REVUE DE PRESSE
Toute la vérité sur votre sexe.
Circoncis or not circoncis ?
La circoncision (ablation du prépuce) est
pratiquée pour des raisons religieuses et sociales - judaïsme, islam, église
protestante américaine, etc.- ou bien médicales sur les individus atteints de phimosis
(rétraction du frein vergéal insuffisant qui rendent les rapports sexuels difficiles et
douloureux). Pour le Dr Charles Cohen-Platt : "La circoncision présente 2 avantages
et 1 inconvénient. 1er avantage : la muqueuse du gland s'épaissit ce qui limite la
transmission de MST. Second avantage : une bien meilleure hygiène, puisque le gland se
retrouve décalotté en permanence. Inconvénient : puisque la peau est plus épaisse, la
sensibilité est diminuée d'autant." C'est la raison pour laquelle d'autres
sexologues prétendent qu'il y aurait moins d'éjaculateurs précoces parmi les hommes
circoncis. Certains hommes - en particulier les adeptes du yoga tantrique, fondé sur la
rétention éjaculatoire - se décalottent systématiquement le prépuce alors qu'ils ne
sont pas circoncis afin de permettre un épaississement de la muqueuse glandulaire, ce qui
donne exactement les mêmes résultats que la circoncision.
L'Écho des savanes 10/98
Notre droit de réponse a été refusé
par lettre datée du 13 octobre 1998 de Mme SCHMITT, responsable juridique presse du
groupe Hachette Filipacchi.
Les idées reçues en médecine.
La circoncision décuple le plaisir
sexuel. FAUX.
Pratiquée pour des raisons médicales,
religieuses ou hygiéniques, la circoncision, contrairement à une idée reçue,
n'accroît pas le plaisir. Toutefois, Pierre et Marie Habert indiquent que des études
récentes, menées aux États-Unis et en Allemagne, ont mis en évidence que "la
circoncision en retardant l'orgasme masculin le rend plus intense".
Circoncision: opération bénigne
qui consiste à dégager le gland du pénis en enlevant tout ou partie du prépuce.
Quo 11/98
La circoncision pour une hygiène
totale ?
(...) Quand on néglige le savon, une
substance blanchâtre, le smegma, s'amasse sous la peau qui recouvre le gland (le
prépuce). Composée des sécrétions des glandes locales, elle est non seulement
irritante, mais il a été prouvé qu'elle peut être aussi cancérigène. En outre, cette
substance contribue à transformer les régions non nettoyées en véritables nids
microbiens et viraux. D'où l'intérêt pour tout non-circoncis, de décalotter le gland
le plus souvent et le plus longtemps possible, au bureau ou à la maison, pour éviter que
le smegma ne s'amasse en trop grande quantité. "Dans tous les cas", rappelle le
Dr Jossay, dermatologue et auteur de nombreux ouvrages, "la toilette doit se faire
deux fois par jour. Pour ne pas irriter la peau, l'idéal est d'utiliser les produits sans
savon ou surgras."
Michel Jossay est catégorique :
"Tout homme qui désire avoir une parfaite hygiène sexuelle devrait, sans hésiter,
se faire circoncire. Ainsi le prépuce est
décalotté en permanence." Aux États-Unis, 80% des hommes se sont faits sectionner
le frein du prépuce par pure prévention. Et les études montrent que les infections
urinaires y sont 12 fois moins fréquentes par rapport à la population des non-circoncis,
les cancers de la verge minimisés (c'est un cancer rarissime) et les risques de
contamination par le HIV (le virus du sida) divisés par 2.Tout cela explique sans doute
le succès de la circoncision dans le monde :
1,5 milliard d'individus ont aujourd'hui
le gland à nu et, en Chine, la circoncision est en passe de devenir la norme.
Ce petit bout de chair ne sert-il donc
vraiment à rien ?
Sans doute à protéger un peu l'extrême
sensibilité du gland mais, à l'évidence, ce rôle n'a rien d'essentiel. Et c'est une
idée fausse de penser qu'un gland déshabillé finit par moins bien ressentir les
délices d'une pénétration.
M Magazine 06/98
Débat "Non à la circoncision de
routine !" AME, Association contre la Mutilation des Enfants.
(...) Notre Avis : Affirmer que la
circoncision est un acte chirurgical "très rentable" est absurde et relève de
la pure mauvaise foi. Utiliser une salle d'opération plus d'une demi-heure pour 375
francs ne nous paraît pas répondre, de la part des chirurgiens concernés, au souci de
lucre que vous leur prêtez. Autre chose : un milliard et demi d'hommes, de part le monde,
sont circoncis. A moins de supposer que tous sont fous ou anormaux, existerait-il un
milliard et demi de mauvais amants ? Si la circoncision s'accompagnait, comme vous le
soutenez (sans preuve médicale !), d'une perte de sensibilité du gland, cela se saurait.
