Article 222

Journal pour les Droits de l'Enfant

N°16 - 1 euro3e trimestre 1999

 

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Nastassia Kinski

contre la circoncision

" Kinski arrêtée, après une altercation avec son ex-mari"

Evening Standard (Londres) 14/08/98 où l'on apprend que le fils de 14 ans que l'actrice avait eu d'un premier lit avec un homme d'affaires égyptien devait être circoncis sans l'autorisation de sa mère.

S'ensuivit une explication orageuse qui mena les parents dans un commissariat londonien.

 


REVUE DE PRESSE

La romancière Calixthe Beyala s'insurge.

"Pourquoi des mères acceptent-elles encore que leurs filles soient excisées ? Par peur du mari, de la famille, de l'entourage. La trouille qui bouche l'horizon. La peur, celle qui fait craindre aux femmes le pire des représailles : leur marginalisation au sein d'une communauté machiste... Les plus dangereux sont ces Africains qui intellectualisent l'oppression et la mutilation des femmes. Ils disent que c'est la tradition. Nous y soumettre, tout accepter de la barbarie, dans ses formes les plus cruelles, voilà selon eux, ce qui nous libèrerait de la suprématie occidentale. Dans la plupart des pays d'Afrique, l'excision est interdite. Les intellectuels africains veulent bien effacer sur le papier les traces de leurs félonies.

Ces espèces de gros hippopotames ridicules ne respectent pas ces lois, ne se sentent pas concernés par elles, car ils les édictent pour plaire aux organismes internationaux. Dans la pratique, ceux-là mêmes qui promulguent ces lois, excisent leurs filles."

Afrique Magazine - 04/99

Aide à fillettes en danger.

L'excision et l'infibulation sont des mutilations sexuelles subies par des milliers de petites filles, essentiellement africaines, qui peuvent en mourir par hémorragie ou infection et qui, si elles survivent, sont traumatisées et mutilées à vie. La Délégation aux droits des femmes d'Île-de-France rappelle que toute mutilation sexuelle est interdite en France et passible de 10 à 15 ans de prison et de 1 million de francs d'amende. De plus, toute personne qui ne signale pas le danger couru par une fillette menacée de mutilation sexuelle, que celle-ci soit prévue en France ou à l'étranger, est coupable de non-assistance à personne en danger. N'hésitez donc pas à avertir les services d'Aide sociale à l'enfance ou une association compétente (CAMS : 01 45 49 04 00, GAMS : 01 43 48 10 87) si vous avez connaissance d'un tel risque.

Avantages - 04/99

Condamnation.

2 mères maliennes ont été condamnées à 5 ans de prison avec sursis hier dans la nuit par les Assises de Seine-Saint-Denis, pour avoir fait exciser 5 de leurs filles, en 1992, dans leur appartement de Montreuil.

le Parisien - 16/03/99

Le procès de l'excision...

Rappelons les faits. Mariétou, une étudiante en Droit âgée de 24 ans a cru bon de porter plainte contre sa mère et l'exciseuse qui s'apprêtaient à soumettre sa jeune soeur à cette pratique. L'exciseuse Hawa Gréou et 26 mères de filles excisées ont donc comparu le 2 février dernier devant la Cour d'Assises de Paris pour "violences volontaires commises sur des mineures de 15 ans ayant entraînées une mutilation". L'exciseuse, 52 ans, a été condamnée à une peine de 8 ans ferme. Et les mères ont écopé de peines allant de 2 à 5 ans de prison avec sursis. En 1994, Hawa Gréou est condamnée à 1 an de prison avec sursis pour le même délit. Récidiviste, elle ne peut donc plaider l'ignorance, cette fois encore.

Amina - 05/99

Coumba Touré : interview.

55 ans, vice-présidente du GAMS, Coumba est d'origine soninkée. Interprète auprès des professionnels de santé, elle invite le public à découvrir la réalité des mutilations génitales. Excisée à l'âge de 12 ans, mariée et mère à 14 ans, Coumba commence à militer au lycée, et continue, dès son arrivée en France.

