquillés au khôl, lui filait un quelque chose d'affreusement malsain. Sans qu'on s'y attendît, il glissa ses doigts sous la djellaba, des ongles il pinça la bite de Fafa, qui devint tout rouge. Trop stupéfait pour s'indigner, Fafa dansa la samba, la rumba, le kazatchok, rien n'y fit. Ses parents le bloquaient, l'homme n'eut aucun mal à prendre le zizi de Fafa, qui sentit la brûlure de la chair ouverte. Le divin boucher, avec un rire gras, déposa sa lilliputienne dépouille, le gigantesque trophée sur une sous-tasse ébréchée. Fafa couina en même temps qu'un Allah Akbar général couvrait sa voix. Que Dieu soit grand, Fafa n'en doutait pas. Grand Malhonnête, surtout. Fafa se mit à haïr Dieu."

Eboueur sur échafaud  d'Abdel Benotman, éditions Rivages, 2003

 

 

Littérature 3

 

Un chercheur de Heidelberg, boursier à New York, s'y éprend de Sarah, qui répond à sa tendresse. Mais l'amour, l'entente physique et même l'émotion partagée lors d'un concert de Bach n'y peuvent rien : l'incommunicabilité règne, le dialogue est impossible tant la réflexion la plus innocente, un mot lancé étourdiment sont autant de pièges où le passé n'en finit pas de resurgir. Quoi qu'il fasse ou dise, Andi est pour Sarah, élevée dans le culte de la Shoah, le représentant d'un peuple qui a persécuté une partie de sa famille mais aussi un chrétien, antisémite par définition. A l'occasion d'un pèlerinage à Oranienburg où, comme l'avait dit l'oncle d'Andi, "il n'y a rien à voir", s'accroît l'incompréhension, attisée de rancoeurs réciproques d'autant plus profondes qu'elles sont non dites. Et la décision d'Andi de se faire circoncire, loin d'aplanir le malentendu, précipite la séparation.

Né en 1944 à Bielfeld, professeur à l'université Humboldt à Berlin, où il enseigne le droit public et la philosophie du droit, Schlink est également "juge garant de la constitution allemande". Toute son oeuvre est marquée par le poids du IIIème Reich. Cette longue nouvelle vaut par la simplicité de la langue et l'économie de moyens qui rendent encore plus perceptible la crise traversée par les protagonistes.

La circoncision  de Bernhard Schlink, éd. Folio Gallimard. 2 euros.

 

 

Le choc des civilisations

 

On n'aura jamais autant parlé de pénis dans la presse irlandaise ! Plus précisément d'une circoncision qui a tourné au drame et lancé une polémique en Irlande. A Waterford, dans le sud-est du pays, Callis Osaghae, le bébé d'un couple d'origine nigériane, est mort à la suite d'une hémorragie lors d'une circoncision sauvage. Selon l'Irish independent, l'opération a été effectuée par un charlatan en provenance d'Irlande du Nord. "Il aurait pratiqué des circoncisions sauvages sur plus d'une dizaine de bébés de la communauté africaine installée en Irlande, pour un prix minimum de 300 euros par nouveau-né."

La circoncision est loin d'être une nouveauté. Ainsi, elle est pratiquée régulièrement aux Etats-Unis pour des raisons sanitaires. Mais en Irlande elle est rare. Cependant, précise le journal, "l'ablation rituelle du prépuce d'un nouveau-né est chose courante dans la communauté juive d'Irlande depuis le siècle dernier". Mais dans le cas de la communauté nigériane la rumeur est tenace. Une infirmière travaillant auprès de cette communauté confie à l'Irish Times que "les femmes nigérianes pensaient que cet acte était illégal en Irlande."

S'il n'existe au niveau national aucune loi interdisant cette pratique, les autorités de chaque comité sanitaire régional peuvent mener la politique qu'elles souhaitent. A Dublin, par exemple, les hôpitaux circoncisent les nouveau-nés. cette pratique y a d'ailleurs augmenté en moyenne de 40% depuis le début des années 1990. A Waterford, où le petit Callis est décédé, on ne pratique pas les circoncisions non-médicales, fondées sur une tradition culturelle. Matt McHugh, un médecin qui refuse ce type d'opération, décrit cette procédure à l'Irish Independent comme une "mutilation. Les raisons religieuses ou culturelles ne sont pas suffisantes pour autoriser ce genre de pratique. Je suis médecin, et non théologien, mais il est incroyable que la circoncision soit fondée sur d'obscures raisons religieuses."