Et nul doute que les autorités musulmanes, juives, les gouvernements américain,
canadien, australien, sud-africain, français... interdiraient tout de suite cette
pratique. Votre "combat" sous des dehors médicaux fallacieux, ne cherche-t-il
pas à servir un extrémisme douteux ?
M Magazine 08/98
Circoncision : rites et réalités.
Séché, enfoui, voire dévoré, le
prépuce une fois enlevé a toujours connu une destinée singulière. En des temps
reculés, en Syrie, les prépuces étaient conservés par le barbier circonciseur. A
charge pour lui de les sécher, les piler et de les conserver dans des fioles. La poudre
ainsi obtenue entrait dans la composition de pansements et de cataplasmes utilisés en cas
d'inflammation de... la verge. Symbole de fertilité, le prépuce était, dans certaines
tribus africaines ou australiennes, mangé par la mère du circoncis. Aujourd'hui, en
France et outre-Atlantique, les prépuces sont le plus souvent jetés. Mais des filières
de récupération subsistent. Quelques laboratoires les utilisent pour mener des
expériences médicales liées notamment au fonctionnement des androgènes (hormones
mâles). Les prépuces d'enfants ont aussi servi comme support de cultures humaines
d'épiderme destinées au traitement des grands brûlés - rapport de l'IGAS, 1993.
(...) Aux États-Unis, plus de 60% de la
population mâle est circoncise à la naissance pour des raisons... hygiénistes. Acte
chirurgical "de routine" effectué en milieu hospitalier, la circoncision
néonatale est recommandée par une partie du corps médical américain et génère un
chiffre d'affaires de 250 millions de dollars par an. Le consentement des parents est
toujours présumé sauf écrit contraire. Dès les années 1890, le Dr Remondino vantait
l'intérêt de cette ablation dans la prévention de maladies telles que l'alcoolisme,
l'épilepsie, l'asthme, l'énurésie...
Devant l'ampleur du phénomène, les sites
internet se multiplient outre-Atlantique. On trouve des centres de conseils sur le sujet
(Nocirc), des témoignages de garçons circoncis et fiers de l'être ou soucieux de
retrouver leur "intégrité physique". Plusieurs groupes de soutien en
reconstruction chirurgicale ou non-chirurgicale du prépuce s'adressent d'ailleurs à ces
derniers.(...).
Le médecin est aujourd'hui en France, le
principal exécutant des circoncisions réalisées au sein de la communauté musulmane.
L'enfant y est en effet circoncis plus tard que dans la tradition juive : entre 3 et 7ans.
l'Institut musulman de la Mosquée de Paris recommande donc, par la voix de son recteur,
d'opter pour une circoncision effectuée en milieu hospitalier. L'enfant est alors
circoncis, sous anesthésie locale, par un praticien musulman ou par un laïc assisté
d'un religieux qui bénira l'acte réalisé de préférence un vendredi. "Nous
récusons totalement les circoncisions sauvages effectuées par des non-médecins :
barbiers, coiffeurs... auxquels un quart environ des familles font encore appel,
particulièrement dans les milieux ruraux ou traditionalistes", martèle le Dr Dalil
Boubakeur, recteur de l'Institut musulman de la Mosquée de Paris et vice-président du
Conseil départemental de l'Ordre des médecins. "Même un médecin qui accepte
d'aller officier à domicile prend des risques car un choc à la xylocaïne peut être
très violent, jusqu'à entraîner la mort. Il est impensable de réaliser cette
intervention sans disposer d'un anesthésiste et d'un bloc de réanimation à proximité.
Outre le risque allergique, le risque hémorragique ou infectieux ne doit pas être
négligé. Là encore, on recommande un suivi médical. Une circoncision mal pratiquée
peut provoquer une réaction inflammatoire aiguë rendant la miction excessivement
douloureuse pendant 2 ou 3 jours. Enfin, des blessures du gland sont également
possibles." Certains parents, parmi les traditionalistes ou les plus indigents (une
circoncision réalisée en clinique privée coûte parfois 3000 francs) font encore
circoncire leurs garçons par des circonciseurs traditionnels à l'occasion de vacances
"au pays". Expérience bien plus traumatisante.(...). D'après les estimations
de l'Institut musulman de la Mosquée de Paris, ces "circoncisions sauvages"
donnent lieu à 4% ou 5% d'accidents, généralement non déclarés.