Quelle est la traduction du mot excision dans votre langue d'origine ?

En soninké, nous n'avons qu'un seul mot pour désigner la circoncision et l'excision : salinde , qui signifie purification. Un seul mot désigne aussi celui ou celle qui pratiquent ces mutilations : salindana . Ce "purificateur" est un personnage important et très respecté chez nous. Il appartient à la cate des forgerons, ceux qui travaillent le métal, fabriquent les outils, les armes, font les bijoux et pratiquent les circoncisions. Les "forgeronnes" font les poteries, sculptent les coiffures, préparent les filles au mariage et les coupent. Ces femmes-là, généralement âgées, sont considérées comme des magiciennes.

Afrique Magazine - 04/99

Sénégal : vote de la loi contre l'excision.

L'Assemblée nationale sénégalaise a approuvé, le 13 janvier, la loi interdisant la pratique de l'excision dans ce pays. Celle-ci prévoit des peines d'emprisonnement allant de 6 mois à 5 ans à "quiconque aura porté ou tenté de porter atteinte à l'intégrité" des organes génitaux d'une femme. L'excision touche quelque 130 millions de femmes en Afrique, dont 700 000 Sénégalaises.
Compliquant le travail de l'accouchement, l'excision "figure parmi les causes de mortalité maternelle très élevée (510 décès pour 100 000 naissances) au Sénégal. Les femmes de la localité de Malicounda, dans la région de Thiès, à 70 km de la capitale, Dakar, avaient été les premières à "déposer leurs couteaux" et à annoncer l'abandon total de la pratique de l'excision au Sénégal.

l'Autre Afrique - 20/01/99

États-Unis :

la circoncision n'est plus essentielle.

Dans le vif débat qui secoue les États-Unis sur l'utilité de la circoncision, pour la première fois, un avis médical officiel n'est plus nettement en sa faveur. Le 1er mars, l'Association américaine des pédiatres (AAP) a reconnu que la circoncision "n'était pas essentielle au bien-être de l'enfant". Car c'est bien pour des raisons médicales que plus de 80% des nouveau-nés étaient circoncis dans les années 60 et encore 64% en 1995. Lors de son dernier avis en 1989, la commission de l'AAP avançait que les enfants non circoncis avaient 12 fois plus de risque d'avoir une infection urinaire que les autres. Par contre, l'argument d'une protection contre les cancers péniens était réfuté, trop rares pour être significatifs (1/100000). Aujourd'hui, les experts de l'AAP estiment que "les preuves scientifiques en faveur de la circoncision ne sont pas suffisantes pour la recommander en routine" et renvoient les parents face à leur pédiatre pour prendre la décision.
Autre changement. Pour la première fois, la douleur du nouveau-né est prise en compte : une anesthésie locale doit être pratiquée, insiste l'AAP. Actuellement 55% des enfants n'en bénéficient pas.

Impact médecin hebdo - 12/03/99

Le médecin, le circonciseur et le rabbin.