Pour The Irish Examiner de Cork, "le problème de la circoncision, c'est que les chirurgiens irlandais insistent pour que cette opération ne soit pas subie par des enfants de moins de 6 mois. Or beaucoup de gens, comme les Nigérians, croient que l'ablation du prépuce doit être entreprise dans les semaines qui suivent la naissance". Un Nigérian qui a fait circoncire son enfant il y a peu confirme à l'Irish Times : "Chez nous, si vous n'êtes pas circoncis, on vous regarde comme un sous-homme. Les femmes vous délaissent. Etre non-circoncis est un tabou!"

Et les tabous ont la vie dure dans la communauté toujours plus importante des Africains qui s'installent en Irlande. La population africaine avoisine les 30 000 à Dublin, dont 2/3 de Nigérians. Et beaucoup d'entre eux souhaitent pratiquer, outre la circoncision, l'excision féminine, une pratique qui est, elle, formellement interdite. Cependant, pour l'Irish Times, l'histoire tragique du petit Callis sonne le réveil : l'Irlande est aujourd'hui multiculturelle et doit s'adapter à cette nouvelle population.

C'est en tout cas ce que pense Terry Prone, un éditorialiste de l'Irish Examiner. Nous devons enfin nous débarrasser de nos lunettes qui nous font voir la vie en rose !" En effet, "personne ne s'est posé la question de la circoncision en Irlande avant ce drame. Il y a un lourd silence autour des nouveaux groupes ethniques qui se constituent en Irlande. Un silence indifférent : ces nouveaux immigrants font des choses bizarres, mais, aussi longtemps que  la police ne dit rien, tout va bien, on peut regarder ailleurs..."

Courrier International - 28/08/03

 

 

Mutilations génitales : éduquer, prévenir ou réparer, et signaler

 

Dans une communication à l'Académie nationale de médecine, le Professeur Henrion rappelle les conséquences désastreuses des mutilations génitales féminines. En dépit de leur interdiction légale, elles continuent à être pratiquées.et concernent 10 000 fillettes chaque année en France. Les mutilations laissent des séquelles physiques : stérilité, troubles gynécologiques et de la vie sexuelle (douleurs chroniques, frigidité, dyspareunie, anorgasmie), infections urinaires chroniques. A ce stade, elles doivent être dépistées. Le médecin peut réparer en incisant la cicatrice jusqu'à l'urètre. Les conséquences obstétricales observées en France sont les déchirures du périnée et les lésions du rectum. Pour le médecin, la situation est claire : il s'agit de sévices infligés à un mineur et l'article 226-14 précise que le secret médical n'est pas applicable dans ce cas. Selon le code de déontologie (article 33), "le médecin doit être le défenseur de l'enfant lorsqu'il estime que l'intérêt de sa santé est mal compris ou mal préservé par son entourage". S'il a connaissance de l'imminence d'une mutilation et qu'il ne saisit pas les autorités administratives, il peut être poursuivi pour non-assistance à personne en danger.

Sexologos n°16 - 07/03

 

 

Brésil : procès pour des meurtres sataniques

 

Le procès de 5 personnes accusées d'avoir torturé, castré et assassiné 5 enfants de 8 à 13 ans dans des rituels de magie noire, à Altamira, une ville de l'Amazonie brésilienne, s'est ouvert mercredi avec 13 ans de retard. Le secrétaire spécial pour les Droits de l'homme, Nilmario Miranda, a déploré que la justice ne soit que "partielle" puisqu'une seule des 7 enquêtes ouvertes sur les crimes commis entre 1989 et 1993 sur 19 enfants avait donné des résultats et permis de traduire les présumés coupables en justice. 5 de ces 19 enfants ont réussi à s'enfuir après avoir été émasculés et ont échappé à la mort, mais ils ont passé toutes ces années dans la honte et la terreur.

Le Figaro - 30/08/03

 

 

 

 

 

Jeudi 20 Novembre 2003

Journée internationale des Droits de l'Enfant

 

Le Docteur Gérard Zwang a le plaisir de décerner

le prix de l'Association contre la Mutilation des Enfants

à Madame Sylvie Brunel, pour son roman Frontières,

paru aux éditions Denoël.

 

 

 

 

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