Au Consistoire de Paris, aucune
statistique relative à d'éventuels accidents n'a pu nous être fournie. Enfin, en milieu
hospitalier le risque, non spécifique, est lié à l'acte anesthésique et relève alors
de l'appréciation des juridictions administratives. En 1994, l'hôpital Joseph-Imbert
d'Arles a été condamné à verser 150000 francs à la mère d'un nourrisson mort d'un
arrêt cardiaque durant sa circoncision pratiquée sous anesthésie générale. En dehors
du risque anesthésique, la plupart des accidents pourraient donc être évités par une
information adéquates.(...). En l'état, les circoncisions rituelles pratiquées par des
non-médecins n'en tombent pourtant pas moins sous le coup de l'exercice illégal de la
médecine (art. L372 du Code de santé publique). "La circoncision est une mutilation
puisqu'elle supprime une formation anatomique normale et utile, estime pour sa part le Dr
Gérard Zwang. Il est donc scandaleux que des chirurgiens prêtent leur concours à des
opérations rituelles de complaisance. L'ablation d'un organe normal, sain et fonctionnel
est une hérésie. Pourquoi, dès lors, ne pas enlever un il ou un doigt ?" Là
encore, en l'état de la jurisprudence et de la position des instances médicales, et
au-delà de toute appréciation morale, contentons-nous d'observer que ces pratiques font
l'objet d'une tolérance qui ne paraît pas devoir être remise en cause. Seules les
circoncisions rituelles pratiquées au sein de l'hôpital public et
"maquillées" sous couvert d'une indication médicale voire d'une
appendicectomie afin de faire l'objet d'un remboursement par la sécurité sociale,
devraient faire, à l'avenir, l'objet d'un contrôle plus strict. A condition qu'un tel
débat puisse être porté, sereinement, sur la place publique.
A. Civard Racinais - Univers Santé 06/98
La marque et la loi.
(...) Il faut sans doute plonger beaucoup
plus loin dans les racines de l'humanité pour comprendre le sens de ce sacrifice qui,
au-delà de ses vertus expiatoires, constitue une marque d'appartenance à un groupe
fermé. C'est ce que pressentit St Paul, circoncis lui-même, lorsqu'il dispensa les
Gentils qui se convertiraient à la nouvelle religion de se faire circoncire, transformant
le culte autarcique d'un peuple élu et marqué en une religion universelle et prosélyte.
Cette symbolique de marquage est encore aujourd'hui celle de centaines de milliers de
juifs ou de musulmans, qui pourtant non-croyants, font circoncire leurs fils, à l'âge de
l'absence de consentement, comme pour éviter que ces futurs agnostiques n'échappent à
la communauté. Et il faut sans doute voir, dans la prégnance de cette coutume qui touche
un milliard d'hommes sur la terre, la cause de la tolérance extrême de nos autorités
judiciaires, pourtant promptes à poursuivre les exciseurs, face à ce qui n'est en toute
logique qu'une violation de la loi du 29/07/1994 intégrée au Code civil qui stipule
"qu'il ne peut être porté atteinte à l'intégrité du corps humain qu'en cas de
nécessité thérapeutique pour la personne", le prépuce constituant, selon notre
jurisprudence, la seule exception véritable à l'intangibilité du corps humain.
Dr Gilles Haroche - Univers Santé 06/98
Peau artificielle : après l'épiderme,
le derme.
La culture des cellules d'épiderme est
devenue relativement courante. On passe maintenant à la reconstitution du derme, grâce
à plusieurs procédés en phase de validation clinique. Aux États-Unis, la Food and drug
administration a prolongé de 2 ans l'autorisation du procédé Integra, de la société
Integra Life Sciences, et accordé une autorisation au procédé Dermagraft d'Advanced
Tissue Science (...), le Dermagraft associe une matrice de collagène et de nylon (donc
non biodégradable) ensemencée de fibroblastes vivants prélevés sur des prépuces de
nouveau-nés circoncis.
La Recherche 01/98
L'énurésie fonctionnelle.
Quatre frères âgés de 13, 11, 10 et 5
ans sont adressés pour énurésie primaire isolée. L'énurésie est systématique sauf
chez le plus jeune. Dans le cas présent, parmi ces quatre garçons qui ont fait l'objet
d'une circoncision rituelle, l'examen va permettre de dépister chez les deux aînés une
sténose du méat urinaire.