L'Académie américaine de pédiatrie vient de publier un rapport sur la circoncision. Sujet important, surtout si l'on sait que la majorité des garçons aux États-Unis sont circoncis à leur naissance.(...). En Israël, le président de l'association des pédiatres, le Dr Emmanuel Katz, a émis des réserves sur le travail de ses collègues américains. Ceux-ci auraient dû, selon lui, indiquer que la circoncision diminue le risque de cancer du col de l'utérus chez le partenaire féminin et qu'elle diminue également le risque de transmission du sida. En ce qui concerne l'anesthésie, le Dr Katz souligne que dans la circoncision juive on donne au bébé une goutte de vin qui diminue la douleur mais s'il était médicalement prouvé que l'anesthésie est nécessaire, il ne doute pas que la tradition juive saurait s'y adapter.
Sur ce point, les avis divergent. L'été dernier, des parents s'étaient adressés au rabbin Yossef Shalom Eliashiv, l'un des décisionnaires les plus respectés en Israël, pour lui demander son jugement sur l'usage des anesthésiques locaux. Selon le journal ultra-orthodoxe Yated Nééman, le rabbin Eliashiv avait répondu : "Dieu nous garde d'utiliser l'anesthésie locale dans une circoncision ordinaire et de modifier les usages transmis par nos pères et nos aïeux au cours des générations."
Il semble pourtant qu'une dizaine de médecins pratiquent actuellement des circoncisions en Israël. L'un d'entre eux a accepté de se laisser interviewer par la presse locale : il se nomme Pinhas Gonen, il est lui-même religieux, et il pratique en moyenne 2 circoncisions par mois dans son hôpital. Selon lui, "les mohels (circonciseurs) ont créé récemment un lobby pour faire croire que l'anesthésie locale est interdite par la Halakha (la loi religieuse) et qu'elle est dangereuse pour le bébé. Rien dans la Halakha ne dit que le bébé doit souffrir. A mon avis, les mohels répandent ces bruits parce que n'étant pas médecins, il leur est interdit de faire usage des produits anesthésiants."

l'Arche - 04/99

Afrique du Sud : à l'ère de Mandela,

les rites initiatiques font peau neuve.

En Afrique du Sud, les cérémonies initiatiques restent un rite de passage essentiel vers l'âge adulte et constituent un fondement de l'identité culturelle. Mais, 2 fois par an, les hôpitaux voient affluer des jeunes gens souffrant mille maux après des circoncisions qui ont mal tourné. Ils arrivent gravement déshydratés ou avec des infections et ders gangrènes. Le personnel hospitalier doit s'efforcer de les sauver, souvent dans des hôpitaux mal équipés pour faire face à des urgences. Parfois ces jeunes gens se rétablissent, mais, à chaque saison d'initiation, dans la province du Cap-Est, il meurt au moins 4 ou 5 initiés, et des dizaines restent mutilés à vie.

La plupart d'entre eux sont admis dans un hôpital dans un état grave. Il s'agit pour eux d'un dernier recours, ils ont généralement trop attendu. Une fois déposés à l'entrée de l'hôpital par des parents ou des amis, les jeunes sont souvent abandonnés. Les hôpitaux deviennent des lieux de la honte, et bon nombre de jeunes sombrent dans la dépression. S'ils sont à l'hôpital, c'est parce qu'ils étaient très gravement malades, voire à l'article de la mort. Mais la plupart des initiés ne veulent même pas entendre parler d'hospitalisation. Même s'ils ne s'y opposent pas, les officiants, les parents et les garçons du même âge y sont généralement défavorables. Aussi préfèrent-ils souvent rester dans la brousse, à souffrir le martyre en silence, essayant de se convaincre que c'est à ce prix qu'on devient un homme. Ce stoïcisme, encouragé par toute la société, reste de marbre dans ces circonstances dramatiques. Les jeunes gens hospitalisés non seulement doivent subir le choc d'une grave mutilation, voire d'une amputation, du pénis, mais encore ils sont ostracisés et se voient refuser la dignité d'être appelés des hommes.