Après avis urologique, l'indication d'une
plastie du méat sera posée chez ces deux frères.
La sténose du méat est une complication
classique de la circoncision, même lorsqu'elle est faite chirurgicalement.
Il était utile de dépister cette
complication, car une sténose qui se complète est susceptible de retentir sur le haut
appareil urinaire compromettant ainsi la fonction rénale.
Formation Médicale Continue - FMC 11/98
De l'universalité de la
circoncision...
Le discours médical du 19 et 20 ème
siècles attribue au prépuce de nombreux inconvénients que la circoncision est censée
prévenir ou traiter : excoriations, suintement muco-purulent, gonorrhée bâtarde,
atrophies de la verge et des testicules, calculs, infections et dilatation des voies
urinaires, dysurie nocturne, troubles nerveux, paralysies, convulsions, hémiplégies,
paraplégies, retard de développement, désirs vénériens immodérés, masturbation.
Aujourd'hui encore, même si le discours sur le prépuce est quelque peu différent de
celui évoqué plus haut, la nécessité du décalottage du gland lors de la toilette est
encore très répandue chez les puéricultrices et les médecins...
Pourtant, 4% seulement des nouveau-nés
présentent un prépuce rétractable pour 90% six mois plus tard.
Circoncision et décalottage préviennent
donc une pathologie assez rare. On s'aperçoit que les médecins font appel, bien souvent,
à un champ du savoir très différent du champ scientifique : ils montrent que la
circoncision trouve une place non négligeable dans l'intemporel, au niveau symbolique où
l'espace local devient l'espace causal.
Les matériaux rencontrés font largement
appel à une fantasmatique visant la morale et l'hygiène sexuelle.
C'est ainsi que la circoncision présente
des enjeux identiques à ceux des circoncisions rituelles et religieuses : contrôle de
sexualité, fécondité, virilité et - pourquoi pas - culte phallique ("un sexe
décalotté, c'est plus beau").
On peut aussi se demander si la
circoncision médicale ne prend pas le relais d'un rite religieux offrant un transfert de
ritualité sur le médical. La circoncision pourrait alors être la réactualisation d'un
mythe de filiation dans une stratégie d'identité collective, avec glissement du discours
théologique vers le discours médical.
Le médecin, par ce geste, prendrait alors
la place du Père (n'a-t-on d'ailleurs pas parlé de patriarcat médical ?), avec une
véritable fonction de production sociale d'enfants dans une société où le baptême
(qui s'était substitué à la circoncision) est en perte de sens.(...).
Dr Anne Dutruge - le Généraliste FMC
30/01/98
Appel à la Cour suprême d'Israël
contre la circoncision des bébés juifs.
Une association israélienne
anti-circoncision a demandé lundi à la Cour suprême d'Israël d'interdire cette
pratique opérée par les rabbins sur des bébés juifs au 8 ème jour de leur naissance,
en arguant qu'elle est contraire aux droits de l'Homme. "Nous avons demandé à la
Cour suprême d'interdire aux rabbins de réaliser des circoncisions, car cela porte
atteinte aux droits de l'Homme puisque celles-ci sont pratiquées sans le consentement des
bébés", a expliqué à la radio israélienne Ronit, une des représentantes de
l'association. S'identifiant uniquement par son prénom "pour échapper à la
vindicte des milieux religieux", cette représentante a soutenu que "les
circonciseurs du rabbinat opèrent toujours sans anesthésie et dans des conditions
dangereuses, et que ces opérations devraient être conduites avec l'assentiment des
parents sous la surveillance très stricte du ministère de la santé. Le vice-ministre de
la Santé, Mr Schlomo Benizri, du parti religieux orthodoxe Sépharade Shass (10 élus), a
repoussé ces affirmations en indiquant "qu'il y a des cas rarissimes d'échec, mais
que les circonciseurs réussissent nettement mieux que les chirurgiens dans ce type
d'opérations". "Il est regrettable que certains laïcs croient devoir remettre
en question un des fondements du judaïsme", a-t-il conclu.
AFP 26/01/98
La Bible des Communautés
Chrétiennes reparaît. Même rebaptisée et expurgée elle reste sulfureuse.
Publiée une 1ère fois par les éditions
Mediaspaul en 1994, cette Bible avait soulevé une tempête sous les mîtres en raison de
certaines notes de bas de page, fortement teintées d'anti-judaïsme. Due à la plume
marxisante de 2 prêtres français partis évangéliser l'Amérique latine, Bernard et
Louis Hurault, la BCC, réputée "pastorale et populaire" fut d'abord
rédigée en espagnol et diffusée dès les années 70 dans tout le continent
sud-américain, pour atteindre finalement les 30 millions d'exemplaires.(...).
Alors que l'apôtre Paul écrit
"personne n'imposa la circoncision à Tite qui était avec moi et qui était
grec", les frères Hurault avaient ajouté de leur propre chef : "Dieu ne peut
pas nous enfermer dans des obligations folkloriques de circoncision ou de chapeau, ni
s'enfermer lui-même dans les problèmes de notre cuisine et de nos temps de
prière."
De quoi viser directement "le
folklore" de la circoncision, le port de la kippa ainsi que le shabbat, bref la
religion juive en tant que telle.
C'est précisemment sur ces insertions,
fruit d'une interprétation douteuse, que le tribunal de grande instance de Paris, le 11
avril 1995, s'est fondé pour interdire la diffusion de la BCC en France. Ces notes
ne figurent donc plus dans la version actuellement éditée par Fayard, rebaptisée Bible
des peuples, pas plus que 17 autres passages suspects dénoncés par la LICRA.
L'Express 01/10/98
Faut-il opérer des amygdales ?
L'évolution des pratiques chirurgicales
dans le domaine ORL chez les enfants donne une étrange impression d'indécision, de lubie
ou de foucade sans fondement, comme si les comportements des spécialistes dans ce domaine
n'obéissaient qu'à une mode passagère. Comment expliquer par exemple le changement
radical d'attitude
vis-à-vis de l'ablation des végétations
et des amygdales ?
Hier encore, au moindre rhume, ou la
première angine récidivante, l'enfant était promis au bistouri de l'ORL, alors
qu'aujourd'hui la voie chirurgicale semble délaissée. Cette révolution dans la pratique
des chirurgiens ORL vient en fait de connaissances scientifiques nouvelles, en particulier
dans le domaine immunitaire. Végétations et amygdales paraissaient autrefois inutiles.
L'ablation des amygdales, qui semblait en effet sans conséquences néfastes sur la
santé, évitait les angines, et celle des végétations ne faisant qu'anticiper de
quelques années leur régression naturelle et spontanée. La réalité est bien plus
complexe. Car les amygdales, excroissances muqueuses de forme arrondie situées juste
derrière le voile du palais, au carrefour de la cavité buccale et du pharynx, ont à la
fois une position stratégique de surveillance et un rôle essentiel de filtre et
d'information. Ainsi placées aux avant-postes, elles contrôlent tous les virus
étrangers, virus ou bactéries qui tentent de pénétrer dans l'organisme. Leur
composition les rend capables d'identifier les intrus et de fabriquer rapidement des
mécanismes de défense, des anticorps, pour les combattre.(...).
Dr Monique Guérin - Humanité Hebdo
10/09/98
Les parents d'Estelle exige la
vérité.
Estelle, la fillette de 5 ans morte samedi
matin à la clinique Lafargue de Cenon, a été inhumée hier après-midi au cimetière de
la Chartreuse à Bordeaux, par son père et son parrain. Une messe avait été célébrée
dans la matinée en l'église Sainte Marie de la Bastide, le quartier populaire de la rive
droite de Bordeaux où vivent ses parents.
La fillette avait été admise vendredi
matin à la clinique pour une opération des amygdales. Aujourd'hui ses parents veulent
comprendre ce qui est arrivé à leur enfant.
Et certains proches accusent. Le parrain
d'Estelle était sur place le jour de l'opération.
Lui dénonce des dysfonctionnements, comme
l'absence de personnel dans cet établissement : "quand Estelle est revenue du bloc,
dit-il, j'ai été obligé de la prendre dans mes bras pour la sortir du chariot et la
mettre dans son lit. Il n'y avait qu'un seul infirmier, et il avait les mains prises par
la poche du goutte-à-goutte de la perfusion."
Dans l'après-midi et pendant la nuit, la
mère de la petite fille reste auprès d'elle. A plusieurs reprises, elle s'inquiète de
son état auprès du seul interne de garde présent dans le couloir et, à chaque fois,
c'est la même réponse : "ne vous inquiétez pas."
Au petit matin, après une nuit de
vomissements et de suffocations, Estelle a cessé de vivre. Les médecins demanderont
alors à son parrain d'informer officiellement les parents de la mort de leur enfant.
"Ils n'ont même pas eu le
courage de le faire eux-mêmes et, depuis, on n'a pas reçu un coup de téléphone de la
clinique" regrette-t-il.
France-Soir 29/10/98
Le top model Waris Dirie milite contre
la mutilation sexuelle des fillettes.