Les initiés s'attirent le mépris lorsqu'ils vont à l'hôpital, et souvent on leur fait croire qu'ils sont responsables de complications. On prétend qu'ils ont fait quelque chose de mal et qu'ils sont punis en conséquence ou bien que, selon un processus de sélection naturelle, ils sont trop faibles pour prendre place parmi les hommes. Un avenir sombre les attend. Les malheureux qui ont néanmoins survécu doivent faire preuve d'une grande force de caractère pour affronter de nouveau la société. Heureusement, il y a quelqu'un à qui ils peuvent s'adresser : Henderson Dweba, infirmier de formation, qui dirige l'équipe spécialisée dans le traitement des initiations qui ont provoqué des problèmes de santé, équipe mise sur pied par les services de santé du Cap-Est. Il est attaché à l'hôpital Cecilia Makiwane de Mdantsane - celui qui, dans toute la province, admet le plus grand nombre d'initiés.(...). Il encourage les pères à envoyer leurs enfants sur le lieu de l'initiation pendant les vacances d'hiver - pour éviter la chaleur et l'humidité, lesquelles peuvent gêner la cicatrisation de la plaie. Il y a longtemps les garçons été circoncis une fois que les chaleurs de l'été étaient passées. Les cases qu'ils construisaient dans la brousse étaient spacieuses et bien ventilées. Mais, aujourd'hui, l'initiation doit coïncider avec les vacances scolaires, si bien que de nombreux garçons sont circoncis au plus chaud de l'été. Parfois, ils construisent de petites cases en plaques de zinc, mal ventilées, qui absorbent la chaleur. Lors de ses visites systématiques parmi des groupes d'initiés, dans la brousse, Dweba a trouvé un ensemble de huttes de ce type. La nouvelle de son arrivée a eu tôt fait de se répandre. Tandis que quelques abakhwetha (jeunes en cours d'initiation) rentraient à la hâte dans leurs huttes pour prendre un vêtement, d'autres refusaient de se montrer, s'insurgeant contre ce qu'il considéraient comme une intrusion. Ceux qui étaient prêts à écouter Dweba se sont rassemblés à ses pieds, leurs mains blanchies serrant les couvertures contre leur corps. L'un des initiés de leur groupe était mort le jour précédent ; sa plaie s'était infectée, et il avait refusé d'aller à l'hôpital.

Certains estimaient que c'était sa faute et qu'il ne leur arriverait rien, d'autres étaient bouleversés par sa mort et se sentaient extrêmement vulnérables. Aussi Dweba a-t-il profité de l'occasion pour leur apprendre à examiner eux-mêmes leurs blessures. Si l'un d'entre eux avait la moindre inquiétude, il pouvait lui faire parvenir un message via le centre médico-social local. "Je suis prêt, à aller voir un initié en brousse. Je regarde si je peux le traiter sur place ou s'il doit être hospitalisé. Comme je connais la complexité de la situation, j'essaie autant que possible de leur éviter l'hôpital. Ils me demanderont plus volontiers de l'aide s'ils savent que je peux m'occuper d'eux sur place."

L'un des initiés que Dweba a suivis d'un œil paternel s'appelle Asanda Sityata. Ce garçon de 18 ans venait de passer son bac au Dale College de King William's Town. Contrairement aux garçons de son âge qui vivent en milieu rural ou semi-urbanisé, Asanda a subi l'initiation seul. Son cousin Lunga, nouvellement initié, a joué le rôle d'officiant.(...). Bien que la mère d'Asanda soit infirmière, celui-ci ne serait pas allé à l'hôpital même s'il avait eu des complications. Il reconnaît à contrecœur qu'il a eu des céphalées pendant quelques jours et qu'il était très inquiet. "On peut en effet être victime de toutes sortes de maléfices", précise-t-il. Il a aussitôt pensé que c'était incontestablement l'explication de ses maux de tête. Sa mère avait beau se faire du souci quand il était dans la brousse, elle n'avait pas le droit d'aller le voir. Lorsqu'elle a appris qu'il souffrait de migraines, elle lui a envoyé des antalgiques et un message l'invitant à boire d'avantage, au cas où il serait déshydraté. Apparemment, il a jeté les comprimés et a accepté le traitement d'un guérisseur traditionnel.

Sa mère a observé de nombreux cas de septicémie avancée chez des abakwetha qui se sont présentés à l'hôpital en dernier recours. Elle estime que les nombreux changements intervenus dans la société et dans les pratiques d'initiation ont contribué à l'aggravation des problèmes. "Bien souvent, ceux qui pratiquent l'opération et soignent les plaies ne sont pas suffisamment expérimentés et n'attachent pas assez d'importance à l'état de l'initié. Il s'agit d'un problème gravissime. Le fils d'une amie s'est tiré une balle dans la tête : l'infection était si grave qu'il avait fallu lui amputer le pénis. Il préparait son bac, et, pour comble de malheur, ses camarades se moquaient de lui, disant qu'il n'était pas un homme."

Lorsque Dweba, dans les lycées, parle aux garçons qui s'apprêtent à subir l'initiation, il essaie de les éduquer pour qu'ils n'en arrivent pas à une telle extrémité. Il leur montre comment panser la plaie, leur indique qu'il faut boire beaucoup dans les jours qui suivent la circoncision. Traditionnellement, les initiés n'étaient pas censés être informés en la matière et ils étaient entièrement à la merci de l'officiant. Toutefois, dans la mesure où un bandage incorrect et la déshydratation entraînent souvent des complications, Dweba estime que les initiés devraient savoir quoi faire au cas où les officiants seraient inexpérimentés et négligents.

Afin de prévenir les problèmes, Dweba encourage notamment les futurs initiés à se faire examiner dans un centre médico-social avant la circoncision. S'ils sont en bonne santé et n'ont pas de maladies sexuellement transmissibles (MST), les risques d'infection sont limités. Certains garçons suivent ses conseils, mais beaucoup s'y refusent, estimant qu'il s'agit d'une solution de facilité. Certains sont même allés jusqu'à agresser physiquement ceux des leurs qui avaient fait un bilan de santé. Ils les accusaient à tort de "recevoir une injection pour ne pas ressentir la douleur". A leurs yeux, tout ce qui peut rendre le rituel plus sûr en fausse la valeur.

Dweba essaie de prendre contact avec les médecins traditionnels (iingcibi ) pour les inciter à adopter des méthodes de circoncision hygiéniques. La plupart des iingcibi qui pratiquent cette opération depuis des années utilisent la méthode traditionnelle - un seul instrument (assegai ) utilisé pour tout un groupe de candidats à l'initiation. Un iingcibi qui a circoncis des centaines de garçons dans les zones rurales explique que, "quand on a une file de garçons à traiter, il faut opérer rapidement, pour qu'ils n'aient pas trop le temps de réagir. Lorsqu'ils se rendent compte des souffrances qu'endurent leurs camarades, c'est déjà terminé." Toutefois, les temps ont changé, et la prévalence du sida et des MST rend plus que jamais indispensable une évolution de ces pratiques. D'après Dweba, il faut impérativement utiliser des lames stériles pour l'opération. Il a lui-même distribué des scalpels aux iingcibi qui acceptaient de s'en servir. Mais cette manne n'est pas inépuisable. "Les iingcibi vont devoir utiliser d'eux-mêmes des instruments hygiéniques. Même si cela suppose de stériliser l'assegai après chaque opération ou d'utiliser un assegai différent pour chaque initié", note Dweba.

Certains voient dans cette tradition une coutume tribale d'un autre âge. Un jeune qui a fait sa scolarité à Bishops (Le Cap) a décidé de ne pas subir l'initiation. Un autre estime que les problèmes d'infection et de mutilations qui en résultent méritent la plus grande attention. "Je ne vois pas d'inconvénient à ce que des médecins noirs, qui comprennent le processus, officient auprès d'initiés pour vérifier que tout se déroule dans les meilleures conditions de sécurité. Mais je crois néanmoins que c'est une tradition qui va se perpétuer."

Courrier International - 20/05/99

 

 

 

ARTICLE 222 est publié par :
l'Association contre la Mutilation des Enfants,
BP 220
F-92108 BOULOGNE
ame@enfant.org
Composé et reproduit par nos soins. Dépôt légal : 3e trimestre 1999


 

 

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