Elle sait de quoi elle parle.
La vie de Waris Dirie est un précipité
de destins féminins extrêmes. Née dans le désert somalien, elle s'enfuit quand elle
comprend qu'elle a été vendue par son père contre 5 chameaux. De Mogadiscio à Londres,
la fugueuse aux "jambes de gazelle" a fini sa course sur les podiums des plus
grands couturiers. Elle est devenue l'un des tops models les plus célèbres au monde.
Happy end ? Rien n'éfface le souvenir de la douleur atroce de l'excision, quand, petite
fille de 5 ans, elle fut soumise aux couteaux ébréchés d'une vieille chargée de
préparer son "corps de femme" et endura un long calvaire d'hémorragies et
d'infections.
C'est ce que Waris Dirie raconte dans sa
biographie. Et c'est aussi le sens de son combat auprès de l'ONU où elle est
ambassadrice, chargée des questions de mutilations sexuelles, porte-parole des quelques
130 millions de femmes à avoir subi les coutumes ancestrales à travers le monde, au prix
de leur vie parfois. Femme africaine, elle parle pour briser le cycle. Pour que les 2
millions de fillettes promises chaque année aux rituels de l'excision puissent un jour y
échapper.
L'Express 01/10/98
En Côte d'Ivoire les Wès apprennent
à vivre sans l'excision.
Avant, en pays wè, les jeunes filles
étaient excisées après leur puberté, vers 15 ans. Dans un même village, les
adolescentes décoraient leur visage de kaolin blanc et se prosternaient devant
l'exciseuse, qui agissait au nom des esprits de la communauté, incarnés par les masques
sacrés. "Avant, lorsque tu avais été excisée, personne n'élevait la voix contre
toi, tu ne t'asseyeais plus sur n'importe quel siège, c'était la garantie d'avoir un
mari. Les femmes qui ne sont pas excisées ressemblent aux hommes (les wès pratiquent
l'ablation du clitoris et des grandes lèvres), ce sont des femmes-garçons, explique
Naïma Makoura, exciseuse. Avant, on ne mourait pas, on n'était pas malade à cause de
l'excision, et puis les maladies sont arrivées."
Ce dimanche, Naïma Makoura est vêtue de
blanc, le visage peint de kaolin, la tenue traditionnelle des exciseuses.
Elles sont une dizaine, réunies devant le
local de l'Association ivoirienne de défense des droits des femmes (AIDF), juste en face
de l'église Saints Pierre-et-Paul de Bangolo, quartier de Djouegui. Ici, on n'excise
plus, et les exciseuses vont abjurer en public. Le chef du quartier, François Naï
Djegui, un septuagénaire, explique pourquoi sa communauté a tourné le dos aux
mutilations génitales : "Nous les anciens, quand on nous dit un, on retient un ;
quand les jeunes nous donnent les preuves, on les suit." Les jeunes qui leur ont
expliqué les dangers sanitaires de l'excision, ce sont les militantes de l'AIDF,
emmenées par Constance Yaï, présidente nationale et originaire de la région.
A Bangolo, à 450 km au nord-ouest
d'Abidjan, près de la frontière libérienne, l'emprise de l'animisme sur la vie
quotidienne a reculé. C'est ce que veulent dire les exciseuses lorsqu'elles affirment que
les maladies menacent, aujourd'hui plus qu'hier, les excisées : les bénéfices magiques
de la mutilation sont moins puissants.
De leur coté, les jeunes filles
sont de plus en plus réticentes. Non qu'elles se soient soumises de gaieté de coeur par
le passé mais à l'époque l'issue du combat ne faisait aucun doute. De toute façon, une
jeune fille non excisée était exclue de la communauté : non seulement promis au
célibat, mais tenue à l'écart de la société initiatique des femmes.
Même quand elle reste pratiquée,
l'excision a perdu de son importance collective. Chaque famille fait mutiler sa fille en
privé, souvent avant la puberté. Cette pratique se rapproche de celle des populations
musulmanes, les Dioulas, en Côte d'Ivoire, pour qui l'excision est un rite religieux, et
non plus magique, le pendant féminin de la circoncision des garçons. Constance Yaï
reconnaît d'ailleurs que la lutte contre l'excision sera plus difficile en pays musulman
(même si elle a d'ores et déjà acquis le soutien de plusieurs imams de Côte d'Ivoire)
que chez les animistes.
Chez les Wès, la scolarisation des jeunes
filles a fait reculer la pratique. Et, lorsque les exciseuses réunies à Bangolo se
rendent en cortège jusqu'à la place du marché pour renoncer publiquement à leur ancien
métier, les commentaires de la foule sont pour la plupart favorables. Un jeune homme
affirme qu'il voudrait que sa future femme soit excisée, mais reconnaît que ses soeurs
ne sont pas soumises à la coutume. D'autres hommes sont plus favorables au changement.
Denis Gohé, un instituteur, explique que les femmes excisées ne sont pas de bonnes
partenaires sexuelles. "Les autres ont plus de fraîcheur", dit-il.
Si le reflux de l'excision paraît
inéluctable à Bangolo, il n'en va pas de même dans tout le pays wè. Dans des villes
où l'AIDF ne jouit pas de la même considération, les autorités coutumières luttent
pied à pied contre toute idée de réforme. Le Quotidien Le Jour a récemment
publié les points de vue d'une demi-douzaine de femmes originaires de la ville de Man,
parmi lesquelles plusieurs notables. Toutes, à une exception près, se sont prononcées
contre l'interdiction de l'excision.
La Côte d'Ivoire devrait bientôt se
doter d'une loi réprimant l'excision. Une fois le texte voté, il faudra encore faire
disparaître une pratique qui touche près de la moitié des femmes ivoiriennes. Les
autorités locales sont pour l'instant réticentes à affronter les coutumes régionales.
Le mariage forcé dans les provinces de
tradition musulmane, la persécution des veuves qui refusent d'épouser le frère de leur
défunt époux en pays bété, les violences conjugales dans toute la Côte d'ivoire sont
pour l'instant tolérés, ne serait-ce que parce qu'ils sont pratiqués par ceux-là
mêmes - policiers, gendarmes, magistrats, administrateurs territoriaux - qui sont censés
les réprimer.
Avant la Côte d'Ivoire, l'Egypte, le
Burkina, la Guinée-Conakry, le Ghana et le Nigeria ont adopté des textes interdisant
l'excision, mais leur degré d'application est très variable. Au Burkina, l'Etat a pris
en charge une campagne de sensibilisation dont les effets tardent à se faire sentir. Dans
d'autres pays comme la Guinée, il s'agit de textes de pure forme, et l'excision continue
d'être massivement pratiquée (50% des femmes sont mutilées). La répression proprement
dite reste rarissime, à l'exception du Ghana, où la pratique est minoritaire (20% des
femmes sont concernées) et où des exciseuses ont récemment été jugées et
condamnées. Certains pays ont voté des textes de loi après que les tribunaux
américains eurent reconnu le droit au statut de réfugié des femmes africaines menacées
d'excision.
Le Monde 11/10/98
Par crainte de l'excision, une
mère ne veut pas que sa fille retourne en Egypte.
Laïla, 8 ans, sera-t-elle excisée si
elle retourne en Egypte ?
Sa mère, Sérénade, qui vit à Rezé
(Loire), en est persuadée. Elle ne veut pas que sa fille, qui est venue en France pour
les vacances, retourne en Egypte, où elle vit depuis sa naissance. Malgré les
déclarations officielles, Sérénade pense que la coutume l'emporte sur la loi réprimant
cette mutilation. "Plus de 90% des femmes égyptiennes sont excisées,
affirme-t-elle. Mes cousines, plus jeunes que moi, le sont et trouvent ça très
bien."
Le père de Laïla, un consultant en
entreprises égyptien, jure qu'il ne la fera pas exciser et réclame Leïla. Il précise
qu'il est le produit de l'école laïque, qu'il est docteur en économie, qu'il baigne
dans un milieu de gauche, que sa fille fréquente l'école française du Caire et qu'il
n'y a donc aucun risque. "La société égyptienne est en pleine évolution sur cette
question, ajoute son avocat, Maître El Accad. La loi pénale réprime cet acte de
barbarie.
On essaie de justifier un enlèvement par
la crainte de l'excision."Sérénade a demandé, jeudi 1er octobre, au juge des
affaires familiales de Nantes de lui confier l'hébergement principal de Laïla. Son
avocat, Maître Yvon Chotard, fait valoir un "danger physique et psychologique"
qui justifie qu'il soit fait exception aux conventions internationales exigeant son
retour.
Laïla est née en 1990 au Caire. Deux ans
plus tard, sa mère obtient le divorce, puis rencontre un Français, qu'elle épouse en
1993. La loi égyptienne stipule qu'une mère divorcée et remariée avec un homme n'ayant
pas de liens familiaux avec son enfant perd la garde de celui-ci. Laïla est donc élevée
en Egypte par sa grand-mère paternelle, dans une tradition qui tranche avec la modernité
affichée de ses parents. Quand Sérénade quitte l'Egypte avec son nouveau mari pour
aller vivre en France, elle n'obtient pas de visa pour sa fille. Elle-même acquiert la
nationalité française en 1994. Chaque été, Laïla voit sa mère au Caire et lui parle
régulièrement au téléphone le reste du temps. En août, c'est Laïla qui est venue en
France. Convaincue, sur la foi d'une conversation téléphonique avec la grand-mère
paternelle de Laïla, que celle-ci sera excisée à son retour en Egypte, Sérénade
demande de la garder au-delà des 15 jours prévus. En septembre, elle l'inscrit en CE2
dans une école primaire de Rezé et au cours de danse du quartier. La jeune femme ne
croit pas aux progrès égyptien sur l'excision.
"De nombreux intellectuels égyptiens
n'appliquent pas à leur fille ou leur femme ce qu'ils réclament pour les autres. Ma
mère, que j'ai vue lutter pour l'émancipation de la femme arabe au sein de la
Fédération internationale des femmes, qui a été la première femme de son pays à
adhérer au Parti national progressiste égyptien, voulait m'exciser quand j'étais
petite. A l'époque, c'est mon père qui a refusé que je sois excisée. Il était en
avance sur son temps." A 33 ans, Sérénade explique qu'elle "n'a pas été
conditionnée" grâce aux années d'enfance passées en France au coté de ses
parents. "J'avais ma carte du Parti Communiste à 15 ans. Au lycée, j'avais un petit
ami.""C'est vrai que cette coutume existe, mais elle est aujourd'hui condamnée
sévèrement par les tribunaux, prévient l'avocat du père de Laïla. Laïla ne craint
rien.
Cette affaire risque de nuire à
l'application de la convention franco-égyptienne, grâce à laquelle nous arrivons à
récupérer des enfants français retenus en Egypte en dehord de tout droit. Il faut faire
attention au sentiment nationaliste égyptien et à l'impression donnée que l'on
s'attaque à la religion musulmane."
Le Monde 04/10/98
Excision.
Un Malien et ses 2 épouses ont été
condamnés, hier, par la cour d'assises du Val-de-Marne à un an de prison avec sursis
pour l'excision de 3 de leurs fillettes agées de 8 mois, 1 an et 6 ans.
Ancien éboueur de la Ville de Paris
pendant 25 ans, Tamba Kanté, père de 8 enfants, a été jugé complice de violences
ayant entrainé une mutilation sur des mineures, tout comme ses 2 femmes.
Le Parisien 19/03/98
L'Afrique accusée - Téva - 23h45.
A la fin des années 80, pour la 1ère
fois en France, des affaires d'excision de fillettes de travailleurs immigrés originaires
d'Afrique de l'Ouest (suivies ou non de mort) ont été jugées par des cours d'assises.
La partie civile prônait la répression contre cette pratique mutilante et réclamait des
condamnations exemplaires. Pour les avocats de la défense, on faisait le procès de
l'excision sur le dos d'individus qui n'ont pas de liberté réelle par rapport à une
coutume qui s'impose à eux comme une nécessité. Pour comprendre leurs raisons,
Jean-Pierre Zirn est allé enquêter au Mali. Dans les villages soninkés, l'excision
(comme la circoncision) se rattache à la définition de l'identité sexuelle. C'est un
élément des rituels de passage et de l'apprentissage des rôles sociaux alors qu'en
France elle est pratiquée sur des nouveau-nés...
Ce film pose une question : jusqu'où
doit-on respecter la différence culturelle ?
Le Monde 21/08/98
Sans commentaire.
Récemment les tribunaux égyptiens
condamnaient à mort une ogresse jalouse qui avait fait cuire dans un four le bébé de
sa voisine.
Le 16 décembre 1997, à Sofia, un Bulgare
excédé plongeait dans une marmite d'eau bouillante sa fillette âgée d'un mois et demi.
Le 14 février, en Iran, un chimiste
paranoïaque enfermait son nourisson dans une chambre froide (les médecins ont réanimé
l'enfant à moitié congelé).
Le Monde 19/02/98
Isatu Kanu, écolière de Freetown,
amputée d'une main, raconte que les rebelles de la junte sierra-léonaise en déroute, à
court de munitions, mutilant à la machette les civils, leur font tirer au sort des bouts
de papier :
"Un pied coupé, une main, deux mains
coupées, la tête scalpée, la mort..."
Le Monde 04/06/98
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